PNUD : 18 millions de personnes risquent la famine au Yémen
Au Yémen, 18 millions de personnes risquent la famine, a déclaré le directeur du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), David Beasley.
Lors d'un point de presse organisé au siège des Nations Unies (ONU) à New York, Beasley a mis l'accent sur la situation au Yémen, théâtre d'un conflit interne et de l'une des pires crises humanitaires au monde.
«18 millions de personnes risquent la famine au Yémen, a déclaré Beasley. Dans un des hôpitaux que j'ai visité dans ce pays, un médecin m'a dit qu'ils doivent renvoyer 30 enfants sur 50 chez eux, les abandonnant à la famine, car leur capacité ne peut servir que 20 personnes. Il s'agit d'une véritable catastrophe dans le pays.»
Beasley a précisé que la sécurité alimentaire et la situation économique s'empirent, que les prix d'aliment augmentent et que le riyal yéménite «s'est effondré».
Le chef du PNUD a noté que la famine surviendra dans six mois si rien ne change, ajoutant que 8 millions de personnes ont perdu leur emploi, que 1,2 million de fonctionnaires ne peuvent pas obtenir leur salaire depuis deux ans, et qu'il faut «injecter 200 millions de dollars» à l'économie yéménite afin d'empêcher la chute économique.
Selon les données de l'ONU, plus de 22 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire et de protection dans ce pays.
La crise humanitaire touche plusieurs domaines dans le pays, et des épidémies comme le choléra affectent gravement le peuple à cause du manque d'accès à l'eau propre, d'aliments, de médicaments et d'équipements médicaux.
Une coalition militaire sous commandement saoudien mène depuis mars 2015 des raids meurtriers contre les zones résidentielles et les infrastructures du Yémen, sous prétexte de soutenir le gouvernement du Président démissionnaire controversé Abed Rabbo Mansour Hadi, réfugié en Arabie saoudite.
Un nouveau bilan donné par le quotidien britannique The Independant estime le nombre de victimes entre 70.000 et 80.000. Et souligne que l’Arabie Saoudite et ses alliés ont pu éviter l’indignation contre leur intervention au Yémen, parce que le nombre de victimes des combats a été largement minoré.
L’agression menée par l’Arabie saoudite a également lourdement touché les infrastructures du pays, détruisant de nombreux hôpitaux, écoles et usines. L’ONU a déjà déclaré qu’un nombre record de 22,2 millions de Yéménites avaient besoin d’une aide alimentaire, parmi lesquels 8,4 millions sont menacés par une grave famine.
Un certain nombre de pays occidentaux, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni, sont également accusés d’être complices de l’agression en cours en fournissant au régime de Riyad des armes et du matériel militaire de pointe, ainsi qu’une assistance logistique et de renseignement.
Source : agences et rédaction