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Discours du secrétaire général du Hezbollah le 20 novembre 2017

Discours du secrétaire général du Hezbollah le 20 novembre 2017
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Au nom de Dieu

Des développements importants se sont déroulés au cours des derniers jours qui exigent que je m’adresse à vous ce soir. Mais avant d’entrer dans le vif des sujets, il faut que je rappelle les souvenirs grandioses de notre histoire islamique pour pouvoir présenter mes condoléances.

Discours du secrétaire général du Hezbollah le 20 novembre 2017

Au cours des derniers jours du mois qui vient de s’achever, nous commémorons la mort du dernier des Prophète Abou Al Kassem Mohammed ben Abdallah, envoyé du Dieu Tout Puissant. Pour cette raison, je présente mes condoléances aux musulmans du monde entier en priant Dieu que ses adeptes et ceux qui agissent selon ses principes et ses instructions continuent d’œuvrer en ce sens, d’être unis et de bénéficier de Sa mansuétude le Jour du Jugement dernier.

De même, au cours des derniers jours de ce même mois, deux imams chers et grands sont morts, l’imam al Moujtaba Al Hassan ben Ali ben Abi Taleb et l’imam Reda Ali ben Moussa ben Jaafar, paix à leurs âmes. Je présente aussi mes condoléances à tous les musulmans pour ces commémorations importantes.

Toujours dans le cadre des événements douloureux, je voudrais évoquer le séisme qui a frappé la région de Karmanchah en Irak, et certains territoires en Irak, mais les dégâts les plus violents ont eu lieu en Iran, provoquant un nombre élevé de morts, de blessés et détruisant un grand nombre de maisons et l’infrastructure dans les régions frappées. Il  est donc de mon devoir de présenter mes condoléances à tous les frères en Iran, à l’imam l’ayatollah Khamenei, aux ulémas de Qom, au président de la République islamique cheikh Hassan Rouhani, au gouvernement, au parlement et au peuple d’Iran, en particulier aux habitants de la province de Karmanchah, aux proches des victimes. Je demande à Dieu de les aider et que la République islamique puisse surmonter cette crise.

Bien entendu, ce que nous avons vu, la réaction rapide du Guide suprême, des responsables et la présence immédiate du président et des ministres sur les lieux du sinistre et juste après de l’imam Khamenei, ainsi que l’efficacité des services de l’Etat et des institutions civiles nous portent à croire que l’épreuve sera surmontée et méritent le respect. Car ce que nous avons vu sur les chaînes de télévision montre que les aides ne sont pas seulement venues de l’Etat et de ses institutions, mais de l’ensemble du peuple iranien qui a été pris d’un vaste élan de solidarité et il s’est rendu dans de longues caravanes humaines sur les lieux du drame.

L’Iran donne ainsi un modèle d’interaction entre l’Etat et le peuple, dans toute sa diversité ethnique et ses allégeances religieuses,  confessionnelles et communautaires. Cette relation va dans les deux sens, elle lie l’Etat à ses citoyens et les citoyens à leur Etat. Nous avons besoin de ce modèle dans le monde arabe et musulman. De même, je présente mes sincères condoléances  à tous nos frères en Irak, les autorités religieuses, les responsables politiques, le gouvernement et le peuple et je prie Dieu pour qu’Il les aide  à surmonter cette épreuve.

Les développements que je souhaite évoquer ont deux grands titres : d’abord, la grande victoire à la frontière syro-irakienne, du côté irakien et du côté syrien, ainsi que la bataille contre Daech. Ensuite, je voudrais commenter la dernière réunion du conseil des ministres arabes des Affaires étrangères et le communiqué qui a été publié à l’issue de cette réunion.

Dans le premier titre, je rappelle qu’au cours de la semaine dernière, la dernière ville et le dernier caza irakien (le caza irakien est comme celui du Liban, il regroupe plusieurs villes et villages) ont été libérés de Daech. Il s’agit de la région et de la ville de Raoua. Le gouvernement irakien a par conséquent annoncé officiellement que Daech ne contrôle plus aucune localité ou région irakienne. Les combattants ont fui vers le désert et vers certaines fermes, alors que d’autres se sont cachés dans des villes ou des localités. Mais d’une façon générale, on peut dire que Daech en tant qu’organisation militaire structurée est finie en Irak. Il s’agit d’une grande réalisation. Les forces irakiennes ont ainsi atteint la frontière avec la Syrie et  le point de passage de Qaëm. Raoua et Qaëm sont les dernières victoires contre Daech en Irak.

Nous attendons encore la libération complète, c’est-à-dire le nettoyage total, et le jour où le gouvernement irakien annoncera la victoire complète et totale sur Daech. Ce jour n’est plus éloigné. Il existe d’ailleurs des similitudes entre l’Irak et la Syrie que j’évoquerai plus loin.

Concernant la bataille contre Daech en Irak, nous avions depuis le début du complot, en coordination avec le gouvernement irakien de l’époque, envoyé un nombre important de nos cadres et de nos chefs moujahidins sur place. Les Irakiens n’avaient pas besoin de combattants, mais de chefs sur le terrain, de formateurs et d’experts. Nous avons donc envoyé sur place un nombre importants de nos spécialistes et de nos cadres et au cours de ces années, certains d’entre eux sont tombés en martyrs en Irak. C’est donc notre contribution modeste à cette guerre.

Aujourd’hui, à la lumière des développements sur le terrain irakien et en attendant l’annonce de la victoire finale, nous comptons réviser notre position avec nos frères là-bas. Si  nous voyons que notre présence sur place n’est    plus nécessaire, nos frères reviendront pour rejoindre d’autres champs de bataille, là où leur commandement leur demandera d’être présents. Par conséquent, en Irak, le Hezbollah se trouvera face à une situation nouvelle, qui se résume ainsi : en Irak, la mission a  été accomplie.

Une nouvelle mission a donc été accomplie, en attendant l’annonce officielle par l’Irak de la victoire complète. Par conséquent, nous prendrons les mesures qui s’imposent. Cela n’a évidemment rien à voir avec le communiqué des  ministres arabes des affaires étrangères ou quoique ce soit du même genre. Notre décision est liée à la défaite essuyée par Daech qui fait que la présence de nos cadres et de nos chefs militaires, en si grand nombre, n’est plus nécessaire en Irak.

De l’autre côté de cette frontière, nous avons une bataille à Bou Kamal. Je vais m’y arrêter un peu plus longuement.

Nous nous trouvons aujourd’hui face à une victoire militaire très importante, selon tous les critères. Nous avons donc reconquis Bou Kamal. C’est un développement de la plus haute importance.

D’abord, c’était la dernière ville contrôlée par Daech en Syrie et même en Irak, car après Raoua, il y a eu Bou Kamal. Daech ne contrôle donc plus aucune ville en Irak, en Syrie et même au Liban, puisque son rêve était d’atteindre les villes dans l’intérieur libanais. Aujourd’hui, dans cette région, Daech ne contrôle plus aucune ville ou localité. C’est le titre de la victoire de Bou Kamal.

Ensuite, l’importance de Bou Kamal est qu’il s’agit d’une ville frontalière, située sur le poste frontière internationalement reconnu de Qaëm. Par conséquent, elle constitue le lien géographique entre l’Irak et la Syrie. Par conséquent, ces deux pays n’ont plus besoin de créer un autre poste frontière dans la région sud et est, dans le désert. Ils retrouvent le poste frontière connu et reconnu qui est  aux mains des autorités irakiennes d’un côté et de l’autre aux mains des autorités syriennes.

Ce lien a donc été réalisé en dépit des tentatives de l’administration américaine de l’empêcher au cours des derniers mois.

Le troisième point au sujet de la victoire de Bou Kamal, c’est qu’elle renforce l’unité de la Syrie. Après la victoire d’Alep et celle de Deir Ezzor et de Mayadeen, celle de Bou Kamal confirme la fin du projet de partition de la Syrie qui n’a plus aucune perspective dans l’avenir visible.

Le quatrième point et il est valable pour la Syrie et l’Irak, c’est la fin de l’Etat de Daech. En Irak, en Syrie et au Liban, on peut dire qu’avec la victoire de Bou Kamal, l’Etat de Daech est tombé. Certes, cela ne signifie pas que l’organisation a disparu. Il faut donc être précis. L’Etat de Daech, ce prétendu califat est tombé, car il n’a plus de territoire, de villes, de wilayats, de bureaux, de ministres et d’infrastructures.

Il n’a plus d’émirs, de pouvoir structuré, d’écoles de programmes éducatifs, de monnaie etc.  Avec la libération de la dernière ruelle de Bou Kamal, on peut dire que l’Etat de Daech est bel et bien fini. Ce sera retenu par l’Histoire et c’est là une des grands enjeux de la bataille de Bou Kamal.

Certes, l’organisation de Daech, sa doctrine, ses groupes wahhabites et terroristes existent encore en Irak, dans le désert et dans certaines fermes et peut-être même dans des vallées. Ils se cachent dans des maisons, des villes et des villages, mais en tant que cellules dormantes. Cette menace se poursuit. Mais en tant que partie terroriste sécuritaire, non en tant que structure étatique comme elle le prétendait. En Syrie, Daech est toujours présente, dans certaines localités sur les rives est et ouest de l’Euphrate et sur une partie du territoire au sud du pays, dans le bassin de Yarmouk et aux alentours de la ville de Damas, ainsi que dans le camp de Yarmouk et dans certains quartiers. Mais on peut dire qu’avec la libération de Bou Kamal, Daech en tant qu’Etat est finie. Je me contenterai de cela pour l’instant et j’espère développer ce sujet bientôt, lorsque l’Etat irakien et l’Etat syrien annonceront officiellement la victoire totale sur Daech.

Aujourd’hui, nous devons étudier, réfléchir, organiser des sessions de discussions et des conférences à plusieurs voix. Nous devons aussi organiser des célébrations pour la victoire contre ce qui constitue le phénomène le plus dangereux depuis 1400 ans depuis la victoire des valeurs humanistes et  morales sur la barbarie. Cette victoire a une portée importante culturelle, religieuse, humaine, militaire, sécuritaire et politique.

Après l’annonce de la victoire totale, les peuples irakien, syrien et libanais, ainsi que les commandements dans la région et les peuples aussi devront revoir ce qui s’est passé et y réfléchir longuement. Qui a créé Daech, qui a appuyé cette organisation et l’a aidée ? Qui l’a utilisée et l’a instrumentalisée ? Qui l’a poussée à accomplir tous ces massacres ? Il faut voir aussi qui s’y est opposé, qui l’a combattue et l’a  vaincue ? Qui a donné des martyrs dans ce combat ?

Il faut que cette discussion ait lieu en profondeur et avec force, pour que le croyant ne soit pas frappé deux fois.

Pour en revenir à Bou Kamal, qu’ont fait les Américains ? Il est utile de poser  cette question pour la discussion à venir. On peut dire que dans cette bataille, tous ce qu’ils pouvaient faire pour aider Daech, les Américains l’ont fait, sauf une chose : tirer sur les forces qui cherchaient à libérer la ville. En d’autres termes, les avions américains n’ont pas attaqué les forces syriennes et alliées  qui libéraient Bou Kamal. , mais ils ont assuré une protection aérienne à Daech dans la région à l’est de l’Euphrate, c’est-à-dire entre le fleuve et la frontière avec l’Irak. Dans cette région, Daech ne se déplaçait pas à découvert. Ses véhicules, ses blindés, ses missiles et ses  voies de ravitaillement étaient sécurisés.

1-Les avions américains ne les bombardaient pas, alors qu’ils prétendent mener une coalition internationale pour combattre Daech. Plus même,  les avions américains empêchaient les avions russes et syriens de s’approcher de cette zone. Ils avaient même menacé de bombarder l’ouest de l’Euphrate, c’est-à-dire là où se tenaient les forces qui voulaient libérer Bou Kamal si les avions russes et syriens bombardaient l’est de l’Euphrate.

2-L’armée de l’air américaine envoyait des avions téléguidés au-dessus des forces alliées qui voulaient libérer Bou Kamal pour recueillir des informations précises sur leurs mouvements et les communiquer  à Daech qui bombardaient ensuite les cibles désignées par les avions de reconnaissance américains. Je ne lance pas ici des accusations, mais je donne des informations précises.

3-L’armée de l’air américaine a aussi mené une guerre électronique contre les dispositifs utilisés par les forces alliées qui voulaient libérer Bou Kamal. De plus, lorsque Daech est tombé, elle a tout fait pour faciliter l’évacuation de ses combattants vers la rive est de l’Euphrate. Je ne veux pas revenir sur les vieilles histoires mais tout le monde sait comment les Américains ont veillé à assurer le repli des combattants de Daech en toute sécurité. De même, de nombreux combattants de Daech ont été accueillis et intégrés dans de nombreuses zones contrôlées  par les Kurdes, ceux qu’on appelle « les forces démocratiques kurdes », protégés par les Américains. Cette réalité nous pousse à prévoir que bientôt, les combattants de Daech se raseront la barbe et se transformeront en  combattants des forces démocratiques kurdes, sous le contrôle des Américains…

 4-Pendant et après la fin de la bataille de Bou Kamal, les hélicoptères américains faisaient des opérations héliportées pour exfiltrer des commandements de Daech. Pourquoi et quelle est donc la position et le rôle des personnes ainsi évacuées si ce n’est qu’il fallait les protéger parce qu’elles exécutaient les ordres qui leur étaient donnés ? Cela a eu lieu dans plusieurs endroits, à Deir Ezzor notamment et même en territoire irakien.

C’est ce qu’ont donc fait les Américains dont le principal souci était que Daech tienne bon à Bou Kamal jusqu’au bout. Les Américains souhaitaient l’échec de l’assaut des forces syriennes et alliées contre Bou Kamal. Cela constitue une preuve supplémentaire de l’implication des Américains aux côtés de Daech, dont ils voulaient prolonger la vie au maximum.

Vous souvenez-vous que les Américains ont déclaré un jour que vaincre Daech prendra trente ans ou 25 ans ? Ou à tout le moins 10 ans ? Mais l’axe de la résistance a réussi à vaincre cette organisation en quelques années. Ce qui constitue un scandale pour les Américains et dans leur politique. Leur parrainage de Daech se poursuit et il faut que ce soit clair pour nos peuples.

Il y a quelques jours, un  ami et un allié des Etats-Unis, je parle du président turc Erdogan (non d’un responsable iranien) a accusé ceux-ci de continuer à appuyer financièrement  Daech. Je voudrais lui dire que l’appui américain est bien plus que financier. Mais j’accepte de me contenter de cette déclaration. Elle provient du président d’un grand Etat, la Turquie, qui a fait cette déclaration en public, dans le cadre d’un discours. Si les Etats-Unis appuient encore financièrement Daech, de l’aveu d’Erdogan, cela suffit qu’aux yeux des Américains, Daech est encore utile. Le danger est donc de voir Daceh jouer de nouveau un rôle, sous un autre nom et une autre forme pour servir les politiques américaines…

Face à la grande victoire de Bou Kamal, je souhaite rendre un vibrant hommage à tous les combattants qui l’ont réalisée, avec leur sang, leurs souffrances, leur courage et leur détermination. Ils se sont battus dans une région désertique, dans des conditions très difficiles, dans la poussière et le froid. Je voudrais leur rendre hommage à tous, chefs et  subordonnés, officiers et subalternes, qu’ils soient dans l’armée syrienne, dans les forces populaires syriennes, dans les groupes de la résistance irakienne, dans les moujahidins de la brigade des Fatimides et celle des Zeinabites, dans les Gardiens de la révolution iraniens, et qu’ils soient mes frères ( en fait, ils sont tous mes frères, mais je parle là des chefs du Hezbollah  et de nos nombreux combattants qui ont participé à cette bataille). Je leur rends donc un vibrant hommage, tout comme je m’incline devant les familles des martyrs du Hezbollah tombés dans  la bataille de Bou Kamal qui sont nombreux, ainsi que les blessés. Ils sont notre fierté et notre honneur, dans ce monde et dans l’autre.  Je voudrais aussi adresser des remerciements sincères et émus au grand chef de l’unité Al Qods, le cher frère, hajj Kassem Soulaymani. Il était présent dans de nombreuses batailles et pas seulement dans celle-là. Mais dans cette bataille, la dernière contre Daech, dans une ville qui était totalement sous le contrôle de cette organisation, il était présent depuis le début. Cette fois, je veux dire les choses comme elles sont. Le général Soulaymani était sur le champ de bataille et il pouvait devenir un martyr à tout moment. Ce qui a été dit dans la presse à son sujet était totalement vrai. Le général Soulaymani prenait l’initiative, dirigeait, orientait, menait les chefs sur le terrain et suivait tous les détails. Il s’est absenté quelques jours, lorsqu’il a reçu la nouvelle du décès de son père, pour recevoir les condoléances et il est ensuite rapidement revenu dans la région de Bou Kamal. Il y est encore, pour s’assurer de la victoire. Nous devons donc le remercier et remercier aussi le chef suprême, l’ayatollah Khaménéi, les responsables iraniens, le peuple iranien, les Gardiens de la révolution et toute la République islamique d’Iran. Tous les peuples de la région devraient le faire parce qu’ils ont combattu Daech aux côtés de la Syrie et le Liban, pendant ces années d’obscurantisme. Je l’ai dit par le passé et je le répète, la force que nous avons construite, c’est grâce à la République islamique. Aujourd’hui, lorsque l’Irak, la Syrie et le Liban sont en train d’être libérés de Daech, de sa barbarie, de sa violence, de ses massacres et de sa haine, de sa destruction des pays, des civilisations, du passé et de l’avenir, nous devons remercier ceux qui nous ont aidés et à leur tête, il y a la République islamique d’Iran, chefs et peuple. Mais il faut remercier en particulier, cet homme de terrain, ce grand chef dont l’Histoire retiendra sans nul doute le nom, qui a dirigé toutes les batailles, en étant aux premières lignes de front, le général Soulaymani. Il fallait que je dise cela avec la fin  de la bataille de Bou Kamal. Je voudrais rappeler que les Arabes, lorsqu’ils se sont réunis avec Trump à Riyad ont dit qu’ils allaient dresser les plans pour vaincre Daech en 2018. Jusqu’à présent, ils n’ont toujours rien fait. Nous avions pourtant alors été pleins d’espoirs. Mais voilà que 2018 s’annonce et Daech est pratiquement sur le point de finir, en tant qu’Etat, grâce aux combattants et aux dirigeants de l’axe de la résistance. Je voudrais d’ailleurs dire à ceux-là que le danger n’est pas terminé. Ils doivent donc continuer à se battre avec la même ferveur, la même détermination et le même courage pour détruire les dernières cellules de Daech. Car il s’agit d’une présence cancéreuse qui peut se développer de nouveau, surtout que les Américains chercheront à lui redonner vie pour tenter d’affaiblir l’axe de la résistance dans la région. La joie de la victoire ne doit pas nous empêcher de rester vigilants et en état d’alerte jour et nuit pour achever jusqu’au bout cette grande réalisation.

Je passe maintenant au second titre qui concerne la dernière réunion des ministres arabes des affaires étrangères. Je vais surtout parler du volet qui concerne le Hezbollah, sachant que le communiqué final a été axé sur trois dossiers, celui de la République islamique d’Iran, celui du Hezbollah et celui d’Ansarullah. La République islamique sait se défendre, Ansarullah aussi. Ils en ont les moyens et les capacités. Je vais donc parler du Hezbollah.

D’abord, il faut préciser que l’accusation portée contre nous n’est pas nouvelle. Nous l’avions entendue dans de précédentes réunions arabes, au niveau des ministres des Affaires étrangères ou à celui des ministres arabes de l’Intérieur. Il n’y a donc pas de quoi s’énerver. Il faut toutefois préciser qu’au moment où les forces alliées, dont le Hezbollah, parvenaient à libérer Bou Kamal de Daech, que tout le monde qualifie officiellement d’organisation terroriste, ceux-là accusent l’Iran d’être un Etat qui parraine le terrorisme.  Qu’ont-ils fait, eux, pour lutter contre le terrorisme ? Parmi les choses qui font rire est le fait qu’il y a quelques jours un des responsables saoudiens a déclaré que l’Arabie est partenaire de la victoire contre Daech. Qu’il nous indique pourtant une seule bataille à laquelle son pays a participé contre Daech ! Qu’il nous indique où sont ses généraux, ses officiers et ses émirs qui ont participé au combat contre Daech… Au sujet des forces qu’il faut remercier, il faut aussi citer l’effort particulier et important accompli par les forces russes. L’aviation russe a eu une contribution importante dans cette guerre, en dépit du risque de collusion avec les forces américaines. Cela doit être mentionné et les forces russes doivent être remerciées.

Pour en revenir aux accusations portées contre l’Iran, le Hezbollah et Ansarullah, il faut préciser que ce processus est essentiellement américain. Autrement dit, tous ceux qui ont mis en échec le projet américain dans la région, dont Daech était un des éléments majeurs, doivent être punis. Une des formes de la punition réside dans le fait de les faire figurer sur la liste terroriste et de les poursuivre sur cette base. Cela a commencé en Irak où nous avons vu les Américains ont mis le chef adjoint des forces de mobilisation populaire, le chef moujahed hajj Abou Mehdi al Mouhandess sur la liste terroriste. Pourtant, cet homme était présent depuis le début dans la bataille contre Daech. Il s’est déplacé de front en front et de bataille en bataille. Il a été placé sur la liste terroriste lorsqu’il a vaincu Daech. Il y a quelques jours, ils ont aussi mis le mouvement des Noujabaa irakien et celui dit «Assaeb ahl al Haq» irakien aussi, sur les listes terroristes américaines. Ils avaient déjà mis certains mouvements de résistance irakiens sur ces listes et celles-ci s’étendront probablement à tous les mouvements de résistance irakiens qui ont combattu et ont vaincu Daech et qui ont constitué le noyau essentiel des forces de mobilisation populaire, après la fatwa émise par l’autorité religieuse de Najaf. Ce procédé sera appliqué partout, au Yémen, au Liban, en Palestine. Il s’étendra à tous les mouvements de résistance. Des personnalités, des groupes, des partis et même des Etats seront menacés, tout comme cela a été fait avec le gouvernement et l’Etat libanais. Des Etats seront menacés de figurer sur la liste terroriste. Il faut rappeler que les quatre Etats du Golfe ont mis le Qatar sur la liste terroriste…C’est donc un processus banal. Je le considère ainsi, car il est dans le prolongement d’un processus qui a déjà commencé depuis quelque temps. Nous devons vivre avec cela, tout en l’affrontant avec sagesse et de la façon la plus adéquate. Même si certains points méritent de longs comment aires, je pourrai me contenter de demander aux peuples arabes, en particulier les peuples libanais et palestiniens de lire les commentaires  israéliens sur leurs relations avec certains Etats arabes, les visites respectives, les échanges, la coordination  et la coopération qui durent depuis des années. Il est surtout question de l’Arabie saoudite et aucun démenti n’a été publié à ce sujet. Je pourrai aussi me contenter de reprendre la déclaration de l’ancien ministre de la guerre israélien qui était aussi un des chefs militaires sanguinaires de l’entité israélienne qui a dit que «Al Jubeir dit en arabe ce que nous disons en hébreu».  Pour nous, cette déclaration est suffisante et montre où se dirigent certains pays arabes. Pour nous, c’est une confirmation de tout ce que nous disons et nous n’avons pas besoin d’ajouter grand-chose à cette déclaration faite, je le répète par l’ancien ministre de la guerre israélien qui était aussi un des généraux les plus criminels de l’entité israélienne.   

Concernant le communiqué des ministres arabes des Affaires étrangères, je voudrais commenter rapidement trois points.

Le premier m’a fait beaucoup rire quand je l’ai lu. En tout état de cause, il vaut mieux faire envie que faire pitié, comme dit le proverbe. Que dit ce point ? Il accuse « le Hezbollah terroriste libanais, partenaire au sein du gouvernement libanais d’appuyer le terrorisme dans les pays arabes à travers l’envoi d’armes sophistiquées et de missiles balistiques » !!! Alors comme cela, nous au Hezbollah libanais, nous distribuons des missiles balistiques et des armes sophistiquées à la région ?

Je me demande d’ailleurs sur quelle base les ministres arabes ont approuvé ce communiqué. Quelles sont les données qui ont été mises en leur possession et qui leur ont permis de porter de telles accusations ? Nous autres, nous nous démenons et nous prenons des risques pour renforcer notre puissance en missiles et les Israéliens ont ouvert une bataille  contre nous en Syrie à ce sujet et voilà qu’on nous accuse de transporter des missiles balistiques  et des armes sophistiquées vers les pays arabes. Ce sont réellement des propos stupides, faibles qui ne sont basés sur aucun élément concret. Il s’agit d’insanités qui montrent simplement une volonté de charger le Hezbollah.

Je vais donc affirmer, et ils peuvent s’assurer de ce que je dis, que nous n’avons pas de missiles balistiques, ni d’armes sophistiquées. Je le démens formellement et officiellement : nous n’avons pas envoyé d’armes au  Yémen, à Bahreïn et au Koweït. Et même en Irak, où la guerre fait rage depuis longtemps, nous n’avons pas envoyé d’armes. Nous n’avons envoyé d’armes dans aucun pays arabe puisque vous parlez d’eux. Ni des missiles balistiques, ni des armes sophistiquées. En toute transparence et franchise, je dis qu’il y a deux endroits dans lesquels nous avons envoyé des armes, en Palestine occupée. Nous avons l’honneur d’avoir participé à l’envoi de missiles Cornet à Gaza par exemple. Oui, nous en sommes fiers.  Et ceux qui nous condamnent pour cela sont eux-mêmes condamnables. Le second lieu est la Syrie où nous sommes venus avec nos armes pour y combattre aux côtés de l’armée syrienne. Ce sont les deux seuls pays arabes auxquels nous avons envoyé des armes. Le point qui nous accuse de cela dans le communiqué arabe n’a donc aucun sens et il n’a aucun fondement. Comme tous les autres points d’ailleurs. Je ne vais pas répondre à tous, j’en ai choisi deux ou trois.

Le second point que je voudrais commenter est ce que certains ministres arabes des AE ont dit pendant la réunion. C’est notamment le cas des ministres saoudien et bahreïni. Ils ont ainsi déclaré aux Libanais que s’ils ne règlent pas le problème des armes du Hezbollah, la sécurité et la stabilité du pays seront menacées. Je me demande quelles sont les données sur lesquelles ils se basent pour dire cela. D’ailleurs, ceux-là ont-ils le temps de lire et de s’informer ? Savent-ils ce qui se passe dans la région et dans le pays ?  Je voudrais juste leur rappeler et le faire surtout pour l’opinion publique, que la plus grande menace contre la sécurité et la stabilité du Liban est et a toujours été l’occupation israélienne. De même, le principal facteur qui a permis la libération du Liban de l’occupation israélienne et qui a favorisé la stabilité et la sécurité internes c’est la résistance, qui est un des éléments de l’équation en or qui protège le pays. La colonne vertébrale de cette résistance, c’est le Hezbollah. M. Jubeir, j’ai oublié le nom de l’autre. Il s’appelle Khaled quelque chose, les armes de la résistance sont un facteur essentiel dans la réalisation de la stabilité et de la sécurité au Liban, après l’expulsion des occupants israéliens.

De plus, le Liban a été et est toujours la cible des menaces israéliennes et des provocations israéliennes. Le meilleur moyen de les repousser et qui a permis de préserver la stabilité et la sécurité internes, c’est l’adoption de cette équation tripartite qui protège le Liban et dans laquelle la résistance est un élément essentiel et un facteur de dissuasion face aux ambitions israéliennes. Sinon, qui d’autre protège le Liban d’Israël ? Vous ? Vos Etats ? Vos armées ? Vos avions ? Hier encore, un responsable émirati a déclaré : dire que les Emirats ont lancé ce fameux avion F35  ou je ne sais plus trop quoi, envoyé par les Américains, au-dessus d’Israël est un non-sens. C’est certain ! Qui pourrait croire cela ? Vous, vous enverriez un avion de combat au-dessus d’Israël ? Allons donc ! Heureusement que nous ne vous attendons pas…

Les armes du Hezbollah, ce mouvement de résistance, sont un partenaire essentiel dans la réalisation de la stabilité et de la sécurité. Ces armes ont participé de façon significative dans la lutte contre les cellules dormantes à l’intérieur du Liban  et dans la confrontation avec Daech et Nosra dans la chaîne orientale aux côtés de l’armée libanaise. Ces armes, celles du Hezbollah, sont donc un élément déterminant dans la stabilité et la sécurité au Liban. Si vraiment, vous avez à cœur la stabilité et la sécurité du Liban, le mieux que vous puissiez faire pour l’aider c’est de vous tenir éloignés de lui. Autrement dit, ne vous mêlez pas de nos affaires, comme vous l’avez fait de façon arrogante et humiliante au cours des deux dernières semaines. Si vous voulez aider le Liban, cessez de pousser les Israéliens à l’attaquer. Si vous vous tenez à l’écart, le Liban baignera  dans la sécurité et la stabilité. Car, au Liban, il y a un Etat, un président, un chef de l’Assemblée, un gouvernement, j’espère que le gouvernement restera. Il y a un Parlement et une volonté populaire nationale générale qui refuse le retour à toute forme de combats internes ou de guerre civile, en dépit des divisions. Cette volonté populaire massive et décisive empêche toute confrontation interne et elle est la garantie de la stabilité et de la sécurité du pays. Ce ne sont donc pas vos positions qui nous protègent. Loin de là. Tenez-vous donc à l’écart du Liban et nous nous chargeons de garantir la stabilité et la sécurité de notre pays et le Liban sera un modèle en ce sens dans la région et même dans le monde.

Le troisième point que je voudrais commenter concerne le Yémen. Ce pays constitue la vraie raison pour la convocation de cette réunion extraordinaire. Bien entendu, les ministres arabes des AE ne se sont pas réunis à cause de la Palestine qui est actuellement menacée (Hier, les Américains ont menacé l’OLP de fermer son bureau à Washington et exercent des pressions sur l’Autorité palestinienne  pour reprendre les négociations sans tenir compte de la multiplication des colonies, de la judaïsation de Jérusalem, de l’exode forcé des habitants de Jérusalem …). Tout cela n’a pas poussé les ministres arabes à se réunir, mais les affirmations sur l’envoi d’un missile balistique qui aurait explosé au-dessus de l’aéroport du roi Khaled à Riyad, ça, c’est une catastrophe qui exige une réunion urgente des ministres arabes des AE !

Quelques petits commentaires à ce sujet. Le ministre saoudien des AE a déclaré dans plus d’un entretien ou conférence de presse que c’est le Hezbollah qui a lancé le missile. Il a dit aussi que ce missile était de fabrication iranienne. Il aurait donc été introduit par les Iraniens au Yémen, dans une région contrôlée par les Houthis et les hommes du Hezbollah (selon ses propres termes) auraient donc lancé le missile. J’ai déjà fermement démenti ces déclarations. Aucun homme du Hezbollah n’est impliqué dans le lancement de ce missile, ni d’ailleurs dans le lancement des missiles qui ont précédé celui-là. Le Hezbollah n’a aussi rien à voir avec les missiles qui seront lancés ultérieurement. Que ce soit clair. Mais le problème pour les Saoudiens réside dans le mépris qu’ils éprouvent à l’égard des Yéménites. Ils ne veulent pas reconnaître que les Yéménites sont des hommes courageux, solides, intelligents, débrouillards qui saisissent vite et apprennent à construire des voitures, des missiles et des armes. Quand je dis cela, les Saoudiens se moquent. Ils  ne veulent pas l’admettre, car, excusez-moi si j’y vais un peu fort, ils comparent avec leurs propres capacités. Imaginez-vous que certains saoudiens continuent jusqu’à aujourd’hui, à importer le keffieh de l’étranger ! Evidemment, ils ne peuvent donc pas concevoir que les Yéménites fabriquent leurs armes, leurs munitions et leurs missiles. Ils améliorent leurs moyens et mènent donc une bataille avec beaucoup d’expérience, de sagesse, de vision, de courage et de brio. Pour fuir cette réalité humiliante pour eux, les Saoudiens préfèrent dire qu’au Yémen, ils combattent l’Iran et le Hezbollah. Non mes amis, ceux qui vous combattent au Yémen sont les Yéménites. Et vous, vous êtes en  train de perdre face à leurs jeunes, leurs hommes, leur armée, leurs chefs, leurs commissions populaires, leurs femmes et leurs enfants. Vous devez reconnaître cette réalité, au lieu de la fuir et d’accuser d’autres de mener le combat contre vous. Les responsables iraniens ont d’ailleurs largement répondu à ces accusations. En ce qui concerne le Hezbollah, je le dis clairement. Nous ne participons pas à la guerre au Yémen et toute affirmation contraire n’a aucun fondement. Elle est totalement contraire à la réalité sur le terrain.

L’autre point que je voudrais relever est le suivant : vous vous êtes réunis hier, au Caire, pour discuter du missile balistique lancé au-dessus de Riyad. Vous avez été solidaires avec la peur éprouvée par les habitants de Riyad et vous avez longuement parlé de la sécurité nationale arabe. Mais dites-moi une chose : le Yémen est-il ou non un pays arabe ?   Les Yéménites sont-ils un peuple arabe ou non ? La sécurité du Yémen fait-elle ou non partie de celle du monde arabe ? Aucun de vous n’a-t-il osé mentionner, même sans entrer dans les causes, la situation dramatique au Yémen, qui est désormais relevée par les Européens et même les américains qui ne peuvent plus se taire sur l’horrible réalité dans y ce pays ? Aucun de vous n’a pensé qu’une guerre horrible est menée contre un pays arabe, le Yémen ?  Il y a un pays arabe, le Yémen, est soumis à un terrible blocus aérien, terrestre et maritime et vous, vous discutez d’un missile, s’il est iranien ou non et comment a-t-il été introduit dans ce pays ! Il y a pourtant une réalité incontestable, c’est que les avions saoudiens, les canons et les obus frappent jour et nuit le Yémen, les maisons, les rues, les souks, les hôpitaux, les écoles, les universités, les villes…Tout ! Des dizaines de milliers de martyrs, pour la plupart des civils, des femmes et des enfants tombent au Yémen, au point que même l’ONU ne peut plus se taire sur la tragédie qui se déroule là-bas.  Des centaines de milliers de personnes sont atteintes du choléra, des millions de personne sont menacées de famine. Tout cela ne mérite pas de votre part un seul mot ? Hier encore, l’Onu a déclaré que si le blocus n’est pas levé, les réserves alimentaires du pays seront épuisées. Par conséquent, des millions de personnes sont menacées de mort certaine. Ces personnes ne sont-elles pas des Arabes ? Sont-elles des Perses ? D’ailleurs, même si elles l’étaient, il n’y a pas de raison de les considérer comme des sous races. Les Arabes sont-ils une race supérieure ? Quoiqu’il en soit, les Yéménites sont des arabes.  Le silence des ministres arabes des AE est une honte. Est-ce là l’honneur des Arabes, leurs valeurs ? Est-ce cela l’Islam et ses valeurs ? Oublions la religion. Est-ce là votre humanité ? Êtes- vous des humains, vous ? Avez-vous un cœur, une conscience ? Les images de ces enfants qui meurent et que l’on croirait sorties d’une autre époque se déroulent devant vous au Yémen et cela ne vous fait pas réagir ? Cela se passe dans un pays arabe musulman et le monde entier reconnaît qu’il y a là la menace d’une terrible tragédie et vous cela, ne vous fait pas réagir ? Il n’y a dans votre communiqué aucun mot sur ce qui se passe au Yémen.

Certains vont m’accuser maintenant de mettre en danger le calme interne au Liban. Je voudrais toutefois préciser que je ne lance pas des accusations, je me contente de décrire une situation. La vérité est qu’il est interdit de parler de la situation au Yémen, de ce que fait l’Arabie saoudite au Yémen. Sinon, le gouvernent libanais sera menacé de tomber et la stabilité libanaise sera menacée. Il est interdit à tous les pays arabes de parler de la situation du Yémen, ainsi qu’à tous les pays musulmans.

Face à ce qui se passe au Yémen, je voudrais encore lancer un appel aux ulémas musulmans, aux institutions religieuses, aux autorités religieuses aux associations religieuses, à tous les Arabes, et à tous les musulmans, aux élites pour leur demander de faire bouger leurs consciences, leur humanité, leur appartenance arabe, musulmane et leurs valeurs.

Aucun mot n’est dit ? Aucune phrase ? Il ne vous est pas demandé d’appuyer sayed Abdel Malak al Houthi ou Ansarullah ou le Congrès populaire ou encore le président Ali Abdallah Saleh, ou telle ou telle autre partie au Yémen. Non, tout ce qu’il faut faire, c’est de demander à l’Arabie saoudite d’arrêter cette guerre, d’arrêter de broyer les os des enfants, d’arrêter cette famine, ce choléra, ce blocus, ce génocide et après cela, allez trouver une solution politique, exercez des pressions sur toutes les parties. Mais avant il faut arrêter cette catastrophe.

Mais ce silence incroyable, effrayant dans le monde arabo musulman est incompréhensible. Pourquoi existe-t-il ? Parce que vous avez peur de l’Arabie ? Est-ce possible ? Est-ce possible que dans le monde d’aujourd’hui, face à un tel génocide, à une telle barbarie, le monde se taise, excepté quelques Etats, quelques partis et quelques personnalités ?  Personne ne demande pourtant qu’on fasse la guerre à l’Arabie ou de l’attaquer. Il s’agit simplement de lui demander de lever le blocus autour du Yémen, d’arrêter la guerre, les massacres et les bombardements. Même si au fond, elle échoue dans tout ce qu’elle entreprend.

J’ai donc voulu commenter ce point. Le communiqué des ministres arabes  des AE parle des arabes, des Etats et des peuples, mais reste silencieux devant la menace de mort d’un peuple tout entier, 23 millions de personnes. Toutes ne sont pas dans les régions où il y a des combats, pourtant elles sont menacées  de maladie, de famine, elles sont menacées par les bombardements et les massacres. Ne sont-elles pas des Arabes pour mériter qu’on parle de leur sort ?

L’avant dernier point porte sur la Palestine. Je remercie mes frères dans les organisations palestiniennes pour leur position critique à l’égard du communiqué des ministres arabes des AE  qui avait qualifié le Hezbollah de terroriste. Je dis à toutes ces organisations : que Dieu vous vienne en aide pour la période à venir. Vous qui allez vous réunir au Caire, restez vigilants. Ce qui se passe aujourd’hui, tout ce tapage dans le monde arabe vise à détourner l’attention de l’annonce des relations avec Israël et des pas rapides qui seront accomplis pour liquider la cause palestinienne.

L’entretien réalisé par le site saoudien Elaf avec le chef d’Etat- major ennemi Ezenkot est un pas dangereux sur le chemin de la normalisation des relations avec l’ennemi.  Tous les propos israéliens  sur des relations avec des pays arabes dont l’Arabie sont aussi très dangereux. Tout cela vous concerne, vous, en premier, vous les Palestiniens, organisations, autorité et peuple. Vous serez soumis à d’importantes pressions américaines et arabes pour faire des concessions au sujet de vos droits au profit de ce qu’on appelle « le deal du siècle ». Par conséquent, les Palestiniens, peuple, autorité et organisations se trouvent face à un défi très dangereux.

Je leur dis aujourd’hui que votre principal avantage reste votre unité interne et nationale. N’acceptez pas que l’on cherche à déchirer cette unité. Si vous êtes unis, vous pourrez affronter le monde. Mais si vous êtes divisés, la Palestine sera perdue, dans ce qu’on appelle «le deal du siècle».

Enfin, je vais parler du Liban. J’ai laissé ce sujet pour la fin. Je dirais deux mots. Nous tous, au Liban, nous attendons le retour du Premier ministre qui, à nos yeux, n’est pas démissionnaire. Lorsqu’il viendra au pays, nous verrons. Nous sommes ouverts  à tout dialogue et à toute discussion qui se déroulent dans le pays. Au cours des deux dernières semaines, nous avons entendu des responsables, dont certains sont membres du Courant du Futur, dire que le Hezbollah a violé « le compromis présidentiel ». Je ne vais pas répondre maintenant.  Ce soir, je dirais que la priorité reste au retour du Premier ministre Saad Hariri au Liban. Lorsqu’il sera là et qu’il y aura un débat et nous comprendrons toutes les circonstances de ce qui se passe, si nous avons des choses à dire aux gens, nous le ferons en toute franchise et transparence.

Nous devons encore remercier le Liban officiel pour sa position à l’égard du communiqué des ministres arabes. C‘est la position officielle du Liban. Nous l’en remercions, tout comme nous remercions le ministre des AE pour les efforts soutenus qu’il a déployés à ce sujet.

Nous devons aussi remercier les frères en Irak pour leur position, notamment le ministre des AE, car sa position a été révélée dans les médias. Je n’ai pas encore de détails sur les débats internes, car il s’agissait d’une réunion à huis clos.

En tout état de cause, je tiens à remercier tous ceux qui défendent  la dignité des arabes et de la oumma, les symboles sacrés musulmans et chrétiens, qu’ils le fassent par une position ou par un mot, je les remercie tous.

Encore un dernier mot. Vous avez vu que je me suis laissé aller à l’émotion en parlant du Yémen, parce que la situation est effectivement insupportable. Au public de la résistance, je dis encore une seule phrase : oubliez ce que vous avez entendu au sujet du communiqué des ministres arabes des AE. Poursuivez votre chemin et votre parcours jalonné de réussite et croyez-moi, Bou Kamal ne sera pas la dernière victoire. Paix à vous.

Traduit par french.alahednews

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