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Cisjordanie occupée: Une vidéo montre les derniers instants d’un garçon de 12 ans tué par des soldats «israéliens»

 Cisjordanie occupée: Une vidéo montre les derniers instants d’un garçon de 12 ans tué par des soldats «israéliens»
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Par AlAhed avec AURDIP

 Ayman (12 ans) et son frère Aysar (10 ans) étaient allés avec leur mère rendre visite à leur grand-père et à leurs oncles qui vivaient dans une autre partie d’al-Khalil (Hébron), Jabal Jawhar. La traversée de la ville prenait une heure dans le trafic oppressant et obligeait de passer d’al-Khalil sous contrôle palestinien à une zone gérée par les forces «israéliennes» dans le cadre du patchwork complexe de la division du territoire imposée à la Cisjordanie occupée

Jabal Jawhar n’est pas loin de la mosquée Ibrahimi, site sacré pour les musulmans, les juifs et les chrétiens. Les vendredis soirs, avant que les colons viennent y prier, les forces «israéliennes» ont effectué des patrouilles agressives dans les districts palestiniens environnants.

Vers 18h30, Ayman venait juste de piquer un sprint vers l’appartement de son grand-père et revenait vers la maison de son oncle Tariq, quand il y a eu un remue-ménage dans la rue principale, 60 mètres plus bas dans une ruelle pavée en pente.

On a entendu un tir et les gens se sont mis à courir, et un jeune homme du quartier dont l’oncle vivait dans la maison voisine a remonté l’allée dans une voiture blanche, le pare-brise percé par une balle. Il s’est garé devant la maison de Tariq et est sorti, examinant sa blessure à l’épaule causée par un morceau de verre.

La scène a été enregistrée par deux caméras de sécurité, l’une à l’angle de la cour de Tariq en direction de la ruelle en pente, et l’autre perchée à l‘extérieur de l’appartement du grand-père d’Ayman, Mohammad Bader al Ajlouni, au dernier étage, avec vue sur les voitures devant la maison de Tariq et à travers la ruelle, à 90 degrés de l’angle de l’autre caméra.

Les deux enregistrements d’images montrent Ayman et deux de ses cousins sortant de la maison de Tariq avec un autre de ses oncles, Nadim al-Ajlouni, qui donne à l’homme blessé un morceau de tissu pour sa coupure à l’épaule.

On entend alors à nouveau du vacarme venant de la ruelle et un autre tir, envoyant le petit groupe de personnes à la recherche d’un abri, dont Ayman et ses cousins. Ayman court derrière la grille de la maison de Tariq et hors de la vue des caméras, c’est alors qu’un autre tir résonne depuis le bas de la ruelle. C’est la balle dont on pense qu’elle a atteint Ayman. L’enregistrement ne prouve pas de façon certaine qui l’a tirée, mais elle montre clairement qu’elle venait de la direction des soldats «israéliens» qui avançaient vers la maison et qui sont arrivés sur scène quelques secondes plus tard.

Dans la confusion, il semble qu’il se soit passé quelques secondes avant qu’on remarque Ayman. C’est Nadim, son jeune oncle, qui l’a vu le premier. « Il gisait sur les marches de la maison, juste à l’intérieur de la grille. Je suis allé le ramasser, mais j’ai vu qu‘il était déjà parti», a dit Nadim.

Puis les caméras montrent un autre mouvement de panique et les silhouettes de trois soldats remontant la ruelle, fusils pointés, l’un d’entre eux avec une torche brillante le long du canon. Le voisin blessé, le cousin d’Ayman, et son petit frère Aysar, qui entre temps était descendu de l’appartement de son grand-père, tous s’enfuient entre les voitures garées. Nadim sort en courant de la grille d’entrée de Tariq portant Ayman, mais lâche sa veste, puis Ayman dans son effort désespéré pour s’enfuir.

Le corps du garçon est laissé par terre entre une voiture et le mur du jardin de Tariq alors que les soldats atteignent la maison. Ils observent autour d’eux pendant quelques secondes, puis aperçoivent le corps et, à ce moment-là, font demi-tour et repartent calmement, les cris de la mère d’Ayman derrière eux après qu’elle ait trébuché sur le corps de son fils.

Nadim ramasse encore une fois le corps mou d’Ayman et lui et Tariq descendent la ruelle, sur les pas des soldats qui se retirent, en direction de l’hôpital voisin.

C’était déjà trop tard. Le rapport indique dit que la balle était entrée par le dos d’Ayman et s’était logée dans ses poumons.

Ayman avait rejoint une équipe locale de football et projetait de s’inscrire à un club de karaté. Quand il serait grand, il serait un médecin ou, encore mieux, un ingénieur pour aider son père dans son travail de construction qui le retenait toutes les semaines loin de chez lui à al-Khalil (Hébron).

L’assassinat d’enfants en Cisjordanie occupée ne sort plus de l’ordinaire, surtout depuis que les forces d’occupation «israélienne» ont intensifié leurs agressions en territoire occupé après le 7 octobre 2023. Cette intensité a augmenté depuis le cessez-le-feu de janvier dans la bande de Gaza.

En moyenne deux enfants ont été tués par semaine cette année, un peu plus que le taux moyen pour 2024 où 93 enfants ont été tués. Les travailleurs des droits de l’homme craignent que le nombre continue d’augmenter alors que les forces «israéliennes» transportent les techniques de Gaza en Cisjordanie, chassant des dizaines de milliers de personnes de chez elles, aplanissant des districts et assouplissant encore plus les «règles d’engagement» qui disent quand un soldat est autorisé à ouvrir le feu.

Ils appellent cela « Gazification » et cela devient la nouvelle normalité. Mais ce qui met le cas d’Ayman al-Hammouni à part, c’est la clarté de la preuve, illustrée par l’enregistrement de deux caméras de sécurité, qui raconte l’histoire des derniers instants de l’enfant.

 

 

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