Libye: nouveaux attentats, l’ambassade britannique évacuée
La Libye est toujours sous tension. Deux attentats ont visé deux commissariats à Benghazi. Londres a par ailleurs décidé d'évacuer «temporairement» son ambassade à Tripoli.
Deux attentats aux engins explosifs ont visé vendredi deux commissariats de police à Benghazi, dans l'est de la Libye, causant d'importants dégâts matériels mais sans faire de victimes, a annoncé un responsable des services de sécurité de cette ville.
«Des inconnus ont jeté des engins explosifs sur les postes de police de Ras Obeida et d'Al-Madina», a indiqué ce responsable sous couvert de l'anonymat.
Selon lui, les deux commissariats ainsi que plusieurs voitures qui étaient stationnées à proximité, ont subi de graves dégâts.
Ces derniers mois, Benghazi, berceau de la révolution contre Mouammar Kadhafi en 2011, a régulièrement été le théâtre d'attentats et d'assassinats visant notamment les services de sécurité.
Ces attaques sont généralement attribuées aux extrémistes radicaux, à l'instar de celle du 11 septembre contre le consulat des Etats-Unis, qui avait coûté la vie à quatre Américains dont l'ambassadeur Chris Stevens.
L'ambassade britannique évacuée
Dans cette situation tendue, Londres a décidé d'évacuer «temporairement» une «petite partie» du personnel de son ambassade à Tripoli, a annoncé vendredi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
«Compte tenu des implications sécuritaires liées à l'incertitude politique actuelle, l'ambassade britannique évacue temporairement une petite partie de son personnel, essentiellement ceux travaillant en soutien aux ministères affectés par les récents développements», a déclaré le porte-parole du ministère.
Des miliciens cernent depuis plus de dix jours deux ministères à Tripoli, ceux des Affaires étrangères et de la Justice, pour réclamer initialement «une loi bannissant de la vie politique les anciens responsables et collaborateurs du régime Kadhafi».
Appels au calme
Mais après l'adoption de cette loi controversée par le Congrès général libyen (CGN), la plus haute autorité du pays, les protestataires ont annoncé qu'ils réclamaient aussi «le départ du chef du gouvernement Ali Zeidan», accusé de complaisance envers les anciens kadhafistes.
Mercredi, Ali Zeidan a annoncé un prochain remaniement ministériel pour tenter de sortir le pays de la crise après le coup de force des miliciens à Tripoli.
Dans un communiqué conjoint publié le même jour, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni avaient appelé «les Libyens à cesser les protestations armées et le recours à la violence au cours de cette période difficile de transition démocratique».
Les pick-up équipés de mitrailleuses et de canons anti-aériens qui cernaient les ministères ont disparu mercredi mais des protestataires en uniforme militaire sont restés sur place, selon un journaliste de l'AFP.
Source: Agences, édité par: moqawama.org