Didier Destrémeau: "L’Occident ne veut pas un régime extrémiste en Syrie"

Lors d'un entretien exclusif au site Alahednews le retraité des Affaires Etrangères et l'ancien ambassadeur de France au Liban, Didier Destrémeau a présenté sa vision sur les derniers développements régionaux, et la position de la France à l'égard de ces derniers.
Est-ce qu'il y a une stratégie définie pour la France en Syrie?
Je suis sûr que le discours hostile des présidents français Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que celui du ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius, qui ont appelé au départ du président Assad, est terminé. Ce discours n’était pas réaliste. Maintenant, heureusement le ton français change. Nous continuons à dire qu’al-Assad doit partir, mais nous disons aussi qu'on ne sait pas qu'est ce qui va arriver après.
Heureusement, le discours de la France est devenu plus responsable. Nous disons aussi qu'on doit trouver une solution, et que les partisans du parti Baas et les Alaouites ne doivent pas être marginalisés. Comme vous le remarquez, il n'y a pas un armement des rebelles. Nous disons que, dorénavant, nous sommes avec les rebelles, mais pas tous les rebelles! Nous ne sommes pas avec le Front al-Nosra, qui appelle à un jihad extrémiste mondial, et qui ressemble aux groupes que nous combattons au Mali, et ceux qui ont enlevé les Français au Niger. Les rebelles comprennent des Syriens que nous voulons, mais il y en a aussi des extrémistes mondiaux qui veulent imposer leur vision sur l'Occident. Ils déclarent le Jihad, parce qu'ils sont armés et qu’ils prouvent leur présence. La France est contre ceux-ci. Notre pays est gêné par ces groupes soutenus par des pays extrémistes sur le niveau confessionnel comme le Qatar et l'Arabie saoudite. Ces Etats ne veulent que renverser le président Assad, tandis que nous en France, nous ne voulons pas voir Damas, le centre stratégique et critique de la région et de l’Orient, sous le règne d'un extrémiste Wahhabite.
Est-ce que les Etats-Unis ont une stratégie en Syrie?
Je suis sûr que les Russes et les Américains dialoguent derrière les coulisses. Les deux pays ont des obligations devant la communauté internationale, et doivent accomplir le devoir de la police. La Russie veut redevenir un pays important dans le monde. Les Etats-Unis le veulent aussi. Les Russes ne veulent pas perdre leur situation stratégique avec le Baas syrien, et les Américains veulent toujours être l'un des acteurs principaux dans cette région, surtout en ce qui concerne "Israël". Ils ne veulent pas un régime extrémiste à Damas. Nous les Français, à cause des positions prises par Sarkozy et Hollande, avons oublié les moyens de médiation, imputant la responsabilité au régime seulement. Je pense que nous avons déjà attaqué Damas, et qu'il y a un risque de rester hors du jeu si nous n'armons pas l'opposition. Je souhaite que nous participions à l’élaboration d’une solution et que nous jouions d'un rôle grâce à notre présence au Liban, et notre histoire en Syrie. Nous aimons jouer un rôle mondial, et croire que nous sommes toujours une puissance. J’essaie avec certains députés français et certains membres du gouvernement, d’exhorter la France à tenir une table de négociation à Paris, entre l'opposition et le gouvernement syriens. Ce pas renforcera la position de la France.
Qui veut que la guerre en Syrie persiste?
Je ne veux pas dire la Turquie. Mais cette crise a révélé les ambitions turques, visant à jouer un rôle au Moyen Orient et à l'Extrême Orient.
Qui sont les pays qui veulent que la guerre sur la Syrie continue?
L’Arabie saoudite cherche à éliminer le chiisme de la scène mondiale, en faveur de l'emprise wahhabite. Le royaume veut le simple chaos en Syrie. Il est content de la guerre contre la Syrie.
Source: Alahednews, traduit par moqawama.org

Est-ce qu'il y a une stratégie définie pour la France en Syrie?
Je suis sûr que le discours hostile des présidents français Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que celui du ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius, qui ont appelé au départ du président Assad, est terminé. Ce discours n’était pas réaliste. Maintenant, heureusement le ton français change. Nous continuons à dire qu’al-Assad doit partir, mais nous disons aussi qu'on ne sait pas qu'est ce qui va arriver après.
Heureusement, le discours de la France est devenu plus responsable. Nous disons aussi qu'on doit trouver une solution, et que les partisans du parti Baas et les Alaouites ne doivent pas être marginalisés. Comme vous le remarquez, il n'y a pas un armement des rebelles. Nous disons que, dorénavant, nous sommes avec les rebelles, mais pas tous les rebelles! Nous ne sommes pas avec le Front al-Nosra, qui appelle à un jihad extrémiste mondial, et qui ressemble aux groupes que nous combattons au Mali, et ceux qui ont enlevé les Français au Niger. Les rebelles comprennent des Syriens que nous voulons, mais il y en a aussi des extrémistes mondiaux qui veulent imposer leur vision sur l'Occident. Ils déclarent le Jihad, parce qu'ils sont armés et qu’ils prouvent leur présence. La France est contre ceux-ci. Notre pays est gêné par ces groupes soutenus par des pays extrémistes sur le niveau confessionnel comme le Qatar et l'Arabie saoudite. Ces Etats ne veulent que renverser le président Assad, tandis que nous en France, nous ne voulons pas voir Damas, le centre stratégique et critique de la région et de l’Orient, sous le règne d'un extrémiste Wahhabite.
Est-ce que les Etats-Unis ont une stratégie en Syrie?
Je suis sûr que les Russes et les Américains dialoguent derrière les coulisses. Les deux pays ont des obligations devant la communauté internationale, et doivent accomplir le devoir de la police. La Russie veut redevenir un pays important dans le monde. Les Etats-Unis le veulent aussi. Les Russes ne veulent pas perdre leur situation stratégique avec le Baas syrien, et les Américains veulent toujours être l'un des acteurs principaux dans cette région, surtout en ce qui concerne "Israël". Ils ne veulent pas un régime extrémiste à Damas. Nous les Français, à cause des positions prises par Sarkozy et Hollande, avons oublié les moyens de médiation, imputant la responsabilité au régime seulement. Je pense que nous avons déjà attaqué Damas, et qu'il y a un risque de rester hors du jeu si nous n'armons pas l'opposition. Je souhaite que nous participions à l’élaboration d’une solution et que nous jouions d'un rôle grâce à notre présence au Liban, et notre histoire en Syrie. Nous aimons jouer un rôle mondial, et croire que nous sommes toujours une puissance. J’essaie avec certains députés français et certains membres du gouvernement, d’exhorter la France à tenir une table de négociation à Paris, entre l'opposition et le gouvernement syriens. Ce pas renforcera la position de la France.
Qui veut que la guerre en Syrie persiste?
Je ne veux pas dire la Turquie. Mais cette crise a révélé les ambitions turques, visant à jouer un rôle au Moyen Orient et à l'Extrême Orient.
Qui sont les pays qui veulent que la guerre sur la Syrie continue?
L’Arabie saoudite cherche à éliminer le chiisme de la scène mondiale, en faveur de l'emprise wahhabite. Le royaume veut le simple chaos en Syrie. Il est content de la guerre contre la Syrie.
Source: Alahednews, traduit par moqawama.org
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