USA: polémique autour de rencontres entre Kerry et Zarif
L'ex-secrétaire d'Etat américain John Kerry a admis cette semaine avoir continué à rencontrer l'actuel chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, suscitant la colère de Donald Trump et du camp conservateur.
«John Kerry a eu des rencontres illégales avec le très hostile régime iranien, cela ne peut servir qu'à saper notre bon travail au détriment du peuple américain», s'est plaint sur Twitter, dans la nuit de jeudi à vendredi, le président américain.
«Il leur a dit d'attendre la fin de l'administration Trump!», «C'EST MAL! », a-t-il protesté, laissant entendre que ces entretiens avaient eu lieu sans être portés à la connaissance de la diplomatie américaine.
Sans se prononcer sur la légalité de ces réunions, l'actuel chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a accusé vendredi son prédécesseur démocrate de «saper activement la politique des Etats-Unis».
«Ce qu'a fait le secrétaire Kerry est inconvenant et sans précédent», «c'est littéralement du jamais vu» et «bien plus qu'inapproprié», a protesté le ministre républicain.
«On parle d'un ancien secrétaire d'Etat qui discute avec le principal Etat soutien du terrorisme au monde, et, d'après lui-même», «il leur disait de patienter jusqu'à la fin de cette administration», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.
«Il n'y a rien d'inhabituel à ce que d'anciens diplomates rencontrent leurs homologues étrangers», a réagi dans un communiqué un porte-parole de John Kerry.
«Ce qui est inconvenant et sans précédent c'est qu'une conférence de presse du département d'Etat soit prise en otage pour une telle mise en scène politicienne», a-t-il ajouté.
Selon ce porte-parole, l'ex-ministre a eu «une longue conversation téléphonique plus tôt cette année avec le secrétaire Pompeo», à l'occasion de laquelle il a «longuement détaillé ce qu'il avait appris de la position iranienne».
«Rien n'a été caché à cette administration», a-t-il assuré.
En campagne de promotion de ses mémoires, l'ancien ministre des Affaires étrangères du président démocrate Barack Obama, qui avait négocié l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 et avait tissé une relation personnelle avec son homologue iranien, a reconnu l'avoir «vu à trois ou quatre reprises» depuis son départ du gouvernement et l'arrivée du milliardaire républicain à la Maison Blanche en janvier 2017.
Prié de dire par l'animateur radio conservateur Hugh Hewitt s'il tentait de donner des conseils à Mohammad Javad Zarif pour faire face à la décision de l'administration Trump de se retirer de cet accord nucléaire, John Kerry a répondu mercredi: Non, ce n'est pas mon travail».
«J'ai seulement tenté de comprendre ce que l'Iran serait prêt à faire pour améliorer la situation au Moyen-Orient», a-t-il plaidé.
Les commentateurs conservateurs ont aussitôt dénoncé un acte de «trahison», certains allant jusqu'à estimer qu'il méritait «la prison».
Source : agences