Le style «pacifique» d’el-Assir: Des fonds du Golfe, des camps d’entraînement et des ceintures explosives

La situation qui prévaut à Saïda depuis un an et demi n’est guère passagère. La crise syrienne a affecté la ville pour y affaiblir, même relativement, le pouvoir du Courant du Futur sur la communauté sunnite, au profit de mouvements salafistes et relevant d’el-Assir.
«Cheikh» Ahmad el-Assir pourrait être connu par les Libanais ou autres, par son

Seuls les habitants de Saïda réalisent qu’el-Assir n’est guère un phénomène passager.
L’Imam de la mosquée Bilal Ben Rabah, située à Abra et dont l’activité était limitée au prêche avant les évènements de la Syrie, a bâti son leadership hypothétique grâce aux médias avant de descendre dans la rue. En effet, le quasi blackout médiatique exercé dernièrement sur son action, ne provenait pas de nulle part, mais était une tentative des forces de l’ordre pour contrôler le chaos médiatique, dépourvu de toute responsabilité sociale. Ce chaos qui avait contribué à la création d’une propagande illusoire en faveur d’el-Assir, le poussant à un genre de folie sur les tribunes et dans la rue.
Les partisans d’el-Assir: des ceintures d’explosifs, des armes et des entrainements militaires «pacifiques»
Le chaos des positions marquant la scène libanaise et découlant des évènements internationaux et régionaux ont créé un environnement propice à l’extension du mouvement d’el-Assir. Ce dernier est considéré à l’heure actuelle, comme l’un des moyens de pression, adoptés par le président de la République, Michel Sleiman, contre le Hezbollah. De ce fait, le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, est devenu un simple médiateur entre les deux hommes. Le ministre adopte tantôt une attitude indulgente à l’égard d’el-Assir à Saïda, notamment à la suite de l’agression de ses partisans contre les forces de sécurité, lors d’un incident survenu avec son fils, sans omettre de citer l’incident de Taamir Ein-heloué, où des séquences de vidéo ont montré l’intention d’el-Assir de perpétrer un assassinat contre certains habitants de la ville, soutenant la Résistance.
Plusieurs mandats d’amener ont été émis par la Justice libanaise à l’encontre d’el-Assir et de ses partisans, mais la procédure a été entravée par des personnalités politiques officielles haut placées.
L’imam de la mosquée Bilal Ben Rabah pourrait dénoncer, jour et nuit, l’iniquité de l’Etat à son égard. Cependant, cette iniquité présumée n’est qu’un simple prétexte pour légitimer l’oppression de laquelle il prétend souffrir.

En effet, le problème d’el-Assir ne découlait pas de la carence en armes (un problème déjà résolu), mais plutôt de l’insuffisance et du manque d’expertises en matière du combat. Des sources sous couvert de l’anonymat ont dans le même contexte affirmé à Alahednews, qu’au moins dix des hommes d’el-Assir portent des ceintures explosives.
L’extrémisme d’el-Assir s’est répercuté non seulement sur les habitants de Saïda lesquels le considèrent comme un phénomène étranger à la ville, même s’il était soutenu par quelques-uns, mais aussi sur la réputation des mouvements islamiques de la capitale du Liban sud.
La «Jamaa Islamia», qui s’abstient de critiquer el-Assir en public par souci pour l’union de la communauté sunnite, se plaint en privé du danger découlant des positions et mouvements de cet homme, tout comme les responsables du camp Ein-Heloué. Effectivement, rares sont les mouvements islamiques qui ont soutenu el-Assir, à l’exception du groupuscule Abou Jandal el-Chami (un des responsables de Fath el-Islam), alors que le reste des mouvements islamiques à l’instar de celui de cheikh Jamal Khattab et d’Abou Tarek Saadi, avaient adopté une position ferme contre les tentatives d’el-Assir d’entrainer le camp dans une confrontation. On rapporte même que Saadi avait refusé lors d’une réunion, de répéter l’expérience du camp Naher el-Bared à Ein-Heloué, affirmant qu’il s’opposait à tout accrochage avec l’armée.
La politique et les sources de financement
Chaque mois, el-Assir reçoit un coffre qatari renfermant des centaines de milliers de dollars, via l’aéroport international de Beyrouth. Le passage de l’argent est facilité par un des ministres du gouvernement libanais. Une partie de l’argent est ensuite distribuée à des groupes armés à Saïda et à Tarik-Jdidé à Beyrouth, ainsi qu’à certains groupes salafistes proches de l’association Al-Takwa.
Mais, ce coffre n’est pas l’unique source de financement. A la contribution financière de l’artiste

D’autres noms figurent sur la liste des supporteurs d’el-Assir, dont, les propriétaires de la boulangerie réputée «Abou Arab», de la pâtisserie «Al-Akkad», de «Chawarma Abou Bahij» et du restaurant «Farrouj el-Karim», situé en face du complexe «Sayed el-Chouhada» à Haret-Saïda. Le propriétaire de ce restaurant est un Syrien nommé «Moussa», originaire de Hama en Syrie. Ce dernier ne finance pas uniquement le mouvement d’el-Assir, mais assure une couverture à des dizaines de jeunes rebelles syriens qui combattent dans les rangs des groupes armés en Syrie.
Ce fait suscite des interrogations sur la présence de cet homme à Haret-Saïda et sur la nature de ses activités. Son restaurant lui assure-t-il la couverture nécessaire pour surveiller les habitants de la localité (où le mouvement Amal et le Hezbollah jouissent d’une grande popularité)?
El-Assir ne compte pas uniquement sur les sources de financement précitées, mais dirige plusieurs établissements commerciaux à Saïda. Il avait, par ailleurs, vendu une de ses propriétés foncières (une villa à l’est de Saïda), à deux millions de dollars, pour s’approprier des appartements et des magasins dans l’entourage de la mosquée. Se prépare-t-il à installer une zone tampon autour de son ilot de sécurité?
Cet homme paie à ses partisans, dont une majorité de mineurs palestiniens et syriens, des salaires mensuels variant entre 250 et 2500 dollars, selon la nature de la mission.
En conclusion, la manifestation massive qui a été organisée à Saïda pour la 38e commémoration de l’assassinat du martyr Maarouf Saad, a constitué une riposte ferme au mouvement d’el-Assir, qui réclame le retrait des armes de la Résistance.
Selon des sources de la ville, ses notables se préparent à lancer une initiative politique visant à freiner le complot ourdi contre Saïda. Cette initiative prévue dans les prochains jours, pourrait revêtir un aspect officiel et légal.
Source : Alahednews, traduit par : moqawama.org
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