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Au Yémen, la journée internationale des femmes célébrée dans le sang avec un massacre saoudien

Au Yémen, la journée internationale des femmes célébrée dans le sang avec un massacre saoudien
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Correspondant du site AlAhed

Des raids aériens menés par l’Arabie Saoudite ont visé deux maisons qui abritaient des femmes et des enfants lors de la dernière série d'affrontements entre l'armée yéménite soutenue par les combattants d'Ansarullah et les mercenaires takfiristes soutenus par l'Arabie saoudite dans le district de Kushar dans la province de Hajjah, au nord du Yémen.

SANAA - Alors que le monde n'a pas fini de célébrer la Journée internationale de la femme, les femmes de la région de Kushar cherchaient des maisons pouvant servir d'abri pour protéger leurs enfants des obus de mortier lancés par les mercenaires takfiristes soutenus par l'Arabie saoudite et des frappes aériennes de la «coalition».

Samedi soir, la coalition saoudienne a mené des bombardements intensifs dans le cadre des campagnes aériennes menées depuis deux mois pour soutenir les terroristes. En une heure, deux frappes aériennes ont tué 13 enfants et 9 femmes, tandis que 19 autres femmes et enfants ont été blessés.

Ahlam Okaiys (13 ans), son amie Norah Al Zlayil (13 ans) et 14 femmes et enfants étaient dans la maison de la famille Al Ahdab. La maison est située dans une zone éloignée des combats, pensant être à l’abri des drones qui les surveillaient.

Samedi, vers 21 h 30, une frappe aérienne a visé une maison qui abritait la famille Al Hadi composée de 25 enfants et femmes. Le ministère de la Santé du Yémen a déclaré que «six femmes et quatre enfants d’une même famille étaient tombés en martyre».

Lorsqu'Ahlam, Norah et d’autres femmes et enfants ont entendu le bombardement, ils se sont échappés de la maison de la famille Al Ahdab, qui servait d'abri temporaire, de peur d'être cibler par les frappes aériennes saoudiennes.

Nasser Omran, un agent de secours local, a expliqué que les femmes et leurs enfants couraient vers une ferme voisine pour se cacher sous les arbres, mais en vain. «Juste après une heure, la frappe aérienne les a visés directement [Ahlam et Norah, ainsi que les 14 enfants et leurs mères]» a déclaré Omran à AlAhed News.

Ahlam, Norah et 4 enfants ont été grièvement blessés, alors que «quatre femmes et six enfants ont été tués», selon la déclaration du ministère de la Santé.

En raison des raids aériens continus et des drones de reconnaissance, les habitants ont du mal à secourir les blessés.

La mission de sauvetage d’Ahlam et de Norah

Le site AlAhed a visité le «48 Hospital» de Sanaa où Ahlam et Norah se font soigner après avoir été transférées dans un centre de traitement 24 heures après le massacre. Posée sur le lit, Ahlam a perdu conscience, alors que Norah est décédée dès son arrivée à l'hôpital, selon les médecins.

Nasser Omran, membre du groupe de secours et proche de Norah, a déclaré que les ambulanciers n'ont pas pu se rendre sur les lieux du massacre, jusqu'au dimanche matin.

«Nous sommes partis de Hajour à 20h00, mais nous n’avons pas pu arriver à Sanaa qu'à 22h45», a déclaré Omran à AlAhed News. «Nous avons transporté les blessés dans une voiture privée, de peur que l'ambulance ne soit ciblée.»

Mohsen Al Saeedy, médecin à l'hôpital de Sanaa, a déclaré que «le décès de Norah est dû au retard des secours et de l’incapacité des ambulanciers paramédicaux de la transférer à l’hôpital plus tôt».

Omran, a déclaré au site AlAhed que le père de Norah est un médecin de la région de Kushar, malgré cela «il n'a pas pu la soigner et lui sauver la vie. Il souffre d'un traumatisme. Lors du massacre il était à la maison, alors que les femmes s’étaient réunies dans la maison d'Al Ahdab, appartenant à la famille de la mère de Norah».

Norah est décédée, mais Ahlam est toujours sur un lit à l'hôpital inconsciente que sa meilleure amie, est tombée en martyre. Ahlam (qui signifie rêves en arabe) a déjà perdu sa sœur, Nour de 10 ans, lors de la frappe aérienne aveugle qui a visé la ferme ou elles s’étaient réfugiées, pensant que leurs vies seraient en sécurité.

Ashwaq Saeed, médecin soignant Ahlam, a déclaré au site AlAhed que «Ahlam soufrait de fortes douleurs dues aux diverses blessures aux yeux, au genou, à l’abdomen et la poitrine».

Au Yémen, la journée internationale des femmes célébrée dans le sang avec un massacre saoudien

«Les blessures d'Ahlam sont mineures», a-t-elle ajouté, souhaitant à Ahlam un prompt rétablissement. «Personne ne l’a accompagnée, sauf sa grand-mère qui se trouve dans la pièce à côté», dit-elle.

Ashwaq a signalé qu'Ahlam était orpheline, sans donner de détails, que ce soit de son père ou de sa mère. Le site AlAhed n'a pas pu vérifier cette information.

«Nous ne pensions pas que cela se produirait»

Depuis que l'armée yéménite et les comités populaires du mouvement Ansarullah ont lancé leurs opérations contre les milices takfiristes soutenues par l’Arabie à Kushar, dans la province de Hajjah, près de la frontière avec l'Arabie Saoudite, les médias du royaume ont lancé plusieurs campagnes médiatiques pour soutenir ces miliciens.

En outre, la coalition les a logistiquement soutenus, pensant que cela couperait la route des renforts de l'armée yéménite les empêchant ainsi d’atteindre les lignes de front à la frontière.

Cependant, l'armée yéménite, les tribus locales et les combattants d'Ansarullah ont pu les encercler et leur ont fait subir une grande défaite vendredi. En réponse à cette défaite, la coalition a mené des frappes aériennes aveugles contre la région de Kushar, à Hajjah. Selon les habitants la situation était difficile et personne ne pouvait quitter sa maison ou sa ferme.

«Nous ne nous attendions pas à cela», a déclaré Nasser Omran au site AlAhed, évoquant ce dernier massacre commis par l’Arabie saoudite. Il est difficile de se déplacer et de «quitter les maisons, les fermes… Ce ne sont pas des combattants Houthis [Ansarullah], ce sont des enfants et des femmes... Ils (la coalition de l’Arabie saoudite) se vengent et prennent pour cible des innocents et des enfants» a-t-il conclu.

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