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Syrie: Paris cherche un rôle dans les négociations

Syrie: Paris cherche un rôle dans les négociations
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Fatima Ali

L’appel du ministère français des affaires étrangères pour lever l’embargo interdisant l’armement des groupes armés syriens représente une nouvelle étape dans la crise syrienne. Il s’agit aujourd’hui d’une guerre par procuration entre la Russie et l’Iran d’une part, et la France, la Grande Bretagne et certains pays du golfe de l’autre. La position franco-britannique vient, avec celle du Qatar et de l’Arabie Saoudite, sans doute, pour restaurer le rôle de l’Europe face à un accord russo-américain possible.

Syrie: Paris cherche un rôle dans les négociations  
Selon l’écrivain et l’analyste Issa El Ayoubi, «les Qataris et les Saoudiens jouent la dernière carte, parce qu’ils ont le sentiment qu’ils ont été utilisés par leur allié, les Etats-Unis et ensuite relâchés». «La position extrémiste de ces deux pays n’a pas pour but de mettre en place un régime démocratique, pour la simple raison qu’ils ne le possèdent pas eux-mêmes », dit-il.

Cependant, le but des Français n’est pas l’armement des groupes combattant en Syrie. Car les intelligences françaises entraînent depuis longtemps les opposants sur les frontières turque, jordanienne, et libanaise et leur fournissent les armes. Fabius veut raviver le rôle de la France (et de l’Europe), négligée au milieu des négociations entre la Russie et les Etats-Unis.

De même, des sources officielles françaises ont révélé à la presse, qu’au cours d’une rencontre à l'automne 2012 entre le président français François Hollande et le premier ministre du Qatar Hamad Bin Jassem, Hollande aurait confirmé son engagement concernant les opérations secrètes des services français et qatariens ayant pour but d’aider l’opposition syrienne. Le ministère de la Défense, sous la demande des Qatariens, a envoyé des matériels militaires à l’opposition. Cela a coûté, selon les sources, environ 14 millions d’euros. Mais, les Qatariens ont refusé de payer la facture.

«Nous voulons qu’Assad et l’opposition syrienne s’assoient à la table des négociations pour former un gouvernement transitoire dans le cadre de l’accord conclu à Genève». Ces propos prononcés par le secrétaire d’Etat américain, John Kerry lors d’une conférence de presse ont été interprétés de plusieurs manières.  Beaucoup considèrent qu’en appelant le président Bachar al-Assad – personnellement- à négocier avec l’opposition, le chef de la diplomatie américaine prend le contre-pied de ses alliés européens et arabes, optant pour une solution négociée.

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El Ayoubi confirme que «les Américains ont abandonné les Européens au milieu du chemin». Il considère que «la décision française et britannique n’est qu’une sorte de chantage ; ils veulent à tout prix jouer un rôle dans les négociations». Puisque «l’armement est déjà mis en exécution à travers les usines israéliennes qui, payées par le Qatar, fabriquent des armes et les envoient en Syrie à travers la Turquie».

Le Qatar et l’Arabie Saoudite, qui militent pour faire tomber le régime syrien, se sont prononcés en faveur de l’armement, déjà mis en exécution. «Nous devrions faire tout ce qui est nécessaire pour les aider (les opposants), y compris leur fournir des armes pour qu'ils puissent se défendre» a ainsi déclaré lundi le premier ministre du Qatar, Hamed ben Jassem Al-Thani. Les responsables Français, selon El Ayoubi, «ne peuvent pas s’opposer aux Qatariens qui financent leurs campagnes électorales». «Fabius a visité le Qatar avant la campagne présidentielle», rappelle-t-il ; et Doha «a financé sa campagne comme celle de son adversaire Nicolas Sarkozy».  

El Ayoubi rappelle les Français que les groupes extrémistes qu’ils combattent au Mali sont ceux qu’ils supportent en Syrie, parce que tous les indices et les preuves montrent que les pays du golfe complices dans la crise syrienne fournissent les armes aux groupes extrémistes. 

Source : moqawama.org  

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