Premier vol iranien vers le Caire… L’Égypte de post-révolution s’ouvre à Téhéran

Par Hassan al-Qabbani
Un changement significatif a eu lieu sur le territoire égyptien, notamment au sud, riche en sites archéologiques et touristiques. Un premier groupe regroupant 49 propriétaires et directeurs de compagnies touristiques et médiatiques iraniennes, y effectuait une tournée, simultanément avec le premier vol direct entre l’Egypte et l’Iran, à partir de l’aéroport du Caire, transportant huit Iraniens. Pour sa part, Téhéran a annulé les visas d’entrée pour les touristes en provenance du Caire.
Selon les analystes, le président du bureau du président égyptien, l’ambassadeur Mohammad Fathi Tahtaoui, serait derrière le développement significatif des relations entre le Caire et Téhéran. Cet homme étant un ancien ambassadeur en Iran et bien informé sur le climat entre les deux pays.
Ce développement est survenu à la suite de visites diplomatiques réussies effectuées par

Le président de l’unité des études stratégiques arabes et régionales, au centre Ahrame, Dr Mohammad Saïd Idriss, a valorisé les mesures prises entre les deux pays, notant toutefois qu’elles ne se sont pas encore transformées en changement stratégique dans la politique du pouvoir en Egytpe.
«Ce qui a été réalisé entre le Caire et Téhéran constitue un progrès, qui demeure toutefois limité, dans les relations entre les deux pays. Une certaine mise au point a été faite sur trois facteurs déterminants, à savoir, la sécurité intérieure, «Israël», le Golfe et les Etats-Unis», a-t-il expliqué à Al-Ahednews.
Et de préciser : «Le premier facteur est la sécurité intérieure. Une question qui entravait l’ouverture entre les deux pays, à cause de la crainte du régime déchu de Moubarak, de la Révolution islamique. Mais avec l’arrivée au pouvoir d’un président adhérant au courant islamique, cet obstacle a été aplani».
«Le second facteur est relatif à l’existence de certains différends avec les pays du Golfe. Un fait qui a permis au nouveau régime égyptien, d’agir librement à l’égard de l’Iran».
Selon les propos de M. Idriss, le suivisme et la soumission aux Etats-Unis et à «Israël», seront toujours un obstacle devant le rétablissement complet des relations entre les deux pays et leur transformation en stratégie permanente, jusqu’à l’arrivée au pouvoir de responsables égyptiens libres, qui seraient en mesure de briser la barrière et d’approuver des relations stratégiques avec des forces tel l’Iran.
M. Idriss a ajouté que la conjoncture économique égyptienne et l’attitude égyptienne à l’égard de la Syrie, due à la position saoudienne, ont été derrière le mouvement du régime égyptien envers l’Iran, à l’ombre des nouvelles relations qui s’imposent dans la région.
Il a mis en garde contre le rôle des forces salafistes s’opposant au développement des

Pour sa part, l’ancien député égyptien et l’un des plus enthousiastes à la reprise des relations normales entre les deux pays, le conseiller Demerdache El-Ekali, a indiqué à Al-Ahednews qu’un mouvement égyptien d’ordre stratégique envers l’Iran était nécessaire pour assainir les relations avec ce pays. Il a noté que les autorités égyptiennes devraient répondre aux informations publiées par certains journaux égyptiens sur la limitation des mouvements des touristes iraniens. Des informations, si authentiques, seraient négatives.
M. El-Ekali a précisé que si ces informations étaient des faits, le gouvernement des Frères Musulmans aurait joué cette carte, en ce moment, dans une tentative d’attirer l’attention des pays du Golfe.
«Mais si ces informations, véhiculées dans les milieux des salafistes égyptiens étaient fausses, la reprise des vols entre les deux pays serait une démarche positive, à condition que l’Egytpe soit déterminée à rétablir les relations normales avec l’Iran».
En outre, le membre du bureau exécutif du parti Liberté et Justice, le bras politique des Frères Musulmans, Dr. Siham el-Jamal, a estimé que le récent développement dans les relations irano-égyptiennes était de bonne augure, rappelant que le devoir incombait à l’Etat d’établir des relations avec tous les pays.
D’après Mme El-Jamal, l’Iran est l’un des pays importants de la région et de ce fait, l’échange des relations, des expertises et des intérêts économiques, était nécessaire et bénéfique pour le Caire et Téhéran.
Source : Alahednews, traduit par : moqawama.org
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