Tensions Paris-Alger: Le Sénat algérien «suspend ses relations» avec le Sénat français
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Par AlAhed avec AFP
Le Conseil de la nation, équivalent du Sénat en Algérie, a annoncé mercredi 26 février la «suspension de ses relations» avec le Sénat français, pour protester contre une récente visite de son président Gérard Larcher au Sahara occidental, territoire où l’Algérie soutient les indépendantistes du Polisario contre le Maroc.
Dénonçant une «visite irresponsable, provocatrice et ostentatoire, le bureau du Conseil de la Nation, sous la présidence de Salah Goudjil, annonce la suspension immédiate de ses relations avec le Sénat de la République française, y compris le protocole de coopération parlementaire signé le 8 septembre 2015», dit le Conseil de la nation dans un communiqué.
Cette annonce survient dans un contexte de tensions accrues entre les deux pays.
«Réexaminer tous les accords»
Toujours mercredi, François Bayrou a annoncé avoir demandé un «audit interministériel» sur la «politique de délivrance des visas» par la France.
Le Premier ministre français, s'exprimant devant la presse après un comité interministériel consacré au contrôle de l'immigration (CICI) réuni à Matignon, a indiqué avoir «signé (mardi) soir une lettre de mission» demandant cet audit aux inspections générales de la police et des Affaires étrangères.
Il a également indiqué que la France allait «demander au gouvernement algérien que soit réexaminée la totalité des accords entre les deux pays».
Le locataire de Matignon a toutefois affirmé ne pas avoir de volonté d’entrer dans «l’escalade» avec l’Algérie.
Évoquant les accords de 1968 entre la France et l’Algérie, qui selon lui ne sont «pas respectés», le Premier ministre a affirmé que le gouvernement français ne peut «pas accepter que la situation perdure».
«Je le dis sans volonté de faire de l’escalade, sans volonté de faire de la surenchère», mais «il est de la responsabilité du gouvernement français de dire que les refus de réadmission (des ressortissants algériens, ndlr) sont une atteinte directe aux accords que nous avons avec les autorités algériennes et que nous ne l’accepterons pas».
Les tensions se sont ravivées entre Alger et Paris depuis l’attentat de Mulhouse, dans lequel un Algérien de 37 ans, en situation irrégulière et sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), est accusé d’avoir tué à l’arme blanche une personne et d’en avoir blessé sept autres.
«Il avait été présenté quatorze fois aux autorités algériennes. Et quatorze fois les autorités algériennes ont dit non », a dénoncé mercredi Bayrou, jugeant à nouveau «inacceptable» le refus d’Alger de reprendre son ressortissant.
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