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Discours du sayed Nasrallah à l’occasion du 40ième anniversaire de la création de la Haouza de l’imam al Mountazar

Discours du sayed Nasrallah à l’occasion du 40ième anniversaire de la création de la Haouza de l’imam al Mountazar
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Bismillah al rahmane al Rahim,

Je vous souhaite d’abord la bienvenue. Je suis heureux de célébrer avec vous cette occasion (le quarantième anniversaire de la création de la Haouza de l’imam al Mountazar pour les études islamiques au centre culturel Imam Khomeiny). Je voudrais remercier dans ce contexte notre oustaz cheikh Yazbeck pour la direction de cette haouza. Son ouverture et sa réussite sont en grande partie dues à notre père et chef sayed Abbas Moussawi, le sayed de la résistance islamique. Ce rassemblement est l’occasion de mettre l’accent sur un nouvel aspect de l’action militante du sayed que nous n’avons pas l’habitude d’évoquer. La première partie du discours sera consacrée à la haouza, au sayed et à la période de la fondation, ainsi que toute la période de l’activité de sayed Abbas jusqu’à ce qu’il remette le flambeau à cheikh Yazbeck.

J’ai directement vécu cette période. Et cette commémoration comportera une partie historique sur cette étape fondamentale, d’autant que cette haouza, c’est mon avis et les faits le confirment, a été un tournant dans l’histoire de la région de Baalbeck-Hermel, dans celle de la Békaa et du Liban en général sur un certain plan.

D’abord, cette école qui grâce à Dieu est devenue une haouza a été fondée par sayed Abbas, seul. Il était le superviseur, le directeur, le professeur et le formateur en février 1978.

Après le retour de Najaf et l’expulsion de nombreux étudiants libanais en Irak, par le régime irakien de l’époque, il y avait des circonstances particulières et des événements, mais comme je l’ai souvent dit, sayed Abbas a réussi à transformer les menaces en opportunités.

Les étudiants libanais ont été expulsés de Najaf en 1978. Certains ont été arrêtés et d’autres ont été contraints à partir. Tout cela dans le but de frapper la haouza et à travers elle la formation religieuse, ainsi que le désir des jeunes d’obtenir des formations religieuses. Il s’agissait d’une véritable menace. Mais le retour forcé de nombreux jeunes Libanais au Liban a transformé cette menace en opportunité et sayed Abbas a été le premier à exploiter cette menace de cette façon. Je parle ici de la personnalité de sayed Abbas le fondateur de la haouza de l’imam Al Mountazar dont nous célébrons aujourd’hui le 40ième anniversaire.

Ensuite, il y a eu la fondation de l’école religieuse sayeda Aharaa pour les filles. C’est sans doute la première école religieuse pour les filles dans la Békaa depuis des centaines d’années. Cette école continue sous la supervision des sœurs qui étaient les élèves de sayed Abbas et de la martyr Oum Yasser. Lorsque nous parlons d’Oum Yasser, des qualificatifs élogieux viennent à l’esprit. On l’appelle « la savante », «l’honorable». Ceux qui ne la connaissent pas pourraient croire que nous disons cela parce qu’elle était l’épouse de sayed Abbas. Mais en réalité, nous disons cela parce qu’elle avait réellement toutes ces qualités. Elle avait suivi une formation religieuse de haut niveau et elle donnait des formations aux autres à l’école de sayed Zahraa.

Le troisième point à retenir est que la formation religieuse dans la Békaa est devenue organisée à partir de cette haouza. C’était la première fois que cela se passait dans la Békaa, grâce à sayed Abbas. Avant lui, les formations religieuses dépendaient d’un travail personnel et restaient liées à une personne. Comme ce fut le cas du cheikh l’ayatollah Habib Al Ibrahim.

Ce groupe est devenu un travail organisé. Un grand nombre  de cheikhs et d’ulémas ont été dépêchés dans les localités et les villages munis d’orientations et d’instructions strictes sur le choix notamment des thèmes à discuter et sur la méthode pour le faire. Le travail de formation religieuse structuré a donc été fondé par sayed Abbas. Puisque nous parlons d’histoire, il faut rappeler que depuis 1978 et même depuis la formation du Hezbollah, ce dernier a constitué une plateforme pour aider la formation religieuse et la favoriser, notamment dans les localités de la Békaa. Cela se passait essentiellement dans le cadre du Mouvement Amal et grâce à un travail personnel et à l’appui du frère Abou Hicham (sayed Hussein Moussawi) qui était le superviseur du mouvement grâce à ses responsabilités au sein du mouvement Amal. Cette complémentarité a donné des résultats performants sur le plan de la formation religieuse.

Le quatrième point que je voudrais évoquer est la contribution à la fondation du rassemblement des ulémas de la Békaa, qui a eu un rôle déterminant dans l’activité religieuse et l’éveil des gens en 1982 ainsi que dans la formation du Hezbollah et de la résistance islamique au Liban.

Le cinquième point est la contribution à la formation du Hezbollah en 1982. J’ai déjà déclaré à plusieurs occasions, pour la vérité historique qu’une seule partie ne peut s’attribuer le mérite d’avoir fondé le Hezbollah. Et, aujourd’hui, nous ne disons pas que sayed Abbas est le fondateur du Hezbollah. Nous disons qu’un groupe d’ulémas, de nos chefs et de nos professeurs ont fondé le Hezbollah dans le cadre de mécanismes précis. Sayed Abbas est l’un d’eux et il était très actif et très présent, porteur de cet objectif et de ce souci.

Par la suite, il a contribué à instaurer la prière du vendredi. A ma connaissance, elle n’était pas habiuelle dans la Békaa. Au Sud, cheikh Ragheb Harb l’avait instituée à Jebchit. Mais chez les chiites de la Békaa, ce n’était pas familier. La prière du vendredi a donc été instituée à Baalbeck, à Nabi Chit et dans d’autres localités de la Békaa.

La personnalité de sayed Abbas était donc marquée par la créativité et le souci de fonder des institutions. Elle était à la recherche du nouveau, de l’évolution et elle voulait aller de l’avant dans l’action islamique et jihadiste.

Retour à la haouza. Au retour de Najaf, sayed Abbas est un jeune homme. Il a 28 ans. Il avait plusieurs opportunités. A l’époque, on ne parlait pas spécifiquement de la banlieue sud de Beyrouth. On disait Beyrouth, la Békaa et le Sud. Sayed Abbas avait donc la possibilité de devenir l’imam d’une mosquée à Beyrouth, c’est-à-dire dans la banlieue sud. D’ailleurs ses parents résidaient à Chiyah et sa famille à Beyrouth. Il est le fils de la banlieue sud, de Chiyah, même s’il est originaire de Nabi Chit. Malgré cela, il n’a pas choisi de rester à Chiyah. Il a préféré se rendre dans la Békaa et d’y travailler. Il a donc assumé la responsabilité de l’action religieuse islamique dans la Békaa.

En venant dans la Békaa, sayed Abbas aurait tout naturellement pu être l’imam de Nabi Chit. Mais il a préféré aller à Baalbeck et sous le titre d’être l’imam de la ville, il avait en tête d’y créer une école religieuse, une haouza. Car il était convaincu que l’évolution commençait à partir de là. C’est ainsi que deux ou trois personnes peuvent mettre en commun leurs efforts et créer ainsi une évolution dans l’action, susciter un tournant… Il ne s’agit pas de théorie, mais de réalité.

Je me souviens de cette époque car j’avais la chance d’être un ami proche du sayed, que les rencontres se déroulaient au domicile de son oncle feu Abou Ahmed Moussawi, lorsqu’elles étaient possibles. Car il s’agissait d’une époque où les déplacements entre Beyrouth et sa banlieue et la Békaa étaient difficiles. J’étais donc toujours avec lui et les débats avaient lieu en ma présence. Il avait été ainsi question de pousser le sayed à fonder sa haouza à Beyrouth. Auparavant, sayed Mohammed Hussein Falallah lui avait proposé de prendre en charge sa haouza. L’ayatollah Mohammed Mehdi Chamseddine en avait fait de même. Ces écoles religieuses existaient depuis 1978 dans la banlieue sud de Beyrouth. Mais sayed Abbas a insisté pour fonder sa propre école à Baalbeck.

Il pouvait donc en toute simplicité prendre en charge une école à Beyrouth, avec un bâtiment, un budget, des professeurs, et des programmes. Il aurait dirigé ce monde. Mais il a préféré fonder une école avec tout ce que cela entraîne de soucis, de responsabilités et de difficultés. Je dis cela pour en tirer les leçons aujourd’hui.

Il a donc refusé toutes les propositions pour fonder son école. Il y tenait même s’il fallait commencer avec un seul enseignant, ou un groupe réduit. Je me souviens que la première fois que je suis venu à Baalbeck, c’était avec lui. Nous sommes donc venus dans cette ville, nous, un groupe de jeunes célibataires pour aller à son école à Baalbeck. Qu’est-ce qui nous avait alors attirés vers cette école et cette ville ?

Je faisais partie du premier groupe d’étudiants dans cette école. Nos parents résidaient à Beyrouth ou au Sud et il y avait des écoles religieuses dans ces régions. Qu’est-ce qui nous attirait donc dans la Békaa, nous qui n’avions jamais vu la neige en février ? Nous sommes pourtant venus quelques étudiants (quatre ou six) et leur professeur à Baalbeck et l’école a été fondée.

Le premier local que le sayed avait loué était minuscule, deux chambres et une salle de bains. Il n’y avait même pas de cuisine. Je peux vous indiquer le lieu, à gauche, vers Ras el Aïn à côté du bureau de la poste. Cheikh Ahmed al Cheikh qui faisait aussi partie du premier groupe peut vous donner les détails. Je l’appelle d’ailleurs, le plus ancien cheikh de cette haouza. Le couloir étroit entre les deux chambres servait de cuisine pour les étudiants. Ils étaient 4 ou 5 qui vivaient dans deux chambres où ils dormaient et vivaient avec un professeur qui leur servait de père sayed Abbas Moussawi. C’est comme cela que cette haouza a commencé dans un appartement minuscule de location.

Depuis le début, le sayed tenait à ce que cette école bénéficie d’une supervision de la part des ulémas. Le sayed ne savait pas qu’en général le fondateur d’une haouza avait au minimum une barbe blanche. C’est-à-dire qu’il avait au moins 50 ou 60 ans. Mais qu’un jeune de 27 ou 28 ans fonde une école sans moyens à Baalbeck c’était du jamais vu. Personnellement, je ne crois pas aux coïncidences. Je pense donc que c’était la volonté de Dieu que cette région se transforme  sur le plan de la religion et de la foi et que Baalbeck ait un rôle fondateur dans l’émergence de la résistance et dans ce parcours. C’est donc la volonté de Dieu qui a poussé sayed Abbas à s’entêter, c’est vrai qu’il est têtu, pour créer cette haouza à Baalbeck.

Il avait donc besoin d’une couverture de la part des ulémas. Sayed Abbas avait de bonnes relations avec les ulémas de l’époque. Il avait par exemple une bonne relation avec l’imam disparu (que Dieu le ramène vivant) Moussa Sadr. Il lui a donc parlé et a pris sa bénédiction pour son projet. L’imma Sadr a même donné une contribution modeste. A l’époque, il n’y avait pas de grands moyens. Il en a fait de même avec sayed Mohammed Hussein Fadlallah qui, lui aussi a donné sa bénédiction et offert une contribution. Pour la vérité historique, il faut préciser que pendant de longues années, sayed Fadlallah a donné chaque mois une contribution financière à la haouza de sayed Abbas. Il a aussi contacté l’ayatollah Mohammed Chamseddine qui a donné son appui moral. Par conséquent, la haouza bénéficiait de la couverture des principaux ulémas de l’époque.

En même temps, sayed Abbas étant un élève de l’imam martyr sayed Mohammed Baker al Sadr, il a voulu obtenir son appui et son parrainage. Il l’a eu à travers la participation  de cheikh Mohammed Gharoui qui faisait le voyage entre Najaf et Baalbeck porteur d’une lettre de sayed Abbas à l’imam Baker al Sadr. Ce dernier a exprimé sa satisfaction devant la fondation de cette haouza. Il a donné sa bénédiction et son appui, ainsi qu’une contribution financière, en dépit de ses moyens limités. Il a aussi donné une autorisation religieuse à sayed Abbas pour la direction de cette école.

La couverture religieuse a donc été assurée, mais il restait le problème du lieu, d’autant que la haouza commençait à attirer de nombreux étudiants.

Pour la vérité historique, il faut aussi préciser que feu cheikh Sleimane Al Yahfoufi qui possédait un bâtiment vide dans la région de Charaouné (Baalbeck) a accepté de le donner à sayed Abbas. Cheikh Yahfoufi était en conflit avec l’imam Moussa al Sadr et nous autres, nous aimions sayed Moussa. Nous avions donc accroché les portraits de l’imam dans son bâtiment lorsqu’il a été transformé en haouza. Il passait devant eux et souriait.

Nous nous sommes ensuite déplacés d’un lieu à l’autre jusqu’à ce que l’uléma sayed Issa Tabatabaï prenne à sa charge la construction d’une grande haouza que vous pouvez voir à Aïn Bourdaï et finalement, avec l’aide de cheikh Yazbeck et d’autres ainsi que le bureau de sayed Issa ainsi que le bureau du chef sayed, nous voici dans le bâtiment actuel.  

Pendant cette période de changement de siège, nous autres, les élèves, nous avions nos maisons sur le dos. Nous n’avions pas d’appartements, ni grand-chose à vrai dire. Quelques livres, quelques sofas et des « sobia ». Mais l’instabilité dans le lieu de résidence était le signe de notre manque de moyens. Mais avec la victoire de la révolution islamique en Iran, cette haouza a suscité l’intérêt de l’ayatollah Khomeiny et après lui, celui de du chef leader sayed Ali Khaménéi et nous en sommes arrivés à l’étape actuelle.

Il faut aussi parler de l’évolution humaine de la haouza. Le petit groupe d’étudiants avec son professeur unique sont devenus bien plus nombreux. Chaque fois que quelqu’un revenait de Najaf au Liban et avait des capacités d’enseignant, sayed Abbas s’empressait de le contacter et de lui demander de donner des formations dans la haouza. En tant qu’élève de cette haouza, j’ai eu la chance de profiter de leurs enseignements. Je me souviens de cheikh Mohammed Yazbeck rentrant d’Irak, de cheikh Ali al Affi, de sayed Abbas Moussawi (sayed Abou Ali), cheikh Hussein Kourani, à Baalbeck, sayed Mounir Mortada…Dès la première étape, les enseignants étaient de ce niveau.

D’autres professeurs sont venus et des étudiants sont devenus des professeurs, la haouza n’a cessé de grandir en dépit de toutes les difficultés.

Je vais résumer pour laisser une place aux développements et à la politique, ainsi qu’aux élections. Dans cette école qui n’a cessé de grandir, sayed Abbas n’avait pas d’intérêt personnel. Au contraire, il n’y avait pour lui que de la fatigue et des soucis.

Lorsque nous étions dans le bâtiment du quartier de Charaouna, sayed abbas habitait à Baalbeck, si je me souviens bien dans le quartier de cheikh Habib. Imaginez quelqu’un qui fait à pied le chemin tous les matins à l’aube de ce quartier vers celui de Charaouna. Sayed Abbas n’avait pas de voiture pour transporter les enseignants vers la haouza. A ceux qui l’interrogeaient, il disait avec humour : je fais du sport. Tous les jours un aller-retour entre ces deux quartiers éloignés ? Je dis cela pour raconter dans quelles conditions a été créée et s’est développée cette école et tous ces détails sont des indices de fidélité et de loyauté.

Si j’ai donné tous ces détails, c’est d’abord pour la vérité historique et ensuite pour expliquer qu’il y avait de la détermination, de l’entêtement et de la loyauté. Sayed Abbas aurait pu fonder la haouza à Nabi Chit. Je ne connaissais pas bien la région. J’avais 18 ans et je me rendais avec le sayed à Nabi Chit. Je lui ai demandé : pourquoi vous n’ouvrez pas la haouza à Nabi Chit ? Il y a déjà un lieu saint et les gens aiment cela. Il y a aussi un local adéquat et tout le monde vous connait ici. Vous êtes parmi les vôtres. Il a répondu : l’intérêt de la région veut que la haouza soit à Baalbeck. Sayed Abbas n’a jamais été le fils de sa famille, de sa localité ou de sa région. Si je veux être juste avec lui, je dirais qu’il est le fils de l’Islam, de l’humanité et des gens.

Je dois aussi évoquer l’accueil réservé par les habitants de la région et ceux de Baalbeck à la haouza, de la ville jusqu’aux confins du Hermel. Les habitants de Baalbeck-Hermel ont adopté la haouza et l’ont protégée tout au long des années. Ils n’ont jamais protesté ou exprimé la moindre gêne à cause de son existence à Baalbeck. Ils l’ont respectée et appuyée tout comme ils ont respecté ceux qui y enseignent et les élèves qui s’y inscrivent. De plus, il y a souvent eu des étudiants inscrits dans cette haouza qui ne sont pas originaires de la Békaa, surtout dans les deux premières années. Je suis l’un d’eux. Malgré cela, nous avons bénéficié de la bienveillance et du respect des gens. Nous nous sommes sentis entourés de gens loyaux et bons. Cela aussi il faut le dire lorsque nous énumérons les éléments qui favorisent le succès : l’environnement, le respect…

Le sayed a continué à assumer la responsabilité de cette haouza même après la formation du Hezbollah. Je m’en souviens car je suis resté à la haouza jusqu’en 1985. Par la suite, ils m’ont donné des responsabilités à Beyrouth. Mais je dois dire que sayed abbas lorsqu’il devait venir à Beyrouth ou assumer des responsabilités au Sud ou encore lorsqu’il est devenu secrétaire général du Hezbollah, se considérait toujours responsable de cette haouza et il continuait à s’intéresser à elle avec cheikh Mohammed Yazbeck et les autres frères. Nous sentions que cette école faisait partie de lui. Il suivait de près les enseignants et les élèves et il ne la perdait jamais de vue. 

Après sa mort en martyr, c’est cheikh Yazbeck qui a repris le flambeau qui assumé pleinement les responsabilités. Nous autres, nous sommes partis, nous sommes ailleurs, mais cheikh Yazbeck, que Dieu le garde, a assumé pleinement les responsabilités. Il a donné ses années à la haouza et j’espère qu’il continuera de le faire longtemps encore.

Cheikh Yazbeck est aidé par les enseignants, les directeurs et les élèves qui assument eux aussi les responsabilités.

Depuis sa fondation jusqu’à nos jours, la haouza a formé des générations d’ulémas, de moujahidins, de chefs et de martyrs. Elle a été un pilier dans l’élan qui a poussé à la résistance en 1982 et avec ses cheikhs, ses ulémas et ses étudiants, elle est la voix forte dans la région qui mobilise en faveur de la résistance contre l’occupation israélienne.

Il faut aussi préciser que nombre de réunions qui ont poussé à l’action jihadiste et à la formation du Hezbollah ainsi qu’à l’élaboration de son document politique et les grandes lignes de son action se sont déroulées dans cette haouza. Sayed Abbas, les enseignants et les élèves ont eu un rôle déterminant dans la création de ce mouvement jihadiste béni.

Avant de conclure cette partie consacrée à la haouza qui a joué et continue de jouer un rôle sur la scène jihadiste, je voudrais dire une chose : il ne faut pas que l’esprit particulier de cette haouza disparaisse. Excusez-moi si j’interviens ainsi dans le travail de la haouza que j’ai laissée depuis longtemps puisque je me consacre désormais à l’action politique et jihadiste. Mais je dois dire qu’il y a une grande différence entre les écoles académiques, les universités et cette haouza. Je parle là par expérience personnelle. Dans cette haouza, il y a un esprit spécial. Quel est-il ? Au début de mon discours je demandais : qu’est-ce qui a amené ces jeunes venus du Sud et de Beyrouth vers Baalbeck, chez sayed Abbas ?Ils ne connaissaient rien de la région ni de ses habitants. Ils ne connaissaient pas les routes ni la neige.

C’est le charisme de sayed Abbas, sa personnalité, son magnétisme qui les a attirés. Ils l’ont préféré à tous les autres formateurs et ulémas du Liban. Ils ne savaient pas alors qu’il était le professeur des ulémas. Nous ne le voyions pas ainsi et lui-même ne se voyait pas ainsi. Il y avait d’autres que lui, peut-être plus savants, au Sud à Beyrouth et ailleurs. Je vous le répète, il avait 27 ou 28 ans. Ce qui a donc poussé ces jeunes à suivre sayed Abbas, c’est leur expérience avec lui à Najaf. Lorsque la relation entre un professeur et ses étudiants devient celle d’un père avec ses fils, cela crée un lien exceptionnel. C’est ce que nous étions pour sayed Abbas, qui avait pourtant déjà Yasser et Soumaya. Il s’occupait de nous, prenait des nouvelles de notre santé, suivait nos leçons. Je sais qu’il y a à Najaf des enseignants qui donnent leur cours et s’en vont. Sayed Abbas au contraire, était à notre écoute. Avec lui, nous ne sentions pas que nous étions des élèves avec notre professeur. Nous nous sentions une famille, dont il était le père. Il s’occupait de nous et se souciait de nos problèmes. C’est cette relation exceptionnelle qui a été le secret de cette haouza tout au long des années. D’ailleurs, c’est une particularité des haouzas. C’est pourquoi on voit dans de nombreux cas que les élèves restent attachés à leur école d’une façon émotive et morale. Ils éprouvent à l’égard de la haouza un sentiment de reconnaissance, comme les enfants en éprouvent pour leurs pères.

Dans le modèle académique, la situation est différente. Le professeur donne son cours et s’en va. Souvent, il ne retient pas le nom des étudiants et il ne connaît pas leurs problèmes. Ils ne cherchent pas à connaître leurs histoires, même lorsque les signes de fatigue sont visibles sur leurs visages.

Par contre, dans la haouza de sayed Abbas, et dans les haouzas en général, le professeur   suit de près ses étudiants. S’il y en a un qui a l’air fatigué, il le remarque et essaie de connaître la raison de sa fatigue. C’est ce genre de relation qui lie les étudiants à la haouza. C’était en tout cas ce qui nous liait à celle de sayed Abbas. Et c’est ce même esprit qui nous a attirés vers elle, ni l’adresse, ni l’argent, ni rien d’autre. Ce qui nous poussés à suivre sayed Abbas c’est le désir d’avoir ce genre de relation avec lui et d’être dans une haouza qui a atteint le niveau atteint par celle-ci.

En conclusion de cette partie, en tant qu’un des étudiants en religion, je voudrais dire ma fierté d’avoir été un élève dans cette école honorable. Je reconnais ses bienfaits et ceux des professeurs sur moi. Je reconnais aussi les bienfaits de la région de Baalbeck-Hermel et de ses habitants sur moi. Ils ont accueilli et appuyé cette école religieuse qui a commencé toute petite et avec leur soutien et leur respect, elle est devenue importante.

Ce n’est pas parce que je parle de cette école, mais parfois, avec les frères, je me laisse aller à la plaisanterie : Si je cesse un jour d’être secrétaire général, où irai-je ? Si vous voulez connaître la réponse, les frères eux la connaissent, je dis que si un jour je deviens un homme libre qui peux choisir où aller, j’aimerais retourner à Baalbeck, à cette haouza et que le cheikh accepte que je sois un des étudiants…

Je demande à Dieu de préserver cette institution bénie, ses professeurs, ses élèves et tous ceux qui y travaillent sous la supervision de cheikh Mohammed Yazbeck.  Je souhaite que Dieu leur permette  de continuer à suivre ce chemin béni et qu’il couvre de sa mansuétude le sayed fondateur Abbas, Oum Yasser et les martyrs en général. Surtout ceux de cette haouza, comme cheikh Ali Karim et ceux de la résistance dont vous avez vu les portraits au début du documentaire. Je souhaite que tous ceux qui ont contribué à la naissance et à la continuation de cette haouza soient bénis.

Je vais maintenant parler des élections. J’aurais voulu aborder les développements régionaux et israéliens, mais le temps manque.

Il ne fait aucun doute que les Libanais sont entrés en période électorale et les gens sont occupés par ces détails. Les forces politiques peaufinent les candidatures et dans deux semaines, les listes seront formées. Tout le monde se concentre sur les batailles électorales.

Voilà pour la circonstance. Je vais maintenant, si vous le permettez, parler des prochaines élections. Je voulais aussi parler de la situation régionale, mais nous n’avons plus beaucoup de temps. Je vais donc me contenter d’évoquer les élections.

Il ne fait aucun doute que les Libanais sont tous entrés en période électorale. Les élections sont devenues leur principal souci pratiquement. Les forces politiques préparent les candidatures et dans une ou deux semaines, les listes seront formées et les gens iront vers les batailles électorales.

Nous avons près de deux mois et demi pour que les gens puissent aborder les élections d’une façon différente. Les gens pourront discuter et chacun pourra donner son opinion, poser les questions et recevoir les réponses s’il y en a. C’est du moins aussi que les choses devraient être. Certains pourront s’énerver en entendant les critiques et les évaluations négatives. Mais il faut accepter cela. C’est naturel et c’est sain.

Le point que je voudrais soulever est le suivant : le peuple libanais doit aborder ces élections avec un grand sens des responsabilités. Car il est vrai que ces élections détermineront leur sort. Elles détermineront leur sort sur le plan national lorsqu’ils élisent le Parlement et sur le plan local lorsqu’ils élisent ceux qui représentent leurs régions au Parlement.

C’est pourquoi, ils doivent agir avec un grand sens des responsabilités. Auparavant, c’est l’instinct qui dictait le vote, le réflexe familial, tribal, régional etc. Certains électeurs faisaient leur choix selon le critère du village, de la ville ou de la famille.

Le point de départ est donc la fibre personnelle. Elle peut être partisane. Mais tous ces critères ne suffisent pas.

Certains pourraient me dire qu’en tenant ces propos, j’affaiblis la position du parti. Moi je dirais que je tiens des propos responsables.

Les gens doivent assumer leurs responsabilités. Lorsque nous venons leur demander de voter en faveur de telle ou telle autre liste, nous devons leur donner des raisons de le faire.

Nous ne pouvons pas nous contenter de dire : voilà nous sommes le Hezbollah, ou tel autre parti, et nous avons choisi pour vous ces noms. Rendez-vous le 6 mai.

C’est faux et c’est insuffisant. Nous devons expliquer, proposer et écouter leur opinion, accepter aussi le débat. Car, au final, ce sont eux les électeurs.

Les gens, quand ils vont faire leur choix et voter doivent avoir donc une double approche.

La première est relative à leur circonscription électorale. Par exemple, Baalbeck-Hermel est considérée comme une seule circonscription et un seul caza pour la voix préférentielle. Zahlé est une circonscription et la Békaa ouest une autre.

C’est donc un premier niveau pour faire son choix. C’est donc un choix limité à la circonscription et sur les personnes qui paraissent la représenter au mieux.

Le second niveau est national. Car, en élisant des représentants de la Békaa ou du sud, ou de n’importe quelle autre circonscription, les gens envoient des députés au Parlement. Ils deviennent ainsi les députés du Liban, en plus de leur représentativité régionale. Ils prendront des décisions pour le Liban et pas seulement pour leur région. Nous devons faire très attention sur ce point. Les députés que nous élirons choisiront le président de la République, et non le président de la région de Baalbeck-Hermel par exemple, ou celle du Metn ou de Bint Jbeil. Ils donneront leur confiance au chef du gouvernement et au gouvernement, dans sa composition. Ils devront approuver le budget national, approuver les taxes et les impôts qui seront proposés. Il ne s’agit donc pas d’une activité limitée à telle ou telle autre circonscription.

Ils devront aussi approuver les traités internationaux, ils auront leur mot à dire sur le tracé des frontières, sur notre territoire, s’il y a un compromis ou non à son sujet, sur notre pétrole, s’il faut en donner une partie aux Israéliens ou non…

Lorsque les députés deviennent membres du Parlement, leur responsabilité devient nationale.

Nous, au Hezbollah, nous sommes connus depuis 1992, pour ne pas acheter des voix. Pour nous, c’est interdit par la religion. Nous considérons ce comportement comme une corruption. Mais ceux qui vendent leur voix pour 200 ou 500 dollars, cela signifie qu’ils amèneront au Parlement un député qui pourrait décider d’augmenter l’endettement du Liban et d’imposer ainsi à leurs enfants et petits- enfants de verser des intérêts.

Est-vrai ou non ? Cela se produit lorsque le choix n’est pas fait avec la conscience des responsabilités. C’est ce qui s’est passé en 2009. Certains ont voté pour 200 dollars et d’autres pour 500 dollars.

Dans certaines circonscriptions, la voix a atteint l’après-midi 5000 dollars. Il est même arrivé qu’on demande à certains de ne pas voter, juste de donner leur carte électorale contre 500 dollars pour que l’électeur ne donne pas sa voix à la liste adverse.

Le critère national, cela signifie que le député n’est pas seulement élu pour représenter sa circonscription. Il est élu député du Liban et il est concerné avec les autres députés, par l’avenir du Liban, son sort, sa souveraineté, ses droits, sa sécurité et sa stabilité.

C’est très important. Allons-nous faire parvenir au Parlement des députés qui pourraient remettre le sort du pays entre les mains des Américains ? Ou remettre une partie de notre pétrole aux Israéliens ? Des gens qui seraient laxistes au sujet de nos frontières et qui comploteraient contre la résistance ? Des gens qui considèrent que la force du Liban est dans sa faiblesse ? Qui nous noient sous les dettes et ne cherchent pas de solutions économiques ?

C’est une question nationale. Ici, nous ne parlons plus de la circonscription, des relations et des services directs entre les députés et leurs électeurs.

Il faut donc faire une évaluation précise de la situation nationale. En votant, les électeurs forment un Parlement national. Les députés que vous faites parvenir au Parlement, deviendront une partie des représentants de la nation. C’est une institution complète, une des plus importantes du pays, car l’élection du président est faite au Parlement, la confiance du gouvernement, l’adoption des lois, l’amendement de la Constitution, tout passe au Liban par le Parlement.

Le Parlement dispose de prérogatives importantes et décisives pour le sort du pays.

En votant, nous devons penser à tout cela. C’est cela l’importance des élections.

Sur un autre plan, en choisissant les représentants d’une région, il est aussi normal de penser aux intérêts de cette région et de ses habitants. C’est une règle générale, mais il se trouve que nous parlons en particulier de Baalbeck-Hermel.

Il ne fait aucun doute que cette circonscription sera l’une des plus importantes ; en tout cas les yeux seront fixés sur elle. Pourquoi ? Pour plusieurs raisons. L’une d’elles est qu’il s’agit d’une vaste circonscription considérée comme un seul caza, avec dix sièges (ce qui n’est pas peu). Mais la raison la plus importante est son identité, son appartenance et son histoire avec la résistance et avec le Hezbollah en particulier.

Le titre principal de la bataille électorale chez les Américains et les Saoudiens et chez certaines parties politiques libanaises est lié au Hezbollah et par conséquent, ils s’intéressent à Baalbeck-Hermel. En tout cas, ils portent une attention particulière à cette circonscription.

La situation ne nécessite pourtant pas de l’héroïsme virtuel. Certains disent déjà qu’ils comptent faire une percée à Baalbeck-Hermel. Mais dans le mode de scrutin proportionnel, toute liste qui atteint le coefficient d’éligibilité obtient un siège. C’est normal et ce n’est pas une percée. Je le dis dès maintenant.

Certes, la bataille d’une liste devient celle d’obtenir le plus grand nombre de sièges. C’est la logique car il ne s’agit pas d’un mode de scrutin majoritaire, mais proportionnel. Lorsque nous avons déployé des efforts et travaillé pour faire adopter le mode de scrutin proportionnel, nous savions que nous pourrions perdre un siège ou plus à Baalbeck-Hermel sur les dix sièges de la circonscription que nous avons obtenus dans le cadre du mode de scrutin majoritaire. Nous avons pourtant travaillé dans ce sens en ayant pour objectif de servir l’intérêt national.

Certaines personnes se plaignent des partis et forces politiques. La loi proportionnelle permet à chaque partie et force d’avoir son poids réel. Dans la loi majoritaire, les poids sont amplifiés et gonflés. La loi proportionnelle est plus juste à cet égard. C’est pourquoi, nous devons supporter au cours des deux prochains mois que certains changent de couleur en voyant leur poids réel.

La loi proportionnelle donnera aux électeurs une représentation naturelle. Il y aura plusieurs listes à Baalbeck-Hermel. Il n’y a aucun problème à cela. La liste qui obtiendra le coefficient d’éligibilité aura le droit d’avoir un siège, indépendamment de la confession et c’est son droit naturel.

Mais cela ne signifie pas pour autant que nous n’avons pas une bataille électorale à mener à Baalbeck-Hermel et dans les autres circonscriptions. Mais cette bataille n’est dirigée contre personne. Elle est consacrée à obtenir le coefficient d’éligibilité le plus élevé pour amener au Parlement le plus grand nombre de députés. Nous devons travailler pour atteindre cet objectif. C’est un objectif légitime et toutes les forces politiques travaillent dans ce but.

Il y aura donc des listes concurrentes. Il y aura des questions, des déclarations. Nous devons suivre au cours des deux prochains mois ce qui sera dit. Nous parlerons aussi à notre tour. Je voudrais faire toutefois cette remarque : nous ne devons pas nous énerver de ce qui sera dit.

Que celui qui a quelque chose à dire le fasse. Mais bien entendu, les insultes et les propos diffamatoires sont interdits. C’est contraire à la morale. Nous devons discuter, échanger, évaluer et nous écouter. Nous avons deux mois pour cela.

Un sujet que je soumets à la discussion : qu’ont apporté les députés du Hezbollah pendant la période précédente ?

Il est normal que cette question soit posée, non seulement sur les réseaux sociaux, mais dans chaque maison. Je vais être plus précis. Je l’ai dit en présentant les candidatures du Hezbollah, les gens votent pour une formation politique, lorsque les candidats en sont membres. Par exemple, les électeurs voteront pour les candidats du Hezbollah, du mouvement Amal ou du CPL ou du PSNS, ou encore du PSP etc parce qu’ils sont membres de ces formations. Ce n’est bien sûr pas le cas pour les candidatures individuelles.

C’est pourquoi j’invite les électeurs, en particulier dans cette circonscription, à réfléchir sur ce qu’ont apporté les députés du Hezbollah pendant la période précédente. C’est leur droit naturel de se poser cette question. Il faut même être encore plus précis : qu’est- ce que le Hezbollah a apporté à travers ses députés ?  Car les députés font partie de la machine du Hezbollah et de ses structures. Il n’y a pas un député qui travaille pour lui-même. Les questions en général doivent être approuvées par le parti. C’est nous qui disons oui ou non. Le Hezbollah est un tout et je souhaite qu’il y ait un débat sur cette question. Qu’est-ce que le Hezbollah a apporté dans cette région, à travers ses députés, ses structures, ses formations, ses jeunes, ses ministres, ses cheikhs, tout ce qui s’appelle Hezbollah depuis 1982 à 2018… Si nous échouons dans cet examen, que les électeurs ne votent pas pour nous et nous ne viendrons plus dans cette région. Je parle de Baalbeck-Hermel à cause de la particularité de cette occasion.

Je demande donc aux gens de faire leur propre évaluation et bilan. Dans la Békaa, qu’ils commencent par là où ils veulent. Si j’insiste sur Baalbeck-Hermel c’est parce qu’il y aura une pression sur les gens de cette région au sujet du Hezbollah. Que les gens voient donc si le Hezbollah a été bénéfique à cette région depuis 1982 à nos jours. Qu’ils évaluent son action sur les plans jihadiste et moral. Qu’ils jugent notre place dans l’équation nationale et dans l’équation régionale. Qu’ils évaluent notre action sur le plan de la stabilité et de la dignité nationale, sur le plan culturel et social, sur le plan des services et du développement.

Il n’est pas nécessaire, dans cet examen, d’obtenir des notes élevées dans tous les domaines. On peut avoir 19 sur20 dans un dossier, 15, 12 ou 8 dans un autre. Mais il faudra faire la somme de toutes les notes et décider au final si nous avons réussi ou échoué à l’examen. Qu’on ne vienne donc pas nous raconter des bobards. Il faut un bilan clair et nos gens ne doivent pas écouter ce qui se dira à notre sujet, ni les réalisations virtuelles qui seront présentées par certains.

Aujourd’hui, je lance un titre et nous avons deux mois pour parler et présenter des choses concrètes. Que personne ne mente aux gens. Que signifie la région Baalbeck-Hermel pour le Hezbollah. Que signifient les gens qui y habitent pour nous ? Nous avons une relation spirituelle, de fidélité et d’osmose avec cette région et ses habitants. Nous avons aussi une relation de responsabilité pendant toutes les étapes précédentes. Nous devons parler de tout cela ensemble et avec les autres, maintenant que les listes sont sur le point d’être formées.

Les partisans de la résistance à Baalbeck-Hermel sont invités à assumer leurs responsabilités, celles de l’action et de la réflexion, celle de l’argumentation, de la clarification et de la défense. S’ils ont des remarques, qu’ils nous les disent. Nos responsables et nos députés sont là pour les entendre et pour répondre. Surtout dans cette circonscription sur laquelle tous les regards seront fixés.

Je vais vous donner des informations. Lorsqu’ils se réunissent à l’ambassade américaine ou à l’ambassade saoudienne pour parler des listes, d’appui financier et de rassembler les gens pour former une liste particulière, leur intérêt principal porte sur la région de Baalbeck-Hermel.

Quelle est notre responsabilité dans ce contexte ? Elle est claire. Nous devons aujourd’hui recueillir les fruits de ce que nous avons semé depuis 1978, de ce que nos frères ont semé dans cette région. Certains sont morts, d’autres sont encore en vie, mais tous sont venus ou étaient de cette région, ont vécu avec ses habitants loyaux, nobles, courageux, généreux et sincères. Cheikhs Mohammed Khatoun, Ali Khatoun, sayed Ali Husseini, cheikh Ayman Hamdar sont morts. Sayed Abbas a été un pionnier du Bien. Moi-même, je suis venu dans cette région en 1978, lorsque j’étais un tout jeune homme. J’ai grandi ici. Si nous évaluons le bilan de ces 40 années, ou plus précisément depuis 1982, lorsque le Hezbollah est né officiellement, nous voyons que le bilan de la résistance dans cette région est important. Le projet de la résistance nationale et islamique, pour lequel nous avons et nous continuons de payer le prix fort, pour lequel du sang est versé et continue de l’être est notre responsabilité. Nous devons le préserver avec force, le défendre et le protéger dans le cadre du Parlement.

En 1992, pour ceux qui s’en souviennent, sayed Abbas qui était secrétaire général du Hezbollah, appuyait fortement la participation aux élections, lorsque nous en discutions. Le principal motif de notre volonté d’avoir des députés au Parlement, puis des ministres au gouvernement, était de protéger la résistance.  Oui, il fallait protéger la résistance des  complots internes contre elle. Cela se faisait et continue de se faire. Pendant la guerre de juillet 2006, le complot se faisait dans le cadre des institutions de l’Etat, contre la résistance. C’est pourquoi la première réalisation que nous demandons à nos députés et qui a été réalisé jusqu’à présent, c’est la protection de la résistance. Nous demandons cela à nos députés, mais aussi à notre public et à nos alliés, le mouvement Amal et les autres. Nous devons préserver la résistance des complots ourdis contre elle. Qu’est donc venu faire au Liban Tillerson ? Il n’a pas discuté les détails du bloc 9, ni les frontières terrestres. Il a laissé cela à Satterfield. Il est venu pour dire aux responsables libanais : il y a un problème au Liban qui s’appelle le Hezbollah, les armes du Hezbollah et de la résistance. Vous devez le régler.

Certes, il existe aujourd’hui des gens qui refusent de reconnaître que la résistance est l’un des éléments de force du Liban, dans l’équation en or, face aux ambitions israéliennes. Ceux-là, s’ils sont chrétiens, ils ne changeront pas d’avis même si le Messie vient sur terre et leur déclare qu’il appuie la résistance et ses armes. S’ils sont musulmans, ils ne seront pas convaincus même si le Prophète vient sur terre et leur dit qu’il est avec les armes de la résistance. Ils ne changeront jamais d’avis.

Par contre, il y a au Liban, surtout avec l’expérience avec les Israéliens, puis avec la seconde libération, une majorité populaire réelle qui est convaincue que la résistance est l’un des éléments de force du Liban, dans le cadre de l’équation en or. Lorsque Tillerson est venu exercer des pressions sur le Liban pour qu’il désarme la résistance, si les Israéliens n’avaient rien à craindre, auraient-ils attendu pour agir ? Auraient-ils hésité à s’approcher du bloc 9 et peut-être aussi du bloc 10 et à construire les installations pour commencer l’exploitation ? Non, bien sûr. S’ils avaient le champ libre, nul n’aurait pu les arrêter. Ce qui les arrête c’est donc la crainte de la résistance. Je ne dis pas cela pour réduire l’importance de l’armée libanaise. Pas du Tout. L’armée n’est tout simplement pas équipée de manière adéquate. Elle n’a pas le droit d’avoir des missiles sol-air, sol-sol ou sol-mer. Elle a droit à des VTT ou des M16 c’est tout ou presque. Mais la résistance contre laquelle les Américains complotent est prête à verser son sang pour le Liban.

Je vais m’arrêter sur un point, même s’il peut paraître secondaire. Il faut respecter toutes les opinions, même si elles sont celles d’un groupe réduit, voire d’un individu. Donc, certains peuvent dire : Sayed, si vous nous demandez le sang de nos enfants, nous vous le donnerons, mais pour les élections, laissez-nous discuter.  Nous discuterons, il n’y a pas de problème. Nous avons deux mois pour cela. Mais je voudrais vous dire une chose, avant de parler des services et de la politique : pour préserver le sang de votre fils, et celui des martyrs, il faut protéger la résistance. La résistance est une continuité. Il vaut mieux donner sa voix pour la préserver. Si vous n’êtes pas convaincu qu’il y a un complot contre la résistance, je vais être plus précis. Il y a actuellement un grand complot contre la résistance. Il est plus important que jamais auparavant. Aujourd’hui, les Américains sont venus eux-mêmes, puisque leurs instruments, Daech et Nosra, ont échoué. Le plus grand instrument américain dans la région, Israël, est en train de construire un mur pour se protéger.  Les Américains sont donc directement présents, en Syrie et en Irak où ils veulent consolider leurs positions. Ce qui suscite une position de la part des Irakiens. Les américains veulent même une offensive contre l’Iran et dans l’ensemble de la région. Ils se mêlent des détails au Liban. Satterfield, le secrétaire d’Etat adjoint est resté deux semaines ou trois, faisant la navette, juste pour les beaux yeux des Libanais ? Allons donc. Il y a donc un grand défi qui nous attend, au Liban et dans la région. C’est une partie du complot. Ne devons-nous pas protéger nos réalisations ? C’est une de nos responsabilités lors de l’échéance électorale.

En tout cas, nous continuerons le chemin avec vous, inchallah, nous, les élèves de sayed Abbas, ses compagnons, ses fils et les frères et sœurs d’Oum Yasser. Avec cette caravane bénie de martyrs, nous continuerons le chemin et nous préserverons le testament comme nous l’avons fait jusqu’à présent.

Que Dieu vous bénisse.

Traduit par Al-Ahednews

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