Armes chimiques syriennes : les indices d’une guerre secrète d’"Israël"
Plus d'un an d'intimidation de civils syriens par les groupes armés financés de l'extérieur n'ont suscité autant de compassion de la part des Occidentaux, que lorsqu'on parle d'un arsenal chimique syrien. Ces pays "démocratiques" craignent qu'il ne tombe "entre les mauvaises mains", et se mobilisent pour mettre en garde le gouvernement de Damas contre "l'utilisation des armes chimiques contre son propre peuple". Ici, il faut bien faire la distinction, selon la perspective occidentale: les mauvaises mains sont celles du Hezbollah et du Hamas, celles sur lesquelles on ferme les yeux sont les bandes terroristes en Syrie, et les bonnes sont celles des Occidentaux, et, par la suite, des Israéliens, qui viendront au secours du peuple syrien. Les Israéliens semblent, à en croire certains médias, être déjà passés à l'action sur le terrain syrien pour s'assurer que ces armes sont "sécurisées".
"Ligne rouge"
Ces informations, reprises par les médias israéliens dont le quotidien "Haaretz", n’ont pas été commentées par le gouvernement israélien. Mais à plusieurs reprises, "Israël" s'est dit prêt à intervenir afin d'éviter que l’arsenal de son voisin "ne tombe entre les mains de groupes islamistes, dont le Hezbollah libanais ou le Hamas palestinien". Dans une interview à la chaîne américaine Fox News, l'ambassadeur israélien aux États-Unis, Michael Oren, a mis en garde contre un tel transfert d'armes chimiques. "Si ces armes tombent entre de mauvaises mains, celles du Hezbollah par exemple, cela changera les règles du jeu", a-t-il prétendu.
Au cœur de l’été dernier, l’armée israélienne avait assuré que l’armement chimique syrien était toujours sous le contrôle du régime de Bachar al-Assad. Elle avait même précisé que la sécurité avait été renforcée autour des sites en question. "Pendant des années, nous connaissions l’emplacement exact des armes chimiques et biologiques de la Syrie", explique une source sioniste au "Sunday Times", faisant allusion aux drones et aux satellites espions israéliens.
Veto jordanien
Les révélations du journal britannique interviennent une semaine après la publication d’un article par "The Atlantic" indiquant qu’"Israël" a cherché à obtenir l'accord de la Jordanie pour bombarder des sites syriens soupçonnés d'abriter de telles armes. Et ce par deux fois, selon des responsables des renseignements des deux pays, cités par le magazine américain. La Jordanie a rejeté ces requêtes, prononcées au cours des deux derniers mois par des intermédiaires du Mossad envoyés par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou, précise "The Atlantic". Là encore, le gouvernement israélien a refusé de commenter ces informations.
De son côté, Damas a souligné à maintes reprises qu’elle n’utiliserait pas ce genre d’armes, si elles étaient à sa disposition, contre sa population quelles que soient les circonstances". Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Faiçal Makdad, a qualifié jeudi de "cinéma" les rapports occidentaux sur les armes chimiques de Damas, destinés à servir de prétextes pour justifier une intervention militaire étrangère sur son sol.
Source : france24.com, édité par moqawama.org