Khashoggi: Ottawa envisage des sanctions, comme Washington
Le Canada pourrait imiter les États-Unis et imposer à son tour des sanctions contre des dirigeants saoudiens impliqués dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, a indiqué jeudi la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland.
«Le Canada salue la décision des États-Unis», qui ont annoncé des sanctions financières ciblées contre 17 responsables saoudiens dans le cadre d’une loi dite Magnitsky, a précisé Mme Freeland lors d’une visite dans l’Ontario.
«Nous avons également une loi Magnitsky et c’est un outil très utile pour notre politique étrangère», a-t-elle poursuivi lors d’un point de presse. «C’est assurément quelque chose que le Canada va étudier activement dans les prochains jours».
Les sanctions annoncées par Washington visent 17 responsables saoudiens, dont des membres rapprochés du prince héritier Mohammed ben Salmane.
L’administration de Donald Trump, proche allié du royaume saoudien, avait déjà révoqué les visas américains de 21 Saoudiens pour leur implication dans le meurtre perpétré le 2 octobre dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.
Le premier ministre canadien Justin Trudeau avait pour sa part prévenu qu’il y aurait des «conséquences» après ce meurtre, tout en précisant qu’il serait «extrêmement difficile» d’annuler un important contrat de vente d’armes canadiennes à l’Arabie saoudite, comme le réclament notamment les défenseurs des droits de l’homme.
«Nous étudions nos options», a-t-il déclaré fin octobre, pressé d’indiquer si le Canada allait emboîter le pas à l’Allemagne qui a suspendu ses ventes d’armes à Riyad et exhorté les Européens à faire de même tant que l’Arabie saoudite n’aurait pas fait toute la lumière sur le meurtre de Jamal Khashoggi.
Les relations entre le Canada et le royaume saoudien traversent une grave crise depuis plusieurs mois. Riyad avait annoncé début août l’expulsion de l’ambassadeur du Canada, rappelé le sien et gelé tout nouveau commerce ou investissement avec le Canada, après la dénonciation par Ottawa de l’arrestation de militants saoudiens des droits de l’homme.
Source : AFP