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Discours aux obsèques de «la mère des martyrs» Om Imad Moughnié

Discours aux obsèques de «la mère des martyrs» Om Imad Moughnié
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A l’âme de notre grande disparue, la militante qui nous est si chère, «la mère des martyrs», hajjé Amina, hajjé Om Imad, à son esprit et à la mémoire de tous nos martyrs, nous dédions cette prière.

Je voudrais pour commencer, m’adresser aux deux chères familles, Les Salamé et les Moughnié, et leur présenter mes plus sincères condoléances à l’occasion de la disparition de Hajjé Om Imad. Nous demandons à Dieu de l’accepter aux côtés des martyrs, des Prophètes et des Bons, elle qui a toujours suivi leurs traces.

Il est aussi de mon devoir, au nom du Hezbollah et des familles, de remercier tous ceux qui ont participé à cette occasion que ce soit par leur présence aujourd’hui ou pendant les journées consacrées aux condoléances, ou encore à travers des messages envoyés par téléphone, à travers les médias  ou  encore par d’autres moyens. Nous demandons à Dieu de les récompenser pour ces tentatives de consolation.

Dans ce discours, je vais donc développer ce qui a trait à l’événement, avant d’aborder quelques points sur la situation générale.

D’après notre compréhension des messages des Prophètes et du contenu du Coran, nous pensons que la vie, dans ce monde, est un test et un poids pour toute personne qui nait, qui vit et qui meurt forcément.  Selon cette logique, le principal rôle de cette vie, dans ce monde, est de donner une chance à l’être humain de faire ses choix, en toute liberté et avec tous les moyens disponibles, pour mériter la vraie vie dans l’autre monde. La vie, ici-bas, est donc une chance pour préparer l’avenir dans l’au-delà. Elle est un pont, un passage et une opportunité de travail, elle est la ferme, la scène du jihad ou la scène de l’action et du choix en vue de la vraie vie qui, elle, est éternelle.

Dans le côté positif, c’est là-bas qu’est la vraie vie, la sérénité, le bonheur, le vrai, car la vie dans l’au-delà est éternelle. C’est aussi là-bas que sont la véritable dignité et la réelle souveraineté. C’est aussi là-bas que sont les vraies punitions contre les oppresseurs, les corrupteurs, les criminels, tous ceux qui ont rempli la terre de Dieu de corruption, d’injustice et d’agressions. Certains ont peut-être eu leur punition dans ce monde, mais d’autres non. C’est pourquoi, la véritable punition est dans l’au-delà. Elle sera le fait du tribunal divin et de la justice divine. C’est dans l’au-delà que l’opprimé vaincra son oppresseur. La vie, ici-bas, est donc un passage, un test  et une occasion qui nous est donnée de construire notre avenir dans l’au-delà qui, lui, sera éternel. C’est donc nous qui forgeons notre paradis ou notre enfer ou encore ce qui nous attend dans l’au-delà.

Hajjé Om Imad a passé cet examen. Elle a vécu de longues années et Dieu lui a donné cette longue vie. Mais depuis son plus jeune âge, Dieu lui a donné la foi, l’engagement religieux, le souci de rester dans le droit chemin. Il lui a aussi donné un grand sens des responsabilités, qui est très important quand il va de pair avec la foi, car cela lui permet de l’utiliser envers sa famille et à l’égard des grandes causes de la oumma.

Dieu lui a donné le sens des responsabilités pour supporter le poids de la vie difficile dans une époque difficile qui continue de l’être pour la majorité des familles libanaises. Avant son mariage avec Abou Imad et après, elle a porté le poids de transmettre le message de la foi aux autres qu’ils soient ses proches ou dans son environnement. Elle a appris à tout le monde la prière, les devoirs religieux et le sens des bonnes actions.  Tels étaient donc les débuts de la vie  de la jeune Amina. Elle était dédiée à la foi et à la religion, ainsi qu’au service des pauvres, des orphelins et de ceux qui étaient dans le besoin. Elle recueillait les aides, les triait et les faisait parvenir aux familles nécessiteuses. Sa maison était devenue un centre d’aide sociale. Elle se consacrait aussi à l’action culturelle et éducative. Avec ses amies et ses sœurs, elle organisait des conférences culturelles en coopération avec les plus importants ulémas de l’époque, en particulier sayed Mohammed Hussein Fadlallah, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine et d’autres qui sont encore en vie. Oum Imad a eu aussi un rôle important dans la création de structures pour organiser le travail d’aide aux nécessiteux, ainsi que le travail culturel et éducatif, sur le plan de la religion. Elle a donc contribué à créer des associations, des comités et des institutions pour encadrer le travail social et éducatif. Ce qui l’a rendu bien plus efficace.

Depuis le début, sa maison accueillait toutes ces activités, pour devenir par la suite, une des maisons de la résistance, lorsque Imad a grandi. En fait, il n’a pas attendu de grandir vraiment, puisqu’à 15 ans, il a rejoint les rangs de la résistance pour assumer la responsabilité de la protection de son pays. Imad a donc porté les armes et il a transformé le domicile de ses parents en maison de la résistance que ce soit à Chiyah ou à Tayr Debba, surtout à partir de 1988.

Mais sa réalisation la plus importante est celle qui, au départ, a été confiée par Dieu à la femme, celle de donner naissance aux hommes. En plus de tout ce qu’elle a fait, Oum Imad a réussi dans la mission de former des hommes croyants, résistants et prêts à se sacrifier pour leur cause. Comme tout le monde le sait, ses trois fils sont tombés en martyrs : Fouad, Jihad et Imad. Aux fils, il faut aussi ajouter un petit-fils, Jihad Imad Moghnié, tombé lui aussi en martyr. Oum Imad s’est tenue devant leurs dépouilles à tous et elle était le symbole de la femme croyante, patiente, courageuse, fière de ses martyrs. Elle a été un modèle pour nous tous et en particulier pour les autres mères des martyrs qui l’ont connue et l’ont aimée au cours des dernières années. Permettez-moi d’évoquer deux sujets concernant les sacrifices d’Oum Imad. Il y en a d’autres bien sûr, mais faute de temps, je me contenterai de ces deux-là.

Oum Imad n’a pas seulement donné naissance à trois martyrs et à l’un des chefs les plus exceptionnels de la résistance, le martyr Imad Moghnié. Elle l’a aussi formé et éduqué au respect des autres. Ceux qui connaissaient bien hajj Imad savaient parfaitement à quel point il respectait sa mère et quelle influence elle avait sur sa personnalité. Certains disaient même en plaisantant : « Tout le monde craint hajj Imad et lui craint sa mère ! ». Certes, il n’avait pas peur d’elle au sens propre du terme, mais hajj Imad tenait à avoir sa bénédiction et à ne pas la froisser. Elle était pour lui, une mère dans tous les sens du terme  et elle soutenait ses choix et essayait d’être toujours à ses côtés.  Oum Imad a donc eu un rôle prépondérant dans la formation de la personnalité exceptionnelle de hajj Imad, dont on ignore encore certaines parties de sa personnalité.

Le second élément marquant, c’est son activité incessante, surtout après la mort de hajj Imad. Elle avait certes déjà perdu deux fils, Fouad et Jihad, mais la mort de Imad semble lui avoir donné un nouvel élan pour remplir un rôle visible dans la résistance. En tant que mère du martyr le chef Imad et de deux autres martyrs, elle avait une place spéciale. Ce qui est naturel et c’est le cas pour les parents des martyrs. Mais Oum Imad était présente dans toutes nos cérémonies et nos occasions. Elle était proche des autres familles de martyrs et elle a visité les maisons de toutes ces familles. Elle était à leurs côtés dans toutes les occasions et elle répondait à toutes les invitations qui lui étaient adressées. Elle tenait à participer à toutes les occasions et la maladie ne l’a jamais empêchée de le faire, ni d’ailleurs la fatigue et le grand âge. Elle considérait qu’elle poursuivait ainsi le message de ses enfants tombés en martyrs. Je sais que les délégations qui la rencontraient, même les ulémas qui s’étaient entretenus avec elle, sortaient de l’entretien fortement impressionnés par son impact moral et spirituel. Son discours bon et spontané marquait ses interlocuteurs. Je peux dire ici qu’elle menait avec nous et d’une position avancée la guerre psychologique et médiatique, face aux tentatives de nous affaiblir et de nous déstabiliser. Il s’agit donc d’une question de volonté, de détermination et d’aptitude à relever les défis en restant stable dans ses convictions. C’est cela le vrai défi que doivent relever les mouvements de résistance, qui veulent protéger leur pays, ainsi que la résistance et ses symboles sacrés, face aux dangers qui les menacent.

Depuis le début, nous devions faire face à ces défis. Mais au cours des dernières années, ces défis se sont amplifiés, car nous nous grandissions et avec nous grandissaient nos responsabilités. Plus nous remportions des victoires et nous devenions forts et plus grande était la guerre psychologique menée contre nous.

La bataille de la volonté et de la détermination est d’ailleurs plus difficile. Pourquoi ? Parce que nos options et nos choix sont différents. Dans nos options, il y a deux éléments principaux. D’abord, elles sont difficiles et importantes, car elles portent sur l’avenir, l’existence, la patrie et l’Etat, la oumma, la survie des institutions, le maintien d’un peuple sur sa terre et la volonté d’empêcher toute mainmise  sur ses décisions, ses capacités, son avenir et son présent. Le second élément est que nos options sont coûteuses, dans le sens où elles exigent du sang, le sang des jeunes, comme Jihad, Fouad, Imad et de nouveau Jihad et tous leurs frères de sang, ainsi que les blessés. Nos options exigent donc de grands sacrifices. La bataille pour la prise de conscience de ces options et de leur gravité  est aussi une bataille importante et décisive. Surtout lorsque ces options font l’objet de doutes. Cela arrive constamment, en dépit des victoires enregistrées, certains continuent à vouloir semer le doute et mettre en cause les victoires et qui prônent la reddition, le fatalisme, l’acceptation. Ceux-là veulent que l’on plie l’échine et que l’on refuse d’assumer les responsabilités. Ils propagent le doute et cherchent à faire peur aux autres, en adoptant les menaces de l’ennemi. C’est là qu’intervient Om Imad. Dans chaque maison, c’est elle et ses semblables qui remontent le moral, font preuve de patience, de foi et de conviction. Ce sont elles qui poussent au sacrifice pour la cause et au jihad. Elles ont un rôle immense, comme par le passé sayeda Zeinab avait rempli ce rôle à Karbala. Son rôle n’était pas celui d’une historienne, ni d’un témoin neutre. Beaucoup ont parlé des événements de Karbala, certains du point de vue proche de l’imam Hussein. Mais sayeda Zeinab était au cœur de l’événement. Elle a raconté la seconde étape (la première porte sur l’imam Hussein), elle a fait la seconde étape, par sa patience et son courage et sa position, au fil des ans, a montré qu’elle pouvait changer les équations et l’Histoire. Ses mots et ses plaintes ont produit le sentiment de la force et la patience qui ont fleuri dans les cœurs des femmes et des mères. Sayeda Zeinab était la fille des martyrs, leur mère, leur tante et leur sœur, au cœur de l’événement. C’est ce qui a fait d’elle ce personnage particulier, dans son action et dans son influence, dans ses paroles et dans ses prises de position. C’est ce qui a fait d’elle un leader et une femme exceptionnels. C’est sur cette base qu’Om Imad était aussi une personne exceptionnelle. Elle a eu une influence certaine sur notre parcours, notre mouvement et sur notre résistance. Cette patience, cette détermination, nous les voyons aujourd’hui sur les visages des mères de nos martyrs, de leurs épouses, de leurs filles et de leurs sœurs. Toutes ces femmes ont une grande responsabilité, sur le plan humain et sur le plan affectif. Elles suivent les traces de sayda Zeinab. Et aujourd’hui, on cherche à encercler ce rôle et à le neutraliser dans tous les champs de la confrontation. Mais il est plus fort que tout car il appartient à l’école de la victoire du sang sur l’épée.

Dans sa vie comme dans sa mort, Oum Imad est le symbole de notre résistance, de notre jihad, de notre bataille et de nos victoires. Elle le restera et son influence sera éternelle.

Je vais maintenant évoquer quelques points aussi rapidement que possible.

Je voudrais d’abord parler des discours du président américain Donald Trump ces derniers jours, lorsqu’il a commencé à insister sur la nécessité de payer pour obtenir la protection des Etats-Unis et il visait en particulier l’Arabie saoudite.

Pour rappel, Trump a dit : vous devez payer parce que nous vous protégeons et vous avez beaucoup d’argent. Il a aussi dit : sans nous, vos avions ne pourraient pas voler dans les cieux et sans nous, vous ne resteriez pas au pouvoir plus de deux semaines. C’est pourquoi vous devez payer. Il y a quelques jours il a dit à tous les dirigeants du Golfe : sans nous, l’Iran contrôlerait la région du Moyen orient en 12 minutes. A qui Trump a dit cela ? A tous les dirigeants du Moyen orient, avant de devenir président des Etats-Unis. C’est d’ailleurs son accession à la présidence qui reste sa principale réalisation. Depuis, il fait en sorte que les Iraniens soient occupés par leurs problèmes internes. Cela c’est un résumé ; Lui n’arrête pas de dire : vous devez payer, vous avez beaucoup d’argent... C’est cela les Etats-Unis et c’est cela l’administration américaine.

Je voudrais faire rapidement quelques remarques. D’abord, en écoutant Trump, je me souviens de tout ce qu’avait déclaré l’imam Khomeiny sur l’administration américaine. Il ne parlait pas du peuple américain, mais des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir aux Etats-Unis. C’est eux qu’il visait en parlant du Grand Satan et de l’arrogance. Tout le monde connaît ses qualificatifs. Mais ce qu’on connaît moins et qui était pourtant utilisé par l’imam Khomeiny c’était les pilleurs des peuples, les voleurs. Les gouvernements qui se sont succédé étaient des gouvernements de pillage, qui accomplissaient leur travail discrètement, en toute politesse et diplomatie, et en utilisant des formules de respect. Aujourd’hui, cela a changé. D’abord, la voracité de Trump n’a aucune limite. Il ne veut pas lâcher les milliards de dollars déposés par les Etats arabes dans les banques américaines. Il les veut tous et il les aura probablement. Il veut aussi mettre la main sur les ressources pétrolières et gazières des pays arabes et sur toutes leurs ressources. Il estime que c’est son droit, parce qu’il assure leur protection. Sans lui, ils ne seraient pas au pouvoir ou ils n’y resteraient pas plus de deux semaines.  Nous nous trouvons donc devant un modèle inédit de pillage systématique, au grand jour, sans le moindre état d’âme. Les dirigeants américains précédents étaient plus subtils et intelligents. Ils enrobaient leur pillage dans des enveloppes de droits de l’homme et autres principes. Mais chez Trump, tout cela n’existe pas. Dans ses discours, il n’y a aucune mention qui a trait à la morale et aux principes. Il ne parle que d’argent, de millions et de milliards de dollars, de taxes, d’impôts, d’échanges commerciaux et de guerre économique. C’est cela Trump. Il dirige l’un des Etats les plus puissants du monde et son seul critère est l’argent. Il ne fait aucun cas de la loi internationale et du droit international, de la Cour de justice internationale, du Conseil de sécurité de l’ONU, de la Cour pénale internationale... Il a un comportement méprisant, plein d’insultes et de menaces.

Nous sommes devant un modèle des Etats-Unis qui sont devenus si arrogants qu’ils humilient leurs alliés et leurs amis. Ils utilisent à leur égard des propos insultants et cela se répète à plusieurs reprises. Pendant la campagne électorale, il a ainsi déversé un torrent d’insultes à l’encontre des peuples et des Etats. Et malgré cela, les amis, les alliés et les autres –sauf bien sûr ceux qui appartiennent à l’axe de la résistance- ne ripostent que par les sourires, le silence qui tue et la tête penchée. Ce président américain humilie donc et insulte ses amis et ses alliés. Il utilise aussi les menaces contre les peuples et les Etats de la région, en particulier les Etats du Golfe et plus précisément l’Arabie saoudite. Il ne cesse de dire à ceux-là que sans lui, ils ne resteraient pas deux semaines, une semaine ou même 12 minutes au pouvoir.

Je vais revenir sur les 12 minutes. Trump dit que sans les Etats-Unis, l’Iran contrôlerait la région en 12 minutes. Indépendamment de la véracité ou non de ces propos, ils indiquent en tout cas combien l’Iran est importante aux yeux de Trump. L’Iran qui résiste, qui ne fait pas de compromis sur sa religion, son Prophète, ses symboles sacrés, sa souveraineté, ses ressources, l’Iran stable et solide qui ne cède pas un sou de ses fonds, ni une goutte de son pétrole. L’Iran qui est soumise à un blocus depuis 40 ans. En face, les Etats auxquels il a vendu pour des milliards de dollars des armes sophistiquées, des missiles, des tanks, des munitions, tous ces Etats ne tiendraient pas 12 minutes, ou au maximum deux semaines face à l’Iran. D’abord, l’Iran ne veut pas contrôler la région. Ensuite, elle n’a jamais dit qu’elle pourrait le faire en 12 minutes ou deux semaines au plus. Pourquoi Trump dit-il cela ?  Peut-être parce qu’il mise sur les véritables intentions des peuples de la région, qui, en réalité sont hostiles au projet américain dans la région, à la présence d’Israël et aux régimes qui s’imposent par la force et par le terrorisme...Trump veut donc faire peur aux dirigeants de la région. Pourquoi ? Pour leur faire du chantage. Il veut leur vendre encore plus d’armes et leur soutirer encore plus d’argent en contrepartie d’une plus grande protection. Si on veut résumer politiquement la situation, on peut dire que bon nombre de pays arabes et islamiques paient un tribut aux Etats-Unis pour pouvoir rester au pouvoir.

Je vais m’adresser maintenant aux peuples de la région :

Sur qui misez-vous donc ? Sur vos gouvernements, vos Etats, votre avenir, votre présent, votre sécurité, votre économie ? Vous misez sur Trump et sur les Etats-Unis ? Vous misez sur tous ceux qui vous méprisent, vous pillent, vous font du chantage et pourraient vous laisser tomber comme cela a été fait avec d’autres avant vous, lorsque leur rôle est terminé ? Rappelez-vous ce qui est arrivé au shah d’Iran Reza Pahlavi. Il était atteint du cancer et il n’a même pas obtenu un visa américain pour se faire soigner aux Etats-Unis. Alors qu’il avait passé sa vie à mettre ses pouvoirs et les ressources de son pays au service des Américains ! Comment ceux qui font cela avec un allié fidèle se comporteront-ils avec vous ?

Il faudrait réfléchir sur ce point.

Le second point que je voudrais soulever en m’adressant aux peuples de la région est celui qui porte sur les options. Il y a donc un moyen d’en finir avec l’humiliation, les insultes, la faiblesse et même le versement sans fin d’argent. La solution est possible. Il faut se tourner vers les autres pays de la région, mettre un terme aux guerres et se diriger vers des solutions internes dans un esprit d’ouverture et de pardon, dans un esprit positif. En dépit de toute la violence des événements qui ont eu lieu ces dernières années au Yémen, on entend encore des appels à la réconciliation et à l’arrêt de la guerre. On entend cela en Irak, en Syrie, en Iran, à Bahrein, et dans tous les lieux en proie aux déchirements. Malgré cela, certains continuent de refuser d’entendre ces voix et ces souffrances pour continuer à occulter l’avenir des peuples de la région.

Mais la question reste la suivante : qu’est ce qui est plus rentable ? De payer à Trump, privant ainsi vos populations de sommes énormes qui pourraient résoudre les problèmes de chômage, de santé, d’environnement, d’illetrisme etc ?

Ces sommes importantes si elles étaient dépensées dans un esprit d’ouverture et de réconciliation pourraient développer la région et en faire une force non seulement régionale mais internationale. Les peuples de la région ne souffriraient plus de famine (de la Somalie et au Yémen) et bon nombre des tragédies qu’ils vivent cesseront.

La porte est encore ouverte. Bien sûr, je sais que je parle surtout pour développer des arguments logiques, mais je reste convaincu que les ulémas de la région et les élites pourraient prendre en compte ces arguments et réfléchir sur les choix et les options face à cette expérience unique qui consiste dans la présidence de Trump aux Etats-Unis.

Le second point porte sur le dossier israélien et la mascarade à laquelle nous avons assisté il y a quelques jours au sujet des missiles. Je ne vais pas confirmer ni infirmer. Cela fait partie de notre longue histoire avec les Israéliens qui repose sur le silence et les non-dits. Pour être précis, je dirais que nous adoptons à l’égard des questions militaires une attitude de «flou constructif».

Notre silence a  un but. Chaque fois que Netanyahu ou un autre fait des affirmations ou pose des questions sur les armes du Hezbollah, nous ne répondons pas, car la réponse, quelle qu’elle soit, nous fera faire le jeu de l’ennemi. Quelle que soit l’affirmation, nous nous contentons de rester dans le vague. Même si nous disons non, à une accusation qui prétend que nous avons un stock de missiles dans tel endroit, nous serions en train de donner des informations gratuites à l’ennemi.

A ce sujet, ce qui s’est passé récemment était une initiative du ministère des Affaires étrangères et il doit être remercié pour cela. Ce n’est pas nous qui leur avons demandé de le faire ou qui avons lancé l’idée. C’était une initiative de la part du ministère des AE qui a considéré que le sujet de l’aéroport est délicat et il pourrait laisser des traces sur le tourisme et l’économie.

Finalement, les mensonges de Netanyahu ont été dévoilés. Je ne veux pas entrer dans les détails et je considère que le ministre des AE doit être remercié pour son initiative. Il était dynamique et actif et sa présence était forte. Il a initié une diplomatie avancée dans la bataille de la protection du Liban, face aux mensonges de Netanyahu et du gouvernement ennemi.

Mais en ce qui concerne notre politique à nous, nous refusons de faire le moindre commentaire. Les médias nous ont contactés à ce sujet et nous avons eu pour tous la même réponse. Je souhaite qu’à l’avenir, nul n’attende de nous un commentaire et ne fasse pression sur nous pour nous soutirer des informations à ce sujet. Nous ne voulons pas donner des informations gratuites à l’ennemi, même s’il s’agit de démentir les mensonges qu’il colporte.

Je voudrais à ce stade remercier les gens, notamment les habitants de la banlieue sud, car l’ennemi a continué pendant quelques jours à envoyer des SMS sur les téléphones portables pour dire aux gens : sous votre immeuble il y a un dépôt de missiles etc. le but était de leur faire peur et de les pousser à se soulever contre nous. Mais les gens ont réagi différemment. Ils ont plaisanté sur les chaînes de télévision et ironisé sur les allégations de l’ennemi.

Les dirigeants ennemis sont des perdants et nul ne doit les aider à sortir de leurs échecs. C’est la responsabilité de tout le Liban. Car le dommage, s’il arrive, touchera tout le Liban, non une partie seulement. Nous devons donc tous être vigilants et ne pas aider l’ennemi dans la guerre psychologique qu’il mène contre nous, peuple et gouvernement. Toute information, même un démenti, signifie se laisser entraîner dans la guerre psychologique menée par l’ennemi contre nous.

Le dernier sujet que je voudrais évoquer porte sur la formation du gouvernement. Certes, ce n’est pas nouveau. Comme les autres parties, nous poussons en faveur de la formation du gouvernement. Bien que nous l’ayons dit une, deux et même plusieurs fois, nous voulons la formation du gouvernement, parce que c’est dans l’intérêt de tout le pays, certains continuent à dire que le Hezbollah veut la formation du gouvernement car il est coincé régionalement. Nous ne sommes pas coincés sur le plan régional, ni même international.

Si nous voulons parler de l’intérêt du Hezbollah et si nous voulons considérer que son intérêt n’est pas celui du pays et des gens qui y vivent, nous dirons que le gouvernement ou son absence ne changent pas beaucoup de choses, prenez donc votre temps.

Mais ce n’est pas ainsi que nous pensons. Pour nous, ce qui compte, c’est l’intérêt des gens, la situation économique et financière, la vie quotidienne, la pluie et l’état de l’infrastructure, les routes, les déchets...tout cela. C’est pourquoi nous voulons un gouvernement au plus vite. Le retard devrait en tout cas être une leçon pour le peuple qui peut voir comment certains leaders politiques se comportent et quelles sont leurs priorités.

Nous sommes donc face à des échéances. J’insiste sur la nécessité de faire vite. Nous attendons les prochains jours car on parle d’une relance des contacts. J’ignore à quoi ils aboutiront, mais en attendant les ministères doivent assumer leurs responsabilités même s’ils sont en période de gestion des affaires courantes. Ce qui se passe à Baalbeck-Hermel en matière d’inondations doit être traité. Nous nous approchons de l’hiver. Nous attendons tous les pluies comme un bienfait. Mais il ne faut pas que les dommages collatéraux détruisent ces bienfaits. Chacun doit assumer ses responsabilités, loin de tout laisser-aller et de toute bureaucratie. Les municipalités doivent assumer leurs responsabilités et rester prêtes à composer avec ces phénomènes naturels. Il n’y a pas de surprise. Nous devons être prêts et faire preuve de responsabilité. Les ministères ne peuvent pas démissionner de leurs responsabilités. S’ils ont besoin d’argent, certains ministères réclament des crédits et des avances sur le budget. Il y a donc une procédure légale et constitutionnelle. Mais bien entendu, le mieux reste la formation rapide du gouvernement et il faut que tous les efforts soient déployés en ce sens. Nous refusons pour le moment de considérer qu’il y a un facteur étranger qui entrave la formation du gouvernement. Qu’il y ait une politique de distanciation à ce sujet. En ce qui me concerne, j’affirme que l’Iran n’intervient pas dans le processus de formation du gouvernement, même si certains ont voulu lui faire assumer la responsabilité du retard. L’Iran n’a rien à voir avec ce dossier, ni de près ni de loin. Elle n’a aucune recommandation. Le retard ou l’accélération, cela regarde le Liban. Il faut que les Libanais assument leurs responsabilités.

Nous nous sommes face à une période où la décision libanaise est possible, car la région et le monde ne s’occupent pas de nous. Ils ont d’autres priorités. Les Libanais doivent en profiter et prouver qu’ils sont capables de bénéficier de la liberté, de la souveraineté et de l’indépendance.

Que l’âme de Om Imad repose en paix. Elle reste pour nous le symbole du dévouement, du sacrifice, de la patience, de la résistance. C’est une femme école et elle restera notre phare dans notre parcours et notre jihad. Paix à Om Imad et à ses fils martyrs ainsi qu’à tous les martyrs.

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