France: Un juge expulse une militante du tribunal à cause de son hijab

Par AlAhed avec agences
Un juge français a expulsé la militante franco-tunisienne Hager Barkous d’une salle d’audience à Nice vendredi dernier en raison de son hijab.
Barkous, 31 ans, assistait à l’audience d’un autre militant jugé pour «incitation à la haine» après avoir appelé au boycott d’un restaurant dont les propriétaires étaient sionistes.
Expulsion de la salle d’audience
Barkous, présidente de l’association Amis de la Palestine, a décrit l’incident comme choquant et discriminatoire.
«Je suis venue au tribunal pour montrer mon soutien et ma solidarité à mon ami. Je me suis assise tranquillement au fond de la salle», raconte-t-elle.
«Le juge, Christian Legay, est entré, a à peine regardé les personnes présentes, puis s’est tourné vers moi en disant : Toi, qui portes un voile, sors immédiatement de la salle parce que tu n’es pas reconnaissable et pas identifiable.»
D’abord, elle ne s’est pas rendue compte qu’il s’adressait à elle, mais lorsque les regards se sont tournés vers elle, elle a compris qu’elle était visée.
«J’étais stupéfaite. Le juge a ensuite crié : Tu sors maintenant ! Tu dois partir quand je te le dis !», ajoute-t-elle.
Malgré ses protestations, quatre policiers l’ont escortée hors de la salle, lui indiquant qu’elle devait obéir aux ordres du juge.
«J’ai réalisé qu’en 2025, en France, j’étais victime de discrimination – par un juge, une personne censée défendre la justice, la liberté, la fraternité et la laïcité», s’est-elle indignée.
À l’extérieur du tribunal, Barkous a aperçu trois étudiantes, probablement d’un établissement local, qui avaient également quitté la salle. L’une d’elles, une jeune fille voilée, pleurait.
«Elle m’a dit qu’elle m’avait suivie parce qu’elle avait peur que le juge l’expulse aussi devant toute sa classe», rapporte Barkous.
«J’étais dévastée. Cette jeune fille n’avait rien fait de mal – elle était simplement venue observer le déroulement d’un procès, et pourtant, elle a été confrontée à cette violence.»
Poursuites judiciaires
Barkous a déjà été confrontée à la discrimination. En 2020, elle avait porté plainte contre McDonald’s après avoir été licenciée pour faute présumée, une décision qu’elle estime liée à son hijab.
Son expérience s’inscrit dans un contexte plus large où de nombreuses femmes musulmanes en France font face à des obstacles dans le milieu professionnel et scolaire en raison de leur choix de porter le voile.
Trois avocats défendant la militante ont contesté la décision du juge.
«Mais son visage est découvert, donc oui, elle peut rester», ont-ils plaidé». Pourtant, le juge les a ignorés.
Barkous prévoit désormais d’engager des poursuites judiciaires contre ce qu’elle qualifie d’acte discriminatoire et raciste.
«Mes avocats et moi ne laisserons pas passer cela. Aujourd’hui, c’est moi qui en suis victime ; demain, ce sera une autre femme. Cela doit cesser. Nous devons éradiquer ce type de mentalité discriminatoire et mettre un terme à l’islamophobie», a-t-elle affirmé.
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