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Nasrallah: Il n’est plus possible de poursuivre avec le TSL

Nasrallah: Il n’est plus possible de poursuivre avec le TSL
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Le premier ministre Saad Hariri a entendu du président du parlement Nabih Berri, au cours de leur rencontre lundi 20 septembre au soir, un appel insistant à l’apaisement, afin de régler le problème surgi entre le premier ministre et le Hezbollah, notamment à propos du dossier des faux témoins. Le président du parlement a mis en évidence la nécessité d’enrayer la crispation confessionnelle
Nicolas Nassif/ Al-Akhbar (22 Septembre 2010)

Au cours de leur rencontre à Ayn Tiné, le premier ministre semblait reprocher au Hezbollah la campagne que ce dernier mène contre lui, et a dit au président du parlement que son interview au quotidien Sharq al-Awsat du 6 septembre, a été accueillie par des réactions négatives alors qu’elles devait apprécier sa position, et qu’il n’en voyait pas la raison. Il  dit aussi qu’il tenait toujours à ce qu’il avait déclaré à propos des faux témoins, tel que cela est paru dans cette interview, considérant que le règlement de cette question se ferait après la publication de l’acte d’accusation. Mais Berri l’a contredit, reprenant ce qu’il avait affirmé au cours du rassemblement du 31 août dernier, à Sour, indiquant à Hariri que le faux témoin reste tel quel du moment qu’il a fait une fausse déposition, même s’il n’a pas fait serment devant le tribunal. Dans ce cas, il reçoit la moitié du châtiment réservé au faux témoin qui témoigne devant le tribunal, mais il n’est pas innocenté pour autant. Le président du conseil des députés a insisté sur la nécessité de traiter en premier le dossier des faux témoins, et Hariri a apparemment montré sa disposition à cela, avant la publication de l’acte d’accusation. Puis le président du conseil a abordé les positions émises par des membres du bloc parlementaire du courant Le Futur, et d’autres de ce courant le représentant au secrétariat général des forces du 14 mars, disant que non seulement ils contredisent les positions du premier ministre, mais qu’ils commencent à en parler avec hostilité.
Le président du conseil des députés a alors conseillé au premier ministre, en fin de compte, à collaborer avec le président de la république Michel Sleiman pour dédramatiser la situation. La séance du conseil des ministres s’est donc tenue hier dans cette ambiance, afin que les différentes parties concernées puissent régler les crises avec calme.
Lorsque le premier ministre est revenu de Riyad, il portait avec lui le conseil de l’apaisement. Le lendemain matin, soit mardi, le conseiller du roi saoudien, son fils l’émir Abdel Aziz b. Abdullah, est arrivé à Damas. Ainsi, la crise fut remise de nouveau entre les mains de Damas et de Riyad.
Il semble que la crise soit la même : le tribunal international concernant l’assassinat du premier ministre Rafiq Hariri et l’acte d’accusation dont on attend la publication. Le plus important demeure, dans la détérioration des relations entre le premier ministre et le Hezbollah, de savoir comment Hariri va approcher deux problèmes devenus épineux et mortels et qu’il ne peut ignorer ?
Nasrullah – Aridi
Les positions affirmées par le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrullah, au ministre Ghazi Aridi, lors de leur rencontre dimanche 19 septembre, montrent l’issue que le parti attend du premier ministre pour instaurer une entente mettant un terme à leur conflit, qui commence à sérieusement menacer la stabilité.
Nasrullah a exposé à Aridi, l’envoyé du président du parti progressiste socialiste, le député Walid Jumblatt, son point de vue qui est le suivant :
1 – le Hezbollah considère que le début et la fin de la solution dépendent de la manière dont le premier ministre va aborder l’acte d’accusation, et quelle position adoptera-t-il vis-à-vis de cet acte, dès à présent et sans perte de temps. Le parti veut s’assurer de la position de principe de Hariri en ce qui concerne l’acte d’accusation et le tribunal international, qu’il considère menaçants et politisés, tout en prenant en compte les indices et les données que Nasrullah a dévoilés le mois précédent, qui accusent Israël d’avoir assassiné l’ancien premier ministre.
2 – Le Hezbollah ne veut que le traitement du dossier des faux témoins, considérant qu’il est principal dans la crise actuelle, et qu’il est nécessaire de lui trouver une solution judiciaire libanaise. Il insiste pour que le pouvoir judiciaire aborde cette question, en ouvrant grandement ses portes, même s’il doit conduire à des lieux que ne souhaitent pas certains. Nasrullah a insisté pour que la découverte des faits concernant les faux témoins aboutisse là où elle devrait aboutir.
3 – La campagne du colonel Jamil Sayyed contre le premier ministre et les faux témoins n’a introduit aucune nouvelle condition sur la ligne des relations entre le Hezbollah et le premier ministre, ni sur la position du parti envers cette question. Le parti tient à maintenir le contexte naturel du conflit avec Hariri, qui est celui des faux témoins, l’acte d’accusation et le tribunal international. Mais le colonel Sayyed a introduit un nouveau facteur complétant ce contexte, en appelant à demander des comptes à la classe des sécuritaires et judiciaires grandement impliqués dans la gestion du jeu des faux témoins. Le parti a insisté sur la nécessité d’approcher le principal problème dont la campagne de l’ancien directeur de la sûreté générale en fait partie, de manière à ne pas en faire une question en soi, laissant de côté le dossier des faux témoins et de l’acte d’accusation.
C’est la première fois que Nasrullah accueille Aridi seul, après que le ministre des travaux publics et du transport soit devenu l’ombre du chef druze dans l’alternative syrienne, depuis que Jumblatt a quitté les forces du 14 mars, le 2 août 2009. Contrairement aux autres collaborateurs de Jumblatt, et notamment le ministre Akram Shhayeb et le député Marwan Hamadé qui étaient, contrairement à la situation actuelle, les ombres de Jumblatt au cours de la période hostile à la Syrie, entre 2005 et 2008, Aridi n’a pas coupé tous ses liens avec Damas, ni n’a élevé le ton de l’adversité avec la Syrie, même aux heures les plus sombres de la relations entre Jumblatt et la Syrie, il y a cinq ans. Après que le chef druze se soit réconcilié avec Bashar al-Assad, Aridi fut chargé du dossier de la relation avec Damas.
Cependant, Nasrullah n’a pas hésité, même en pleine confrontation entre le Hezbollah et Jumblatt, à se rappeler celui qu’il avait considéré comme son ami, indication sur la place que Aridi a conservé auprès du parti, jusqu’au milieu de 2005, avant que le Hezbollah ne mette, dès ce moment, Jumblatt et tous ses collaborateurs dans le même sac.
Concernant le message que Jumblatt a transmis par le biais de Aridi pour la rencontre avec Nasrullah, proposant un dialogue entre le premier ministre et le secrétaire général, le Hezbollah n’a pas considèré que le rôle du chef druze dans l’apaisement soit celui d’un intermédiaire entre Nasrullah et Hariri, ni qu’il est une partie intermédiaire entre les forces du 8 et le 14 mars, mais il considère que sa relation avec Jumblatt fait partie de longues discussions qui ont duré des heures entre les responsables du parti et Jumblatt, depuis que ce dernier a penché du côté de l’alternative syrienne, jusqu’à sa réconciliation avec le régime de Assad. Toutes ces discussions confirment le nouveau choix stratégique de Jumblatt – ancien et repris en réalité – et confirment qu’il est un allié de la résistance et au cœur même de son projet, et non un intermédiaire qui serait au milieu du chemin entre la résistance et ceux qui la visent.
La position de Jumblatt, dans ce choix, a été confirmée le jeudi 16 septembre lors de son entretien avec le collègue Marcel Ghanem, lorsqu’il a exposé ce qu’aucun responsable ni homme politique n’avait fait auparavant, ouvrant la porte à un règlement où les libanais se mettraient d’accord pour supprimer le tribunal international.
Ce fut la troisième position exceptionnelle du chef druze, qui se prépare à abandonner le tribunal international, en rejoignant la Syrie et le Hezbollah dans ce choix. La première déclaration qu’il avait faite le 4 août dernier, suite à sa rencontre avec le président syrien, est que certains utilisaient le tribunal international pour susciter une sédition confessionnelle. La seconde déclaration date du 19 août, disant que le tribunal international avait pour objectif l’exécution de la résolution 1559. Quant à la troisième déclaration, elle a ouvert la voie à la légitimité d’une discussion sur la suppression du tribunal international et démantele son inviolabilité, tout en associant cela à l’accord des Libanais et en premier du fils Hariri.
Au départ, donc, c’est le tribunal international, et pour finir, également.
… et Nasrullah au parti
Au cours d’une réunion qui s’était tenue il y a vingt jours, demeurée secrète comme la plupart des réunions de la direction du Hezbollah, Nasrullah a présenté aux cadres supérieurs un exposé précis et important des leçons tirées de la dernière étape et des nouveaux choix que le Hezbollah pourrait adopter. Trois sujets ont été abordés :
1 – les affrontements de Burj Abu Haydar : le secrétaire général a considéré que les affrontements ont été un piège pour le parti dans le but de dévier son orientation concernant le dossier des faux témoins et de l’acte d’accusation, en vue de le distraire dans un problème qui l’implique dans un conflit interne et précisément dans les quartiers de Beyrouth, l’autre partie considérant que cela suscitera un conflit concessionnel et que le parti sera entraîné dans les dédales d’un conflit interne. Cependant, a ajouté le secrétaire général, le Hezbollah a surmonté, au niveau de sa pensée, la peur de la sédition, de même qu’il a loué l’action des cadres du parti qui ont immédiatement cerné l’incident, malgré les pertes du Hezbollah et de l’association islamique de bienfaisance, à cause des victimes tombées. De même que Nasrullah a loué la pratique responsable de la direction de l’association et sa participation immédiate aux efforts pour régler le problème en replaçant l’incident dans son contexte naturel et en le confiant à l’armée et à la justice. Il a remarqué le rôle d’un appareil de renseignement d’un Etat arabe, qu’il a nommé, qui a agi pour provoquer et inciter à l’affrontement.
2 – l’acte d’accusation : A partir d’un ensemble d’indice et de données qu’il avait exposés dans des conférences de presse et dans les campagnes médiatiques qu’il a lancées, Nasrullah a déclaré que le parti a réussi à convaincre l’opinion publique arabe et islamique que l’accusation d’éléments du parti d’avoir assassiné le premier ministre Rafiq Hariri, à travers l’acte d’accusation, n’est que la réalisation des buts américano-israéliens pour influer sur la notoriété du parti en tant que fer de lance du projet de la résistance dans la région. Il a considéré que toutes les campagnes menées dans cette orbite visent à aveugler l’opinion publique arabe et islamique. Par conséquent, la publication ou non de l’acte d’accusation n’aura aucun effet psychologique sur le Hezbollah. Ce qui aura de l’effet, ce sont les mesures qui suivront la publication de l’acte d’accusation, au niveau international, à l’encontre du Hezbollah, qui ne répondra à aucune demande relative à cette décision, ni au tribunal international. Il a rappelé que le parti avait affirmé plus d’une fois qu’il n’est pas concerné ni par l’enquête internationale ni par le tribunal international.
3 – Le tribunal international: Il n’est plus possible de poursuivre avec le tribunal international, comme moyen pour découvrir les assassins du premier ministre Rafiq Hariri, ou pour instaurer la justice. Il est nécessaire de supprimer ce tribunal et de revenir à des mécanismes judiciaires libanais sur lesquels les parties libanaises, dans leur ensemble, se mettent d’accord, en vue de régler cette question le plus tôt possible.
C’est dans la dernière expression que gît l’essentiel, la plus proche d’une proposition de solution, que Jumblatt a dévoilée il y a six jours, lorsqu’il a parlé d’une entente interne conduisant à un règlement pour supprimer le tribunal international.

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