Gaza: Près de 44.000 martyrs, Borrell «n’a plus de mots» pour décrire la tragédie
Par AlAhed avec agences
«Il n'y a plus de mots. J'ai épuisé tous les mots pour expliquer ce qui est en train de se passer au Moyen-Orient»: le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a exprimé sans détour sa frustration lundi à Bruxelles.
«Il y a à peu près 44.000 morts à Gaza et 70% de ces personnes tuées sont des femmes et des enfants», a dit le responsable espagnol avant de présider ce qui devrait être sa dernière réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE. «Quand on regarde leur âge, il s'agit le plus souvent d'enfants de moins de neuf ans», a-t-il a encore déploré.
M. Borrell, 77 ans, doit quitter ses fonctions le mois prochain.
Pour cette dernière réunion sous sa présidence, il a proposé aux 27 de suspendre le dialogue politique, prévu par l'accord d'association entre l'Union européenne et «Israël». Mais la plupart des pays de l'UE, dont l'Allemagne, les Pays-Bas ou la France, n'y sont pas favorables.
«L'UE a du sang sur les mains» dans la bande de Gaza, estime de son côté l'ONG Oxfam, dans un communiqué paru lundi.
«Les discussions qui ont lieu aujourd'hui à huis clos ont un impact sur des personnes réelles, confrontées à l'inimaginable. Pourtant, la réponse de l'Europe est souvent léthargique», estime Agnès Bertrand-Sanz, experte humanitaire chez Oxfam, pour qui l'UE et ses États membres doivent «redoubler d'effort pour exiger un cessez-le-feu, suspendre l'accord d'association UE-Israël», «garantir que l'aide humanitaire ne soit pas bloquée ou détruite» et «arrêter les ventes d'armes à Israël».
«L'Histoire nous observe, et l'Europe doit choisir: veut-elle être complice de ces violations du droit humanitaire international et de cette campagne de nettoyage ethnique dans le nord de Gaza? Veut-elle
20 martyrs dans des raids «israéliens» contre des camps de réfugiés
Sept personnes sont mortes et dix ont été blessées dans une frappe aérienne sur une maison de la ville de Gaza, annonce Reuters ce lundi. Quatre personnes ont aussi péri dans un bombardement «israélien» sur le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de l'enclave, selon des sources médicales sur place. À Beit Lahiya, dans le nord du territoire, un missile «israélien» a frappé une maison, tuant au moins deux personnes et en blessant plusieurs autres.
Quatre personnes, dont deux enfants, ont également été tuées dans une frappe aérienne contre un campement de tentes dans la zone côtière d'Al Maouassi, désignée comme zone humanitaire. Deux autres ont été tuées dans des abris à Rafah, dans le sud de l'enclave palestinienne, ont indiqué des responsables de la santé, qui évoquent également une personne tuée par une frappe de drone.
Le ministère de la Santé à Gaza a annoncé lundi un nouveau bilan de 43.922 morts dans le territoire palestinien depuis le début de l’agression il y a plus d'un an. Au moins 76 personnes ont été tuées au cours des dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 103.898 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.