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Discours lors du meeting électoral consacré à la troisième circonscription du Sud

Discours lors du meeting électoral consacré à la troisième circonscription du Sud
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Au nom de Dieu

Messieurs les ulémas, les députés, les ministres, tous les frères et sœurs, je vous souhaite la bienvenue et que la miséricorde de Dieu vous couvre.

Je voudrais d’abord vous remercier pour cette présence nombreuse qui est normale venant de vous, vous les gens de la résistance. Je vous souhaite à tous la bienvenue, en particulier à tous ceux qui participent à ce meeting électoral consacré à la troisième circonscription du Sud et qui viennent de Nabatiyé, de Marjeyoun, de Hasbaya t de Bint Jbeil.

Le but de ce rassemblement est de déclarer l’appui à «la liste de l’espoir et de la fidélité» dans le cadre des élections législatives qui doivent se dérouler le 6 mai. Il s’agit donc de déclarer un appui populaire et politique à cette liste, tout en exprimant les aspirations à travers cette liste dans cette circonscription et dans toutes les autres.

Je vais d’ailleurs m’exprimer dans d’autres meetings du même genre au cours des prochains jours. C’est pourquoi j’ai choisi trois titres à développer aujourd’hui et je laisserai d’autres thèmes pour les meetings suivants.

 

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-moi de rendre hommage, en votre nom à tous, à ceux qui font le guet à la frontière de Gaza. Je voudrais rendre hommage à ce peuple opprimé et résistant à Gaza qui a avancé sans armes, les mains nues, il y a quelques jours, par dizaines de milliers, à la frontière de Gaza pour affronter l’armée d’occupation. Dans le cadre de cette marche, des dizaines de martyrs sont tombés et des milliers de blessés. En prenant cette initiative, ce peuple a fait preuve de courage et de dévouement pour sa terre. Nous devons donc lui rendre hommage, à ses martyrs, à ses blessés et à tous ceux qui ont participé à cette marche. Nous devons aussi rendre hommage aux commandements de toutes les factions palestiniennes à Gaza qui ont pris cette décision courageuse et nouvelle, dans le cadre de la résistance contre l’occupant. Cette décision a d’ailleurs constitué un soufflet fort à ce qu’on appelle «le deal du siècle».

Ensuite, je voudrais aussi adresser un vibrant hommage à la résistance héroïque et épique du peuple du Yémen dont la guerre entame actuellement la quatrième année. Depuis trois ans, ce peuple tient bon et résiste face à l’agression sauvage américano-saoudienne qui multiplie les massacres et provoque un blocus, des maladies et la faim. Ce peuple résiste et assure une présence significative dans tous les fronts et même dans le cadre des manifestations populaires. Nous avons vu récemment une gigantesque manifestation à Sanaa qui exprime la détermination du peuple. La résistance libanaise adresse donc un vibrant hommage à la résistance yéménite et à toute la population du Yémen, patiente et opprimée, ainsi qu’à son armée et à ses commissions populaires.

Je voudrais encore adresser mes condoléances à tous les musulmans et en particulier aux chiites à l’occasion de la commémoration du décès du petit-fils du Prophète, l’imam Moussa ben Jaafar Al Kazem. Cette commémoration est d’ailleurs célébrée de façon grandiose à Bagdad.

Enfin, je voudrais aussi m’adresser aux chrétiens, toutes confessions confondues, pour leur souhaiter de joyeuses pâques et je souhaite que toutes les fêtes soient porteuses pour tous les peuples de la région, de bienfaits.

Chers frères et sœurs, nous revenons à notre sujet principal.

D’abord, au sujet de «l’espoir et la fidélité» : Ce titre a été sciemment choisi et il est porteur de plusieurs indications.

L’espoir porte sur l’avenir, sur tout ce qui va arriver, sur la victoire, sur la réforme, sur la capacité à relever les défis et à les remporter. Il se base sur les réalités et non sur des illusions. Il ne s’agit pas d’un espoir populiste. Il puise ses racines dans notre foi en Dieu et dans notre confiance en nous et surtout dans les propos du seigneur sur le fait qu’Il nous mènera à la victoire. «Si vous appuyez Dieu, Il vous aidera ». Il sera à vos côtés dans toutes les arènes, dans les combats et dans la politique, dans l’économie et dans le changement, ainsi que dans la lutte contre la corruption.

L’espoir prend donc ses racines dans cette foi en Dieu et ensuite, il se base sur vous, hommes et femmes, ulémas et élites, petits et grands car vous, ce peuple, avez montré au fil des années que vous êtes immunisés contre le désespoir, qui ne trouve aucun chemin pour atteindre votre cœur. Vous êtes comme les montagnes majestueuses, comme je l’avais dit pendant la guerre de juillet, enracinés dans la terre et que même un séisme ne peut ébranler.

Je ne dis pas cela pour faire un éloge creux. Je me base dans mes propos sur les expériences du passé, sur toutes les épreuves traversées qui ont toutes abouti à une victoire dans tous les champs de bataille. L’espoir est la base de toute action vers l’avenir. Par contre, les désespoirs est un facteur mortel pour l’individu et le groupe, ainsi que pour la oumma. Notre culture est donc celle de l’espoir, dans la promesse de Dieu et dans l’avenir proche et lointain, l’espoir dans un avenir meilleur dont nous ignorons combien de temps nous sépare encore et dans le retour du Messie sur terre pour chasser les voleurs et les Pharisiens.

Nous avons aussi l’espoir de l’apparition du petit-fils du Prophète qui instaurera la justice, la sécurité, la paix et la sérénité sur terre. L’espoir fait donc partie de notre foi et de notre culture. Il fait aussi partie de notre éducation et de notre personnalité. Nous voulons donc le renforcer à toute occasion, à chaque événement et à chaque bataille. De même, la fidélité fait partie de notre foi et de notre culture. Elle nous permet d’être reconnaissants, d’atteindre nos objectifs et de remercier ceux qui nous ont aidés à les atteindre, tout en leur restant fidèles.

Aujourd’hui, notre fidélité va à notre peuple qui souffre et fait des sacrifices tout en résistant. Elle va à nos martyrs tombés pour défendre le pays et pour libérer la terre, les otages et la dignité humaine. Notre fidélité va à tous les martyrs d’Amal et du Hezbollah ainsi que de la résistance islamique et nationale qui ont lutté pendant des décennies pour façonner la libération. Notre fidélité va à chaque martyr de l’armée libanaise et des forces de sécurité libanaises, à ceux de l’armée arabe syrienne et à ceux des factions palestiniennes morts sur le sol libanais ou pour défendre la terre libanaise. Notre fidélité va aussi à leurs familles, à chacun de leurs blessés qui porte encore dans son corps et dans son âme les traces de sa blessure. Notre fidélité va à tous les prisonniers libérés des geôles israéliennes, les femmes et les hommes qui sont passés par ces geôles, à tous ceux qui ont connu l’injustice et l’oppression, qui ont été contraints à quitter leurs maisons détruites, à tous les disciples de l’imam Moussa Sadr que Dieu le ramène sain et sauf avec ses frères. Notre fidélité va encore à tous nos chefs martyrs, cheikh Ragheb Harb  fils de cette terre généreuse, à sayed Abbas Moussawi, hajj Imad Moghnié et tous les autres.

En votant pour cette liste, nous serons tous remplis d’espoir et de fidélité car toutes les personnalités qui la composent sont porteuses de ce même message et sont en mesure de continuer à le porter pendant les années à venir.

Permettez-moi dans le temps qui reste de développer deux dossiers avant de passer à la conclusion.

Le premier dossier qui concerne toutes les circonscriptions d’ailleurs et le Liban tout entier mais en particulier le Sud.

Mais auparavant, je voudrais encore préciser une idée. J’ai bien dit que le titre est celui de l’espoir et de la fidélité. Mais il reste à répondre à une question : pourquoi il faut voter ?

J’ai déjà parlé de l’importance du rôle du Parlement au Liban, mais je voudrais y revenir maintenant.

Le Parlement est la mère des institutions de l’Etat libanais. Il a des prérogatives importantes et vastes que peu de parlements dans le monde ont. C’est le Parlement qui élit le président de la République et qui désigne le Premier ministre. C’est aussi lui qui donne la confiance au gouvernement et qui approuve sa déclaration ministérielle. C’est lui qui approuve le budget et toutes les questions relatives aux finances et aux dépenses publiques. C’est encore lui qui adopte les lois qui régissent la vie quotidienne et tout ce qui a trait à l’économie, à la stabilité, à la sécurité, à l’éducation, à la culture, à l’information et aux questions sociales. Contrairement à ce qui se passe dans de nombreux pays, au Liban, c’est le Parlement seul qui a le pouvoir d’amender la Constitution, sans revenir à un référendum populaire. Nous avons donc un Parlement qui possède de larges prérogatives, beaucoup plus que de nombreux parlements dans le monde.

En votant, nous sommes donc en train de choisir un Parlement qui va remplir toutes ces fonctions. C’est pourquoi, nous devons absolument voter. Le fait de ne pas voter est une renonciation à la responsabilité vis-à-vis du pays et vis-à-vis des citoyens. Ne pas voter, c’est laisser des questions fondamentales, comme la souveraineté, la Constitution, la sécurité, la vie économique et les questions sociales, ne pas être décidées par la population, qui n’a plus de prise sur son avenir et celui de ses enfants.

C’est pourquoi je le dis clairement, il faut participer aux élections en allant voter. Ne pas le faire, c’est renoncer à un devoir citoyen, c’est renoncer à assumer ses responsabilités nationales. Qui faut-il élire, c’est une autre question. Mais pour l’instant, je parle d’une participation forte, efficace et déterminante aux élections.

C’est pourquoi en ce qui nous concerne, après 1982 et en particulier à partir de 1992, notre décision était de participer et d’être présents au Parlement. Il s’agit donc d’une question fondamentale.

Voilà pour la réponse à la question : pourquoi faut-il voter ?

Deuxièmement, il faut répondre à la question suivante : qui devons-nous élire ?

Chaque électeur au Liban doit se poser cette question. Pourquoi va-t-il choisir cette partie, cette liste ou cette personnalité ? Certains électeurs se contentent de la fibre familiale pour décider pour qui voter. Un point c’est tout. D’autres prennent pour critère du choix la fibre tribale, d’autres encore l’appartenance partisane et d’autres aussi la fibre confessionnelle. Mais, à mon avis, le plus important et le plus vrai est de répondre différemment à la question : Voilà la mission du Parlement. Il ne s’agit donc pas de privilèges ou d’actions honorifiques ou d’être promu notable. Le Parlement doit légiférer et dessiner l’avenir du pays et ses règles. Il doit protéger l’indépendance du pays ou au contraire le laisser graviter dans l’orbite d’autres pays. C’est lui aussi qui peut sauver la situation économique, ou au contraire mener le pays vers la faillite financière et économique. Il peut encore faire plein de choses...

C’est à partir de là que nous devons réfléchir et faire notre choix. Il faut avoir une vision globale des dangers, des défis et des enjeux de l’étape future pour élire un Parlement capable de relever les défis et d’assumer pleinement les responsabilités dans l’étape future.

Ces précisions faites, j’entre dans l’exposé des dossiers. Le premier concerne l’ennemi sioniste. Ce dossier reste prioritaire  pour les Libanais en général, mais en particulier pour les habitants du Sud, de la Békaa ouest et de Rachaya. Les menaces israéliennes sont toujours là et ce dossier reste donc d’actualité. Nous faisons face à un ennemi agresseur qui a des ambitions évidentes dans nos ressources naturelles (l’eau, le gaz et le pétrole) et dans notre territoire, surtout au sud, à Nabatiyé, Bint Jbeil, Marjeyoun et Hasbaya. Les habitants de ces régions ont vécu pendant des années avec ces dangers. Leurs souffrances à cause de l’ennemi sioniste ont commencé au début du siècle dernier, lorsque les gangs sionistes sont venus en Palestine et la menace s’est officialisée avec la naissance de l’entité sioniste en 1948. Les nouvelles générations au Liban doivent connaître ces réalités. Aujourd’hui, les jeunes du Sud n’ont pas connu les bombardements, les tortures, les prisons, comme celles d’Ansar ou de Khiam ou encore celle de Atlit. Ils ne connaissent pas les enlèvements sur les routes, ni la peur des perquisitions nocturnes et de jour dans les maisons. Ils ne connaissent pas l’exode, les humiliations sur les barrages. Ils vivent au contraire dans la sécurité, la dignité et la paix. Ils ignorent ce qui se passait auparavant et ils doivent donc lire ce sujet ou écouter les récits des personnes plus âgées, notre génération et celle qui l’a précédée, ainsi que celle de nos grands- parents. Il y a eu plusieurs décennies de confrontation avec l’agressivité israélienne, lorsque les sionistes  pénétraient dans les villages frontaliers au Sud, attaquaient, détruisaient les maisons, arrêtaient les gens sans faire de distinction entre les confessions et les religions. Ils bombardaient, poussaient à l’exode, faisaient peur et multipliaient les exactions et finalement, ils ont décidé d’occuper la terre, en 1978 et auparavant, jusqu’à l’invasion de 1982. Le Liban a vécu une terrible période entre 1982 et 2000 et là, je parle par expérience. Il ne s'agit donc pas de lancer des théories. Nous avons commencé à réagir parce que nous avions de l’espoir, celui de vaincre cet ennemi, de libérer la terre et de chasser les envahisseurs, alors que le désespoir terrassait de nombreux Libanais.  Je veux donc m’exprimer en prenant pour point de départ cette expérience particulière. Qui a donc chassé les envahisseurs sionistes de la montagne, de la banlieue sud, de Beyrouth, de Saïda, de Tyr, de Nabatiyé, de la Békaa ouest, Rachaya jusqu’à la bande frontalière qui a été instaurée en 1985. Ensuite, il y a eu la libération  de cette bande entière, exceptées les fermes de Chébaa et les collines de Kfarchouba en 2000. C’est la résistance armée et populaire qui forme un tout cohérent et complémentaire qui a réalisé cette libération. Nul autre ne peut prétendre avoir réalisé cette libération. Tout le peuple libanais sait que ce n’est ni la Ligue arabe, ni L’OCI, ni l’ONU, ni le sommet des Non-alignés, ni l’Union européenne et encore moins les résolutions internationales qui ont fait sortir l’occupant du Liban. Ceux qui ont accompli cette mission, ce sont les résistants qui sont morts, ont été arrêtés ont souffert et ont combattu avec patience et héroïsme, avec l’appui constant et loyal de la République islamique d’Iran et de la République arabe syrienne.

C’est cela notre bilan.

Le bilan de la résistance est d’avoir réalisé la libération de 2000 et je vous le dis, grâce à votre unité. Grâce aussi à l’unité, la solidarité, la complémentarité et la fraternité  qui a uni, à partir des années 90, le mouvement Amal et le Hezbollah, ainsi que leurs bases respectives. Ce sont donc les efforts conjugués  de tous les résistants qui ont permis la libération de 2000. A partir de là, je vais raconter une histoire. En 2000, les Israéliens, et derrière eux les Américains, toute cette alliance ont compris qu’il y a, au Liban, une force réelle qui s’appelle la résistance. Cette résistance a réussi à s’introduire dans la conscience des Libanais et elle est parvenue à remporter une victoire historique et stratégique. Elle a réussi à pousser l’occupant israélien à se retirer du Liban, sans condition de la terre libanaise et d’une terre arabe en général. Elle a donc réussi à placer la région dans l’ère des victoires, provoquant un changement stratégique, qui est devenu palpable à travers le déclenchement de l’intifada en Palestine, quelques mois à peine après la victoire au Liban. Elle a donc réussi à faire vivre l’esprit et la culture de la résistance, non seulement au Liban et en Palestine, mais dans toute la région.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a été décidé de se débarrasser de cette résistance à n’importe quel prix. Il fallait donc l’éliminer et la faire disparaître du Liban, car elle constitue une garantie, une immunité et une protection contre l’ennemi israélien. Elle représente aussi un esprit renouvelé et un dynamisme surtout chez les jeunes ayant un titre, celui de la dignité.

Les complots contre la résistance ont commencé à la veille du retrait des troupes israéliennes. Le premier complot a consisté dans le retrait soudain des Israéliens, au point qu’ils n’ont même pas averti l’armée de l’agent Antoine Lahad, ni leurs réseaux d’agent déployés dans la bande frontalière. Ils les ont laissés à leur propre sort sciemment. Il ne s’agissait pas d’une simple négligence, ou d’un oubli à cause de la précipitation. Non, les Israéliens ont soigneusement planifié ce scénario, lorsqu’ils ont décidé de se retirer du Liban en juillet 2000 (non en mai). Ils ont sciemment voulu les maintenir dans l’ignorance. Certes, ils savent que ceux-là sont de la confession des traîtres, mais sur le plan social, ils sont chiites, sunnites, druzes et chrétiens. Il faut préciser qu’hélas la traîtrise est trans-confessionnelle. Ils sont aussi dans toutes les localités et villages du Sud. Pourquoi les Israéliens ont voulu les maintenir dans l’ignorance ? Parce qu’ils pensaient que dans le désordre qui va suivre le retrait de leurs forces et dans un climat de défaite chez les partisans de Lahad, la résistance va entrer dans les villages et les localités et elle va perpétrer des massacres et installer des  tribunaux de campagne expéditifs, tout en effectuant des actes de représailles comme les attaques contre les maisons, et de vengeance. De la sorte, ce qui aurait dû être des noces libanaises nationales se transformerait en discorde, affrontements, guerre civile confessionnelle et finirait par détruire la résistance. Mais ce scénario a été surmonté.

Je reviens à vous, nos proches au Sud et dans la Békaa, vous qui avez combattu avec nous, grâce à votre sagesse, votre patience et votre éveil, grâce à votre foi et à votre sens national, grâce à votre moralité, vous avez étouffé dans l’œuf la discorde.  Il ne s’agissait donc pas seulement de la discipline du Hezbollah, d’Amal et des autres partis, mais plutôt d’un vaste mouvement de prise de conscience des pièges cachés et des complots pour voler aux Libanais cette victoire. Nous avons mis en échec les complots de l’ennemi et nous avons conservé notre humanité avec l’Autre, même si cet Autre a fait partie de ceux qui nous ont tué, emprisonné et tué nos enfants, à Saïda et à Nabatiyé et s’il a blessé nos dos à force de coups de fouet dans les prions de Khiam, d’Ansar et en Palestine occupée. C’était donc là le premier complot.

Après cela, ils se sont demandés : que faut-il faire avec cette résistance ? Le second complot était un appât. Je ne souhaite pas m’étendre sur ce sujet. Mais après les événements du 11 septembre 2001, un émissaire américain, un Libanais portant la nationalité américaine, je vais dévoiler son nom, est venu nous voir en tant qu’émissaire personnel de Dick Cheney, qui était à l’époque vice-président des Etats-Unis. Cet homme est donc venu me voir en se présentant comme un journaliste. Il est apparu par la suite qu’il était porteur d’un message de Dick Cheney . Ce message consistait en une proposition  de nous autoriser à entrer au gouvernement et à être présents au sein du pouvoir, tout en nous donnant des milliards de dollars pour reconstruire le Sud et la Békaa et donner des indemnités aux habitants et en nous retirant de la liste des organisations terroristes, tout cela à deux conditions : la première est que nous acceptions de travailler pour le compte des Américains et leurs services de renseignements et la seconde est de renoncer à faire de la résistance contre l’ennemi israélien. Ils nous ont donc proposé la fortune, le pouvoir, la sécurité et le retrait des listes des organisations terroristes moyennant la renonciation à la résistance. Pourquoi je vais dévoiler le nom de l’émissaire ? D’abord pour donner de la crédibilité à l’information, car, avec les scandales qui se succèdent aux Etats-Unis, le nom de cet homme est redevenu d’actualité, car il joue un rôle entre les Emirats, le Qatar, l’Arabie, Trump et les Américains. Il s’agit du journaliste d’origine libanaise ayant la nationalité américaine et qui vit aux Etats-Unis, Georges Nader. C’est lui qui était venu me voir et je reconnais avoir commis une erreur en refusant de prendre le papier qu’il voulait me donner. J’aurais dû le prendre car il aurait constitué un document  et une preuve. C’était donc le second complot.

La troisième tentative de complot  a eu lieu en 2005. Après les événements qui ont eu lieu au Liban cette année-là et le retrait des troupes syriennes, les Américains, les Français et les Européens nous ont fait, à nous au Hezbollah, de nouvelles propositions qui représentent tout ce dont rêve un parti politique : le pouvoir, la part des chiites au sein du pouvoir, les projets, les fonds etc. Nous avons refusé et je me souviens qu’on m’avait dit : mais qu’allons-nous dire aux Américains, aux Français, aux Saoudiens et aux Egyptiens, tous intéressés à ce que nous acceptions cette offre ?

Pour nous, il n’était pas question d’accepter cette offre. D’abord, si nous avions accepté de prendre la part des chiites au sein du pouvoir, cela aurait créé un problème au sein de la communauté, entre le Hezbollah et le mouvement Amal. Ce qui aurait forcément affaibli la résistance. Ensuite, certains responsables nous l’avaient clairement dit, ils pensaient qu’en entrant au pouvoir et en en découvrant les délices, la résistance perdrait son souci des armes et se ramollirait. L’offre était donc une façon déguisée de mettre un terme à la résistance.

Vint ensuite 2006. Quel était le but de cette guerre ? Eliminer la résistance, après l’échec du dialogue et des appâts. La décision a donc été prise de détruire la résistance au Liban et ensuite les mouvements de résistance dans la région, pour modeler un nouveau Moyen orient. Cela aussi a échoué.

De même aujourd’hui, la guerre en Syrie est à nos yeux un moyen de détruire la résistance au Liban et l’axe régional de cette résistance.  Cet objectif est d’ailleurs toujours d’actualité. Je dis tout cela pour arriver aux élections.

Je vais aborder maintenant un sujet délicat. Permettez-moi de parler en toute franchise et transparence. Certains peuvent émettre des réserves et dire qu’il ne faut pas trop approfondir ces sujets, mais à mon avis, il faut profiter des expériences du passé pour prendre ses précautions pour l’avenir. Le plus grave de ce qui se prépare contre la résistance, c’est donc les conflits internes. Je le dis en toute franchise. Par exemple, il faut pousser l’armée à entrer en conflit avec la résistance. Il ne s’agit pas d’une vue de l’esprit, ni de craintes. C’est un projet réel. En 2005- et je donne là une information que vous pouvez vérifier auprès de l’armée- un sondage a été effectué par les Américains auprès des soldats, des sous- officiers et des officiers pour voir s’ils sont prêts psychologiquement et moral à faire la guerre à la résistance. L’étude a été faite et hélas, elle a été réalisée sur une base confessionnelle. Il s’agissait de voir ce que pensaient les militaires chrétiens, chiites, sunnites et druzes de la résistance ; L’étude a toutefois montré que l’armée, dans sa grande majorité, n’accepte pas d’entrer en confrontation avec la résistance. Ce n’est ni dans son idéologie, ni dans sa structure, ni dans son esprit. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le choix s’est porté sur une guerre israélienne, puisque la situation interne est solide et exige beaucoup de temps pour être affaiblie. Pour changer l’idéologie, la structure et l’esprit de l’armée, il faut donc beaucoup de temps. C’est pourquoi la guerre de juillet 2006 a constitué une alternative rapide.

Mais le plus grave, c’est qu’en pleine guerre de juillet, certains ont travaillé  pour frapper la résistance à l’intérieur du pays. Je ne lance pas des accusations ni je fais de la diffamation. Nous sommes prêts à l’ouverture d’une enquête sur ce sujet.

Le Premier ministre de l’époque avait donné des instructions au commandement de l‘armée pour confisquer tout camion transportant des armes et des munitions à la résistance et venant de la Békaa vers le Sud. Un premier camion a été ainsi confisqué. Je vous l’affirme aujourd’hui : ceux qui ont donné ces instructions à l’armée pensaient que cela entraînerait une confrontation entre l’armée et la résistance en pleine guerre de juillet. Mais la sagesse chez les deux parties ainsi que l’intervention politique rapide que je développerai un peu plus loin, ont empêché une détérioration de la situation. En dépit de trois rencontres avec le Premier ministre, il a maintenu sa position sur le fait que l’armée doit confisquer tout camion transportant des armes et des munitions de la Békaa vers le Sud. Je le répète : il ne s’agissait pas seulement d’empêcher l’arrivée des armes et des munitions au Sud, mais aussi de provoquer une confrontation entre l’armée obligée d’exécuter les ordres et la résistance entièrement prise par la guerre contre les Israéliens, mise sous pression à cause de ses martyrs et de l’exode de la population. Cette tension aurait dû entraîner une confrontation interne. C’était donc le pari fait en 2006. J’en parle pour en tirer les leçons pour l’avenir.

En 2008, il y a eu aussi une nouvelle tentative de complot, lorsque les ministres d’Amal et du Hezbollah ont démissionné du gouvernement. Ce gouvernement n’a plus rien eu d’autre à faire que de s’occuper du réseau de communication de la résistance. Le timing de cette décision était certainement américain. Les Américains ont dû dire au gouvernement : vous devez absolument trouver une solution à ce problème. Les documents existent. Le gouvernement libanais, qui, depuis la naissance des institutions publiques ne s’est jamais réuni jusqu’à l’aube, jusqu’à la prière de l’aube, même en période de guerre, l’a fait dans la nuit du 5 mai 2008. Objectif : prendre une décision de confisquer le réseau de communication du Hezbollah. Il a d’ailleurs donné des instructions en ce sens à l’armée et aux forces de sécurité pour démanteler de force ce réseau.

Je le dis aujourd’hui, le but de cette décision prise en 2008 était de provoquer une confrontation  armée entre l’armée et la résistance.

Aujourd’hui, chers frères et sœurs, il y a de nouveau des parties, au Liban, aux Etats-Unis et dans le Golfe qui misent  sur le déclenchement d’une telle confrontation. Quelle est donc la garantie pour empêcher une telle confrontation ? Avant de parler de politique, je dois dire que la garantie est la présence efficace au sein de l’Etat. En 2006, les ministres d’Amal et du Hezbollah étaient présents en force au sein du gouvernement et ils participaient activement aux débats empêchant tout complot contre la résistance et tout coup qui lui serait porté dans le dos. La décision de confisquer le camion de munitions a été prise par le Premier ministre pas par le gouvernement, car les ministres d’Amal et du Hezbollah ne l’auraient pas laissé passer.

A cette époque donc, la présence des ministres d’Amal et du Hezbollah et avec eux le ministre Yacoub Sarraf qui faisait partie de la part réservée au président de la République Emile Lahoud, ainsi que la présence de ce dernier à la tête de l’Etat et son insistance à présider tous les conseils de ministres de cette époque, ont constitué une véritable garantie pour la résistance pendant la guerre de juillet 2006. Mais je le dis en toute franchise, la plus grande garantie pour la résistance à cette époque était la présence du président Nabih Berry à la tête du Parlement. Certes, les négociations devaient être menées par le chef de l’Etat, mais le président de la République Emile Lahoud avait été isolé. C’est donc le président de la Chambre qui s’est imposé dans les négociations, à travers sa qualité de chef de l’Assemblée et de chef de la résistance et à travers son adhésion à cette ligne politique et sa forte représentativité au sein du public de la résistance. Une autre garantie c’est le commandement de l’armée, les officiers et les soldats, avec leur idéologie nationale et leur allégeance pure à la patrie.

Aujourd’hui, on cherche donc à rouvrir une brèche dans ce domaine. C’est pourquoi il faut consolider politiquement la résistance, à travers une présence forte au Parlement. Les forces qui croient et qui appuient la résistance doivent donc être présentes en force au Parlement, pour protéger le Liban, sa souveraineté, sa sécurité et sa stabilité, ainsi que pour couper les mains de ceux qui veulent s’emparer des ressources du Liban. Ces forces doivent aussi être présentes de façon significative au gouvernement et au niveau des responsables. C’est donc à partir de là qu’il faut faire son choix électoral. Il faut aussi prendre en considération le fait que notre histoire avec Israël n’est pas finie. Il y a aujourd’hui un problème au sujet des terres dites controversées, mais en réalité, elles appartiennent au Liban et leur propriété n’est pas controversée. Les Israéliens affirment vouloir construire sur ces terres et le Comité Supérieur de Défense a annoncé que l’armée a reçu des instructions pour empêcher les  Israéliens de construire sur ces terres. Face à l’insistance des Israéliens, l’armée a envoyé des forces à la frontière il y a quelques jours. Nul ne sait si les Israéliens vont céder et reculer. S’ils le font, c’est bien. Mais s’ils ne le font pas que faudra-t-il faire ? Quelles sont nos responsabilités ?

Le pays se trouve donc devant un défi. Le dossier des frontières terrestres n’est pas clos. Il y a aussi la question des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba qui concernent directement les habitants de Marjeyoun.

A ce sujet en particulier, je voudrais dire une chose que les Israéliens négocient chaque pouce de terrain. Ils ne montrent aucune volonté de céder. Dans ce cas, comment peut-on penser qu’ils vont nous rendre les fermes de Chebaa et les collines de Kfarchouba ?

Il y a aussi le dossier du gaz et du pétrole. C’est aussi un grand défi sur lequel reposent de nombreux espoirs libanais pour améliorer la situation économique. Pouvons-nous croire un instant que les Israéliens vont laisser le Liban exploiter ces ressources tranquillement, sans chercher à profiter de notre gaz et de notre pétrole ? C’est là encore un nouveau défi.

Les violations israéliennes de notre souveraineté, les avions téléguidés qui tombent et qui sont ensuite bombardés pour nous empêcher de nous en emparer. Cela s’est produit au cours des derniers jours sur le sol du Sud.

Le dossier des violations israéliennes en général, terrestres, maritimes et aériennes, celui des problèmes humains encore en suspens et plus grave que tout cela, les menaces constantes israéliennes de mener une guerre contre le Liban. Chaque jour, un responsable israélien nous lance des menace, qu’il soit militaire ou politique ou encore sécuritaire... Tout cela constitue de grands défis pour le Liban. Et nous qu’avons-nous pour faire face à ces défis ? Notre équation en or, « l’armée, le peuple( vous) et la résistance ( vous aussi). Nous devons donc renforcer notre armée, consolider son idéologie nationale actuelle, maintenir l’éveil de la population et son engagement envers la résistance qui se renforce et devient chaque jour plus solide. C’est ce que nous avons pour pouvoir faire face aux défis qui nous attendent. Le plus important reste notre unité, votre unité, vous les gens du Sud que vous soyez chiites, sunnites, druzes ou chrétiens appartenant à toutes les formations politiques et surtout l’unité entre Amal et le Hezbollah, l’unité entre les jeunes, les vieux, les enfants, les femmes, c’est cela aussi la plus grande garantie pour que la résistance soit la plus forte et protégée. Mais tout cela exige aussi une protection politique, qui empêche que la résistance soit poignardée dans le dos ou entraînée vers une discorde interne, une protection qui permette de consolider l’équation en or qui deviendra ainsi une réalité inébranlable. Or, cela vous pouvez le faire en votant le 6 mai. En donnant vos voix à ceux qui croient dans la résistance, à ceux qui la protègent. Je ne veux pas commenter les autres listes. Dans cette circonscription et dans d’autres, les autres listes peuvent contenir des amis de la résistance, mais dans d’autres, il y a des ennemis de la résistance qui écrivent, déclarent et affichent cela. Je ne divulgue donc pas un secret. Ils affichent leur hostilité à la résistance  et considèrent que son maintien est inutile. Dans ce contexte, les fils du Sud sont le plus concernés car le sujet touche directement leur sécurité, leur dignité, leur présence dans leurs maisons, leurs champs, leurs fermes et leurs villages. Il concerne aussi leur dignité. C’est pourquoi, ils doivent faire leur choix en connaissance de cause, tous, quelle que soit leur appartenance confessionnelle. Ils doivent faire leur choix pour permettre aux forces qui appuient la résistance d’être présentes de façon efficace au Parlement et au gouvernement. Cela renforce la position.

Le second dossier que je voudrais évoquer est celui de l’économie et des finances. Je serais bref, quitte à m’étendre plus longuement sur le sujet dans d’autres occasions. La corruption, le dossier de l’administration, nous en avons déjà parlé et nous en reparlerons dans tous les discours. Mais je vais dire deux mots sur l’économie.

Nous sommes entrés dans une période délicate. J joins ma voix à celle des responsables qui ont déclaré que la situation est grave et que si nous continuons ainsi nous nous dirigeons vers la faillite. Nous n’y sommes toutefois pas encore.

Nous avons atteint une dette publique de 80 milliards de dollars. Le ministre des Finances que je vois au premier rang de l’assistance connaît les chiffres mieux que moi. Mais il me semble que la dette publique augmente chaque année. En tout cas les intérêts de la dette augmentent régulièrement.

Après la conférence de Paris, ou CEDRE, comme on l’appelle, nous sommes censés obtenir des crédits de 11 ou 12 milliards de dollars. Ce qui signifie que la dette publique  atteindra 92 milliards et avec les intérêts, elle sera de 100 milliards de dollars.

Nous savons tous quel est le montant des recettes de l’Etat. C’est clair dans les discussions au Parlement ou au Parlement. Les recettes sont insuffisantes et on songe immédiatement à imposer de nouveaux impôts.

Les discussions au sein de la commission parlementaire des Finances et du Budget ainsi qu’au sein du gouvernement ne suffisent plus. Nous sommes face à une situation exceptionnelle qui exige un nouveau comportement. Je vais ici évoquer le nouveau défi devant lequel se trouve le peuple libanais.

Le peuple libanais doit donc s’attendre à ce que la dette publique soit de cent milliards de milliards de dollars dans un an ou deux, cela si on oublie certaines choses. Cela nous impose d’avoir un Parlement et un gouvernement dans lesquels nul ne viendra augmenter les dettes pour régler des problèmes personnels. Je vais être plus précis, il n’y aura pas au gouvernement et au Parlement des gens qui sous prétextes de sauver économiquement le pays seraient en train de nous noyer dans les dettes. Je ne dis pas qu’il n’y a pas un aspect positif dans le fait que le Liban trouve des créditeurs. Cela a certainement un côté positif que nous ne nions pas.  Mais cela ne signifie pas que lorsqu’il faudra examiner les projets un à un, il faudra les discuter, si cela se produit au gouvernement.

En tout cas, au Parlement, il faudra assurément un débat, au sein des commissions et dans le cadre de l’Assemblée générale.

Nous nous trouvons donc devant un défi dangereux. Pour qui voter ? C’est justement le propos de ce second sujet. Nous voulons des députés qui auront des positions fermes et claires : si le crédit porte sur un sujet sérieux, utile qui n’entraîne pas de gros intérêts pour le pays, ils les acceptent. Par compte, ils refusent de faire passer un projet dans l’intérêt d’untel, ou telle partie, ou parce qu’il faut aider telle partie qui a des difficultés financières. Je vous le dis dès maintenant : ceux qui feront cela sont des traîtres à l’égard du peuple libanais et de la confiance qu’il a placée en eux.

Nous avons besoin de députés qui auront des positions courageuses et fermes pour stopper la dégradation financière actuelle et cesser de noyer le pays dans les dettes sans horizon et visibilité.

Nous avons besoin de députés qui s’engagent solennellement devant le peuple libanais pour préserver ses intérêts économiques et financiers. Je n’ai pas d’informations précises sur ce qui s’est passé à Paris, mais il est question de nouveaux impôts. En tout cas, avec Paris ou sans, il ne doit pas être question d’accepter d’imposer de nouveaux impôts aux classes défavorisées et à ceux qui ont un revenu limité. Cela doit être catégoriquement refusé.

Certains pourront dire : nous devons trouver des financements. C’est vrai, mais il y a toujours des alternatives présentées au sein de la commission parlementaire des Finances et du budget, au lieu des dépenses « inutiles » et de la dilapidation des fonds. Mais ces alternatives peuvent tomber par le vote ou au contraire être adoptées.

Pour l’instant, les dépenses « inutiles », pour faire plaisir à tel ou tel sont adoptées, alors que les autres propositions tombent au vote. Mais tant qu’il y a d’autres alternatives pour trouver du financement, il ne faut pas recourir à la création de nouveaux impôts. Nous avons donc besoin de députés qui prennent des positions fermes à ce sujet, pour faire face à ces projets et protéger les intérêts des classes défavorisées et des familles à revenu limité.  Nous sommes contre les nouveaux impôts et toutes les mesures financières qui touchent les couches défavorisées et les personnes à revenu limité. Pour faire face à de tels projets, il se pourrait que nous soyons contraints à descendre dans la rue pour ne pas nous contenter de donner une opinion au sein du gouvernement ou de voter au Parlement. Nous n’accepterons pas de nouveaux impôts même s’il faut pour cela descendre dans la rue.

La situation sociale et économique des gens ne supporte plus l’adoption d’un nouvel impôt. Notre position est claire à ce sujet. Je peux même vous dire- mais c’est mon opinion personnelle, il faudra que j’en discute avec le frère Nabih Berry et avec les autres frères- que je crois qu’il faut rester au gouvernement quoiqu’il arrive et quelles que soient ses décisions. Nous, au Hezbollah et à Amal ainsi qu’avec nos alliés, nous ne devons plus songer à l’hypothèse du retrait du gouvernement, ni à la démission ou encore au boycott des conseils des ministres. Le pays est à découvert sur le plan de la résistance, sur le plan sécuritaire et sur le plan économique et financier.

Dans le passé, en 2008, nous avions, avec nos frères d’Amal, démissionné du gouvernement. Nous n’aurions pas dû le faire. Même si la situation était sérieuse. Il s’agissait du TSL. Mais lorsque nous avons quotté le gouvernement, regardez ce qu’ils ont fait. Ils ont veillé jusqu’au petit matin pour comploter contre nous. Nous ne voulons donc pas boycotter, ni rester absents, ni démissionner. C’est mon avis et nous en parlerons avec le président de la Chambre et les frères pour prendre une décision en ce sens. Nous resterons au gouvernement et s’il le faut, nous descendrons dans la rue, les ministres seront au gouvernement et les gens dans la rue.

Ce sont là des moyens légitimes et légaux. Que personne ne nous dise : vous ne pouvez pas être au gouvernement alors que vos gens sont dans la rue. Si nous pouvons le faire, s’il le faut.

Chers frères et sœurs, les élections législatives dépendent donc de vous et de votre éveil, ainsi que sur votre présence massive aux urnes. Je vais vous donner une information qui m’a été transmise hier. Des amis m’ont contacté pour me dire que des parties sont en train de contacter des familles pour leur proposer une visite de Karbala, tous frais compris pendant une semaine. Tout le monde sait que pour un chiite, la visite de Karbala est un rêve, aller se recueillir sur la tombe de l’imam Hussein, c’est un cadeau de valeur pour un chiite. Je dis cela bien que je sache que les partisans de la résistance n’ont pas de voix à vendre. Je le dis dans mon premier discours électoral et il est bon de le préciser. Vous, cette foule noble, vous ne vendez pas vos voix, car la résistance n’est pas pour vous une allégeance politique ou partisane. C’est une culture, une idéologie, une conscience, l’avenir, le passé et le présent.

Au début, ils ont dit aux familles contactées : tout le voyage vous coûtera 50 dollars, puis il est devenu gratuit et ils ont ajouté que la date du pèlerinage est prévue le 3 ou le 5 mai, alors que nous sommes encore au début d’avril. Il est donc clair que le but de ces propositions, c’est que les gens ne soient pas au Liban le 6 mai, à la date des élections. Cette idée est donc venue de la part de certains richards dans les listes adverses et de la part des Etats qui les appuient. Il est donc clair que les adversaires étudient et cherchent vraiment des idées pour nous combattre.

Ils savent par exemple que s’ils disent à nos partisans : prenez 100, 200 ou 1000 dollars pour voter pour nous ou ne pas voter pour les listes du Hezbollah, ceux-ci n’accepteront pas. Par contre, s’ils leur disent : nous vous emmenons pour un pèlerinage à Karbala, ils peuvent être intéressés. J’ai donc voulu évoquer ce sujet. Il ne s’agit pas d’une proposition faite à une ou deux familles, non les échos me sont parvenus de plusieurs endroits et de plusieurs parties. Des centaines de personnes ont été contactées dans ce but. Et vous savez que grâce à la loi actuelle, cent voix, ou deux cents, ou même vingt peuvent avoir leur importance dans le scrutin, notamment au niveau du coefficient d’éligibilité qui peut varier grâce à une seule voix.

Ils veulent donc les emmener en pèlerinage ? Très bien, je dis à ceux qui souhaitent accepter cette proposition : il n’y a pas de problème, allez-y, mais faite sen sorte que la date du voyage soit à partir du 7 mai. S’ils sont sincères, ils ne reviendront pas sur leur proposition. En ce qui nous concerne, il n’est pas question de priver nos gens d’un tel voyage, mais nous leur suggérons de le faire après le 7 mai.

Cette proposition nous permet de dire que nous devrons affronter des idées nouvelles du même genre. En d’autres termes, ils sont prêts à tout, à utiliser tous les moyens et les méthodes pour nous combattre. Je ne vais pas être plus précis pour ne pas leur donner de nouvelles idées auxquelles ils n’ont probablement pas encore pensé. C’est ce qui arrive parfois aux Israéliens qui nous donnent des idées à force de trop parler. Nous les en remercions mais nous ne voulons pas faire la même chose. D’autant que leur idée principale est la suivante : comment pouvons-nous empêcher les électeurs de la résistance de se rendre aux urnes le 6 mai ?

C’est vous qui avez la réponse : vous devez être présents massivement le 6 mai pour voter en faveur des listes de l’espoir et de la fidélité partout où elles se présentent, pour répondre aux menaces qui nous guettent. C’est vous qui avez la réponse.

Certes, il y a la question de la voix préférentielle. En ce qui nous concerne, nous avons fait en sorte d’avoir un candidat par caza, ce qui signifie que nous n’avons aucun problème à distribuer nos voix préférentielles. Par contre, nos frères d’Amal l’ont, car dans certains cazas, ils ont plusieurs candidats. De toute façon, il se peut que dans certains cazas, nous donnions nos voix préférentielles à d’autres candidats que ceux du Hezbollah.   

Chers frères et sœurs, j’ai déjà évoqué cette question dans des rencontres internes. Mais je suis aujourd’hui avec les frères du Sud dans une rencontre publique, puisque je n’ai pas eu de rencontre interne avec eux. Je vais donc vous dire publiquement que nous n’avons pas l’obsession de la voix préférentielle dans aucun caza. Notre souci n’est pas que le candidat du Hezbollah obtienne à Nabatiyé, à Marjeyoun ou à Bint Jbeil, le plus grand nombre de voix préférentielles. Notre objectif est d’obtenir la victoire de tous les noms qui figurent sur nos listes dans cette circonscription. Nous travaillons pour eux tous comme s’ils étaient tous les candidats du Hezbollah, non des amis ou des alliés. Ce sont nos machines électorales qui décideront de la distribution de nos voix préférentielles aux candidats de la liste. Les électeurs doivent donc se conformer à ces mesures et aux décisions de nos machines électorales en donnant leurs voix préférentielles aux candidats qui leur sont désignés comme s’ils étaient ceux du Hezbollah. Et cela dans toutes les circonscriptions.

Nous ne voulons pas entrer dans une concurrence au sujet de la voix préférentielle comme cela se passe entre certaines forces politiques dans certaines circonscriptions. Nous considérons que tous les candidats des listes de l’espoir et de la fidélité sont les nôtres et nous oeuvrons pour qu’ils réussissent tous inchallah. Ce qui, dans une loi basée sur le mode de scrutin proportionnel, exige un redoublement des efforts.

Chers frères et sœurs qui emplissez actuellement la place de l’imam Hussein à Nabatiyé, vous avez toujours rempli les places et les arènes, ainsi que les champs de bataille, c’est vous qui avez donné de l’espoir à votre peuple, à votre patrie et à votre oumma. Vous avez toujours montré que vous êtes le symbole de la fidélité et de la responsabilité, vous, les hommes et les femmes, vous avez toujours été là, à toutes les étapes de notre combat.

Aujourd’hui, de grandes responsabilités reposent sur vos épaules. Vous devez concrétiser ces responsabilités le 6 mai par une affluence massive aux urnes, et par un vote sincère, porteur de promesse et d’espoir pour l’avenir, parce que les élus seront dignes de votre confiance, et auront à cœur vos problèmes et poursuivront le chemin à vos côtés.

Le 6 mai sera le jour de l’imam Sadr, comme le sont tous les jours de la résistance, des défis et de la confrontation avec l’occupation, l’humiliation et l’injustice. Ce sera la journée de cheikh Ragheb, de sayed Abbas et de chaque martyr, blessé, résistant et prisonnier. Je suis convaincu, nous le sommes tous, que vous serez au rendez-vous, que vous serez nombreux, aussi nombreux que la foule immense qui est revenue au Sud après la fin de la guerre de juillet.

Face aux nouveaux défis qui nous attendent, nous avons besoin du même élan, de la même détermination et de la même décision. Nous serons tous inchallah au rendez-vous, bénis et victorieux, si Dieu le veut. Allez en paix. 

Source : Les Relations médiatiques du Hezbollah, traduit par French.alahednews

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