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Discours de sayed Nasrallah à l’occasion de la commémoration de Achoura

Discours de sayed Nasrallah à l’occasion de la commémoration de Achoura
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Traduit par AlAhed

Bismillah al Rahmane al Rahim

Pour commencer, nous adressons tous nos condoléances au Prophète, en cette journée de Achoura pour la mort en martyr de Votre petit fils bien aimé, qui est une partie de Vous, Abou Abdallah al Hussein. Les condoléances doivent aussi être adressées à l’émir des Croyants, à Fatma Zahra et à tous ceux qui les aiment.

Je voudrais vous remercier tous pour votre présence à toutes les soirées de Achoura, ainsi que pour votre présence aujourd’hui, depuis les premières heures de l’aube. J’ai vu sur le petit écran des jeunes présents sur place depuis des heures, bien avant le début de la procession. Ils écoutaient debout l’histoire de Hussein.

Aujourd’hui, par votre présence, vous exprimez votre douleur et votre souci de consoler tous ceux qui pleurent encore le sayed des martyrs, Abou Abdallah al Hussein. Vous montrez aussi votre fidélité à sa mémoire. Merci pour votre présence, pour votre patience, pour vos larmes, vos plaintes, votre faim et votre soif. Paix au sang de vos martyrs, à vos blessés et à vos moujahidins héroïques  qui continuent de perpétuer l’esprit et la position de Achoura.

Chers frères et sœurs, nous nous retrouvons aujourd’hui, comme nous le faisons depuis des années, dans la banlieue sud ou ailleurs.

Il m’est arrivé d’être parmi vous pour prendre la parole en ce jour. De longues années se sont écoulées depuis 1992 et nous continuons d’avancer sur le chemin de Hussein. Notre marche grandit et notre nombre s’amplifie, notre foi se renforce et notre force se consolide. Nous savons désormais que ce chemin ne nous mènera que vers les victoires. En suivant Abou Abdallah al Hussein, nous sommes sur le chemin de la dignité et de la liberté. Nous accomplissons la libération et nous atteignons la souveraineté, au Liban et dans la région. Cette évolution est perceptible dans notre parcours, et dans nos vies à tous les niveaux.

La vraie raison est notre engagement dans cette voie de Hussein, notre adoption de la parole de Hussein et notre attachement aux principes de Hussein. Au cours de ces décennies, à partir du début de notre marche, vous avez montré que vous  êtes loyaux et fidèles, prêts à donner votre sang et votre argent, prêts à accepter les blessures. Vous n’êtes jamais avares de votre présence dans les rencontres comme sur les fronts et vous n’hésitez jamais à prendre position, parce que vous êtes les dignes élèves de l’école de Hussein. Aujourd’hui nous réitérons notre engagement envers cette école et nous répétons les propos de Hussein, lorsque coincé  par Yazid,  Obaydallah ben Ziyad, Omar ben Saad et Chamr ben Zial Chouchan, il a rejeté l’humiliation. Depuis que nous avons ouvert les yeux au Liban, nous avons appris à connaître Hussein, nous avons suivi le chemin qu’il a tracé et nous réitérons notre engagement derrière lui.

Cette foule, aujourd’hui, dans la banlieue sud, à Baalbeck, au Hermel, à Tyr, à Nabatiyé, à Majdel Selm, à Bint Jbeil, dans la Békaa ouest et dans plusieurs autres lieux aux Liban, dans les villes et les villages, cette présence qui s’est renouvelée au cours des soirées précédentes, est la preuve éclatante de la victoire de Hussein. Les soirées précédentes, la tristesse était sans doute dominante. Mais en ce jour, c’est la fermeté husseynite, abbasside et zaynabite  qui prédomine. Elle touche les grands et les petits, les hommes et les femmes et elle montre la puissance de la foi et la confiance dans la justesse de la cause.

En ce jour, le sang a vaincu l’épée. Ce sang qui coule dans vos veines, depuis des générations a vaincu l’épée. A l’époque actuelle, le sang qui coule dans vos veines, qui est celui de Hussein, a réalisé les victoires contre l’épée américaine, sioniste et takfiriste, qui a voulu dominer la oumma et l’humilier.

Chers frères et sœurs, en général, je ne suis pas long le dixième jour de Achoura, car les gens sont fatigués et ils se tiennent debout sous le soleil. Tout ce que nous avions à dire en matière politique, nous l’avons dit hier soir. Aujourd’hui, il s’agit donc uniquement de confirmer nos positions et de réaffirmer notre engagement aux yeux du monde pour la prochaine période et jusqu’à l’an prochain, à la même date. Les positions que nous voulons confirmer sont les suivantes :

1- Nous réitérons notre engagement idéologique, spirituel et jihadiste à l’égard de la cause palestinienne. Nous confirmons que nous nous tenons aux côtés du peuple palestinien résistant, privé de justice, encerclé et persécuté. Nous nous tenons à ses côtés et nous l’appuyons dans sa volonté d’obtenir ses droits légitimes, surtout face au «deal du siècle» qui est d’une grande injustice. Nous rendons hommage «aux marches du retour» à Gaza et aux actes héroïques en Cisjordanie. Il s’agit là d’un engagement  clair et ferme, politique et populaire, de la part des Palestiniens à refuser la reddition et l’obéissance à la volonté de l’administration américaine et aux dispositions du «deal du siècle».

2-Nous renouvelons notre appui au peuple yéménite, lui aussi injustement traité et torturé, qui résiste et se bat. Ce peuple vit depuis bientôt 4 ans, sans interruption, une tragédie similaire à celle de Karbala. Cette comparaison comporte des indications terribles car elle montre que les souffrances du peuple yéménite aujourd’hui ressemblent à ce qui a été vécu à Karbala, lorsque les gens ont été encerclés, assoiffés, oubliés et lâchés par le monde. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui au Yémen.

Il faut aussi préciser que l’autre image de Karbala, celle du courage, de la détermination, de la patience et de la solidité, nous la trouvons aussi au Yémen. Aujourd’hui, en ce jour de Hussein, le devoir des populations arabes et musulmanes, le devoir de tout Arabe et de tout musulman, ainsi que de tout homme libre dans le monde, est de dénoncer l’horrible massacre quotidien commis par les forces de l’agression américano-saoudienne contre le peuple yéménite. Le silence au sujet de ce massacre doit être brisé. Le monde doit bouger. Il s’agit d’une responsabilité humaine, morale et religieuse. Dieu nous demandera des comptes à tous le jour du Jugement Dernier sur ce silence qui  encourage les criminels à continuer à faire des massacres et à exercer leur barbarie sur les enfants, les femmes, les civils, les humains et les pierres, dans ce Yémen malheureux, ce Yémen si cher.

3- Nous réitérons notre appui au peuple du Bahrein, ce peuple pacifique qui subit toute l’injustice, les agressions et l’oppression, de la part du pouvoir en place et des pays voisins. Des milliers d’ulémas, de personnalités, de jeunes et de figures symboliques croupissent dans les prisons. Le peuple subit une grande injustice et nous nous tenons à ses côtés dans ses choix, dans le chemin qu’il a choisi et dans son engagement à chercher la liberté, la dignité, la souveraineté et ses droits légitimes. Bahrein doit rester à son peuple. Et pourtant, on cherche à modifier son identité, à travers la naturalisation de ceux qui n’appartiennent ni à son présent, ni à son histoire.

4- Il est aussi de notre devoir aujourd’hui de nous tenir aux côtés de la République islamique d’Iran, qui dans quelques semaines devra faire face à une échéance grave et dangereuse. Il s’agit du début de l’application des nouvelles sanctions américaines sur la République islamique d’Iran.

Nous savons tous que l’administration américaine travaille à chaque instant, sans relâche et parcourt le monde pour encercler la République islamique et pour empêcher les Etats du monde d’acheter le pétrole iranien. Nous savons aussi tous que la République islamique d’Iran est punie par l’administration américaine parce qu’elle reste attachée à sa religion, à son islam, à sa république, à son indépendance, à sa souveraineté et à sa liberté. La République islamique en Iran, son chef, son leader, son gouvernement, son parlement et son peuple, refusent d’être des esclaves chez le maître américain. Ils refusent aussi que leur libre décision soit confisquée et que ses ressources et ses fonds soient pillés, comme cela se passe avec d’autres pays de la région. L’Iran veut être un Etat indépendant et souverain, libre et digne. C’est pour cela qu’elle est sanctionnée aujourd’hui. Elle est aussi punie parce qu’elle se tient aux côtés des peuples de la région et elle contribue  avec force, à travers sa présence et son appui, à mettre en échec les projets d’hégémonie, d’occupation, de takfirisme et d’autoritarisme.

Nous devons évoquer l’apport de la République islamique dans le conflit israélo-arabe. Elle s’est tenue aux côtés du peuple palestinien et du peuple libanais. Grâce à son appui ininterrompu la résistance a réussi au Liban à libérer la terre et  les otages, tout en parvenant à établir un équilibre de la terreur avec l’ennemi israélien au Liban.

La République islamique a été aussi la première à répondre à l’appel du peuple irakien, lorsque Daech a voulu envahir toutes les provinces et les villes sacrées de ce pays. La République islamique s’est tenue aux côtés de la Syrie, lorsqu’une guerre universelle a été déclenchée contre elle. La République islamique qui est engagée aux côtés de toutes les causes justes et aux côtés de tous les peuples opprimés a droit à notre appui politique, médiatique, populaire et moral et dans tous les domaines face au blocus qui lui est imposé et aux sanctions décidées pour exercer des pressions sur elle. Notre appui est même la moindre des choses que nous pouvons lui apporter.

5-Au Liban, je répète ce que j’ai dit hier. J’ai lancé un appel au calme, à la rencontre, au dialogue pour former un gouvernement, relancer l’action du Parlement et pousser toutes les parties à assumer leurs responsabilités pour faire face aux nombreux dossiers en suspens.

6- Au sujet d’Israël, nous devons toujours rester vigilants.

Chers frères et sœurs, les Israéliens sont en colère. Ils sont aussi inquiets, car leur projet dans la région a échoué. Ils avaient placé de grands espoirs dans les développements syriens et irakiens, et auparavant sur les développements libanais. Mais tous ces paris se sont envolés.

Les Israéliens savent que l’axe de la résistance est plus fort qu’auparavant. Ils savent aussi que de nouveaux Etats ont rejoint cet axe et que des peuples qui étaient en dehors du conflit avec l’ennemi israélien sont aujourd’hui au cœur de ce conflit.

Les Israéliens sont en colère et sont inquiets. C’est pourquoi nous devons tous être vigilants. Je ne parle pas de possibilités çà et là, mais je sais qu’on ne peut pas être tranquille avec un tel ennemi. Même si comme je l’ai déjà dit, il craint une nouvelle guerre dans la région, et en particulier au Liban. Il sait que toute guerre, toute attaque risque d’avoir de grandes conséquences sur la région. Il sait aussi que ses points faibles sont désormais connus alors qu’il connaît à son tour nos points forts.

Il y a quelques jours, le ministre israélien de la guerre a déclaré à l’occasion de la commémoration de la guerre de 1973 : Nous devons savoir, a-t-il dit, que deux changements stratégiques ont eu lieu dans la région du Moyen Orient.

Le Premier est que nos ennemis ( c’est-à-dire  nous et nos alliés) possèdent désormais des missiles précis. Il n’a pas encore trouvé de solutions pour ces missiles et c’est ce qui, en toute logique, retarde la guerre.

Le second est que le front interne ( il parle de l’intérieur de l’entité israélienne) est devenu le principal front dans tout scénario de guerre future. En 1973 par exemple, la guerre se déroulait sur le front et à Tel Aviv, les gens étaient dans les cafés à lire les journaux et à palabrer. Le ministre de la guerre déclare donc que tout cela a changé- c’est une belle phrase-. Nous devons nous en rendre compte comme lui le fait. L’ennemi sait qu’il y a eu des changements dans la région qu’il n’attendait pas et qu’il ne souhaitait pas.

Au sujet des missiles précis et des tentatives de l’ennemi de couper la voie à cette nouvelle capacité, je lui dis par la voie des médias, pour que son peuple entende, car son peuple croit ce que je dis, que tout ce qu’il pourra faire pour couper cette voie est trop tard. La résistance possède désormais ces missiles précis et d’autres qui ne le sont pas. La résistance possède des équipements armés qui menacent Israël d’un sort qu’il n’imagine pas au cas où il décide de lancer une nouvelle guerre contre le Liban. C’est la réalité.

Un autre changement qui s’est produit au sein de l’armée ennemie, porte sur l’état d’esprit des soldats. J’en ai parlé dans mon discours à Hermel à l’occasion de la célébration de la seconde libération. . A ce moment, toute l’entité a répondu à mes propos, le président, le Premier ministre, le ministre de la guerre, d’autres ministres, des députés, des journalistes, tout le monde a répondu à mes propos, en me citant nommément ou non. Pourquoi toutes ces réactions ? Parce que j’ai mis en lumière une réalité qui leur fait mal et qui inquiète leur population et pose des interrogations sur l’avenir. Ils savent en fait que la technologie seule, ne peut pas permettre de remporter une guerre. L’élément humain est déterminant. C’est ce qu’ont prouvé les expériences de 2000 et 2006 et le cours des développements pendant les dernières années. D’ailleurs, vous n’avez qu’à relire leurs réponses à mes propos. Auparavant, ils menaçaient d’occuper Beyrouth ! Aujourd’hui, en parlent-ils encore ? Depuis 2000 et 2006, avez-vous entendu un Israéliens qui menace d’envahir le Liban et d’occuper Beyrouth ? Tout cela est fini. Pourquoi ? Parce l’occupation du Liban jusqu’à Beyrouth exige des forces terrestres. Elle ne peut pas être accomplie par l’armée de l’air, ni par les missiles ou les bateaux de guerre. L’armée qui peut occuper le Liban et arriver jusqu’à Beyrouth n’existe plus. De plus, au Liban, il y a aussi des développements nouveaux. C’est pourquoi la réponse à mes propos s’est limitée aux menaces de détruire  le Liban, de l’effacer de la carte. Autrement dit l’ennemi tire sa force de sa capacité de feu non de l’élément humain.  Israël qui se prétend fort s’est contenté de me répondre en lançant des insultes. C’est un signe de faiblesse. Ils se sont donc lancés dans des accusations sur ma présence dans un abri, en cherchant à tourner cela en dérision. D’ailleurs, ils ont  tous utilisé les mêmes termes et la même idée en déclarant : il nous menace à partir de son abri sous-terrain. Que je sois ou non dans un abri- évidemment, je ne suis pas dans un abri-, le fait que je sois encore vivant et que je prononce des discours, alors que vous cherchez nuit et jour à m’éliminer est le symbole de votre échec et de votre impuissance. Vous savez  que ce que prépare le Hezbollah, en équipements, en armes, en missiles et en combattants déterminés croyants, fiers et décidés, compétents et convaincus. Vous savez qu’il ne s’agit plus d’untel qui parle à partir d’un abri, le Hezbollah a bien dépassé tout cela. D’ailleurs, cela a été évoqué en partie dans le livre qui vient de paraître sur la Maison Blanche et qui parle de la peur. Par conséquent, la réponse des dirigeants israéliens à mes propos montre la faiblesse de la logique israélienne, la faiblesse des médias israéliens et de leur argumentation.

Oui, chers frères et sœurs, nous avons atteint ce point important et sensible. Nous sommes réellement en position de force et en position de remporter une victoire, en position de dissuasion. Nous avons pris notre moral, notre volonté, notre détermination, notre enthousiasme et notre courage des événements qui se sont passés un jour comme celui-ci il y a 1380 ans.

Aujourd’hui, à partir de cette position jihadiste, à partir de ces souffrances et aussi à partir des victoires, nous renouvelons notre appartenance à cette ligne de la victoire du sang sur l’épée. Nous réitérons notre appartenance à la ligne de Abou Abdallah al Hussein et nous lui disons que quelles que soient les difficultés à venir, nous les affronterons avec la même détermination. Je dois préciser toutefois que les dangers les plus graves sont déjà passés et nous les avons surmontés.

Au cours des dernières années, chers frères et sœurs, nous sommes passé par un examen  qui concerne Zeinab et nous avons montré que nous étions tous les « Abbas de Zeinab et que nous méritons ce titre.

Aujourd’hui, les Hussein et les Zeinab du monde peuvent affronter les tyrans. Nous réitérons notre engagement dans ce sens. L’appel de Hussein continue de résonner à nos oreilles et il continuera de le faire jusqu’au dernier jour.

En ce jour, nous disons que tous nos jours sont Achoura et tous les champs de nos combats sont Karbala. Nous sommes prêts à répondre à l’appel de Hussein, avec les larmes de nos mères et de nos femmes, le sang de nos fils, les gémissements de nos blessés et les cris de nos enfants.

A Hussein, nous disons aussi que nous n’abandonnerons pas le combat, ni les scènes de confrontation, même si le monde entier se ligue contre nous. Nous réitérons donc le serment de Hussein. Même si nous savons que nous serons tués, brûlés et accrochés ensuite dans le vent, nous referons la même chose, nous revivrons et nous referons la même chose et nous n’abandonnerons pas Hussein.

Que Dieu apaise vos souffrances et votre douleur vous qui êtes attachés à la ligne de Hussein et qui préparez sur terre le jour où la tyrannie  disparaîtra et où l’Islam dans ses valeurs de justice d’humanité et de dignité sera au-delà de tous les autres titres.

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