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Le prince héritier d’Abou Dhabi visé par une plainte en France

Le prince héritier d’Abou Dhabi visé par une plainte en France
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Une organisation humanitaire a déposé mercredi à Paris une plainte avec constitution de parties civiles pour complicité de torture, traitements inhumains et crimes de guerre à l'encontre du prince héritier d'Abou Dhabi, Mohamed bin Zayed al-Nahyan, en visite en France, a annoncé l'avocat français de cette ONG.

Selon Me Joseph Breham, avocat de l'Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés (AIDL), des Yéménites sont associés à cette plainte et également parties civiles.

Proche du prince héritier saoudien, Mohamed ben Salman, Mohamed bin Zayed al-Nahyan, 57 ans, est le régent de fait des Emirats arabes unis. Il est aussi le commandant suprême de leur forces armées, engagées au côté de celles de Ryad dans l’offensive contre le Yémen.  

«C'est en cette qualité qu'il ordonne les bombardements au Yémen», souligne la plainte.

Il est souvent présenté comme le mentor du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, d'ailleurs lui aussi visé à Paris par une plainte pour complicité de torture et autres peines cruels, inhumains ou dégradants au Yémen.

Selon l'Organisation des nations unies (ONU), «la situation humanitaire au Yémen est la pire au monde». L’offensive qui a débuté en mars 2015 aurait fait près de 17 000 victimes civiles, dont de nombreux enfants.

Le Groupe d'experts sur le Yémen de l'ONU en a répertorié 60 raids de la «coalition arabe» dirigée par l’Arabie ayant touché des zones résidentielles, 29 contre des espaces publics et 11 sur des marchés. Cinq se sont abattus sur des mariages ou des obsèques. Comme celui du 8 octobre 2016, qui a frappé une cérémonie funéraire à Sanaa, la capitale yéménite. Les deux missiles qui ont fauché l'assistance à quelques minutes d'intervalle ont tué 137 personnes et en ont blessé 695.

Ce jour-là, vingt-cinq membres de la famille Al-Rowaishan ont perdu la vie, et beaucoup d'autres ont été grièvement blessés. Six survivants ont décidé d'engager en France une procédure judiciaire contre Mohammed ben Zayed, complice, à leurs yeux, de ce carnage. «L'existence de bombardements indiscriminés par les forces armées de la coalition touchant les populations civiles au Yémen est de nature à caractériser des actes de torture», conformément à la jurisprudence du Comité des Nations Unies contre la Torture, affirme leur plainte.

Une offensive peu diplomatique

Ces raids pourraient même relever du crime de guerre puisqu'ils violent, selon les plaignants, l'article 13 de la Convention de Genève en vertu duquel «ni la population civile en tant que telle, ni les personnes civiles ne devront être l'objet d'attaques». «Mohammed ben Zayed savait ou aurait dû savoir que ses subordonnés commettaient des crimes de guerre», assènent-ils. Il se serait donc rendu complice de ces actes.

Cette offensive peu diplomatique risque de chiffonner l'Elysée qui décrivait récemment la visite d'Etat de MBZ comme «l'occasion d'approfondir le partenariat stratégique entre nos deux pays, de renforcer la coopération bilatérale en matière politique, économique, culturelle et éducative, et d'évoquer les sujets régionaux avec l'objectif de travailler ensemble à la paix et la stabilité au Moyen-Orient et en Afrique».

Source : L’express et rédaction

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