Sayyed Nasrallah: Un cessez-le-feu à Gaza arrêtera le combat sur le front au Liban
Par AlAhed
«Si un cessez-le-feu est décidé à Gaza, notre front au Liban arrêtera le combat», a déclaré le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, dans un discours prononcé mercredi 10 juillet lors d’une cérémonie tenue en hommage au commandant du Hezbollah, Mohammad Nehmé Nasser (Abou Nehmé), dans la banlieue sud de Beyrouth.
Sayyed Nasrallah a présenté ses condoléances et ses félicitations pour le martyre du combattant dirigeant Abou Nehmé, assassiné mercredi le 3 juillet dans un raid aérien israélien au sud du Liban.
Il a évoqué les efforts et les sacrifices du martyr Abou Nehmé lors de son parcours dans les rangs de la Résistance islamique.
«Après la guerre de 2006, la région du sud du Litani a été divisée en deux zones militaires. Depuis la mer jusqu'au centre de cette zone, c'est la zone Aziz. De ce point central jusqu'aux fermes de Chebaa, c'est la zone Nasr», a-t-il noté.
«Le dirigeant Abou Nehmé a participé à la guerre de 2006, 33 jours sur le front. Il a également dirigé les forces spéciales du bataillon Nasr de 2004 à 2008, et a combattu Daech en Syrie. Il a combattu au Liban-Sud depuis le début des hostilités en octobre dernier, et jusqu'à son martyre», a-t-il dit.
Le front de soutien libanais épuise les forces de l'ennemi
Sur la participation du Hezbollah au Déluge d'al-Aqsa, sayyed Nasrallah a assuré: «Nous voulons continuer à faire partie de la bataille du Déluge d'al-Aqsa».
«Nous voyons les succès et les exploits réalisés au jour le jour. Et l'ennemi voit bien ces succès. Depuis le début, nous avons voulu que ce front de soutien libanais épuise les forces de l'ennemi, sur le plan humain, matériel, économique, psychologique...», a-t-il expliqué.
Et de souligner: «Grâce à cette pression, nous pouvons faire comprendre à l'ennemi que le cessez-le-feu au front nord de l’entité israélienne dépend du cessez-le-feu à Gaza. Les Israéliens sont conscients qu’il faut arriver à un cessez-le-feu à Gaza parce que c’est le seul moyen d’arrêter les combats dans le Nord».
«Israël traverse la pire des périodes de son existence»
Sayyed Nasrallah a affirmé que «les Israéliens avaient peur, pas seulement de la possibilité (pour le Hezbollah) d’entrer en Galilée, mais de l’infiltration de petits groupes en Palestine occupée».
Il a martelé qu’«Israël devait arrêter la guerre, sinon il va à la dérive». «L’ennemi traverse la pire des périodes de son existence, au niveau de l’armée, de l’économie et en termes de perte de crédibilité».
Et de poursuivre: «Tout ce qui se passe à Gaza reflète un échec de l'ennemi. Israël voulait le retour des captifs ou l’anéantissement du Hamas. Il n’a rien pu faire en 10 mois».
Les dirigeants «israéliens», des «fous»
Concernant l’offensive à Rafah, sayyed Nasrallah a déclaré que «si les Israéliens arrêtent l’offensive sur Rafah, ils seront en défaite».
«L'entêtement du («Premier ministre israélien», Benjamin) Netanyahu sur Rafah est un signe de la défaite et de la déroute», a-t-il ajouté.
sayyed Nasrallah a qualifié les dirigeants «israéliens» de «fous» et «idiots», «ceux qui nous demandent de nous retirer au-dessus du Litani. Les Smotrich, les Ben-Gvir, les un tel et un tel...».
Il a par ailleurs indiqué que l’armée d’occupation israélienne menaçait maintenant d’envahir la région au Sud du Litani.
«Israël est dans une impasse sur le front libanais»
«Si les Israéliens gagnent à Gaza, ils viendront au Liban. Nous ne laisserons passer aucune agression contre le sud du Liban au cas où la guerre avec Gaza est arrêtée», a-t-il averti.
Il a cependant fait savoir que «les objectifs israéliens au Liban ont baissé en intensité».
Et de détailler: «En 2006, ils voulaient détruire le Hezbollah au Liban et ont échoué à atteindre leurs objectifs. Les Israéliens ont d'abord demandé le retrait de la force al-Radwane (unité d'élite du Hezbollah). Mais ils croient quoi ? Il a aussi l'unité Nasr, l'unité Aziz, l'unité Abbas... Tout ce qu'on veut ! Au début, ils voulaient nous éloigner de 3km de la frontière, parce que nos roquettes portent sur 3 à 5km. Ensuite, ils ont su qu’on a des missiles de 8 à 10 kilomètres, ils ont alors demandé qu’on s’éloigne de 10 km».
«Israël est dans une impasse sur le front libanais», a-t-il souligné.
Sayyed Nasrallah a mis en garde «Israël»: «Lorsque vos chars arrivent à nos frontières, vous savez ce qui les attend. La Résistance islamique au Liban est prête et n’a pas peur».
«La Résistance a lancé le plus grand nombre de missiles avec le martyre de Hajj Abou Nehmé et a atteint de nouveaux objectifs. Nous n’avons pas peur de la guerre et l’ennemi le sait», a-t-il insisté.
«Rester prudents»
Sur un éventuel accord de cessez-le-feu à Gaza, le secrétaire général du Hezbollah a affirmé que «si un cessez-le-feu est mis en place à Gaza, notre front (au Liban) arrêtera le combat». «Nous y sommes engagés car nous sommes un front de soutien». Mais, «s’il n’y a pas de cessez-le-feu, nous aviserons en temps et en heure».
Dans le même contexte, sayyed Nasrallah a averti: «Si une agression israélienne advient au Liban, nous ne resterons pas les bras croisés, même si cessez-le-feu à Gaza».
Pendant ce temps, «nous allons rester prudents, et nous nous préparons au pire», a-t-il dit.
«Si Netanyahu insiste à continuer le combat, il emmène l’entité sioniste vers sa perte», a-t-il réitéré.
Félicitations à l’Iran
Sayyed Nasrallah a par ailleurs présenté ses félicitations à la République islamique d’Iran «pour les deux tours des élections présidentielles, pour la noblesse de son peuple et les débats qui ont eu lieu entre ses deux candidats».
Il a de même remercié le président élu pour la réplique à son message, dont il a souligné le soutien continu de l’Iran à la résistance.
«Sur le chemin de la victoire, certains s’élèveront en martyrs. C’est ainsi que le sang l’emporte sur l’épée. Le sang de la résistance vaincra toutes les épées», a conclu sayyed Nasrallah.