Le lourd tribut économique à payer par «Israël» suite au Déluge d’Al-Aqsa: des coûts énormes et des perspectives sombres
Par Céline Farhat
Les coûts économiques qu’ «Israël» devra supporter en raison de son agression continue contre la bande de Gaza seront énormes; non seulement pour le «gouvernement» et son budget général, mais aussi pour les entreprises, les institutions et la population en général qui devront, en fin de compte, supporter ces coûts. Pour aborder ces répercussions de manière objective, en s'inspirant des expériences passées, il ne faut pas oublier la force de l'économie «israélienne» et sa capacité à contenir les conséquences de telles crises, même si cela se fait aux dépens de sa croissance et de son développement durant de nombreuses années. Mais il ne faut pas non plus oublier que la confrontation actuelle est différente de tout ce qui l'a précédée entre l'occupation et le peuple palestinien. L'attaque surprise du 7 octobre n'a pas seulement constitué un choc tactique pour «Israël», mais aussi un test pratique de son «système de sécurité et de défense», et un témoignage vivant de ses échecs. Le véritable problème auquel «Israël» sera confronté après l'arrêt de la guerre sera l'état d'incertitude qui entoure désormais son «système de défense» et les mythes qu'il a créés autour de ses capacités militaires et de renseignement.
Sur le plan économique, cette profonde incertitude devrait entraîner un ralentissement des investissements, une réduction des niveaux de consommation et un impact négatif sur les secteurs du tourisme et des transports ainsi que d'autres services.
Cette situation affectera également l'attrait de l'économie «israélienne» pour la main-d'œuvre étrangère, ce qui signifie qu'elle sera confrontée à une série de hausses de salaires en raison d'un manque de main-d'œuvre, surtout si cette situation entraîne une migration.
On s'attend à ce que l'incertitude ait des effets négatifs notables sur l'emplacement des colonies et de leurs habitants, ainsi que sur les investissements sous toutes leurs formes, dans les régions du sud adjacentes à la bande de Gaza et dans les régions du nord adjacentes à la frontière libanaise. Cela conduira à une concentration de la population au centre, aggravant la crise du logement et de la démographie ainsi que l'augmentation de ses coûts. Le gouvernement sera contraint de proposer de vastes paquets d'incitation pour convaincre les investisseurs et les particuliers de s'installer et d'investir dans les régions frontalières, ce qui exercera des pressions à long terme sur son budget public.
Après la défaite d'«Israël» le 7 octobre, il est probable que la confiance dans ses industries militaires, qui dominent la liste de ses exportations, diminue, après l'échec de son «système de renseignement et de défense» à empêcher l'attaque qui l'a surpris, grâce à des techniques d'attaque palestiniennes fabriquées localement.
Le journal hébreu «Maariv» a rapporté mercredi que 46.000 entreprises «israéliennes» avaient fermé leurs portes depuis le début de la guerre le 7 octobre dernier, avec des prévisions d'une augmentation à 60.000 entreprises d'ici la fin de l'année 2024.
Le journal a indiqué dans un rapport que «46.000 entreprises ont été fermées depuis le début de la guerre», selon la société d'information commerciale «Coface Bdi» spécialisée dans les entreprises et les institutions économiques «israéliennes».
Le journal a cité Yoel Amir, PDG de la société, indiquant qu'environ 77% des entreprises qui ont été fermées depuis le début de la guerre sont des petites entreprises, les plus vulnérables de l'économie «israélienne». Il a expliqué : «Outre la fermeture des entreprises, il y a eu une baisse marquée de l'activité des entreprises dans divers secteurs depuis le début de la guerre».
Cependant, l'économie «israélienne» est structurellement solide et est classée parmi les économies avancées de la région. Cette économie s'appuie sur un large secteur de services, une importante base industrielle et une base agricole plus réduite, reposant toutes sur une technologie de pointe. Malgré cette solidité structurelle et le soutien important qu'«Israël» ait reçus du camp occidental, dirigé par les États-Unis et leurs alliés européens, après le dur coup militaire du 7 octobre, ces deux facteurs n'ont pas empêché les agences de notation de crédit mondiales de revoir la perspective de l'économie «israélienne» de «stable» à «négative». L'agence Standard & Poor's s'attend à ce que l'économie «israélienne» se contracte d'environ 5 points de pourcentage au quatrième trimestre de cette année, tandis que Moody's et Fitch ont placé la notation de crédit intérieure et extérieure d'«Israël» sous surveillance en vue d'une dégradation.
Ces révisions ne représentent qu'une première estimation de l'impact du choc que l'opération Déluge d'Al-Aqsa a infligé à l'économie «israélienne». Des évaluations plus négatives pourraient suivre si «Israël» n'arrive pas à contenir les répercussions économiques du conflit, si la tension persiste sur le front nord et si elle dégénère en affrontements militaires plus importants et plus étendus. Si le conflit s'élargit davantage pour devenir une confrontation régionale, ce qui reste une possibilité peu probable selon les estimations actuelles, les résultats seraient catastrophiques pour l'économie «israélienne».