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Les journées glorieuses de l’an 2000 : la résistance pérenne

Les journées glorieuses de l’an 2000 : la résistance pérenne
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Vingt-deux ans d’occupation, de souffrances, de victimes, de blessés, de destruction, de villages ravagés, mais aussi de lutte effrénée, de sacrifices consentis, de milliers de martyrs et de prouesses, ont abouti aux jours glorieux, inoubliables de mai 2000.
Ces jours, où l’ennemi israélien vaincu par la résistance, a été expulsé du Liban sud, dans une victoire sans précédent dans l’histoire du conflit israélo-arabe.

Les journées de la libération ont débuté à l’aube du 21/5/2000, en l’absence de toute déclaration publique des responsables militaires ou politiques de l’entité sioniste, sur le retrait des forces de l’ennemi.
Un retrait qui a été accéléré, au moment où deux contingents relevant des milices des collaborateurs d’Antoine Lahed ont annoncé la capitulation, au secteur central.
Les citoyens notamment originaires des zones occupées, se sont mobilisés pour regagner leurs villages, soutenus par des groupes de la résistance islamique, dans le but de les libérer, après de longues années d’exode.
Les forces d’occupation n’ont pas réussi à empêcher les gens d’atteindre leurs villages, enLes journées glorieuses de l’an 2000 : la résistance pérenne dépit des offensives terrestres, aériennes et maritimes qu’elles ont lancées.

Les premiers groupes de citoyens ont avancé à partir du village « Ghandourieh », vers le village libéré « Kantara », où environ deux cents personnes sont arrivées, avec des députés du bloc parlementaire « Fidélité à la Résistance », Abdallah Kassir et Nazih Mansour.
Cette marche fut un prélude au retour des citoyens à d’autres localités, dont Taybeh, Deir Seryan, Aalman, Aadchit, pour la première fois depuis 1978. Les gens ne savaient pas alors que le poste militaire de « Taybeh » était encore occupé par quelques collaborateurs, qui ont pilonné l’entourage du poste, pour obliger les gens de faire marche- arrière.
Ces collaborateurs s’étaient divisés en deux groupes : le premier s’est dirigé vers Adeisseh , le second s’est rendu aux citoyens. C’était le premier poste évacué dans la zone occupée, contrôlée par la Finul.
Les forces de l’ennemi ont déserté le passage Hamra-Nakoura qui a reculé de 1500 m à l’intérieur du village.
De ce fait, les localités de Bouyout el-Siyad et le poste de Mheisbiat ont été libérés.

Le correspondant de la télévision israélienne a qualifié le retrait de « Taybeh » de « moment dramatique », constatant que le village a été envahi en quelques minutes par les drapeaux du Hezbollah.
« En dépit de l’appui des avions militaires au poste de « Taybeh », les milices l’ont quitté, y laissant  un blindé ou un tank » a-t-il dit, relatant la surprise des commandants de l’état-major de l’armée israélienne, de voir les habitants de « Taybeh », brandir les couleurs du Hezbollah.
Ces événements ont coïncidé avec la fuite de 80 membres des milices pro-israéliennes, ce qui a accéléré la chute de leurs positions et la libération des villages. Le commandement des milices a reconnu les cas de fuite, prétendant qu’il maintiendra ses forces pour « défendre la région ».
L’armée de l’occupation a tenté par le pilonnage intensif du voisinage des villages côtiers du sud, de dissuader la marche des gens vers leurs villages natals, mais ces tentatives ont été vaines.

Le 22/5/2000, la zone occupée a été divisée en deux: une zone nord-est et l’autre sud-ouest, après le retrait des milices d’Antoine Lahed des postes du secteur central. Furent alors libérés les villages de Kounin, Beit-Yahoun, Rchaf, Houla, Beni-Hayyan, Talloussa, Markaba, Mheibib, Meis-el-Jabal, Aadeissi et Blida.  Là, les collaborateurs de la caserne de Saff-el-Hawa, commandés par l’agent israélien Youssef Hachem, ont tiré sur les groupes qui avançaient de Beit-Yahoun, vers Kounin, Aynata et Bent-Jbeil, faisant un blessé. Les groupes se sont alors déployés entre Tebnin et Beit-Yahoun, au moment où la résistance brandissait ses drapeaux sur le poste militaire de « Baraachit », et ratissait par le feu le poste de « Hadatha ».
Les journées glorieuses de l’an 2000 : la résistance pérenneVers 18h30, des citoyens accompagnés du député Nazih Mansour, ont tenté d’entrer à « Kounin », via « Beit-Yahoun ». Ils furent la cible des hélicoptères israéliens et Ibrahim Marouni, âgé de 15 ans, est tombé en martyre et plusieurs autres ont été blessés.

Les attentats ont de même fait plusieurs martyrs, dont Hussein Karnib et Ali Jaffal à « Rchaf » et Sleiman Abdel Rassoul Rammal qui tentait à bord d’un bulldozer, d’ouvrir la route « Aadeissi-Taybeh ».
Les navires de l’ennemi ont détruit le poste de l’occupation de « Hardaoun »  et leurs milices se sont retirées par la suite du passage  « Rass-el-Bayada » et de quelques villages du secteur ouest.
Les citoyens originaires de « Bent-Jbeil » et de « Aynata », interdits d’accéder à leurs villages, ont passé la nuit dans les parages, en attendant le moment opportun pour les libérer.
Ce jour, les postes de l’ennemi, désertés l’un après l’autre, furent détruits, notamment celui de « Baraachit ».

Les fils de « Chébaa » se sont mobilisés pour libérer leur terre, via les hauteurs ouest de « Jabal el-Cheikh ». Le but de leur rassemblement était de soutenir la résistance armée, par la résistance civile, à partir du concept national de se mobiliser  sous l’égide de la résistance nationale- islamique et en réponse à l’appel du secrétaire général du Hezbollah. Sayed Nasrallah qui avait exhorté les collaborateurs à se rendre à la résistance et aux autorités libanaises, sinon de subir la peine capitale, pour avoir insisté sur la traitrise et l’humiliation.

L’accès  des citoyens au village « Meiss el-Jabal » s’est attardé jusqu’à minuit, à cause des francs-tireurs qui tiraient sur la route « Chakra-Houla-Meiss el-Jabal ». Deux cents personnes étaient venues de Beyrouth pour participer à la libération du village. 27 collaborateurs s’y sont rendus, deux autres ont fui vers les territoires palestiniens occupés, et 50 se sont rassemblés dans la mosquée du village, en prélude à leur remise aux Forces de l’ordre.
Les journées glorieuses de l’an 2000 : la résistance pérenneSelon des informations de presse, l’armée d’occupation a commencé vers 19h à rassembler ses équipements et ses armes lourdes des postes de la région de « Hasbayyah », à savoir ceux de « Choyya », de « Ein-Kenia, Zemraya et de Kaoukaba ». Le rassemblement a eu lieu sur la place de la colline de « Zaghlé », en prélude au retrait de la région.
Un clivage a opposé les milices à « Hasbayyah », où les collaborateurs se sont divisés en deux groupes : 70 miliciens ont décidé de fuir vers « Marjeyoun », et 250 autres de rester pour être livrés aux autorités libanaises.

Le troisième jour, le 23/5/2000, « Hasbayyah et l’Ourkoub » ont été récupérés, par des milliers de citoyens affluents dans la région.
La méfiance planait à l’aube de ce jour, à cause de la poursuite des agressions sionistes. La force de l’ennemi encore présente au poste de « Zaghlé », a pris huit membres des milices des collaborateurs en bouclier humain, durant son retrait du poste. Les citoyens se préparaient à la procession vers « Hasbayya » et les villages avoisinants, au moment où les forces d’occupation menaient une opération compliquée pour sauver la force bloquée sur la colline de « Zaghlé », menacée d’être prise par la résistance. Les avions militaires ennemis ont intensivement pilonné l’entourage du poste, bombardant le pont reliant « Mimas et Zemraya », le pont qui lie « la vallée de Mimas aux villages de « Hasbayya » déjà libérés dans l’est et un troisième pont entre « Mimas et Hasbayya », ainsi que les champs entourant le poste, pour que la force parvienne vers 3h30 à se retirer, vers la colline de « Chrayfé ».
Les citoyens à l’affût envahirent dans une heure la région de « Hasbayya », où ils furent accueillis par les habitants de « Ein-Kenia, Choyya, Chébaa, Kfarchouba, Hebbarié, Freidis, Ein-Jarfa, Kfarhamam et Borghos ». Les masses humaines  sont de même entrées à « Ebl-el-Saki, Debbine et Blatt ».
Les résistants qui accompagnaient les gens ont pénétré dans le poste militaire de « Zaghlé », où les occupants ont abandonné un tank « T54 », des chars « M113 », des jeeps et des véhicules militaires, des mortiers et des armes lourdes, ainsi que des cartes et desLes journées glorieuses de l’an 2000 : la résistance pérenne documents. Les combattants ont de même envahi  les postes  de « Choyya, Ein-Kenia et Zemrayya », où se trouvaient encore des équipements militaires, des Chars, des munitions et des mortiers délaissés par l’ennemi.
Les habitants de Chébaa, ont célébré la libération avec leurs concitoyens venus la capitale. Chébaa a été déserté par les collaborateurs, dont 12 ont été livrés aux autorités, par  le maire du village.
D’autres  groupes de collaborateurs comptant 250 personnes, ont été transportés par les véhicules de la Croix Rouge, en compagnie de cheikhs druzes de « Bayyada » et ont été remis à l’armée libanaise.
Le commandement de l’armée libanaise a publié un communiqué, dans lequel il a appelé les miliciens d’Antoine Lahed,  à se rendre aux postes militaires de l’armée libanaise, sans aucun retard, précisant qu’environ 1250 membres de ces milices se sont rendus à l’armée et à la résistance.
La liste des villages libérés s’allongeait peu à peu, regroupant les villages de « Dibl, Ein-Ebel, et Kawsah », tout comme « Nakoura, Marwahin, Ramieh, Chameh, Teir-Harfa, Bayyada, Chihine, Jebbeine, Yarin, et Alma-Chaab », au secteur ouest.
Les forces de l’occupation se sont en outre retirées à l’aube du même jour des postes de «Les journées glorieuses de l’an 2000 : la résistance pérenne Bourj, Ali Taher, Thorra, Dabché », surplombant la région de Nabatiyeh.
L’ennemi a de même déserté le poste de la colline de « Souayda », près du village « Arabsalim »,  dont les habitants ont longtemps souffert d’agressions. Les soldats israéliens ont fait exploser les renforts du poste,  sous la couverture du pilonnage qui a visé la zone entourant la colline, et afin de faciliter le retrait des soldats de l’ennemi et ses collaborateurs. Les habitants du village, interminablement privés de visiter les quartiers sud du village, se sont précipités pour inspecter leurs propriétés et puis ont grimpé sur la colline de Souayda pour brandir les drapeaux de la résistance sur ses renforts. Là, ils furent surpris par le bombardement qui les a visés et qui a fait un blessé.

A midi, les agents de l’ennemi ont quitté leur siège au village « Arnoun »,  et se sont dirigés vers le pont de « Khardalé », sur le fleuve Litani. Des citoyens ont tenté d’accéder au village à partir de « Kfar-Tebnit », mais ils reculèrent à cause du feu des mitrailleuses, en provenance du poste de l’ennemi à « Chkiff ».
Dans la nuit, les mortiers de l’ennemi ont visé les postes désertés de « Kalaa, Hamra, Mansoura, vallée de Yohmor-Chekif », les champs de « Kfartebnit » et l’ancienne caserne de l’armée libanaise à Nabatiyeh, ainsi que le voisinage des villages de « Kfrarremane, Habbouche, Nabatiyeh, vallée de Kfour et le lit de la rivière de Zahrani ». Ceci fut la preuve que tous ces postes ont été libérés, ainsi que ceux de « Rihan et de Aichieh ».
Les 350 membres des milices d’Antoine Lahed de la région « Rihan-Aichieh », se sont rassemblés dans l’archevêché de « Marjeyoun », 500 autres dans l’église de « Koleiaa », et 12 dans la mosquée de « Khiam ». Ceux qui se trouvaient dans les postes de « Bir-Kallab, Rihan et Aichieh », ont transmis des messages via des médiateurs, affirmant qu’ils voulaient se rendre à l’armée. Il ne restait encore que les postes de « Blatt, Chreifé et Abbad » et quelques poches à « Aichieh-Rihan », à « Marjeyoun-Koleiaa » et à « Aadeissi », près des frontières du Liban sud. Un village que l’ennemi a déserté à midi du quatrième jour.

La libération des détenus dans la prison de « Khiam » suscita la liesse des citoyens du Liban sud. Des informations avaient indiqué que les forces de l’ennemi avaient décidé de les transporter en Palestine occupée. Mais la suite accélérée des événements, et l’invasion des Les journées glorieuses de l’an 2000 : la résistance pérennevillages par les masses populaires, a entravé toute tentative de ce genre. Dès que le village de « Khiam » fut libéré, ses habitants et leurs proches venant d’autres régions se sont dirigés vers la prison, dont les gardes avaient  fui à l’aube de ce jour. Ceux-là ont quitté  le village dans un cortège de 40 voitures civiles et blindées, et ont pris la direction du village frontalier « Majidieh », où ils ont traversé un passage vers la Palestine occupée.
Environ 500 citoyens ont envahi les bâtiments de la prison de Khiam, où les détenus étaient inconscients de ce qui se passait autour d’eux. Les portes des cellules d’incarcération furent détruites par des bâtons de fer. Ce fut un spectacle incroyable et singulier, durant lequel les foules folles de joie, acclamaient la résistance, la libération et la victoire. Les détenus de Khiam ont été rassemblés dans la mosquée du village pour s’assurer de leur nombre, comptant 144 personnes.

Au quatrième jour de la libération, le 24/5/2000, les détenus libérés sont arrivés à Beyrouth et furent accueilli par les foules tout au long du trajet, jusqu’à la place du conseil de la Choura du Hezbollah à Haret-Hreik. Un grand meeting y a été organisé en leur honneur, durant lequel s’est exprimé le secrétaire général du Hezbollah. Il les a félicités pour avoir recouvré leur liberté « en cette première victoire historique, depuis le début du conflit arabo-sioniste, datant de 50 ans ». Sayed Nasrallah a affirmé dans son mot que « cette liberté n’est le don de quiconque. Ni « d’Israël » ni non plus de son agent fuyard, lâche et pusillanime Antoine Lahed, ni des Nations Unis, du Conseil de sécurité ni de la communauté internationale ».
«Tandis que nous sommes rassemblés ici, le gouvernement de l’ennemi a appelé la presseLes journées glorieuses de l’an 2000 : la résistance pérenne internationale à filmer le dernier soldat israélien humilié, qui quitte les territoires libanais libérés. Ils fuient dans cette nuit, comme dans les nuits précédentes, humiliés et battus. Ils démantèlent rapidement leurs derniers postes. Mais ils n’ont pas planifié un retrait aussi précipité » a–t-il indiqué.
«Tout en respectant les Nations Unis, nous ne considérons pas que le retrait qui a eu lieu à 15h est un retrait complet, car des terres libanaises sont encore sous l’occupation et des hommes libanais sont encore détenus. Notre joie est donc incomplète, car des frères sont toujours incarcérés dans les prisons » a martelé le sayed Nasrallah.
Il a enfin affirmé que ceux qui ont résisté, combattu et consenti le martyre, poursuivront la voie jusqu’à la réalisation des objectifs de la résistance.
Le 5/6/2000, le Hezbollah a organisé une parade pour les chars confisqués par la résistance islamique durant les quatre jours de la Libération. La procession a commencé à « Jebchit »,  passant par Nabatiyeh, Saida, Ouzai, la Banlieue sud, arrivant aux quartiers de la capitale Beyrouth, Corniche el-Mazraa, Basta, Achrafieh, et Mathaf.
Des dizaines de milliers de Libanais ont applaudi  les résistants, dans des festivités qui ont duré jusqu’à minuit.
Le Hezbollah a organisé plusieurs autres processions  dans les rues de la banlieue est, du Mont-Liban, de Tripoli, de la Békaa et du Hermel.

Les jours de gloire de mai 2000, incrustés dans la mémoire collective nationale des Libanais, ne sont point un moment passager. C’est l’aboutissement d’un long processus de lutte et de détermination, d’attachement aux droits et à toute parcelle du territoire. C’est la réponse à tous ceux qui étaient sceptiques, quant à la capacité de la résistance à libérer le Liban, à ceux qui doutent encore de son aptitude à protéger le pays ou à ceux qui sont hostiles à son arsenal. Ces armes, principal élément de force pour le Liban, lui épargnent d’implorer la communauté internationale, chaque fois que l’ennemi israélien expansionniste, armé jusqu’aux dents, tenterait d’agresser le Liban.
L’expérience de l’offensive israélienne de 2006, qualifiée par certains de règlement de compte avec la résistance, à la suite de la défaite retentissante de 2000, a d’ailleurs prouvé que les armes de la résistance peuvent dissuader l’ennemi et non uniquement riposter  à ses agressions et défendre le Liban ; Ce pays qui s’apprête à amorcer les opérations de prospection du pétrole dans sa zone économique exclusive, convoitée, tout comme ses ressources hydrauliques par l’entité sioniste. Un fait qui nécessite la mobilisation de tous les potentiels du Liban, dans son prochain statut de pays pétrolier, à l’ombre notamment du coup de théâtre en « Israël » , où Benjamin Netanyahu et le chef de Kadima, Shaul Mofaz, ont scellé un accord, plaçant le Likoud à la tête de l’une des plus larges coalitions de l’histoire de l’entité sioniste. Une démarche qui a tantôt été un prélude à la guerre. Mais où ? C’est la question que se posent actuellement les analystes.

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