noscript

Please Wait...

Discours à l’occasion de la commémoration des chefs martyrs organisé par le Hezbollah à Nabi Chit, Jebchit et Tayr Debba

Discours à l’occasion de la commémoration des chefs martyrs organisé par le Hezbollah à Nabi Chit, Jebchit et Tayr Debba
folder_openDiscours complets access_time depuis 5 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Au nom de Dieu

Je salue tous ceux qui participent avec nous à cette commémoration à Nabi Chit, Jebchit, Tayr Debba, à Mlita et partout au Liban et dans le monde.

Je vous remercie de votre présence surtout dans certaines régions où le climat est à la tempête et je commence par rendre hommage à l’âme de nos martyrs mais aussi à leurs familles, en particulier à la famille du sayed des martyrs de la résistance islamique Abbas Moussawi et à celle de son épouse sayda Om Yasser, sitt Siham Moussawi, qui constituent la famille du petit Hussein. Je m’adresse aussi à la famille du cheikh des martyrs Ragheb Harb et à la famille du grand chef jihadiste hajj Imad Moghnié.

En cette occasion, je rappelle que le souvenir de nos chers martyrs est notre inspiration. Nous puisons en eux notre force et nous poursuivons le chemin qu’ils ont tracé.

Je vais consacrer une partie du discours à l’occasion qui nous rassemble, une autre aux développements régionaux pour conclure avec la situation interne.

Concernant nos martyrs et en particulier les trois que j’ai déjà cités, j’ai longtemps parlé au cours des années précédentes de leurs qualités communes. En plus de leurs qualités morales, il y a la modestie, l’amour des autres, la bienveillance, surtout à l’égard des plus faibles et des plus démunis, des pauvres, des gens ordinaires, l’esprit jihadiste, le courage, la force, l’élan, la présence etc.

Sur le plan religieux, ils avaient en commun la foi, la piété et l’éloignement des plaisirs de ce monde. Dans leur parcours, ils avaient en commun la clarté dans la vision et la justesse.

Aujourd’hui, je voudrais parler plus longuement d’une qualité qu’ils avaient en commun et qu’ont aussi en commun  les partisans de la résistance. Cette qualité, nous devons la développer et la renforcer face aux défis qui nous attendent. Il s’agit de l’espoir dans l’avenir et de l’optimisme qui entraînent un moral toujours élevé basé sur la confiance en Dieu et le recours permanent à Lui.  Ce sont des qualités communes à nos chefs martyrs qui croyaient en la parole divine qui dit : Celui qui croit en Dieu sera récompensé en retour ; nos chefs martyrs croyaient en cela et cette foi profonde les a accompagnés  et leur a donné cet optimise et ce moral élevé.

Nous qui les connaissions de près, nous savons combien ils étaient déterminés, sûrs d’eux et de la voie choisie, confiants, inébranlables dans leur détermination et dans leur confiance. Ce sont d’ailleurs des qualités nécessaires  chez les chefs qui s’adressent aux foules et poussent les partisans à la confrontation.

Si nous revoyons les enregistrements de cheikh Ragheb Harb, nous le voyons en train de tourner en dérision  l’armée d’occupation et les forces multinationales, les flottes militaires américaines et occidentales qui remplissaient à l’époque la mer Méditerranée.

Aux jeunes  qui suivent cette période de notre parcours, je dois préciser qu’ils ne doivent pas avoir les yeux d’aujourd’hui en regardant les discours de cheikh Ragheb Harb. Car lorsqu’il les prononçait, l’armée sioniste occupait le pays, cent milles officiers et soldats étaient déployés au Sud, à Beyrouth, dans la banlieue, dans la montagne, dans la Békaa Ouest et Rachaya jusqu’à Dahr el Baydar. Il y avait aussi des dizaines de milliers de soldats américains et occidentaux, des navires de guerre impressionnants, l’armée israélienne était la plus forte de la région et elel avait des dizaines de milliers de collaborateurs dans des milices ou non.

Cheikh Ragheb n’avait pas d’armes pour se battre. Mais il avait la force de la position et le courage de ces mots. Il avait un cœur solide qui ne connaissait pas la peur, ainsi qu’une volonté inébranlable. Il ne craignait ni la mort ni la prison, ni les tortures ni les menaces. Il disait donc ce qu’il pensait et prenait position, sans tenir compte des circonstances.

Or, à cette époque, les moujahidins étaient peu nombreux et avaient encore moins de moyens. Beaucoup de gens au Liban et dans la région croyaient que nous étions entrés « dans l’ère israélienne » et qu’il fallait le reconnaître car on ne peut pas lutter contre une telle tempête qui soufflait avec une telle force  sur la région. C’est dans ce climat que cheikh Ragheb a adopté ses positions. Il refusait même de saluer un soldat israélien posté à un barrage et en même temps, il tournait en ridicule  les armées envahissantes et leurs moyens. Il avait de l’espoir et la foi dans ce peuple et dans les moujahidins qui, selon lui, ne pouvaient que vaincre les Israéliens et les chasser de notre terre.

Depuis le premier jour, cheikh Ragheb  avait vu le départ des troupes envahissantes à cause des pressions de la résistance, du sang des martyrs, des souffrances mais avec au bout la victoire. Ce que cheikh Ragheb avait prévu s’est réalisé.

Vous connaissez aussi le sayed de la résistance Abbas Moussawi. Vous connaissez son courage, sa volonté, sa détermination et son optimisme constant sur l’issue de la confrontation. Lui aussi, depuis le premier jour, au moment des camps d’entraînement à Baalbeck, à Janta en particulier, il parlait de la victoire alors que le climat général était au désespoir et au sentiment de défaite et de reddition.

 

La promesse de la victoire n’a jamais été jamais absente de ses propos. Et toujours à cause de sa foi, il parlait constamment de la chute d’Israël au Liban et de sa défaite. Il voyait venir le jour de la libération en 2000, même s’il ne l’a pas vécu. Il y croyait comme il avait aussi les yeux tournés vers Jérusalem  exactement à l’instar de hajj Imad Moghnié. Même au cœur des détails et des exigences du terrain, hajj Imad regardait au-delà des frontières du Liban. Pour lui, la libération de Bint Jbeil, Marjeyoun, Hasbaya, Jezzine et Rachaya après 1985 était un détail car la libération de Jérusalem était, à ses yeux, une question de temps. Il avait toujours le moral au beau fixe et regardait l’avenir avec espoir, confiance et optimisme. Il ne perdait jamais des yeux l’objectif lointain, l’essentiel, l’objectif de la oumma et de tous les peuples de la région.

Donc, en plus de l’intelligence, du cerveau acéré et de la patience, nos chefs martyrs avaient l’espoir au cœur et beaucoup d’optimisme.

Aujourd’hui encore, et après toutes ces années, l’espoir continue à fleurir  dans notre résistance, ses cadres et son public, dans nos cœurs à tous, ceux qui sont avec nous et qui nous appuient. C’est cela le secret de la force.

Aujourd’hui, lorsqu’ils parlent de la force grandissante de la résistance au Liban, ils comparent la situation avec le passé. Effectivement, cette résistance noble et digne a eu constamment une courbe de force ascendante, depuis 1982 à nos jours. Il n’ y a pas eu de recul, de faiblesse, de retour en arrière, de fragilité, de chute ou de mise en veilleuse.

Mais cette force ascendante ne s’est pas développée dans des circonstances et des climats favorables. Au contraire. Depuis 1982, elle est la cible d’un blocus et de sanctions. Elle fait même face à une campagne systématique pour ternir son image. Elle est accusée de terrorisme et elle doit affronter des assassinats, et mener des guerres qui lui sont imposées, celle de juillet par exemple et celle contre les takfiristes. Cheikh Ragheb, sayed Abbas et hajj Imad sont des témoins de l’ampleur des souffrances consenties par cette résistance. Des milliers de martyrs sont tombés tout au long de son parcours, il y a eu des milliers d’orphelins, de blessés et de veuves, des dommages énormes dans les biens, des pressions immenses à travers la guerre psychologique. Tout ce que pouvaient faire les Américains et les Israéliens, ils l’ont fait pendant des décennies pour la détruire.

Pourtant, cette résistance n’a cessé de grandir, se nourrissant des épreuves et des difficultés, de devenir plus forte et plus déterminée. Elle a même augmenté son influence au Liban et dans la région, parvenant à forger les équations et les rapports de force et entraînant la région, les peuples de la région vers une ère des victoires, après avoir fermé l’ère des défaites.

Aujourd’hui, quand ils continuent à comploter contre cette résistance, ils se trompent encore car ils ignorent le secret de sa force. Ils ne savent de quel bois elle est faite, non seulement au Liban, mais aussi en Palestine et dans la région, toutes les formes de la résistance qui font désormais face à l’hégémonie américaine et au projet sioniste.

Les takfiristes, les terroristes, l’alliance saoudo-émiratie etc, tous ceux-là sont des instruments du projet américain qui attaque le peuple du Yémen, occupe Bahrein et appuie les terroristes en Syrie, après avoir appuyé Daech en Irak. C’est ce même projet qui complote contre l’Iran, cherche à imposer la normalisation avec Israël et pousse des responsables arabes à s’asseoir à côté des Israéliens à Varsovie... Tous ceux-là sont des instruments. Il s’agit d’une même bataille contre un même ennemi et dans le cadre d’un même projet. Ils croient que le secret de la force de la résistance est dans les armes qu’elle possède. Ils décident par conséquent de l’empêcher de se procurer des armes et on la prive de fonds pour en acheter. C’est l’objectif des sanctions économiques. Mais lorsque cheikh Ragheb et sayed Abbas avaient pris les positions que vous connaissez, quels étaient nos moyens ? Combien étaient nos armes et nos effectifs ? Aujourd’hui, je le disais dans nos réunions internes et je le dis publiquement, nous avons entre 35 et 40 « axes » dans notre organisation militaire. Pour nous, l’axe est une zone géographique, avec ses armes, ses équipements et ses moyens. Chacun de nos 40 axes possède aujourd’hui  plus de moyens que n’en avait l’ensemble de la résistance islamique dans tout le Liban à la veille du 25 mai 2000.

Le secret de notre force est dans la foi. C’est pourquoi tous ceux qui ne comprennent pas cela échouent dans leur lutte contre nous. Est-ce l’argent et les armes qui poussent les mères à envoyer leurs enfants sur les fronts qu’ils soient contre les Israéliens ou contre les takfiristes ? Est-ce l’argent ou les armes qui poussent les parents qui n’ont qu’un enfant unique  à l’envoyer sur le front, tout en souhaitant en avoir d’autres pour les envoyer aussi ?  Est-ce l’argent et les armes qui sont à l’origine de tout cet amour, de toute cette confiance, de tout cet enthousiasme ? Ces sentiments existent-ils chez les soldats américains ou même israéliens ?  Nos combattants sont prêts à donner leurs vies pour leurs compagnons. Cela existe-t-il chez les autres ? Nos combattants sont prêts à tout pour sauver un de leurs frères, même s’il faut pour cela lui donner leur vie. C’est cela notre résistance, notre public. C’est cela la force du Liban, de la Palestine, de Gaza, du peuple du Yémen, du peuple de Bahrein. C’est avec ce même esprit que les combattants se sont battus en Syrie et en Irak. Avec une telle confiance et une telle détermination, la défaite ne pouvait pas être au rendez-vous. Nous sommes forts, il n’y a aucun mal à le dire. Mais en même temps, nous devons rester modestes avec les gens, surtout les opprimés, les faibles et ceux qui nous aiment et mettent beaucoup d’espoirs en nous. Avec les corrompus et corrupteurs, avec les tyrans et les pilleurs notre position morale doit être différente. Nous sommes forts. Nous ne devons pas nous tromper d’évaluation car beaucoup de calculs internes et régionaux sont basés sur cette constatation.

Le secrétaire d’Etat américain a déclaré récemment que le Hezbollah est plus fort aujourd’hui qu’il ne l’a jamais été. Bien sûr, il le disait pour condamner ce fait, avec beaucoup de rancœur et de colère. Mais cette évaluation reste conforme à la réalité. Il est bon de savoir ce que disent les ennemis, même si souvent ils exagèrent un peu. Concernant le Vénézuela, il est évident  que nous sommes solidaires avec cet Etat face à l’agression américaine, aux ambitions américaines dans le pétrole vénézuelien mais de là à dire qu’il y a une influence du Hezbollah dans ce pays ! En tout état de cause, ce n’est pas mal d’avoir une telle réputation...Mais dire que le Hezbollah a des cellules au Vénézuela est dénué de tout fondement. A ma connaissance, nous n’avons envoyé personne là- bas et ils ne nous ont pas demandé de le faire. Tout cela n’a aucun fondement. Le Hezbollah n’a aucune influence en Amérique latine, ni de cellules, ni au Brésil, ni en Argentine, ni ailleurs. Certes, on ne peut qu’être heureux d’entendre dire que nous sommes forts et que nous avons une présence internationale. Mais encore un peu, ils diront que nous sommes une force internationale ! Nous autres, nous refusons même en toute modestie de dire que nous sommes une force régionale. Certes, nous avons une influence dans la région. Mais c’est tout. Pourtant, les Etats-Unis diront bientôt que nous sommes une force internationale. Car chaque fois qu’ils s’expriment sur la Russie, la Chine, l’Iran, ils ajoutent le Hezbollah... Mais nous ne sommes pas une force internationale. Je peux vous l’assurer : nous n’avons pas de cellules dormantes, ni de groupes, ni de structures, ni en Amérique latine, ni dans un autre pays. Certes, il y a des Libanais à l’étranger qui aiment la résistance qui l’appuient et qui adoptent la même position que nous. Mais depuis longtemps,  et en raison des circonstances sécuritaires et politiques et à cause des sanctions et des menaces, nous avons dit à ceux qui nous appuient à l’étranger, de rester indépendants de nous, de s’organiser entre eux, de créer des associations, des centres culturels ou tout ce qu’ils veulent, mais en dehors de nous. Nous leur avons demandé de rester éloignés de nous pour que nul n’utilise une éventuelle relation structurelle avec nous pour leur porter préjudice. Nous ne sommes donc pas présents au Vénézuela, sous quelque forme que ce soit, ni en Amérique latine.

Je reviens au sujet principal. Certes, nous sommes forts dans la confrontation avec Israël. Nous sommes forts et nous nous sommes renforcés encore plus. Il est bon que nos ennemis pensent cela. Parfois, les Israéliens disent – et ils s’adressent à moi en particulier- : si vous saviez ce que nous avons à votre sujet, vous n’en dormiriez pas la nuit. Ils croient me faire peur. Mais en fait, ils me rassurent. Car si vraiment ils savent beaucoup de choses sur nous et si leurs informations sont vraies, cela devrait les rendre plus prudents. Si leurs informations sont fiables, cela nous rassure et nous rend plus confiants. Donc, nous sommes forts dans la confrontation avec Israël.

Je ne veux pas beaucoup parler du sujet israélien, car je l’ai longuement abordé dans l’interview accordée à la chaîne Al Mayadeen et au cours des dernières semaines.

Je veux juste ajouter des éléments nouveaux. Aujourd’hui, au sein de l’entité israélienne, il y a un débat au sein de l’armée sur le fait que la troupe n’est pas prête à une nouvelle confrontation. Pourquoi est-ce important de le rappeler ? Car il y a tout le temps des menaces qui nous sont adressées sur le fait qu’Israël s’apprête à lancer une nouvelle guerre. Il faut donc avoir les pieds sur terre. Les grands généraux de l’armée israélienne disent que celle-ci n’est pas prête, surtout la force terrestre, ni les officiers ni les soldats n’ont confiance en eux et en leur commandement. Ce n’est pas moi qui le dit, mais de grands responsables israéliens l’ont déclaré au cours de la semaine passée. L’armée israélienne n’est donc pas en mesure d’envahir Gaza ou le Sud Liban

Eux n’ont pas confiance dans leur armée, mais nous avons confiance dans notre résistance, dans nos moujahidins. Nous pensons qu’ils peuvent entrer en Galilée, mais eux ne croient pas que leur armée terrestre peut entrer dans le Sud du Liban. C’est un résultat très important. La situation n’était pas ainsi dans le passé. Depuis quand la situation à la frontière avec la Palestine était régie par une telle équation ? Le Sud du Liban n’est pas inquiet, mais le Nord palestinien l’est. Ce sont eux qui ont peur. C’est cela la dissuasion.

Depuis quand les Israéliens étaient inquiets au sujet du Liban ? EN général, c’était eux qui menaçaient  d’envahir le Sud et d’arriver jusqu’à Beyrouth. Il est donc certain que la situation a changé et c’est très important.

Donc, il est normal que les Israéliens et derrière eux les Américains qui sont les véritables maîtres du projet ( les autres ne sont malheureusement que des instruments obéissants) soient inquiets quand ils observent ce qui se passe dans la région : la résistance grandissante de la République islamique d’Iran et sa force qui se développe, la victoire en Irak, la victoire en Syrie, la résistance au Liban, la détermination en Palestine, le courage à Bahrein, la résistance légendaire au Yémen... tous ces changements le sont poussé à mobiliser le monde contre l’axe de la résistance. C’est le second point.

Le sommet de Varsovie a été organisé après l’échec des guerres précédentes : au Liban en 2006, à Gaza en 2014. A ce sujet, je voudrais préciser que les rapports qui parlent de sentiment d’échec, de désespoir et de fragilité au sein de l’armée israélienne affirment que cela a commencé en 2006 et c’est aussi l’un des résultats de la résistance à Gaza. En 2006, les forces terrestres israéliennes ont reçu un coup terrible, qu’il s’agisse des corps d’élites ou des blindés Merkava. Peu importe le nombre, ce qui compte, c’est le séisme qui a eu lieu lors de 2006 au sud du Liban et en 2014 à Gaza.

Après l’échec des guerres et celui des combats par le biais des takfiristes dans la région, ces moyens ne peuvent plus être utilisés. Daech c’est fini. Les Américains ont besoin d’ouvrir une nouvelle page, d’entreprendre une nouvelle initiative. Ils se sont dirigés vers le sommet de Varsovie. Il est important de voir à quoi il a abouti.

Une comparaison simple : En 2011, pour faire chuter le régime syrien ( ce qui était un projet américano-israélien, les autres n’étaient que des instruments et des moyens de discorde), les Etats-Unis ont mobilisé 140 Etats dans le cadre du sommet des Amis de la Syrie, à des niveaux élevés, des présidents, des Premiers ministres, des ministres des AE ou de la Défense etc.

Avant cela, en 1996, le monde entier et pas seulement 140 Etats se sont réunis à Charm el Cheikh ; Il ne s’agissait pas de simples représentants. Il y avait Clinton, Eltsine, le président chinois, la plupart des Etats arabes et des dirigeants européens  ( la France, l’Allemagne, la Grande Bretagne...). La Syrie et le Liban étaient absents, peut-être même l’Algérie. En tout cas, les Etats absents ne dépassaient pas les doigts d’une seule main. L’Iran n’était pas invitée car elle était visée. . Le monde entier s’est donc réuni pour condamner trois mouvements de résistance : le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique. Le monde entier s’est réuni pour appuyer Shimon Pérès, mais celui-ci est tombé six mois plus tard, grâce aux opérations des martyrs palestiniens et grâce à la résistance au Liban, dans le cadre de l’attaque Les Raisins de la Colère en avril 1996. Le monde entier qui s’était réuni à Charm el Cheikh ne lui a pas été utile.

Aujourd’hui, les Américains réunissent le monde à Varsovie pour les beaux yeux de Netanyahu, pour encercler l’Iran et pour prendre pour cible l’axe de la résistance. Ils ont réuni 60 ou 70 Etats, dont la plupart sont inconnus du reste du monde et n’ont aucun poids régional ou international. Plusieurs Etats ont participé à la rencontre par le biais de leurs ambassadeurs ou de représentants. Au final, ils n’ont même pas pu publier un communiqué. Les déclarations que nous avons entendues sont de spropos creux et répétitifs, qui parfois exprimaient des reproches, comme ce fut le cas du vice-président américain lorsqu’il s’est adressé aux Européens en ce qui concerne l’Iran.

Varsovie ne sous fait donc pas peur. A l’école de sayed Abbas, cheikh Ragheb et hajj Imad et tous les martyrs, Varsovie ne nous fait pas peur. Charm el Cheikh qui était plus important ne l’avait pas fait. A plus forte raison aujourd’hui. Cette rencontre ne change rien. Les circonstances sont d’ailleurs meilleures. Il s’agit donc d’une rencontre faible et peu efficace.

Certes, ce sommet prend d’abord pour cible la cause palestinienne. Ils ont dit qu’il y avait des représentants de dix pays arabes, dont des ministres des AE, mais rien de la Palestine, rien de Gaza et des 2 millions de personnes qui y sont encerclées, rien des milliers de prisonniers  palestiniens dans les geôles israéliennes.  Rien de la mosquée Al Aqsa et des Palestiniens délogés et dont les terrains ont été confisqués. Nul ne s’approche de l’entité criminelle raciste qui est la cause de toutes les guerres dans la région depuis 70 ans. Quel était le thème de la rencontre ? Lutter contre le terrorisme, et établir la paix et la sécurité dans la région. Mais le noyau du terrorisme dans la région, c’est Israël qui est aussi le crime et la menace qui guettent les peuples de la région. Une des véritables raisons de cette rencontre, c’est la normalisation que nous avons vue, le fait de rendre publics les contacts secrets entre certains Etats du Golfe et l’entité israélienne. Je parle notamment des Emirats et de Bahrein qui ont rendus publiques leurs relations depuis un moment. Mais cette fois, la position saoudienne a été rendue publique puisque le ministre saoudien des AE s’est assis à la même table que Netanyahu.

L’un des véritables objectifs de ce congrès, c’est la normalisation et le fait de pousser le monde à oublier la Palestine. Une rencontre qui porte sur le Moyen Orient et qui ne mentionne pas la Palestine. On y parle de l’Iran, de l’axe de la résistance, des menaces dans la région, mais pas un mot sur la Palestine.

L’autre objectif, c’est l’Iran. Il s’agit de mobiliser le monde contre l’Iran et l’axe de la résistance. Mais cela ne donnera aucun résultat. L’Iran est la principale cible dans tout ce qu’entreprennent les Américains aujourd’hui, ainsi que les Israéliens. L’Iran est forte aujourd’hui – j’en ai déjà longuement parlé il y a quelques jours-  et elle est beaucoup trop forte pour qu’on lui mène la guerre.  Netanyahu a  publié un tweet avant de le changer dans lequel il a dit ce qu’il avait sur le cœur. Il a dit qu’il voulait mobiliser régionalement et internationalement pour pouvoir lancer une guerre contre l’Iran. Evidemment, il croit que le monde travaille sous ses ordres et sous les ordres des Américains. En réalité, c’est lui qui est aux ordres des Américains, tout comme ceux sur lesquels il misait. La vraie question est la suivante : les Etats-Unis veulent-ils lancer une guerre contre l’Iran ? En 40 ans, ils ont mené des guerres par le biais d’autres parties. Aujourd’hui, il est encore plus difficile que par le passé pour les Américains de lancer une guerre contre l’Iran. Les choses ne sont pas aussi simples. C’est pourquoi les Américains misent sur les sanctions, la guerre douce, la guerre psychologique, la situation économique, les divisions internes. C’est sur cela que misait Trump et dont il parlait. Mais la réponse iranienne est venue rapidement. Elle est claire. Lors des cérémonies du 40ième anniversaire de la Révolution islamique, le monde a vu des dizaines de millions de personnes dans les rues iraniennes. Il y a eu des manifestations dans plus de milles villes iraniennes et plus de 10 000 localités de ce pays, sous la neige et le froid. C’est la réponse du peuple iranien après 40 ans de sanctions, de guerres, de tentatives de le mener vers le désespoir et la reddition. Des millions d’Iraniens sont descendus dans la rue pour adresser un message clair au monde. Certes, certains médias, notamment ceux qui sont financés par le Golfe, l’Arabie et les Emirats, n’ont rien montré. Pas une image, mas un mot. Par contre, ils avaient diffusé en long et en large, une petite manifestation de quelques centaines de personnes  à Téhéran  pour réclamer des questions internes. Ces médias avaient ouvert l’antenne 24h sur 24 en direct pour couvrir « cet événement » annonçant la chute du régime iranien. Regardez comme ils sont légers et ignorants ! Ils vivent dans leurs rêves et dans leurs illusions. Mais lorsque des millions sont descendus en appui à la Révolution, sous la neige et la pluie, ils n’ont rien diffusé, car ce serait la preuve de leur mensonge.

L’Iran a donc adressé un message fort aux Etats-Unis et à ses ennemis dans la région. Son régime est fort, son peuple est présent sur le terrain et les générations se transmettent l’héritage et le souci de préserver cette révolution lancée par l’imam Khomeiny et nourrie du sang des centaines de milliers de martyrs. C’est aussi un message aux amis, à l’axe de la résistance, aux mouvements de résistance, aux opprimés qu’ils ont encore un soutien fort dans lequel ils peuvent avoir confiance, qui s’appuie sur son peuple fidèle, qui pousse toujours vers l’évolution et qui reste en tête de la confrontation contre l’hégémonie américaine et le projet israélien.

Oui, la vraie crainte est au sujet de la Palestine et de la cause palestinienne. C’est pourquoi il est bon de rappeler à nos peuples arabes et islamiques et à tous ceux qui appuient la Palestine face au processus de normalisation, que l’objectif de ce sommet était la normalisation. Il avait même des points positifs ! Comment cela ? Lorsque le ministre des AE ou celui qui se présente ainsi, alors qu’il est le ministre de Abed Rabbo Mansour Hadi, s’assied à la gauche sur la photo de Benyamin Netanyahu, cela montre le véritable visage de la guerre au Yémen, surtout qu’en face d’eux il y a les champions de l’agression saoudo-émiratie contre le peuple du Yémen. Vous  pouvez comprendre ainsi que l’enjeu de la guerre contre le Yémen n’a jamais été, comme l’avait déclaré l’imam de la Mecque au début, une confrontation entre les sunnites et les chiites. Pas du tout. C’est la guerre des Américains contre le Yémen et la force impressionnante qui s’y trouve. C’est la guerre des Américains et des Israéliens, exécutée par les Saoudiens, les Emiratis, Abed Rabbo Mansour Hadi et les mercenaires qui sont avec eux. Le sommet a donc dévoilé ce qu’ils essayaient de cacher  et c’est important pour la prise de conscience des véritables enjeux, de la part de ceux qui sont toujours dans ce camp ou qui se tiennent à l’écart.

De même, lorsqu’à la droite de Netanyahu, sur la photo, s’assied le ministre des Affaires étrangères du Bahrein, cela montre que la bataille dans ce royaume a pour titre la lutte pour les libertés, la réforme, la lutte contre la corruption et pour faire face aux dictatures, mais en profondeur, elle a une autre dimension. Le pouvoir à Bahrein fait partie de la structure américaine et israélienne dans la région. Voilà le ministre des AE du royaume qui affiche sa relation avec les Israéliens...

C’est donc l’un des points positifs de ce sommet. Nous lançons donc un appel à tous les peuples arabes et islamiques pour qu’ils assument leurs responsabilités face à la volonté de normalisation. Ils peuvent dire qu’ils n’ont pas de missiles et ne peuvent pas déclencher une guerre. Ils peuvent dire qu’ils n’ont pas d’argent, pas de problème. Mais ils ont au moins une langue pour parler et un crayon pour écrire ! Les peuples arabes et musulmans doivent s’exprimer par millions pour refuser la normalisation et le dire avec colère. C’est un devoir minimal pour eux, sachant que le peuple palestinien verse le sang pour cela. Dans les « marches du retour », chaque semaine, il y a de nouveaux martyrs. Tout comme dans le fait de se tenir sur le littoral en Cisjordanie et à Gaza. Le peuple palestinien refuse de céder, de signer et de renoncer à ses lieux Saints. Il est donc demandé aux peuples arabo-musulmans de refuser au moins la normalisation. Cela aura forcément un impact important. Avez-vous comment ils ont réagi à la sortie de ce dîner, face aux questions des journalistes ?  Avez-vous vu la mine de Adel Al Joubayr ? Il n’a pas pu prononcer un mot ! Il n’a pas pu avancer un seul argument, parce qu’il n’en a pas, parce qu’il est lâche et il sait que ce qu’il fait est étranger à cette oumma, à sa civilisation, à ses croyances et à ses intérêts. Même chose pour le ministre des AE du Bahrein, il avait la mine déconfite et il a évité les journalistes. Cela signifie qu’en allant vers la normalisation, ils savent que ce qu’ils font n’est pas accepté et il est même dénoncé par la oumma dans son inconscient. Mais désormais, ce qui est dans notre inconscient, nous devons l’exprimer au moins verbalement.

Sur le plan régional, il y a les derniers combats contre Daech en Syrie. Au moment où je m’adresse à vous, il y a deux informations. La première dit que la présence de Daech à Baghour est finie. La seconde dit qu’ils sont encore retranchés dans un petit espace et commencent à se rendre. Mais, l’affaire est terminée, dans quelques heures ou dans quelques jours ce sera fini. Par conséquent, la présence militaire de Daech en Syrie sera terminée. Avant cela, la bataille contre Daech en Irak s’est terminée, grâce aux souffrances du peuple irakien et de l’armée irakienne. Grâce aussi à la position nationale irakienne unifiée, sunnites, chiites, arabes, kurdes, turkmènes et bien sûr grâce à la position de l’autorité religieuse à Najaf.

Au Liban aussi, le sujet de Daech est clos. Malgré cela, certains continuent à en parler. J’ai entendu l’un de ceux-là dire il y a quelques jours que le Hezbollah n’a pas venir à bout de Daech dans le jurd de Ersal. Ecoutez-moi cela ! Le Hezbollah a été une partie de la grande bataille qui s’est déroulée de l’Est de Hama jusqu’au nord d’Alep, jusqu’au désert syrien et pour finir à Bou Kamal.

C’est certainement un développement important de dire qu’il n’y a plus de présence militaire de Daech en Irak, en Syrie et au Liban. Il y a sans doute encore des cellules ou des groupes dans le désert et peut-être dans certaines régions, mais la victoire est immense.

Je voudrais juste commenter la duperie américaine sur ce sujet. Malheureusement qui va annoncer au cours des prochains jours la victoire décisive sur Daech ? Le plus grand meneur sur la terre, le président américain Donald Trump. C’est triste ! Comment la félonie peut-elle atteindre un tel stade ? La preuve qui confirme mes propos c’est qu’au Liban, les Etats-Unis n’ont rien à voir avec la bataille contre Daech. Au contraire, ils cherchaient à l’empêcher et exerçaient des pressions sur l’Etat libanais.

En Irak, ce sont les Etats-Unis qui ont créé Daech, selon Trump lui-même. Il ne l’a pas dit une seule fois, mais dans de nombreux discours.  Certains vont dire : le sayed rapporte de façon erronée des propos attribués à Trump. Mais ce n’est pas le cas. Il voulait dire clairement que Obama et Clinton avaient préparé le terrain et Daech est ainsi née. Il a parlé en toute franchise et il existe des témoignages de généraux et autres grands responsables américains qui abondent dans ce sens repris par CNN et d’autres. L’administration américaine du temps de Clinton et Obama a créé Daech. Ils l’ont créée et ils ont libéré les chefs des prisons tout en demandant aux Saoudiens et aux Emirats et à d’autres pays du Golfe de donner de l’argent. Ils ont aussi demandé à la Turquie et à d’autres pays d’ouvrir leurs frontières avec l’Irak et de faciliter les déplacements de Daech. Celle-ci s’est étendue en Irak puis en Syrie. Les Américains voulaient utiliser Daech pour revenir en Irak et occuper de nouveau ce pays. Mais les Irakiens ont mis en échec ce complot par leur résistance, leur force et leur sang. Les Américains sont ensuite venus dire : nous sommes impliqués dans cette victoire car nous avons effectué des bombardements, entraîné des forces et envoyé sur place des experts. Mais tous les éléments de la bataille en Irak montrent que les Etats-Unis étaient un facteur de report de la bataille décisive. Ils voulaient que cette bataille contre Daech dure des années, dix ou 15 ans, pour pouvoir piller ce pays et ses ressources et pour lui faire du chantage et y installer des bases militaires. Mais la volonté du peuple irakien, de l’autorité religieuse, de l’armée, de la Force populaire et des différentes factions de la résistance ont permis de remporter rapidement la bataille.

Où est-ce que les Américains ont combattu Daech en Syrie ? Un peu à l’Est de l’Euphrate ? Je les suis depuis le début, presque heure par heure de l’Est de Hama au nord de Hama et de Homs, en passant par le Sud d’Alep, au camp de Yarmouk, à Palmyre et au désert qui a une superficie de 50 000km2. J’espère ne pas tromper dans les chiffres. Mais je me souviens qu’à ce moment, les moujahidins m’ont dit : Nous avons libéré 50 000km2, une superficie qui fait 5 fois le Liban, jusqu’à Soueyda et son désert, jusqu’à Bou Kamal et Deir Ezzor.. ; Nous avons donc mené, aux côtés de l’armée syrienne, des forces populaires syriennes dans leur diversité et aux côtés des alliés, dont les frères iraniens, les factions de la résistance irakienne, les brigades des Fatimides et des Zeinabites la bataille de la libération de la Syrie de Daech, bien entendu avec l’appui de l’allié russe. Mais le terrain était aux mains de ceux que j’ai cités alors que les Américains cherchaient à les entraver. Lorsque les forces syriennes et leurs alliées sont arrivées à l’Est de l’Euphrate et ont libéré Bou Kamal et Deir Ezzor, les combattants de Daech se sont enfuis, la victoire aurait dû être alors décrétée le 9/11/2017, car les forces syriennes et alliées voulaient atteindre la frontière irakienne. C’est-à-dire il y a presque 15 mois. Qu’est-ce qui les en a empêchées ? Les Américains et Trump qui veut dire aujourd’hui : J’ai vaincu Daech. Pourtant, c’est bien lui  qui a empêché la victoire totale après la libération de Bou Kamal et Deir Ezzor. En fait, il voulait utiliser de nouveau Daech à l’Est de l’Euphrate contre la Syrie et l’Irak. Mais son plan a échoué car les gens à Bou Kamal, Mayadeen et Deir Ezzor sont restés vigilants, ainsi qu’à Anbar du côté irakien. La coopération syro-irakienne au plus haut niveau militaire et sécuritaire a mis en échec ce plan. Et c’est ce félon qui va annoncer la victoire sur Daech ! Tout comme les Américains avaient créé al Qaëda et ils ont financé Saddam Hussein et lui ont donné les armes chimiques pour qu’il tue son peuple avec, pour qu’il tue aussi les Kurdes irakiens et même les Iraniens. Ils l’ont ensuite éliminé en utilisant pour prétexte les armes de destruction massive. Ils refont le même scénario concernant Daech. Permettez-moi de dire : celui qui a libéré la région et mis un terme à la menace barbare de Daech et à son plan obscur  pour la région, c’est l’axe de la résistance, les Etats de la résistance, les armées de la résistance et ses mouvements. Ce n’est donc pas le félon américain qui l’a fait. Il est venu à la fin pour se créer une place parmi les vainqueurs. Il dit qu’il combat le terrorisme et qu’il a vaincu Daech, alors que les Etats-Unis devraient être jugés pour leur crime d’avoir créé Daech et ils sont responsables de tous les crimes commis par elle dans notre région.

J’en arrive à la situation interne libanaise. En deux mots. Le gouvernement a obtenu la confiance du Parlement hier. Dieu merci. Il doit maintenant travailler. J’insiste sur l’importance de préserver un climat de dialogue, de communication et de collaboration internes. Il vaut mieux rester loin des polémiques, des vexations et des appréhensions et privilégier l’ouverture et la discussion dans tous les dossiers et dans toutes les options.

En ce qui nous concerne, nous soumettrons des options dans les dossiers en cours. Notre intention est pure, aussi pure que l’étaient cheikh Ragheb, sayed Abbas et Hajj Imad.

Je le dis depuis le début, puisque nous entrons en force dans les dossiers internes. Nous n’avons pas de sociétés pour obtenir des contrats. Nous ne voulons pas d’argent de l’Etat, car nous croyons que cet argent est sacré. Son pillage est illégal et contraire à nos préceptes moraux. Nous sommes une partie du peuple libanais et nous vivons ses problèmes, ses crises et ses souffrances. Nous le faisions depuis le début, mais nous avions auparavant d’autres priorités et de grandes batailles à mener.  Au cours de sannées précédentes, nous avions quand même essayé de faire quelque chose. Il est faux de dire que nous n’avons rien fait. Il est faux de dire que le Hezbollah était en dehors de la situation interne. Nous n’en sommes pas sortis pour y entrer maintenant. Mais il y avait simplement d’autres priorités.

Aujourd’hui, nous entrons dans la situation interne plus que nous ne l’avons jamais fait auparavant.  Mais en réalité, nous ne voulons rien pour nous. Nous voulons sincèrement que les problèmes des gens soient réglés. Et nous serons soumis au questionnement. Lorsque nous parlons de l’électricité, c’est qu’il s’agit d’une vraie crise. Elle n’est pas seulement celle de Baalbeck-Hermel, ni celle du Akkar ( qui est l’une des régions les plus défavorisées du pays)ou celle du Sud. C’est un problème pour chaque maison au Liban, pour chaque région, chaque village. C’est un problème national pour tous. Quand je dis qu’ l’Iran peut nous aider, cela ne signifie pas qu’elle va faire un don. Peut-être qu’elle le fera et peut-être pas. Mais elle peut nous aider à travers un prêt à long terme. Elle a un grand volume d’énergie électrique pour elle et pour les pays de la région. J’en avais déjà parlé en 2006, lorsque Mohammed Fneiche était ministre de l’Energie. Le plan qui a été élaboré à l’époque sert toujours de base aux plans qui sont venus par la suite.  Nous avions présenté ce plan aux Iraniens et ils nous avaient dit que c’est simple et qu’ils peuvent nous aider. Ils avaient même ri tant c’est simple. Nous sommes alors revenus au gouvernement pour lui rapporter tout cela. Vous vous souvenez qui était Premier ministre à l’époque. Il nous a répondu : l’Iran ? Jamais ! La raison politique ce sont les Américains, les pressions américaines et saoudiennes ! Celui qui règle le problème de l’électricité marque forcément un point moral et humain principalement.  Le peuple libanais lui en sera reconnaissant, tout le peuple car c’est un problème qui nous touche tous et qui constitue aussi un problème  pour l’économie, les boutiques, les hôpitaux, les supermarchés... S’ils avaient surmonté les considérations politiques, imaginez un peu ce qui se serait passé si nous avions eu à partir de 2006 du courant 24h sur24 ? Les Libanais ont été privés d’électricité 24h sur24 pendant trois ans au moins par souci de bisquer l’autre et par lâcheté. De plus, combien cela aurait fait faire des économies au budget ?  Quand on pense que l’électricité cause un déficit d’un milliard et demi ou un milliard 800 millions de dollars par an ! Non seulement le Liban n’a pas le courant chez lui suffisamment, mais il paie des impôts pour couvrir ce déficit considérable... Aujourd’hui, l’Iran est indépendante et elle a de l’électricité. Nous devons aller vers elle et lui demander de nous aider, surtout que leurs amis à eux, je ne parle pas ici des Israéliens, n’ont rien proposé d’autre. Je parle des Américains, des Européens et des Saoudiens. . Peut-être même que le fait d’aller vers l’Iran poussera d’autres à le faire aussi. Nous ne voulons pas tuer le gardien mais manger du raisin comme dit le proverbe. Nous voulons de l’électricité pour tous, tout le temps. Nous voulons des médicaments pour tous, des réseaux routiers, des  ordures ramassées et traitées... C’est ridicule de dire que nous faisons ces propositions pour renforcer  l’influence de l’Iran sur le pays. Franchement l’Iran a-t-elle besoin de donner des prêts au Liban et d’y envoyer ses sociétés pour l’électricité afin d’y avoir de l’influence ?

Même chose pour les autres dossiers.

Je voudrais rappeler  que nous ne vous obligeons à rien. Nous ne ferons pas des manifestations ni nous ne protesterons violemment. Nous ne ferons pas de pressions, et nous ne frapperons pas sur la table au Conseil des ministres.

Avec calme et logique je dis aux Libanais : il y a un Etat ami qui a des moyens et des capacités, ainsi qu’un développement technologique. Il est prêt à nous aider sur le plan électrique. Voulez-vous régler ce problème ou non ? Nous sommes ouverts à toutes les options. Nous avons entendu récemment que le pays est au bord de la faillite. Que cela soit amplifié ou non, nous avons de vrais problèmes et nous devons relever de grands défis. Nous sommes tous concernés. Comme on le dit aujourd’hui : nous sommes tous à bord du même navire.  Si la situation économique s’effondre, cela aura des conséquences sur tous les Libanais, pour toutes les régions et toutes les confessions.  C’est pourquoi nous sommes aujourd’hui devant une vraie bataille, celle de la lutte contre la corruption et contre la dilapidation des fonds. Augmenter l’endettement en acceptant de nouveaux crédits n’est pas la solution. La solution est dans le traitement des dépenses de façon rationnelle et utile.

Nous avons annoncé cette bataille pendant les élections législatives. Nous sommes sérieux. Nous avons dit que nous commencerons avec la formation du gouvernement. Pendant la période entre les élections et la formation du gouvernement, nous avons constitué nos dossiers. Vous avez eu un aperçu dans le cadre des débats lors des séances parlementaire du débat de confiance. Deux dossiers ont été évoqués par nos députés et en particulier par celui qui est en charge de la lutte contre la corruption. Le premier porte sur les 11 milliards de dollars  dont on ne sait pas comment ils ont été dépensés, et où ils ont disparu. Tous nos documents sont prêts au ministère des Finances. C’est un grand dossier, le Parlement et la Justice doivent s’en emparer.

Le second dossier porte sur les tentatives d’obtenir un prêt de 400 millions de dollars destinés à des sujets inutiles. Notre frère député en a parlé hier et d’autres personnes nous ont contactées pour nous donner de nouveaux éléments.

Cette bataille nous voulons la mener jusqu’au bout.

Je vais donner maintenant quelques lignes générales :

 Nous menons la bataille de préserver les fonds publics, l’argent du peuple. Ce n’est donc pas l’argent des responsables. Au contraire, ils devraient le préserver. Ils en ont la charge, soit ils le préservent soit ils ne respectent pas la mission qui leur est confiée. Nous autres,  nous voulons protéger l’argent public des corrompus, des voraces et des voleurs qui ne respectent d’ailleurs aucune limite.

C’est notre bataille à tousTout le monde doit y participer. Nous sommes prêts à être des soldats dans cette bataille et à être en première ligne. Nous ne voulons pas un acquis médiatique. Nous ne sommes pas à la recherche de victoires. Nous voulons manger du raisin. Peu nous importe qui est à l’avant-scène et qui tire le crédit.

Dans cette bataille, nous sommes prêts à ouvrir les grands dossiers. Les gens s’attendent à une plainte contre un fonctionnaire, un directeur général ... Nous avons reçu des coups de fils en ce sens. Mais notre priorité est aux grands dossiers qui portent sur des millions, voire des milliards de dollars. C’est l’argent du peuple qui est dilapidé. DE même, demain, lorsque les crédits viendront, nous voulons voir comment et où ils seront dépensés. Il faut que ce soit précis, utile. Ce sont les gens qui porteront le poids de ces crédits. Nous irons donc vers les dossiers importants.

Nous utiliserons la loi. J’ai déjà donné l’exemple des appels d’offres pour les contrats publics. Si cette loi est adoptée, elle permettra de cesser à 95% la corruption. Il faut aussi dynamiser la Cour des Comptes, l’Inspection centrale, et le Conseil de la Fonction publique. Il faut encore vérifier les embauches etc. utiliser les lois, recueillir les informations et aller vers la justice. Telle est notre démarche.  Mais si un dossier touche telle personnalité, nous pourrons aller vers son autorité politique pour lui dire ce que nous avons et lui demander que faire. Nous voulons manger du raisin... Lorsque je dis cela je pense qu’il ne faut pas donner des noms. Nous n’avons pas le droit de ternir les réputations. Nous donnons les éléments que nous possédons à la justice et c’est elle qui tranchera. Mais nous ne devons pas attaquer les personnes, qu’elles soient amies ou adversaires.  Si la justice ne fait pas son travail, nous irons vers les médias et finalement nous continuerons à travers la politique ou même dans la rue. Tout est possible.

Mais avant tout, nous travaillerons sur les lois, nous constituerons des dossiers et nous nous dirigerons vers la justice. La Justice et les services de sécurité doivent assumer leurs responsabilités en recueillant les informations et en statuant.

C’est notre méthode. Nous travaillerons sur les lois et dans les autres directions. Nous ouvrirons les anciens dossiers et ceux actuels. Nous chercherons à fermer les foyers de corruption et de gaspillage, avec force, efficacité et ouverture.

Nous mènerons cette bataille avec le même courage, la même pureté que cheikh Ragheb, sayed Abbas et hajj Imad. Cette bataille exige du courage une présence et une capacité à assumer les responsabilités. Nous sommes prêts.

En cette Journée d’hommage à nos martyrs, nous poursuivons le chemin qu’ils ont tracé. Nous préserverons le testament qu’ils nous ont laissé. Cheikh Ragheb, sayed Abbas et Hajj Imad ainsi que tous les autres resteront présents en nous et dans notre parcours. Avec eux et avec le souvenir de leur héroïsme nous gravirons les montagnes et planteront nos drapeaux sur les cimes.

Comments

//