Syrie: Après son homologue turc, le chef de la diplomatie jordanienne à Damas pour rencontrer le nouveau dirigeant
Par AlAhed avec agences
Au lendemain de la visite de son homologue turc, le chef de la diplomatie jordanienne Ayman Safadi est attendu lundi à Damas pour rencontrer le nouveau dirigeant de la Syrie voisine, Ahmad al-Charaa, a annoncé son ministère.
M. Safadi «se rendra aujourd’hui (lundi) à Damas et rencontrera le commandant en chef de la nouvelle administration syrienne, Ahmad al-Charaa, ainsi que d’autres responsables syriens», a indiqué le ministère dans un bref communiqué.
La Jordanie accueille quelque 680.000 réfugiés syriens qui sont enregistrés auprès du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés, mais Amman affirme avoir reçu environ 1,3 million de déplacés depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.
Depuis la chute de Bachar el-Assad le 8 décembre, plus de 7000 Syriens sont rentrés chez eux depuis les frontières jordaniennes, avait annoncé jeudi le ministère jordanien de l’Intérieur.
Au cours des dernières années, la Jordanie a affirmé faire face à un trafic de drogue devenu «plus organisé» à travers la frontière syro-jordanienne, avec la protection de groupes armés.
La stabilité de la Syrie permettrait au royaume de «garantir la sécurité à ses frontières», a déclaré dimanche le porte-parole du gouvernement jordanien Mohamed Moumani, ajoutant que son pays se «rangeait du côté de la volonté du peuple syrien frère».
L’Iran affirme son soutien à la souveraineté de la Syrie
Dans le même contexte, le ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé lundi son soutien à la souveraineté de la Syrie, tout en affirmant ne «pas (avoir) de contact direct» avec les nouveaux dirigeants syriens.
«Notre position de principe sur la Syrie est très claire: préserver la souveraineté et l’intégrité» du pays «et permettre au peuple syrien de décider de son avenir sans ingérence étrangère», a déclaré le porte-parole du ministère, Esmaïl Baghaï, ajoutant que la Syrie ne devait pas devenir un «repaire pour le terrorisme».
Soutien aux nouvelles autorités
Dimanche, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a rencontré à Damas Ahmed al-Charaa, connu sous son nom de guerre Abu Mohammed al-Jolani.
Autour d’un café à la cardamome au sommet du mont Qassioun, qui surplombe Damas, le dirigeant syrien de facto a affiché, dimanche au soir, sa proximité avec Hakan Fidan.
Nuh Yilmaz, vice-ministre turc des Affaires étrangères, ainsi que Burhan Koroglu, chargé d'affaires par intérim à l'ambassade de la Turquie à Damas, et Esaad Hasan Seyban, nommé ministre des Affaires étrangères du gouvernement intérimaire syrien, ont également pris part à la réunion.
La rencontre de Charaa, deux jours plus tôt, avec Barbara Leaf, la responsable du Moyen-Orient au sein du département d’Etat américain, avait été plus discrète, mais elle a envoyé un signal fort de soutien aux nouvelles autorités emmenées par le groupe «Hayat Tahrir al-Cham» («HTC», ex-«front al-Nosra» branche armée d’«al-Qaïda»).