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Face à Trump, l’UE doit «se réveiller», estime le gouverneur de la Banque de France

Face à Trump, l’UE doit «se réveiller», estime le gouverneur de la Banque de France
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Par AlAhed avec AFP

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a appelé mercredi l’Union européenne à «se réveiller» pour innover «plus vite» face à «l’imprévisibilité» de la politique économique du président américain Donald Trump.

«Il est très souhaitable que l’Europe se réveille», a-t-il déclaré sur France Culture.

Il faut «muscler la capacité d’innovation et de production en Europe», «investir mieux dans les technologies d’avenir et innover plus vite avec des simplifications», a-t-il ajouté.

«L’Europe a beaucoup d’atouts», a-t-il développé, évoquant un marché unique d’environ 450 millions de consommateurs et des start-up, «mais l’Europe s’est un peu endormie face à la vague d’innovation née largement aux États-Unis et en partie en Chine».

La Banque de France prévoit une croissance économique de 0,1 % à 0,2 % en France au premier trimestre, dans un contexte de fortes incertitudes.

Pour 2025, elle table sur une hausse de 0,9 %, comme le gouvernement.

«Incertitude»

«S’il y a un maître mot aujourd’hui qui menace l’économie, c’est cette incertitude qui engendre l’attentisme des entrepreneurs qui diffèrent leurs investissements ou même des consommateurs […] qui diffèrent leurs achats et qui préfèrent épargner», a prévenu François Villeroy de Galhau.

«De ce point de vue là, l’imprévisibilité de Monsieur Trump […] ne tient pas lieu de stratégie économique efficace. Partout dans le monde, cela augmente l’incertitude et donc cela pèse sur la confiance et la croissance», a-t-il ajouté.

Concernant Elon Musk, chargé par Donald Trump de tailler dans les dépenses de l’État fédéral, «un innovateur génial» qui déploie toutefois «des méthodes extrêmement brutales», le gouverneur a dit espérer que «les forces de rappel de la démocratie et de l’économie américaine joueront».

«Le protectionnisme, ça peut apparaître séduisant à court terme - on se dit qu’on protège son économie - mais toujours et partout, c’est perdant dans la durée», a-t-il jugé.

Alors que l’inflation a baissé en France et que le taux de chômage s’est établi à 7,3 % au quatrième trimestre 2024, «il reste deux maladies économiques sérieuses», a estimé François Villeroy de Galhau.

Pour la France, il a cité «le problème» des finances publiques et de la dette.

Pour l’Europe, celui d’une croissance et d’une innovation insuffisantes.

Alors que l’économie européenne «tourne autour d’une croissance de 1 %» elle est «entre 2 % et 3 %» aux États-Unis, «et année après année, ça creuse l’écart».

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