Palestine occupée: la bataille des estomacs vides se poursuit
Des centaines de prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes entament une grève de la faim collective pour protester contre la politique israélienne de détention administrative et les mauvais traitements.
La France s'est dit "très préoccupée" par la situation des prisonniers palestiniens en grève de la faim de longue durée, notamment de ceux placés en détention administrative. Elle a appelé les autorités israéliennes à "être sensibles au risque d'une issue tragique".
"A titre humanitaire, nous appelons les autorités israéliennes à être sensibles au risque d'une issue tragique et à prendre d'urgence les mesures appropriées", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot. "La France rappelle que la détention administrative doit rester une mesure d'exception, d'une durée limitée, et s'effectuer dans le respect des garanties fondamentales", a-t-il souligné.
Quatre prisonniers palestiniens - Samer Issaoui, Jaafar Ezeddine, Aymane Charawneh et Tariq Qadan -, sont en grève de la faim depuis plusieurs mois pour protester contre la politique israélienne de détention administrative et les mauvais traitements. Issaoui et Charawneh l'ont entamée en août 2012.
Samer Issaoui se rapproche de la mort sous les yeux indifférents du monde
Samer Issaoui a dépassé les 200 jours de grève de la faim pour protester contre sa détention sans inculpation ni procès par "Israël". Il a perdu la moitié de son poids corporel, ses organes internes commencent à défaillir, il perd aussi sa vision et sa capacité de parler, et vomit du sang.
Originaire d'al Qods occupée (Jérusalem), M. Issaoui (34 ans) avait été libéré en décembre 2011 dans le cadre de l'échange contre Gilad Shalit. Mais il a été enlevé le 7 juillet dernier, et sa libération a été révoquée sans motif sur la base d'une "ordonnance militaire" israélienne.
Il a d'abord été détenu dans le centre tristement connu de détention et de tortures de Moscobiyya à al Qods, où il a été interrogé pendant 28 jours. Il s'est vu refuser l'accès à son avocat pendant les 23 premiers jours, indique Human Rights Watch.
Il avait passé 9 ans en prison, et avait été condamné à 30 ans de prison, en avril 2002. Il avait été accusé de "détenir des armes" et d'avoir "formé des groupes militaires".
L'entité sioniste refuse d'indiquer à M. Issaoui, comme à son avocat, les allégations sur lesquelles repose actuellement sa détention, affirmant qu'elles seraient fondées sur des informations secrètes liées à la façon dont il aurait "violé" les conditions de sa libération.
Samer Issaoui est l'un des 178 Palestiniens actuellement en "détention administrative" par Israël, c'est-à-dire en détention sans inculpation ni procès.
Condamnations internationales
L'ONG Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) s'est dit extrêmement préoccupée par l'état de santé de Samer Issaoui.
"Ce jeune homme doit-il mourir avant que les politiciens canadiens ne décident d’élever leur voix contre la pratique de la détention sans inculpation ni procès par Israël?", demande le président de CJPMO, Thomas Woodley.
CJPMO note que la détention sans inculpation ni procès viole les normes internationales relatives aux droits de la personne les plus élémentaires. CJPMO exhorte les députés canadiens de toutes les allégeances politiques à se prononcer contre le recours par "Israël" à la détention administrative et à demander la libération immédiate de Samer Issaoui et son transfert vers un hôpital approprié. CJPMO exhorte également les médias canadiens à couvrir cette affaire de même que la question plus large de la détention fréquente des Palestiniens par "Israël", sans inculpation ni procès.
Pour sa part, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, avait appelé "Israël" à respecter ses obligations internationales en matière de droits de l'Homme.
En outre, l'émissaire spécial du Quartette international, Tony Blair, a dans un communiqué exprimé son "inquiétude" face à "la détérioration des conditions de santé des quatre prisonniers". Il a appelé "Israël à "respecter les droits humains de tous les prisonniers et à leur assurer l'aide médicale nécessaire et un recours juridique conforme aux standards internationaux".
Source : Divers, édité par : moqawama.org