Syrie: Le nouveau dirigeant promet des élections d’ici quatre ans, espère la levée des sanctions américaines

Par AlAhed avec AFP

Le nouveau dirigeant de la Syrie, Ahmad al-Chareh, jusqu’ici connu par son nom de guerre Abou Mohammad al-Jolani, a annoncé qu’une nouvelle Constitution verra le jour d’ici à trois ans, et que de nouvelles élections se tiendront d’ici à quatre ans. En attendant, il promet que le gouvernement intérimaire donnera la priorité aux problèmes économiques, avec de premiers résultats espérés d’ici un an.

«Ce qui m’importe, c’est que le peuple syrien me croit (…). Quant aux détails concernant les droits et les libertés, ils doivent être inscrits dans la Constitution et non être l’avis personnel de quelqu’un», a-t-il déclaré dimanche le 29 décembre dans une interview accordée à la télévision saoudienne Al-Arabiya.

Le groupe armé «Hayat Tahrir al-Cham» («HTC»), auparavant connu sous le nom de «Front al-Nosra», l’ancienne branche syrienne du groupe terroriste «Al-Qaïda», sera dissous lors d’une conférence de dialogue national, a aussi affirmé Ahmad al-Chareh.

Il promet de protéger les groupes minoritaires

Al-Chareh a par ailleurs promis de protéger les groupes minoritaires, qui craignent que les nouveaux dirigeants ne cherchent à imposer un gouvernement extrémiste, et a mis en garde contre les tentatives d’incitation aux conflits sectaires.

Ses promesses interviennent dans un contexte de violences accrues contre les minorités.

Les membres du «HTC» lancent des attaques incessantes contre des villes peuplées de minorités, selon un nouveau rapport de l'agence de presse irakienne Al-Maalomah, qui fait état de pillages, d'enlèvements et d'assassinats endémiques.

«Toutes les 10 minutes, une attaque est signalée, y compris des incidents de pillage, d'enlèvement, d'assassinat ou de rapt», a révélé lundi le 23 décembre ce rapport, citant des sources anonymes.

Il se montre conciliant avec la Russie

Durant l’entretien, Ahmad al-Chareh a déclaré que la Syrie partageait des intérêts stratégiques avec la Russie, proche allié de Bachar al-Assad, et qui possède des bases militaires dans le pays, réitérant ainsi les signaux conciliants que son gouvernement avait émis précédemment.

Il invite l’Iran au «respect»

«La Syrie ne peut pas continuer sans des relations avec un grand pays au poids régional comme l’Iran, mais il faut que celles-ci se fassent sur la base du respect de la souveraineté des deux pays et sans ingérences dans les affaires internes», a-t-il aussi dit.

Il espère la levée des sanctions américaines

Le nouveau dirigeant syrien a appelé aussi l’administration du futur président américain Donald Trump à lever les sanctions imposées par les États-Unis à la Syrie sous l’ancien régime de Bachar al-Assad.

«Les sanctions ont été imposées à la Syrie en raison des crimes commis par le régime contre des victimes», a-t-il estimé.

Des diplomates américains se sont rendus à Damas ce mois-ci et ont rapporté que le dirigeant de la Syrie était apparu comme «pragmatique».

Washington a également levé la prime de 10 millions de dollars offerte pour son arrestation.