Cisjordanie occupée: En 72 heures, «Israël» a déjà fait plus de 12 martyrs
Par AlAhed avec agences
L’agression militaire «israélienne» en Cisjordanie occupée entre dans sa troisième journée, avec déjà 12 Palestiniens martyrs et au moins 40 autres blessés, dont des enfants.
La nuit dernière, deux Palestiniens sont tombés en martyre par les troupes d’occupation «israélienne» près de la ville de Jénine. Ils faisaient partie des auteurs d’une opération anti-«israélienne» dans le village d’al-Funduq survenue au début du mois qui avait tué trois colons.
Le Hamas avait revendiqué l’opération du 6 janvier et confirmé que Qutaiba al-Shalabi et Mohammed Nazal, qui ont été tués la nuit dernière, étaient les auteurs de la fusillade. Ils avaient ouvert le feu sur des véhicules et des bus circulant sur la route. Onze «Israéliens» avaient été également blessés.
Les forces d’occupation ont encerclé un bâtiment à Wadi Burqin. Après un échange de tirs qui a duré environ quatre heures, les deux hommes ont été tués. Un soldat a été blessé, selon l’armée «israélienne».
Le camp de réfugiés de Jénine «presque inhabitable»
Des responsables de l’ONU affirment que les attaques israéliennes en cours ont rendu le camp de réfugiés de Jénine «presque inhabitable», avec des routes, des réseaux d’électricité et d’eau détruits et l’hôpital public de Jénine coupé du réseau d’électricité et d’eau.
Médecins Sans Frontières (MSF) a déclaré que les attaques d’«Israël» contre la Cisjordanie occupée, après l’annonce d’un cessez-le-feu à Gaza, «constituent un lourd tribut à la santé physique et mentale des gens», car les ambulances et le personnel médical n’y ont pas accès.
«Ce que nous voyons dans le camp de Jénine est horrible», a déclaré un ambulancier, cité par l’organisation.
«Les gens sont pris pour cible pendant leur évacuation, et les blessés ne peuvent pas être atteints par ambulance. Nous manquons d’électricité, et nous ne pourrons bientôt plus utiliser nos véhicules pour transporter et stabiliser les patients», a-t-il noté.
MSF a déclaré que la montée de la violence se produisait à un moment où l’organisation avait déjà été «contrainte de suspendre ses opérations à Jénine et de réduire ses activités à Al Khalil (Hébron) et Naplouse en raison de l’obstruction des mouvements».
MSF a appelé à un «accès sans entrave aux soins médicaux» et à la protection des hôpitaux, des ambulances et du personnel de santé.
L’armée «israélienne» a établi de nouveaux checkpoints
Parallèlement, le «cabinet de sécurité» a ordonné à l’armée «israélienne» d’établir des dizaines de points de contrôle supplémentaires en Cisjordanie occupée en parallèle de la mise en œuvre du cessez-le-feu à Gaza, entraînant des embouteillages massifs pour les Palestiniens sur l’ensemble du territoire, a rapporté jeudi «Haaretz».
Selon Haaretz, cette mesure oblige l’armée à arrêter et à fouiller chaque véhicule palestinien passant par les points de contrôle, provoquant des troubles, les Palestiniens étant désormais souvent dans l’incapacité d’entrer et de sortir de leurs villages.
Une habitante de la région de Ramallah a indiqué à «Haaretz» avoir attendu trois heures dans les embouteillages pour rentrer chez elle et qu’elle n’avait pas pu aller chercher ses enfants à l’école. «On n’a jamais eu une telle situation, pas même au début de la guerre», a-t-elle dit.
Un autre habitant d’un village situé à l’extérieur de Ramallah a affirmé qu’il lui faut maintenant huit heures pour rentrer chez lui depuis la ville. «Quelle en est la raison? Nous n’en savons rien. C’est une cocotte-minute. C’est incroyable. Aller de Ramallah au village, c’est comme aller d’un pays à un autre», a-t-il confié à «Haaretz».
Les Palestiniens ont signalé sur des groupes WhatsApp qui surveillent la situation aux points de contrôle que 38 d’entre eux avaient complètement fermé les routes, bloquant ainsi les déplacements.
Selon l’Autorité palestinienne, il existe actuellement 900 points de contrôle en Cisjordanie occupée.