Afghanistan: Dix civils, dont cinq enfants, tués dans un raid de l’Otan
Dix civils, en grande partie des femmes et des enfants, ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi lors d'un bombardement de l'Otan dans la province du Kunar, à l'est de l'Afghanistan.
Cinq enfants, quatre femmes et un homme ont été tués dans une attaque aérienne de l'Otan, a déclaré Sayed Fazulullah Wahidi, le gouverneur de la province. Il a précisé que le raid avait eu lieu dans le village de Chawgam et que les dix civils tués appartenaient à deux familles du village. "Quatre combattants talibans y ont également été tués et cinq autres civils, dont quatre enfants, ont été blessés", a-t-il ajouté.
"Les forces étrangères ont perpétré l'attaque de leur propre chef, sans nous en informer", a-t-il dénoncé.
La Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) a confirmé le bombardement, sans se prononcer sur l'annonce de décès de civils. Le major Adam Wojack, porte-parole de l'ISAF, a déclaré avoir été informé d'un incident qui "correspondait" à celui de Kunar, mais n'a pas confirmé le nombre de victimes. "Nous prenons au sérieux toutes les accusations de victimes civiles et nous sommes en train d'examiner l'incident pour éclaircir davantage les faits", a-t-il annoncé.
Les pertes civiles sont un sujet sensible en Afghanistan, où dix ans de présence militaire étrangère alimentent le ressentiment antioccidental. Le président afghan Hamid Karzaï accuse régulièrement les forces de l'Otan de ne pas suffisamment prendre de précautions dans leurs bombardements et de tuer trop de civils.
En mai 2012, le président afghan a convoqué le commandant de l'Isaf, le général américain John Allen, et l'ambassadeur des Etats-Unis à Kaboul, Ryan Crocker, pour une réunion d'urgence au palais présidentiel après que des dizaines de civils eurent été tués dans plusieurs bombardements de l'Otan. Hamid Karzaï avait à cette occasion menacé Washington de geler l'accord de partenariat stratégique à long terme signé par les deux pays si l'Isaf ne faisait pas plus d'efforts pour éviter de tuer des civils lors de ses opérations. Cet accord a été ratifié par le parlement afghan.
Source : agences, édité par : moqawama.org