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Corée du Sud: Le président suspendu refuse un nouvel interrogatoire après son arrestation mercredi

Corée du Sud: Le président suspendu refuse un nouvel interrogatoire après son arrestation mercredi
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Par AlAhed avec AFP

Le président sud-coréen suspendu Yoon Suk Yeol fait valoir son droit au silence et refuse d'assister à un nouvel interrogatoire prévu ce jeudi 16 janvier, au lendemain de sa spectaculaire arrestation pour sa tentative manquée d'imposer la loi martiale début décembre, a annoncé son avocat.

Le dirigeant, devenu le premier chef d'État sud-coréen en exercice à être arrêté, doit également s'abstenir de comparaître dans la journée à une audience devant la Cour constitutionnelle dans le cadre de son procès en destitution, selon l'agence Yonhap.

Après une première descente qui avait tourné au fiasco début janvier, des agents du CIO et de la police ont réussi à investir tôt mercredi la résidence où l'ancien procureur star était retranché depuis des semaines dans un quartier huppé de Séoul.

Suspendu par les députés et visé par une enquête pour «rébellion», un crime passible de la peine de mort, Yoon Suk Yeol a été interrogé pendant des heures mercredi mais il a exercé son droit de garder le silence, avant d'être transféré dans un centre de détention.

Les enquêteurs du Bureau d'enquête sur la corruption (CIO) devaient reprendre l'interrogatoire du dirigeant jeudi à 14H00 locales, mais son avocat du dirigeant a indiqué qu'il est «souffrant» et ne pourra pas être présent, a rapporté l'agence Yonhap.

«Le président Yoon est souffrant et a pleinement expliqué sa position hier, il n'y a plus lieu de l'interroger», a déclaré Yoon Kab-keun à Yonhap, dans une référence apparente à sa décision manifestée mercredi de ne pas répondre aux questions.

Interrogés par l'AFP, les responsables du CIO n'ont pas souhaité commenter ces déclarations.

Demande d’une révision du mandat d’arrêt

Les enquêteurs tentent d'obtenir une prolongation de 20 jours de la détention du dirigeant, à l'expiration des 48 heures prévues par le mandat d'arrêt, le temps de pouvoir formaliser un acte d'accusation envers le président.

Les avocats de Yoon ont à l'inverse demandé une révision du mandat d'arrêt qui a été utilisé pour l'arrêter.

Yoon Suk Yeol estime avoir agi conformément à la loi et que la procédure intentée à son encontre «illégale».

«Il semble que toutes les tactiques juridiques soient employées par l'équipe de Yoon pour faire perdurer la situation» à son avantage, estime auprès de l'AFP Lee Jong-soo, professeur de droit à l'université Yonsei.

L'arrestation du dirigeant conservateur, qui avait été élu en 2022, a été saluée par l'opposition.

C'est «le premier pas vers le retour de l'ordre», a estimé Park Chan-dae, chef des députés du Parti démocrate, la principale force de l'opposition. Face aux enquêteurs, Yoon Seok Yul garde le silence depuis son arrestation.

Il a publié sur Facebook un message qu'il affirme avoir écrit alors qu'il était barricadé chez lui, où il répète ses accusations de fraudes électorales et invective de nouveau les forces «hostiles» attaquant la Corée du Sud, faisant allusion à Pyongyang.

Ses partisans ont également refusé d'accepter l'arrestation, scandant «mandat illégal» pendant les heures qu'a duré le face-à-face entre la police et les gardes du président suspendu.

Certains se sont allongés sur le sol devant la porte principale de sa résidence.

Dans le cadre d'une enquête parallèle, la Cour constitutionnelle doit décider de valider ou non la motion de destitution contre le président sud-coréen votée par le Parlement.

Si c'est le cas, il perdra officiellement son titre de président et de nouvelles élections devront être organisées dans les 60 jours.

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