Les messages conçus dans le discours de l’imam Khamenei aux jeunes occidentaux
Que signifie le fait que l’imam sayed Ali Khamenei adresse deux messages, en un an (en janvier et en novembre 2015), à un seul destinataire : les jeunes occidentaux ? Et quel est le message derrière le timing du premier discours, en début de l’année, et celui du second, en fin d’année ? Des questions posées dans le contexte de l’interprétation du second discours adressé par l’imam aux jeunes occidentaux, il y a quelques jours.
On peut déduire donc que le premier discours a eu d’importants impacts, sinon l’imam n’aurait envoyé un second message et aurait réservé son temps à des questions plus indispensables. De fait, le premier discours a ouvert la voie à des discussions dans différents domaines et suscité des réactions plutôt positives, ce qui a nécessité la publication d’un nouveau message qui constitue une suite au premier.
A souligner aussi que le destinataire dans les deux messages était une tranche sociale différente de celle visée par les messages échangés entre les Nations, les cultures, les pays et les populations.
Ainsi, l’imam Khamenei ne s’est pas adressé à un leader, à une institution étatique, ni à des intellectuels. Il s’est plutôt adressé aux Jeunes dans l’occident. Tout l’occident. Son discours a été traduit en plusieurs langues étrangères, ce qui a facilité sa propagation vers la tranche sociale visée.
Un autre facteur a favorisé une diffusion rapide du message. La méthode n’est guère traditionnelle. Il a été adressé via les médias, les médias sociaux et tous les moyens de communication.
Il convient, de même, d’attirer l’attention sur le ton adopté par l’imam dans les deux messages précités. Sayed Khamenei a choisi ses mots avec soin. Des expressions marquées par la convivialité, la paternité et la franchise. Il a ainsi évité tous les modalisateurs de certitude, les expressions d’imposition ou montrant ses propos comme indiscutables. Au contraire, il a tenu à avancer des informations, à poser des interrogations dans le but de provoquer la discussion, sans établir de conclusion à cette discussion. Un fait qui permet de stimuler l’esprit des jeunes visés par les deux messages et les pousser à rechercher eux-mêmes les vérités, loin de la méthode de l’initiation et de l’arrogance qui provoquerait ces jeunes à l’aversion, érigeant un barrage entre le destinateur et le destinataire.
Sachant que cette méthode était la meilleure pour s’adresser aux jeunes et aux nouvelles générations, l’imam a réussi, à large mesure, à en profiter sans affectation aucune. Il a par ailleurs placé ces jeunes devant la responsabilité de rechercher la vérité pour une raison essentielle : ce sont eux qui détermineront l’avenir de leurs pays et par la suite, comprendre les faits des jours-ci est notamment ce qui leur permettra de bâtir un meilleur futur à leurs populations.
L’ayatollah a demandé aux jeunes de bien s’informer des évènements en cours, pour éviter le regret que ressent la génération précédente. Cette dernière qui a compris le dessous des évènements du passé, mais en retard. Sayed Khamenei a exprimé minutieusement cette idée dans son premier message adressé aux jeunes en janvier dernier.
Il avait dit : «Je ne veux pas aborder la terreur qu’ils suscitent dans les esprits des peuples occidentaux. Et lorsque vous exposez les études historiques modernes, vous verrez comment ces écrits reprochent aux pays occidentaux leurs actes erronés et faux à l’égard de toutes les populations et les cultures. En effet, l’histoire de l’Europe et des Etats-Unis est honteuse notamment en raison de la conduite marquée par l’esclavage, la colonisation et l’injustice contre les hommes de couleur et les non chrétiens. Et puis, lorsque vos historiens évoquent les opérations d’effusion de sang au nom de la religion, entre Protestants et Catholiques ou au nom du nationalisme au début des deux guerres mondiales, ils ressentent l’amertume voire la bassesse. Ce fait pousse en soi à la bonne évaluation des faits : je n’ai pas l’intention, par le rappel de ces faits historiques, de flageller l’histoire. Mais je voudrais plutôt que vous interrogiez vos intellectuels et élites pourquoi le remord collectif en occident ne se réveille qu’après des dizaines ou des centaines d’années ? Et pourquoi la remise en question de la conduite et des sentiments collectifs est toujours dirigée vers le passé en ignorant les faits modernes ?».
Sur ce, les jeunes sont appelés à éviter la même erreur. Ils ne doivent pas permettre aux générations suivantes de plonger dans le sang en raison de leur ignorance, comme fut le cas de leurs prédécesseurs.
C’est à partir de ce constat que l’imam Khamenei a appelé les jeunes à recourir aux vrais sources pour prendre les informations, en ce qui concerne notamment la cause essentielle qui occupe l’orient et l’occident, à savoir, le jugement porté sur l’Islam et les Musulmans. Et ainsi, éviter les médias biaisés comme sources d’informations, tout comme les responsables et les politiciens «parce que j’estime que ces derniers ont intentionnellement écarté la politique de la voie de la vérité et de la probité».
Le second message adressé par l’ayatollah aux jeunes a avancé la réponse sur cette vérité. Il a exhorté les jeunes occidentaux à bien examiner les évènements en cours «dans le contexte des affaires douloureuses, puisque la perte sera double si l’on ne planche pas sur les solutions ou si l’on ne donne pas une chance pour l’échange des idées».
Son éminence a détaillé l’idée précitée comme suit: «la question réside dans le fait que les tourments de ce jour, et s’ils ne mènent pas à bâtir un meilleur avenir, plus sûr, seront transformés en de simples souvenirs, inutiles».
C’est en se fondant sur cette approche que l’imam a appelé les jeunes de l’occident à tirer les informations de sources sûres et crédibles. «Je crois qu’en tirant les leçons des crises d’aujourd’hui, vous êtes les seuls capables de trouver les moyens de bâtir l’avenir et de bloquer les voies erronées qui ont plongé l’occident dans sa situation actuelle».
Des exhortations qui ne peuvent être ignorées par tout homme doté de bon sens. Ces appels doivent parvenir aux quatre coins du monde, pour constituer un pont en vue de combler les fossés creusés par les terroristes entre les cultures et les civilisations, entre les religions et les nations, dans l’intérêt des dirigeants occidentaux.
Source : Al-Ahednews, traduit par l’équipe du site