noscript

Please Wait...

Le Nord et le feu vert donné à la Syrie

Le Nord et le feu vert donné à la Syrie
folder_openExclusivités access_time depuis 11 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Chaque victime qui tombe au Liban nord est une perte. Le jeu des nations est plus grand que ceux qui s’entretuent sur le terrain. Mais aussi plus grand que ceux qui les manipulent.
L’équation a changé depuis que Washington a révélé au grand jour qu'« el-Qaeda » a infiltré l’opposition syrienne. Le premier souci américain est désormais que cette organisation soit battue en Syrie et au Liban nord. Même si certains semblent négliger l’équation internationale, l’adjoint du ministre russe des Affaires étrangères Ginadi Gatilov, leur rappelle qu'« el-Qaëda » et des groupes terroristes sont derrière les attentats en Syrie.
L’on peut aussi évoquer la déclaration d’un grand responsable israélien de la brigade du Nord que l’AFP a cité sous couverture de l’anonymat. Il a dit : « Israël est inquiet de l’arrivée d’el-Qaeda au Golan syrien ».
C’est ce qui a trait aux informations publiques. Mais en secret, certains responsables sécuritaires libanais et syriens savent comment leurs homologues américains et européens ont afflué pour suivre de près la situation d’el-Qaëda et son rôle en Syrie et au Liban, au moment où les américains et les britanniques combattent cette organisation au Yémen.

On voulait que le Liban nord soit en conflit avec le sud. L’incitation à la division confessionnelle a été exercée par des parties locales et régionales. Cette incitation s’est axée sur le but ultime de l’axe occidental. A savoir, assiéger l’Iran et frapper ses deux ailes en Syrie et au Liban. Mais l’arroseur est arrosé (ne fut-ce pas le cas de la relation entre les Talibans, Ben Laden et les Etats Unis) ?

L’équation internationale commence à changer. Ce changement n’est pas encore accompli. Il a juste commencé.
Il est apparu que le président Vladimir Poutine était plus ferme que prévu. Il a prononcé des propos cruciaux lors de son investiture. Il a affirmé depuis le Kremlin où il avançait comme un tsar ou même un paon, qu’il était contre l’ingérence internationale dans les affaires des Etats. Il a renchéri sur les propos des responsables russes, refusant catégoriquement le bouclier antimissile. Poutine a traité l’Amérique et l’occident avec dédain. Il a décidé de ne pas prendre part au sommet du G8 tenu à Camp David, ni à celui de l’Otan. Les conditions russes pour le compromis international sont draconiennes. Barak Obama se trouve impuissant d’y répondre favorablement, durant la campagne du renouvellement de son mandat.

Poutine est armé de sa récente élection, alors qu’Obama subit les pressions de plusieurs lobbys, que Nicolas Sarkozy vacille et puis chute, qu’Angela Merkel endure depuis quelques jours, suite à un revers électoral devant ses rivaux socialistes et que les pays européens luttent contre le tarissement des fonds, en cette période internationale pénible.

Poutine s’affermit aussi d’une large coalition, regroupant les pays du BRICS (Brésil, Russe, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud). Il compte en outre sur deux alliés régionaux qui ont prouvé qu’ils demeurent plus puissants que l’ont estimé certains. Le premier en Iran, où les dernières élections ont montré la force des conservateurs. Le second en Syrie, où l’armée est encore consistante autour du régime, tandis-que l’opposition se désintègre, sans oublier l’importance des résultats des récentes élections.
 
L’occident n’a que le choix de chercher des compromis avec les russes. Le tsar russe impose des conditions pour tout compromis. L’équation de force lui semble favorable. Il était le premier à mettre en garde contre la présence de groupes armés terroristes en Syrie. Voici « el-Qaëda » qui émerge en Syrie et au Liban nord. Voilà le Hezbollah qui renforce au maximum, l’équation régionale de l’équilibre de terreur, lors du dernier discours de Sayed Hassan Nasrallah.

L’occident est désormais véritablement préoccupé de l’image floue qui entoure l’extension des Frères musulmans dans la région, notamment après l’émergence des mouvements salafistes,  et des voix qui prônent  l’animosité en face « d’ Israël », affirmant la nécessité de la remise en question de l’accord de Camp-David, signé entre l’Egypte et l’entité sioniste.

Beaucoup d’analystes considèrent que les négociations  prévues entre l’Iran et l’occident à Bagdad (5+1)  porteront un début de solution. D’autres estiment que les menaces émises  par les pays du Golfe, quant à une éventuelle Union notamment entre le Bahreïn et l’Arabie Saoudite, ainsi que les discours des responsables du Golfe  à l’encontre de L’Iran, sont un indice sur le mécontentement de ces pays à l’égard des échanges verbaux entre les Etats Unis et l’Iran et de la ligne chaude établie entre les deux capitales.
Comment ne doivent-ils pas être contrariés, après avoir été déçus par le refus de l’allié américain, des demandes saoudo-qataries, pour armer l’opposition syrienne ?
Il serait possible qu’il y ait une percée dans le dossier nucléaire iranien. Ce fait est probable. Mais il peut s’avérer impossible.
Ce qui attire l’attention, c’est le recul flagrant de l’axe américano-occidental. Un axe dont les électeurs sont de plus en plus influencés par les foyers de tensions qu’il avait fondé en Irak et en Afghanistan, à l’ombre d’une crise économique aigue.
A ce moment même, Tripoli explose. La coordination sécuritaire étroite entre des parties libanaises officielles, syriennes et occidentales, souligne la nécessité d’entraver l’extension d’el-Qaeda et des mouvements salafistes dans la région.
Ces événements ont été précédés de rencontres sécuritaires entre des responsables, au Liban, en Syrie et dans quelques pays du Golfe (y compris l’Arabie Saoudite. Des entretiens dont la tenue est bien connue par l’émir Mokren Ben Abdel Aziz).
Tous ces faits sont un indice sur un début de feu vert, puisque celui qui est pressenti pour contrer une telle extension (d’el-Qaeda), est parfaitement connu et même expérimenté, quelles que soient les déclarations internationales à son encontre.
Mais si ces actions étaient destinées à dresser un guet-apens contre la Syrie et le Hezbollah, la situation serait alarmante.


Source: Assafir, traduit par: moqawama.org

Comments

//