Sayyed Nasrallah: Le conflit est entré dans une nouvelle phase sur tous les fronts, c’est la bataille majeure
Par AlAhed
Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a indiqué ce jeudi le 1er aout que «le conflit est désormais entré dans une nouvelle phase sur tous les fronts» et «la grande bataille est ouverte».
Sayyed Hassan Nasrallah prononce un discours lors des funérailles du grand chef djihadiste, le martyr Fouad Shokor (sayyed Mohsen), dans la banlieue sud de Beyrouth.
Au début de son discours, sayyed Nasrallah a présenté ses condoléances au mouvement de résistance palestinien Hamas, à la nation islamique, à tous les peuples de la région et aux peuples libres du monde pour le martyre du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh.
«Comme les moudjahidines des mouvements de résistance, leurs dirigeants tombent également en martyre», a-t-il déclaré, soulignant que «nous (le Hezbollah) et le Hamas, sommes des partenaires de résistance et du martyre, nous obtiendrons l’inévitable victoire».
«Une agression israélienne pas seulement un assassinat»
Concernant l’agression «israélienne» contre un bâtiment civil rempli d’habitants à Haret Hreik, dans la banlieue sud, qui a fait 7 martyrs, sayyed Nasrallah a adressé ses condoléances et ses bénédictions à «toutes les familles des chers martyrs».
«L’ennemi a pris pour cible un bâtiment rempli de civils à Haret Hreik, c’est une agression pas seulement un assassinat. Il a qualifié son agression de riposte et nous n’acceptons pas cette description», a-t-il affirmé.
Et de souligner: «Il s’agit plutôt d’une agression et d’une partie de la guerre sioniste-américaine contre les peuples de la région».
«Ce n’est pas une réaction à ce qui s’est passé à Majdal Chams. C’est un pur mensonge. Et cela fait partie de la guerre et de la bataille», a-t-il ajouté.
Dans l’incident de Majdal Chams, sayyed Nasrallah a expliqué qu’«un missile s’est abattu sur la localité. Nous avons publié un communiqué. Si nous l’avions bombardé, nous aurions eu le courage de l’avouer. Même si cela relevait de l’erreur. Et il y a des précédents».
«Nous avons nié notre responsabilité dans ce qui s’est passé à Majdal Chams et notre enquête interne l’a confirmé. Nous disposons de multiples preuves selon lesquelles de nombreux missiles intercepteurs israéliens sont tombés sur Acre et dans d’autres régions», a-t-il martelé.
Et de poursuivre: «Lorsque les Israéliens ont découvert que les victimes de Majdal Chams étaient pour la plupart des enfants et des femmes, ils ont décidé de nous accuser. Il est de mon devoir de souligner que cette accusation est injuste, inacceptable et trompeuse, elle vise à exonérer l’armée ennemie de l’incident et à semer la zizanie entre la population du Golan et la résistance».
Tout en rappelant que «l’un des résultats les plus importants du Déluge d’al-Aqsa est qu’il a contribué dans une très large mesure à surmonter l’épreuve sectaire qui avait été exacerbée», sayyed Nasrallah a indiqué que «les Israéliens s’efforçaient de restaurer un conflit sectaire, mais grâce à la sagesse et aux positions fermes exprimées par certains responsables et dirigeants syriens et druzes, le conflit a été éliminé».
«L’agression contre la banlieue n’est pas une riposte à Majdal Chams, elle fait partie de la guerre et une réponse au Front de soutien libanais. C’est le prix que nous payons pour notre soutien à la Palestine et à Gaza», a-t-il insisté.
Sayyed Nasrallah a par ailleurs affirmé que le «Premier ministre israélien» Benjamin Netanyahu voulait se servir de l’assassinat du commandant Fouad Chokor comme «un exploit» pour ceux qui l’accusent d’échec.
«Nous n’avons pas été surpris du prix que nous avons pu payer, cette bataille mérite ces prix élevés», a-t-il confié.
«Une bataille majeure»
Cependant, le secrétaire général du Hezbollah a souligné que «nous sommes confrontés à une bataille majeure, la question dépasse le simple front de soutien». «Ce qui se passe n’est plus des fronts de soutien, mais plutôt une grande bataille ouverte dont les arènes comprennent Gaza, le sud du Liban, le Yémen, l’Irak et l’Iran».
Sur l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh, sayyed Nasrallah s’est interrogé: «Les Israéliens imaginent-ils qu’ils tueront Ismaïl Haniyeh à Téhéran et que l’Iran gardera le silence? Pour l’Iran, cet assassinat est une attaque contre sa souveraineté, sa sécurité nationale, son prestige et son honneur. Les dirigeants de l’occupation sont des imbéciles, s’attendent-ils au silence concernant l’assassinat du martyr Haniyeh en Iran?! Tout le monde connaît le sens de nuire à l’honneur».
S’adressant à l’ennemi «israélien», sayyed Nasrallah a averti: «Riez un peu, mais vous pleurerez beaucoup, vous ne savez pas quelles lignes vous avez franchies ni quel type d’agression vous avez franchi».
«Pour que l’ennemi et l’ami le sachent, nous sommes entrés dans une nouvelle phase sur tous les fronts de soutien, mais son escalade varie en fonction des réactions de l’ennemi», a-t-il fait savoir.
Sayyed Nasrallah a également promis que «l’ennemi devait attendre la vengeance des honorables gens de cette nation et leur vengeance pour tout le sang versé».
«La ligne du Hezbollah continue de s’élever à chaque assassinat»
«L’objectif de l’assassinat de dirigeants est de saper notre volonté et de nous faire fléchir, mais les proches de Netanyahu lui ont assuré que cela n’affaiblirait pas la résistance», a-t-il dit.
Et de détailler: «Les expériences des mouvements de résistance indiquent que les assassinats n’atteignent pas l’objectif de les affaiblir ou de nuire à leur volonté parce qu’il s’agit de mouvements fidèles. La ligne du Hezbollah continue de s’élever à chaque assassinat auquel il est exposé parce qu’il appartient à une doctrine et un héritage formidables».
Revenant sur le martyre de sayyed Fouad, qui «nous a beaucoup attristés», sayyed Nasrallah a assuré que «cela augmentera notre détermination, notre persévérance et notre volonté, et nous fera adhérer à la justesse du choix que nous avons fait».
«Nous disons à sayyed Fouad, vous avez rempli votre devoir, nous continuerons sur votre chemin et votre promesse. Les élèves d’Imad Mughniyeh et de Fouad Chokor prendront leur place», a-t-il ajouté.
Il a par ailleurs rassuré que «le Hezbollah disposait d’une excellente génération de dirigeants djihadistes prêts à assumer des responsabilités» et que «les objectifs de l’ennemi ne seront pas atteints».
Citant les caractères du chef martyr, sayyed Nasrallah a indiqué que «lors d’une des séances, sayyed Mohsen, malgré sa dureté connue, lorsqu’il parlait des martyrs, a pleuré».
«Sayyed Mohsen a souhaité le martyre, c’est le souhait de nos dirigeants, il est temps pour lui de rejoindre ses premiers camarades», a-t-il ajouté.
Il a de même révélé que «le martyr Fouad Choukr avait supervisé la construction de capacités de la résistance considérées parmi les plus importantes».
«Pas de solution que l’arrêt de l’agression israélienne contre Gaza»
Plus loin dans ses propos, sayyed Nasrallah a réitéré que «nous sommes entrés dans une nouvelle phase». «Les pressions menées sur tous les fronts pour fléchir de la résistance en Palestine ont échoué».
Dans ce contexte, il a rappelé la position de la Résistance: «Il n’y aura pas de solution autre que l’arrêt de l’agression israélienne contre Gaza. Quelle que soit l’ampleur des massacres, il n’y a pas de solution que l’arrêt de l’agression contre Gaza».
Le secrétaire général du Hezbollah a ensuite fait noter que «le front de soutien libanais reviendra à ce qu’il était avant le martyre du sayyed Fouad». «À partir de demain nous recommencerons nos opérations en soutien à Gaza».
«Ce que fera la Résistance sur le front sud n’est pas une réponse au martyre du hajj Fouad», a-t-il insisté, soulignant que «la Résistance ne peut pas s’abstenir de répondre à l’agression contre la banlieue sud».
«Nous riposterons et ils doivent attendre»
«L’ennemi et ses alliés doivent inévitablement attendre notre prochaine riposte, entre nous se trouvent les jours, les nuits et le champ de bataille», a-t-il mis en garde.
Et de préciser: «L’ennemi ne sait pas d’où viendra notre réponse, du nord ou du sud de la Palestine, si elle sera séparée ou simultanée».
Sayyed Nasrallah a confirmé que «la Résistance se réserve le droit de répondre au moment et à l’endroit appropriés». «Nous riposterons et ils doivent attendre».
Il a par ailleurs souligné que «nous recherchons une réponse réelle, pas formelle. La décision revient au terrain».
«Je dis à l’ennemi comme avait dit sayeda Zeinab, si vous pensez qu’en tuant les dirigeants et en intimidant le peuple, vous allez nous défaire ou effacer notre pensée, alors vous vous trompez. Complotez comme bon vous semble, essayez toutes vos tentatives et déployez tous vos efforts, par Dieu, vous n’effacerez point notre pensée, ni ne tuerez notre inspiration, ni n’atteindrez jamais nos limites», a conclu sayyed Nasrallah.