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Sayed Nasrallah:Pas de guerre israélienne contre le Liban, l’Etat traitera convenablement avec la démission de Hariri

Sayed Nasrallah:Pas de guerre israélienne contre le Liban, l’Etat traitera convenablement avec la démission de Hariri
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Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a prononcé un discours télévisé ce dimanche soir dans lequel il a commenté les derniers développements dans le pays, suite à l’annonce de la démission du Premier ministre Saad Hariri. Voici les idées principales du discours :

« Que la paix de Dieu soit sur vous. Je vais exclusivement parler des derniers développements liés à l’annonce par le premier ministre libanais Saad Hariri de sa démission. Pour ne pas entrer dans les analyses, je vais juste présenter des données connues par tous les ministres du gouvernement, notamment par ceux qui se réunissent dans le cadre du comité chargé de préparatifs pour les élections.

Il y a quelques jours, un responsable saoudien a fait un tas de déclarations contre le Liban et a promis d’expulser le Hezbollah du gouvernement. Tout le monde attendait les résultats de la première visite effectuée par Saad Hariri dans le but de calmer la situation. Quand il est rentré, Saad Hariri a rapporté le souci de l’Arabie Saoudite pour le maintien de la stabilité du pays. Il a même évoqué des aides saoudiennes au Liban.

Mais quand il a visité Riyad récemment, il a fait une annonce surprenante sur sa démission. La chaine de télévision Arabiya a été la première à diffuser le communiqué lu par le Premier ministre. Dans la forme et dans le contenu, on ne peut que constater que Saad Hariri a été obligé d’annoncer sa démission. Pourquoi ne lui a-t-on pas permis de rentrer au Liban pour y annoncer sa démission ?

Pour ce qui des mots utilisés dans le texte de la démission, on est certain qu’il n’a pas été écrit par lui. C’est un saoudien qui l’a rédigé et tout le monde au Liban en a été surpris. Certes, cette démission a provoqué un état d’inquiétude au niveau du pays.

  1. Nous n’avons point souhaité pas que cette démission ait lieu.  Tout se passait normalement au gouvernement et des discussions se tenaient en permanence pour rapprocher les points de vue. Nous sommes certains que le gouvernement était capable de survivre jusqu’aux prochaines élections parlementaires.  
  2. Au niveau de la forme de la démission : Nous posons des questions sur l’endroit de l’annonce de la démission. Ceci porte atteinte au Liban et au Premier ministre. Il fallait lui permettre de rentrer au Liban. Les ingérences saoudiennes sont flagrantes dans les affaires du Liban.
  3. Au sujet de la teneur du communiqué, nous n’allons pas débattre du contenu grave et dur mais le Hezbollah pense que le texte du communiqué est purement saoudien. Il faut donc s’adresser à l’Arabie Saoudite pour répondre aux points mentionnés dans ce communiqué.
  4. Nous devons nous tous patienter avant de prendre des décisions et des mesures afin de pouvoir comprendre les dessous de ce développement et maintenir la stabilité du pays. Tout le monde au Liban n’a pour le moment pas compris la raison de cette démission.

Est-ce que le premier ministre a été sommé de démissionner pour des raisons locales libanaises ? bien sûr que non. Tout se passait normalement et Saad Hariri était actif à tous les plans et avec toutes les parties.

S’agit-il de raisons internes saoudiennes ? est-ce un conflit entre les ailes politiques du pays et Saad Hariri est accusé de faire partie de l’une de ces ailes ? est-ce un conflit économique visant à mettre la main sur les richesses de l’autre camp ?

Ou bien Riyad n’est-il pas satisfait de la politique de Hariri et veut le remplacer par un autre qui soit plus dur ? ou encore cette mesure s’inscrit-elle dans le cadre d’un conflit régional ? Ces questions sont toutes permises et justifiées. Est-ce que Hariri est actuellement assigné à la résidence forcée ? comme c’est le cas du prince Meteeb ben Abdel Aziz, le fils de l’ancien roi.

Partant de ce qui précède, nous appelons au Hezbollah au calme et à la patience d’ici jusqu’à la clarification des choses, et à ne pas prêter attention aux rumeurs.

Nous, au Hezbollah, sommes attachés à la stabilité du Liban. N’ayez pas peur. Nous n’allons pas adopter des comportements inhabituels, nous sommes décidés à préserver le calme et la stabilité du pays. Soyez calmes et raisonnables. Nous avons un Etat et une constitution et nous sommes capables de trouver les solutions nécessaires.

Et au sujet de la rencontre que j’ai tenue avec les brigades de la résistance hier, pour que personne ne fasse des illusions. Cette rencontre visait à commémorer le 20ème anniversaire de ces brigades, une composante essentielle de la résistance.

  1. Sur le plan politique et médiatique, nous appelons à l’accalmie. Certains profiteront des développements pour régler des comptes avec nous, avec le président Aoun, ou encore avec le parti du Futur. Ceci ne changera rien à la situation, mais il provoquera seulement l’inquiétude de la population. Sachez que vos actes sont futiles.

Il ne faut pas songer à retourner à la situation de la déstabilisation. Les manifestations et les contre-manifestations ne feront que provoquer la tension dans le pays. Stigmatiser la rue n’aura aucun effet.

Garder les contacts avec toutes les parties. Le président Aoun discute et coordonne calmement avec toutes les parties politiques concernées, dans l’attente du retour du Premier ministre Saad Hariri jeudi, si on lui permet de quitter Riyad.

Laissons donc le soin de résoudre cette question à l’Etat et à ses institutions. Personne n’a intérêt à faire revivre la situation de la tension et du blocage des dernières années. Quiconque cherche à le faire, nous devons l’accuser de servir les intérêts des autres pays et de travailler contre son pays.

  1. Les rumeurs qui ont circulé sur une tentative d’assassinat du Premier ministre n’ont été diffusées que par la chaine Arabiya. Mais l’armée et les services sécuritaires libanais ont démenti ces informations. Peut-être une telle annonce servira de réponse à ceux qui vont se demander des raisons du non-retour de Hariri au Liban. 

Ils ont dit aussi que la démission de Hariri sera un prélude à une guerre israélienne contre le Liban. Israël n’est pas fonctionnaire chez l’Arabie Saoudite. Il travaille au service des Etats-Unis certainement, mais pas pour l’Arabie Saoudite. On ne dément pas cette possibilité mais seuls les Israéliens peuvent décider d’aller en guerre. Les Israéliens disent depuis la guerre de 2006 qu’ils ne feront de guerre contre le Liban que lorsqu’ils seront certains de la victoire, et que cette guerre sera prompte et décisive.

Au vu des indices, rien ne signale qu’une guerre sioniste aura lieu. Ce développement politique libanais n’a rien à voir avec les calculs sionistes qui prennent en compte les développements régionaux.

La troisième rumeur est la diffusion de nouvelles selon lesquelles le prince héritier saoudien a convoqué les chefs d’Etats-majors des quarante pays de la coalition suite à la démission de Hariri, dans le but d’attaquer le Liban à l’instar du Yémen.

D’où vont-ils lancer leur offensive ? depuis la Syrie où leur projet a échoué ? ou bien depuis la Palestine occupée ou depuis la mer ? Ces informations sont insensées. Au moins qu’ils tranchent leur guerre au Yémen en leur faveur avant de passer à une offensive contre le Liban. Nous devons patienter pour voir quel sera le devenir de l’Arabie Saoudite avant de connaitre son projet pour le Liban. Les personnalités emprisonnées en Arabie ne sont pas de personnes ordinaires, et ceci aura de graves répercussions.

En attendant la clarification des choses, j’appelle les Libanais à l’accalmie et à la raison, et nous attendons aussi les résultats des pourparlers menés par le chef de l’Etat avec les différentes parties politiques. Je suis certain que les parties politiques traiteront avec sagesse la situation actuelle.

Que la paix de Dieu soit sur vous.

Source : French.alahednews

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