Forte opposition dans le monde au propos de Trump concernant la bande de Gaza
Par AlAhed avec médias
Plusieurs Etats du monde et des agences de l'ONU ont exprimé leur opposition aux récentes déclarations du président américain Donald Trump concernant la bande de Gaza.
Tout transfert forcé ou expulsion d'un territoire occupé sont "strictement prohibés", a rappelé mercredi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, après la proposition de Donald Trump. "Le droit à l'autodétermination est un principe fondamental du droit international et doit être protégé par tous les États, comme l'a récemment souligné la Cour internationale de justice. Tout transfert forcé ou expulsion de personnes hors des territoires occupés sont strictement prohibés", souligne Volker Türk dans un communiqué, insistant que "le droit international est très clair".
"Très surprenant"
Le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés a qualifié ce mercredi de "très surprenant" le projet d'occupation de la bande de Gaza et de déplacement de sa population, annoncé par Donald Trump. "C'est très difficile de s'exprimer sur cette question très délicate", a confié Filippo Grandi lors d'une interview avec l'AFP à Bruxelles. "Il faut voir concrètement ce que ça signifie", a déclaré Filippo Grandi. Pour le haut responsable onusien, la situation actuelle n'est "pas claire" après les propos extraordinaires du président américain mardi.
"Incompréhensible"
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a qualifié mercredi d'"incompréhensible" la proposition de son homologue américain Donald Trump de prendre "le contrôle" de la bande de Gaza. "Ceux qui doivent veiller sur Gaza, ce sont les Palestiniens, qui ont besoin d'une réparation pour tout ce qui a été détruit afin qu'ils puissent reconstruire leurs maisons, leurs hôpitaux, leurs écoles et vivre dans la dignité et le respect", a affirmé le président de gauche lors d'une interview avec des radios brésiliennes. La proposition est "quasiment incompréhensible", a-t-il soutenu.
Une expulsion des Gazaouis conduirait à de nouvelles souffrances
La bande de Gaza "appartient aux Palestiniens" et doit "tout comme la Cisjordanie et Jérusalem-Est" faire partie du "futur État palestinien", a répondu mercredi la ministre allemande des Affaires étrangères aux propos de Donald Trump. "La population civile de Gaza ne doit pas être expulsée et Gaza ne doit pas être occupée de manière durable, ou de nouveau colonisée", a déclaré Annalena Baerbock dans un communiqué.
Une expulsion des Gazaouis du territoire ravagé par la guerre "ne serait pas seulement inacceptable et contraire au droit international", mais "conduirait aussi à de nouvelles souffrances et à une nouvelle haine", a affirmé la cheffe de la diplomatie allemande, qui refuse l'idée d'une "solution imposée aux Palestiniens". "Une solution négociée à deux États reste la seule" qui permette "aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre en paix", a estimé Annalena Baerbock.
"Dangereuses pour la stabilité"
Les déclarations de Donald Trump sur un projet d'occupation américaine de la bande de Gaza et le transfert des Palestiniens qui y vivent sont "dangereuses pour la stabilité et pour le processus de paix", a déclaré ce mercredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. "La France est opposée pleinement aux déplacements des populations", a-t-elle dit à l'issue du Conseil des ministres.
Le ministère français des Affaires étrangères réagit à son tour aux propos de Donald Trump, et plaide de nouveau "pour la mise en œuvre de la solution à deux États". Paris "réitère son opposition à tout déplacement forcé de la population palestinienne de Gaza, qui constituerait une violation grave du droit international, une atteinte aux aspirations légitimes des Palestiniens, mais aussi une entrave majeure à la solution à deux États et un facteur de déstabilisation majeur pour nos partenaires proches que sont l'Égypte et la Jordanie ainsi que pour l'ensemble de la région", indique ce mercredi le Quai d'Orsay dans un communiqué.
"Vivre et prospérer"
Les Palestiniens doivent pouvoir revenir "chez eux", estime le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, a affirmé mercredi que les Palestiniens devaient pouvoir "vivre et prospérer" dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, en réponse aux propos de Donald Trump. "Nous devons voir les Palestiniens pouvoir vivre et prospérer dans leurs territoires, à Gaza, en Cisjordanie", a-t-il dit lors d'un déplacement à Kiev.
"Jeter de l'huile sur le feu"
Le Hamas a accusé ce mercredi le président américain de "jeter de l'huile sur le feu" avec son idée d'occupation militaire de la bande de Gaza par les Etats-Unis et de transfert forcé des Palestiniens vivant sur le territoire. "Nous (...) condamnons dans les termes les plus forts les déclarations (Donald) Trump en vue d'une occupation américaine de la bande de Gaza et du déplacement de notre peuple", indique un communiqué du mouvement islamiste palestinien. Ces déclarations "violentes" ne "contribueront pas à la stabilité de la région mais ne font que jeter de l'huile sur le feu".
Réaction de l'Égypte
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a souligné ce mercredi "l'importance de renforcer politiquement et économiquement l'Autorité palestinienne" à Gaza, quelques heures après que le président américain Donald Trump a dit vouloir prendre "le contrôle" du territoire palestinien.
Lors d'une réunion avec le Premier ministre palestinien, Mohammed Mustafa, Badr Abdelatty a déclaré que l'Égypte était impatiente que l'Autorité palestinienne "assume ses responsabilités dans la bande de Gaza en tant que partie des territoires palestiniens occupés", selon un communiqué de son ministère.
"Inacceptable" pour la Turquie
Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a jugé "inacceptable" ce mercredi le projet du président américain Donald Trump. "La déclaration de Trump sur Gaza est inacceptable", a déclaré le ministre lors d'un entretien à l'agence de presse turque Anadolu. "Expulser (les Palestiniens) de Gaza est une question que ni nous ni les pays de la région ne peuvent accepter. Il n'est même pas question d'en discuter", a-t-il insisté.
L'OLP rejette tout projet de transfert "du peuple palestinien
L'organisation de libération de la Palestine (OLP) a rejeté mercredi tout projet de transfert "du peuple palestinien hors de sa patrie". La direction palestinienne "affirme son rejet de tous les appels au déplacement du peuple palestinien hors de sa patrie. Ici nous sommes nés, ici nous avons vécu et ici nous resterons", déclare Hussein Sheikh, secrétaire général de l'OLP dans un message sur son compte X.
La Chine s'oppose
La Chine a dit mercredi s'opposer au déplacement "forcé" des Palestiniens de la bande de Gaza, après l'annonce du président Donald Trump concernant une prise de contrôle américaine du territoire. "La Chine a toujours soutenu le fait qu'une gouvernance palestinienne sur les Palestiniens était le principe de base de la gouvernance d'après-guerre de Gaza et nous sommes opposés au transfert forcé des habitants de Gaza", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, interrogé au sujet des projets du dirigeant américain lors d'une conférence de presse habituelle.