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Ramadan à Gaza: «apporter de la joie» au milieu des ruines

Ramadan à Gaza: «apporter de la joie» au milieu des ruines
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Par AlAhed avec AFP

La table recouverte d’une nappe fuchsia court sur des centaines de mètres, barrant d’un trait de couleur un paysage gris de ruines dans le sud de la bande de Gaza. Le soleil décline et des centaines de Palestiniens de tous âges s’apprêtent à rompre le jeûne.

A l’heure du repas de rupture du jeûne (iftar), personne ne sait à quoi ressemblera les jours à venir en l’absence d’accord entre «Israël» et le Hamas sur la façon d’organiser la prolongation du cessez-le-feu.

«Les gens sont terriblement attristés, et tout autour de nous est de nature à briser nos cœurs», dit à l’AFP Malak Fadda, l’organisatrice de ce repas communautaire à Rafah, à la frontière avec l’Égypte.

«Nous avons décidé d’apporter de la joie dans cette rue, comme il y en avait avant la guerre» en pareille occasion, ajoute-t-elle.

Des hauts-parleurs crachent les chants rythmés et entraînant d’un groupe qui se produit sur une estrade alors que la foule déambule autour de la table encadrée par deux immenses guirlandes de lampions pendues à des piquets de fortune. La brise du soir fait flotter quelques drapeaux palestiniens perchés sur des mâts improvisés.

Le soleil se couche, signifiant la fin du jeûne. Chacun a pris place sur une chaise en plastique grise et le repas peut commencer.

La bande de Gaza est dévastée par une guerre «israélienne» barbare.  Plus des deux tiers des infrastructures et des habitations ont été endommagées ou détruites, et la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants du territoire ont été déplacés par les bombardements «israéliens».

La trêve apporte certes un répit bienvenu, mais les Palestiniens de la bande de Gaza ne voient pas d’horizon pour la fin de leurs souffrances.

«Pour ce premier jour du ramadan, nous avions espéré rentrer chez nous pour rompre le jeûne avec nos familles et nous retrouver ensemble à la maison», dit Oum al-Baraa Habib, habitante de Rafah.

«Mais c’est la volonté de Dieu (qu’il en soit autrement) et nous restons déterminés», ajoute-t-elle.

L’observance du ramadan est un des cinq piliers de l’islam. Pendant ce mois de jeûne et de prière, les fidèles sont appelés à ne pas manger ni boire entre le lever et le coucher du soleil. Les soirées sont normalement festives et longues après l’iftar.

A Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, une des zones ayant subi les combats parmi les plus violents de la guerre, les gens tentent également de donner à ce ramadan spécial un air de normalité.

Assis sur des rangées de chaises se faisant face quatre par quatre dans une rue étroite où des guirlandes ont été tendues entre deux bâtiments éventrés, plusieurs centaines de personnes ont partagé un repas préparé par des volontaires.

Ici, pas de tables : des tabourets en plastique permettent de poser une barquette en aluminium remplie de riz safrané et de poulet.

«Nous ne quitterons pas ce pays. C’est un message au monde entier», lance Yasser Albas, la trentaine, dans une allusion aux menaces du président américain Donald Trump d’un déplacement forcé de la population de Gaza vers la Jordanie ou l’Égypte, pour faire accoucher sa vision de Gaza en «riviera du Moyen-Orient».

«Nous resterons, même au milieu des ruines, sans eau ou sans rien», insiste-t-il.

«Nous sommes résolus malgré la douleur et nos blessures», acquiesce Mohammed Abou Al-Jidyan. «Nous partageons l’iftar ici sur notre terre, et nous ne quitterons pas cet endroit.»

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