Depuis le cessez-le-feu au Liban, plus de 90 % des déplacés de retour chez eux
Par AlAhed avec sites web
Près de 580 000 déplacés au Liban ont pris le chemin du retour vers leurs villes et villages dans les 24 heures qui ont suivi le cessez-le-feu mis en application le 27 novembre à l'aube entre «Israël» et ce pays, selon des chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Au 30 novembre, les autorités libanaises ont signalé que près de 90 % des personnes déplacées dans des centres d’accueil collectifs ont quitté les lieux, bien que plus de 22 000 personnes restent dans environ 400 sites.
L'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a observé pour sa part que plus de 28 000 personnes sont passées de la Syrie au Liban depuis le 27 novembre.
Le nombre de déplacés ayant traversé vers la Syrie avait dépassé les 560 000 entre la fin du mois de septembre et le cessez-le-feu.
Ces données avancées par Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, lors de son point de presse quotidien, confirment des propos tenus le même jour par le ministre libanais sortant de l’Intérieur Bassam Maoulaoui qui déclarait que «la majorité des personnes étaient rentrées dignement dans leurs villes et villages» et que la crise des déplacés au Liban «s’était atténuée».
Selon les chiffres du HCR, le Liban comptait à la mi-novembre plus d’un million trois cent mille déplacés, pour cause de guerre ouverte avec «Israël».
L'OIM faisait état d'un chiffre plus conservateur d'un peu moins de 900 000 déplacés internes.
Le 8 octobre 2023, au lendemain de la guerre lancée par «Israël» contre la bande de Gaza, le mouvement de résistance libanais, le Hezbollah, avait ouvert un front de soutien à Gaza depuis le Liban-Sud.
Après un an d’affrontements frontaliers, le conflit s’est envenimé en septembre 2024 et les régions du Liban-Sud, de la banlieue-sud de Beyrouth, de la Békaa-nord et ouest, et même de Beyrouth étaient régulièrement pilonnées par l’armée d’occupation «israélienne».
Entré en vigueur le 27 novembre, le cessez-le-feu demeure fragile.
Des efforts réorientés
«En ce qui concerne le Liban et la situation humanitaire dans ce pays, nos collègues humanitaires nous disent que les Nations unies et nos partenaires réorientent leurs efforts pour répondre aux besoins des personnes déplacées qui ont commencé à retourner dans leurs communautés, à ceux qui restent déplacées, aux communautés d'accueil, et à ceux qui n'ont jamais quitté les zones touchées par les hostilités», a encore souligné M. Dujarric.
«Bien que les gens retournent dans leurs communautés au Liban, des défis subsistent, notamment des infrastructures endommagées, des services limités, des problèmes de sécurité, et bien sûr la menace de munitions qui n’ont pas explosé», a ajouté le porte-parole.
Le conflit a fait jusque-là au Liban au moins 3 961 martyrs et 16 520 blessés, selon le dernier décompte du ministère libanais de la Santé publié vendredi dernier.
Lundi, dix personnes ont été tuées dans des raids aériens «israéliens» sur le sud du pays.