L’opposition syrienne veut-elle rééditer le scénario irakien ?
Par Georges Malbrunot
Réunie à Doha, et sous forte pression américano-qatarienne, une large partie de l’opposition syrienne a finalement accouché d’un accord en vue de constituer une coalition unifiée, répondant ainsi aux demandes pressantes des Etats-Unis, mais aussi de la France et des monarchies du Golfe.
Tout n’est pas encore réglé. Le nombre des sièges accordés au Conseil national syrien dans cette nouvelle instance n’est pas encore fixé. Or le CNS, même malmené ces dernières semaines par Washington, va se battre pour disposer d’au moins 20 sièges, voire plus, parmi la soixantaine que comptera cette nouvelle structure. Une chose est sûre : derrière le CNS, les Frères musulmans n’entendent pas lâcher le morceau.
Il est intéressant de lire le document qui a donné naissance à cette coalition.
Le deuxième point stipule que « les parties signataires conviennent d’œuvrer pour la chute du régime, et de tous ses symboles et piliers, et pour le démantèlement de ses organes de sécurité, en poursuivant tous ceux qui ont été impliqués dans des crimes contre les Syriens ». Cela signifie en clair que l’objectif n’est pas seulement la chute du régime, mais également, dans une large mesure, de l’Etat syrien, puisqu’on appelle à la disparition « de tous les symboles et piliers » de ce régime.
Nous ne sommes pas loin du scénario post Saddam de 2003, avec une débaassification totale du régime irakien. Cette opération d’éradication fut pourtant la pire des erreurs commises par les Américains et leurs alliés après la chute de Saddam Hussein. Veut-on rééditer la même erreur en Syrie ? Que souhaite-t-on faire de l'armée syrienne? Dans le chaos qui s'annonce après la chute du régime, celle-ci apparait pourtant comme la seule institution capable de garantir un semblant d'unité en Syrie, surtout lorsqu'il faudra neutraliser les groupes armés les plus radicaux qui rechigneront à abandonner leurs armes.
A lire le document, on a l’impression que, sous la pression notamment des Frères musulmans, très actifs en coulisses à Doha, il s’agit surtout d’empêcher toute négociation en vue d’une transition politique. C’est la hantise des Frères musulmans. D’où l’autre point intéressant du document qui stipule noir sur blanc que la « Coalition s’engage à ne procéder à aucun dialogue ou négociations avec le régime ».
En clair, l’accord de Genève a été enterré à Doha. Signé cet été entre pays Occidentaux, dont la Russie, cet accord – le seul sur la table jusqu’à maintenant - prévoit que des négociations devraient s’ouvrir pour organiser une transition vers l’après-Assad. Depuis Occidentaux et Russes divergent sur son interprétation.
Avec ce document, "la coalition annonce ainsi qu’il faut se battre jusqu’à la mort face au régime", commente l’opposante Randa Kassis, qui n’en fait pas encore partie. Ses promoteurs espèrent certainement que les Occidentaux vont maintenant leur fournir les moyens – en argent et surtout en armes – pour mener à bien cet objectif.
Source: lefigaro.fr
Réunie à Doha, et sous forte pression américano-qatarienne, une large partie de l’opposition syrienne a finalement accouché d’un accord en vue de constituer une coalition unifiée, répondant ainsi aux demandes pressantes des Etats-Unis, mais aussi de la France et des monarchies du Golfe.
Tout n’est pas encore réglé. Le nombre des sièges accordés au Conseil national syrien dans cette nouvelle instance n’est pas encore fixé. Or le CNS, même malmené ces dernières semaines par Washington, va se battre pour disposer d’au moins 20 sièges, voire plus, parmi la soixantaine que comptera cette nouvelle structure. Une chose est sûre : derrière le CNS, les Frères musulmans n’entendent pas lâcher le morceau.
Il est intéressant de lire le document qui a donné naissance à cette coalition.
Le deuxième point stipule que « les parties signataires conviennent d’œuvrer pour la chute du régime, et de tous ses symboles et piliers, et pour le démantèlement de ses organes de sécurité, en poursuivant tous ceux qui ont été impliqués dans des crimes contre les Syriens ». Cela signifie en clair que l’objectif n’est pas seulement la chute du régime, mais également, dans une large mesure, de l’Etat syrien, puisqu’on appelle à la disparition « de tous les symboles et piliers » de ce régime.
Nous ne sommes pas loin du scénario post Saddam de 2003, avec une débaassification totale du régime irakien. Cette opération d’éradication fut pourtant la pire des erreurs commises par les Américains et leurs alliés après la chute de Saddam Hussein. Veut-on rééditer la même erreur en Syrie ? Que souhaite-t-on faire de l'armée syrienne? Dans le chaos qui s'annonce après la chute du régime, celle-ci apparait pourtant comme la seule institution capable de garantir un semblant d'unité en Syrie, surtout lorsqu'il faudra neutraliser les groupes armés les plus radicaux qui rechigneront à abandonner leurs armes.
A lire le document, on a l’impression que, sous la pression notamment des Frères musulmans, très actifs en coulisses à Doha, il s’agit surtout d’empêcher toute négociation en vue d’une transition politique. C’est la hantise des Frères musulmans. D’où l’autre point intéressant du document qui stipule noir sur blanc que la « Coalition s’engage à ne procéder à aucun dialogue ou négociations avec le régime ».
En clair, l’accord de Genève a été enterré à Doha. Signé cet été entre pays Occidentaux, dont la Russie, cet accord – le seul sur la table jusqu’à maintenant - prévoit que des négociations devraient s’ouvrir pour organiser une transition vers l’après-Assad. Depuis Occidentaux et Russes divergent sur son interprétation.
Avec ce document, "la coalition annonce ainsi qu’il faut se battre jusqu’à la mort face au régime", commente l’opposante Randa Kassis, qui n’en fait pas encore partie. Ses promoteurs espèrent certainement que les Occidentaux vont maintenant leur fournir les moyens – en argent et surtout en armes – pour mener à bien cet objectif.
Source: lefigaro.fr