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Un écrivain «israélien» : «Nasrallah, dis-moi : quand pourrai-je rentrer chez moi ?»

Un écrivain «israélien» : «Nasrallah, dis-moi : quand pourrai-je rentrer chez moi ?»
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Par Céline Farhat

Dimanche dernier, le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a appelé les Libanais ayant quitté leurs villages par crainte d’une large escalade avec les forces ennemies, à rentrer chez eux, suite à la riposte menée par le Hezbollah à l’assassinat du grand chef jihadiste, sayyed Fouad Chokor.

Ces propos ont réussi à calmer les appréhensions des Libanais, surtout des habitants du Liban sud, qui expriment toujours leur confiance en son éminence, le chef du Hezbollah.

«Nasrallah, dis-moi : quand pourrai-je rentrer chez moi ?»

Par contre, ces propos ne proviennent pas d'un citoyen libanais déplacé de son domicile dans les villages du sud, voisins de la Palestine occupée, mais c'est le titre d'un article d'un écrivain «israélien» résidant dans l'une des colonies du nord bordant la frontière avec le Liban, Menahem Horowitz, publié sur le site de la chaîne «israélienne» N12.

Horowitz dit que les visites des dirigeants ou des hauts gradés dans les villes «israéliennes» situées à la frontière nord avec le Liban ont toujours laissé une bonne impression visuelle, et que les Premiers ministres, les ministres de la Guerre, les chefs d'état-major et les commandants de division ont toujours été intéressés à faire venir les caméras de presse lors de leurs tournées, car l'arrière-plan dramatique des montagnes de Galilée, des villages et des villes au-delà de la frontière, de la ligne des points militaires de l'armée «israélienne» et de la vaste plaine de Hawleh à l'est, constitue un décor idéal pour l'image que les dirigeants et les chefs veulent projeter.

Il a ajouté que les déclarations de ces dirigeants «israéliens» sont très similaires, avec des expressions telles que «nous écraserons l'ennemi», «nous battrons le Hezbollah», «nous éliminerons les menaces venant du nord». Il a expliqué qu'il s'agit des «mêmes cris de guerre, de la même fanfaronnade, des mêmes promesses... Ces dirigeants se sont toujours vantés dans leurs tournées en disant que nous n'avons qu'à décider si nous voulons ramener le Liban à l'âge de pierre».

L'écrivain «israélien» a poursuivi : «Nous vivons ici une guerre avec le Hezbollah depuis 10 mois, et je dois admettre que c'est une guerre assez étrange. C'est une guerre qui, jusqu'à cette semaine, semblait être un combat entre deux boxeurs, où chacun frappe à son tour, mais où chacun prend soin de ne pas porter le coup de grâce à son adversaire, comme s'il fallait que chacun reste debout et continue à se lancer des menaces. Pendant 10 mois, des dizaines de milliers de citoyens du nord ont quitté leurs maisons, et un secteur entier du pays s'est pratiquement transformé en zone militaire fermée, et l'État d'Israël, avec toutes ses capacités militaires et de renseignement, a rencontré de grandes difficultés face au Hezbollah. On peut discuter du succès d'Israël dans sa guerre contre le Hamas, mais les plus pessimistes reconnaîtront que la machine de guerre du Hezbollah n'a aucune comparaison avec celle qui a planifié et exécuté l'attaque du 7 octobre. Regardez ce que nous avons accompli dans la Bande, le nombre de morts là-bas, les tunnels détruits, les armes dispersées, les cargaisons détruites, les dirigeants éliminés, les terres conquises. Malgré cela, certains d'entre nous continuent à prétendre que tout cela a presque paralysé le Hamas, mais lorsqu'il s'agit du Hezbollah, nous devons admettre que, malgré la mort de plusieurs centaines de ses membres et l'élimination de nombreux responsables, personne ici ne croit ne serait-ce qu'un instant que l'organisation de Nasrallah est sur le point de s'effondrer, même après tout ce qui s'est passé récemment.»

L'auteur a estimé que «celui qui parle maintenant d'un scénario pour mettre fin à la guerre ne doit pas regarder Gaza ou Tel Aviv ou Washington, car celui qui le souhaite doit regarder Beyrouth». «Hassan Nasrallah, le plus grand ennemi d'Israël au 21e siècle, a déclaré au début de la guerre qu'il continuerait à nous frapper jusqu'à ce qu'un cessez-le-feu soit obtenu à Gaza et que les règles nous soient imposées en pratique, ce qu'il respecte également maintenant. Des dizaines de milliers de personnes déplacées des Galilées supérieure et occidentale savent très bien comment les choses se passeront cette fois-ci ; ce ne sera pas par le biais d'une déclaration triomphale émise par les cercles décisionnaires politiques à Tel Aviv, ni d'une déclaration des Nations Unies, ni par les informations relayées par les médias, mais nous retournerons simplement dans nos maisons du nord après que Nasrallah aura annoncé que ce tour est terminé pour lui».

Les propos d'Horovitz, un résident de la colonie de «Kiryat Shmona» à la frontière avec le Liban, résument l'impasse à laquelle est confrontée l'entité sioniste et les colons du nord de la Palestine occupée. Ses propos interviennent deux semaines après que le Hezbollah a menacé de répondre à l'assassinat par «Israël» de son chef militaire Fouad Chokor.

A la suite de la riposte menée dimanche par le Hezbollah, des maires «israéliens» dans le nord de la Palestine occupée ont attaqué le gouvernement de Netanyahu, l'accusant de négliger les colons du nord et de tarder à les renvoyer dans leurs régions d'origine, alors que des échanges d'attaques avec le Hezbollah au Liban ont débuté il y a plus de dix mois.

Dans un contexte de colère après le lancement par le Hezbollah de centaines de roquettes et de drones sur des zones «israéliennes», principalement dans le nord, dimanche dernier, deux de ces responsables ont qualifié le gouvernement de Netanyahu de «gang», annonçant la suspension de tout contact avec ses responsables jusqu'à ce que la sécurité manquante des colons du nord soit rétablie.

«Le gouvernement du gang»

Le président du conseil régional de la Haute Galilée, Giora Zeltz, a qualifié le gouvernement de Netanyahu de «gang» et a insisté, dans une déclaration à la chaîne 12 «israélienne» dimanche soir, qu'il n'accueillerait aucun des ministres de ce gouvernement ou des membres de la «Knesset» tant que la sécurité dans le nord ne serait pas rétablie et qu'il n'y aurait pas de véritable plan économique pour le développement de cette région.

Dans d'autres déclarations à l'autorité de radiodiffusion «israélienne» officielle, Zeltz a appelé le gouvernement à renvoyer les colons du nord dans leurs maisons et à leur accorder une plus grande attention. Avec un ton moqueur envers Netanyahu et son gouvernement de droite, Zeltz a estimé que la «frappe préventive» contre le Hezbollah, selon la terminologie de l'armée «israélienne», «s'est arrêtée après seulement 45 minutes» et n'a pas dissuadé le parti de mener une grande attaque contre «Israël» et d'autres zones en profondeur.

Il a affirmé que «les colons du nord vivent toujours dans un état de guerre» et, selon les médias hébreux, environ 120 000 «Israéliens» du nord et du sud ont été évacués vers des hôtels dans différentes parties d'«Israël» depuis le début de la guerre à Gaza. Zelts avait déjà déclaré le 23 décembre dernier que le Hezbollah avait la main haute sur les régions du nord.

Le terme «gang» n'a pas été utilisé que par Zelts, mais aussi par Moshe Davidovitch, président du conseil de colonisation «Matei Asher», qui a annoncé la suspension des contacts avec tous les membres du gouvernement Netanyahu jusqu'à ce que la sécurité manquante pour les colons du nord soit assurée. Il a déclaré dimanche aux médias : «Nous ne voulons pas que les membres de ce gang viennent chez nous pour des séances photo, et nous ne voulons pas leur parler.» En mai dernier, Davidovitch avait menacé de se séparer d'«Israël» si les menaces du Hezbollah sur le front nord continuaient sans riposte du gouvernement Netanyahu.

À son tour, David Etsioni, président du conseil régional de la colonie de «Metula», a déclaré que «les attaques de l'armée israélienne visaient à éliminer la menace uniquement pour la ville de Tel-Aviv». Etsioni a ajouté, dans des déclarations à la radio locale hébraïque «Kol Brama», qu'il «y a une véritable distinction entre les habitants du nord et le reste de la population israélienne», et dans des déclarations similaires à la chaîne 7 de télévision hébraïque, il a déclaré : «Notre sang dans le nord est différent du sang du reste de la population israélienne».

De son côté, le président du groupe de colonies de la Haute-Galilée, Benny Ben Mouffar, a déclaré à l'Autorité de radiodiffusion qu'il fallait conclure un accord avec le Hezbollah pour rétablir la sécurité et la stabilité dans les colonies du Nord, estimant que la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies était «trompeuse» pour «Israël», soulignant que «Tel Aviv» a besoin de nouvelles négociations pour parvenir à un accord permettant le retour des colons dans leurs foyers dans le Nord.

Dans le même contexte, le ministre «israélien» de l'Éducation, Yoav Kisch, a admis dimanche, dans une interview avec l'Autorité de radiodiffusion, qu'il était impossible de commencer la nouvelle année scolaire (début septembre prochain) dans les villes et colonies situées sur la ligne de conflit entre «Israël» et le Hezbollah sans le retour de la sécurité et de la stabilité dans ces régions.

 

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