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La CIA a torturé des islamistes libyens avant de les remettre à Kadhafi

La CIA a torturé des islamistes libyens avant de les remettre à Kadhafi
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Les Etats-Unis ont torturé des opposants islamistes libyens avant de les remettre au régime de Mouammar Kadhafi sous la présidence de George W. Bush.

Dans son nouveau rapport publié jeudi 6 septembre, sous le titre « Livrés à l'ennemi : Mauvais traitements et transfèrements extrajudiciaires d'opposants à la Libye de Kadhafi sous l'égide des Etats-UnisLa CIA a torturé des islamistes libyens avant de les remettre à Kadhafi
» (rapport en anglais), l'ONG Human Rights Watch (HRW), citant des documents et témoignages, accuse le gouvernement Bush d'avoir caché le fait que des opposants libyens vivant hors du pays aient été arrêtés et détenus sans chef d'accusation par les Etats-Unis, avec l'aide du Royaume-Uni et de pays du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Asie, avant d'être remis à la police politique de l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi.

« Non seulement les Etats-Unis ont livré à Kadhafi ses ennemis sur un plateau, mais il semble que la CIA en ait d'abord torturé de nombreux », écrit Laura Pitter, auteur du rapport de l'ONG, selon laquelle « l'étendue des abus commis par l'administration Bush semble bien plus vaste que jusqu'à présent reconnu, ce qui démontre l'importance d'une enquête approfondie ».

Selon le rapport, plusieurs membres du "Groupe islamique de combat libyen", mouvement soupçonné de « liens avec Al-Qaïda » qui avait par la suite rejoint le soulèvement anti-Kadhafi, ont été arrêtés dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » lancée par l'administration Bush dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.

Différents types de tortures

Au moins cinq ont assuré avoir subi de « graves sévices » dans deux centres de détention qui auraient été tenus par la CIA en Afghanistan, notamment des « simulacres de noyade, le waterboarding, et autres tortures à l'eau ».

D'autres ont été enchaînés pendant des semaines ou des mois, maintenus dans des positions douloureuses et stressantes pendant de longues périodes, entassés de force dans des espaces réduits, battus et projetés violemment contre des murs, empêchés de sortir parfois pendant près de cinq mois sans pouvoir se laver, et privés de sommeil par la diffusion continuelle de musique occidentale à plein volume, selon les témoignages recueillis par HRW. Un de ces détenus, Khalid al-Charif, est aujourd'hui chef de la garde nationale libyenne.

Pas de poursuites contre la CIA sur la mort de détenus dans ses prisons

La CIA n'a pas confirmé ni infirmé le fait que des détenus libyens aient pu être torturés. Mais, le 30 août, le ministre de la justice américain, Eric Holder, a annoncé que la seule enquête criminelle entreprise par le département de la justice sur « les allégations de mauvais traitements infligés àLa CIA a torturé des islamistes libyens avant de les remettre à Kadhafi
des personnes détenues par la CIA », dirigée par le procureur spécial John Durham, allait se conclure sans que quiconque ne soit inculpé de crimes.

Eric Holder avait déjà réduit le champ d'investigation du procureur Durham le 30 juin 2011, le limitant à seulement deux cas d'individus dont on présume qu'ils avaient été détenus par la CIA, alors qu'à l'origine l'enquête devait porter sur le sort réservé à 101 personnes.

Dans ces deux cas, les détenus sont décédés, l'un en Afghanistan, l'autre en Irak. L'enquête a également été limitée en ce qu'elle n'a examiné que les abus excédant ce que l'administration Bush avait autorisé. Ainsi, elle ne pouvait couvrir des actes de torture tels que les simulacres de noyade ou d'autres mauvais traitements que les avocats de l'administration Bush avaient approuvés, même si ces actes constituaient des violations de la loi américaine et du droit international.

Ledit rapport se fonde sur des documents découverts début septembre 2011 après la chute de Tripoli dans le bureau de Moussa Koussa, ancien chef des services secrets libyens, précise la HRW.

Après la découverte de ces documents, Abdelhakim Belhaj, ancien djihadiste devenu commandant militaire de Tripoli après la chute de Kadhafi, avait accusé l'ancien gouvernement britannique de Tony Blair d'avoir autorisé en 2004 les services secrets britanniques à donner à la CIA les informations permettant de le livrer au régime du dictateur libyen, qui l'a ensuite torturé.

L'administration républicaine de George W. Bush avait reconnu avoir utilisé des simulacres de noyade sur trois détenus arrêtés après le 11-Septembre, affirmant que « cette pratique était nécessaire pour obtenir des renseignements permettant de prévenir de nouvelles attaques ».

La HRW a par ailleurs appelé à ce que le rapport de la Commission du renseignement du Sénat américain (Senate Select Committee on Intelligence, SSCI), réalisé au terme d'une enquête de trois ans sur les pratiques de la CIA en matière de détention et d'interrogatoire, soit rendu public.

Source: Divers

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