Sayyed Nasrallah: «Israël» doit s’attendre à nos forces sur terre, en mer et dans les airs... L’invasion de la Galilée est une option
Par AlAhed
«Nous avons suffisamment de force pour protéger notre pays et vaincre l’ennemi... Israël doit s’attendre à nos forces sur terre, en mer et dans les airs», a déclaré le secrétaire général du Hezbollah sayyed Hassan Nasrallah dans un discours prononcé mercredi 19 juin lors d’une cérémonie tenue en hommage au commandant du Hezbollah, Sami Abdallah (Abou Taleb), et ses frères martyrs, dans la banlieue sud de Beyrouth.
Sayyed Nasrallah a présenté ses condoléances et ses félicitations pour le martyre du combattant dirigeant Abou Taleb, et de ses trois compagnons les martyrs Mohamad Hussein Sabra, Ali Salim Safwane et Hussein Qassem Hmayed, assassinés dans la nuit de mardi 11 juin dans un raid aérien israélien sur le village de Jouaiyya, au sud du Liban.
Tout en remerciant tous ceux qui ont présenté leurs condoléances pour le martyre du chef Abou Taleb, il a évoqué les efforts et les sacrifices du martyr Abou Taleb lors de son parcours dans les rangs de la Résistance islamique.
«Etre patient face à l’ampleur des calamités est une grande affaire, c’est ce que nous voyons des familles des martyrs qui sont sûres que leur défunt est passé à la vie éternelle», a-t-il dit.
Sayyed Nasrallah a indiqué que «le martyr Abou Taleb avait rejoint les rangs de la résistance à l'âge de 15 ans», ajoutant qu’«il était, comme d'autres dirigeants, un moudjahid ordinaire, il a commencé à progresser fortement et a occupé plusieurs postes dès sa jeunesse».
Et de poursuivre: «Le martyr Abou Talib faisait partie du groupe de cadres du Hezbollah qui ont défendu le peuple sunnite de Bosnie et qui y sont restés pendant des années. Il était également connu pour sa bonne gestion, sa grande efficacité, et son moral élevé même dans les moments difficiles».
«Le martyr Abou Taleb a été le premier commandant sur le terrain à ouvrir le front pour soutenir Gaza jusqu'à ce qu'il est tombé en martyre», a-t-il souligné.
L’influence du front de soutien au Liban
Dans ce contexte, sayyed Nasrallah a confirmé que «le Front de soutien au Liban poursuivait ses opérations», «infligeait des pertes humaines, matérielles, morales et psychologiques à l'ennemi» et «consentait également des sacrifices».
«L'une des preuves les plus évidentes de l'influence du front libanais réside dans les plaintes des dirigeants ennemis et des colons», a-t-il affirmé, en s’ironisant: «S’il n’est pas efficace, pourquoi le monde interviendra-t-il pour le séparer du front de Gaza ?»
Sayyed Nasrallah a révèle que «depuis le début de la bataille sur le front du Liban, une énorme machine médiatique avait travaillé pour minimiser les réalisations et les sacrifices du front sud et des fronts de soutien». «L'ennemi cache ses pertes sur le front nord, mais il n'a pas pu cacher le nombre de personnes qui ont évacué les colonies».
Et de préciser: «L’un des hauts dirigeants israéliens a déclaré que sans ce front, des forces suffisantes auraient été disponibles pour vaincre Gaza».
L’invasion de la Galilée est une option
Plus loin dans ses propos, sayyed Nasrallah a indiqué que «l'ennemi israélien ne reconnaît pas ses pertes sur le front nord pour ne pas faire pression sur (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu qui considère que sa priorité absolue est la guerre contre Gaza».
«Une partie de la guerre médiatique et psychologique de l’ennemi consiste à ne pas reconnaître ses morts et ses pertes, en contrepartie le média de guerre de la résistance publie les opérations», a-t-il souligné.
Sayyed Nasrallah a ensuite énuméré les «réalisations de notre front»: le déplacement des colons et l’arrêt de l'industrie, de l'agriculture et du tourisme dans le nord... «L’une des réalisations est que, pour la première fois dans l’histoire de l’occupation (1948), une ceinture de sécurité a été imposée au sein de cette entité».
«L’option de prendre d’assaut la Galilée existe toujours dans toute guerre à venir entre l’entité ennemie et le Liban», a-t-il souligné.
L’ennemi court derrière une fausse victoire à Gaza
Au sujet de la bande de Gaza, sayyed Nasrallah a noté que «l'ennemi craint la dégradation de la situation qui influencera le front de Gaza et l'oblige à économiser des munitions», soulignant que «l'un des résultats est la destruction de l'image et la crédibilité de l'armée israélienne».
«L'ennemi est impuissant face aux sacrifices des résistants à Gaza et Rafah. Il s’efforce à présenter à son public une fausse victoire à Gaza», a-t-il ajouté.
Et d’expliquer: «L’occupation croit que l’élimination de quatre bataillons à Rafah lui apportera une victoire absolue. Il s’agit d’une tromperie et non pas d’une victoire. Aujourd’hui, il règne au sein de l’entité une grande atmosphère qui nie l’existence de l’obtention d’une victoire absolue».
«L’ennemi court derrière une fausse victoire à Gaza qui n’a rien à voir avec la vérité. Il y a plus de 8 600 militaires israéliens handicapés, donc quel est le nombre réel des blessés ?», s’est-il interrogé.
Les fronts de soutien épuisent «Israël»
Concernant les autres fronts de soutien, sayyed Nasrallah a assuré que «notre front et les autres fronts sont fortement présents à la table des négociations à travers lesquelles des résultats spécifiques sont censés être obtenus».
«Les flottes américaines sont venues en mer Rouge et en mer d’Oman pour empêcher les Yéménites de cibler les navires israéliens et malgré toutes leurs capacités, elles n’ont pas pu protéger les navires israéliens ou ceux se dirigeant vers l’entité sioniste. Et ceci constitue un échec majeur pour les deux flottes navales les plus importantes du monde», a-t-il indiqué.
«Vu que l’ennemi israélien est incapable de faire la guerre sur ces fronts, les Britanniques et les Américains se sont occupés du front du Yémen».
De même pour le front irakien qui «épuise considérablement les défenses aériennes israéliennes et les défenses aériennes de la région»… et «l’ennemi israélien ne reconnaît pas les missiles et les drones qui tombent».
La stratégie d’aveugler et d’assourdir l’ennemi
Sur les sites «israéliens» à la frontière avec le Liban, sayyed Nasrallah a promis de «continuer à les frapper dans le cadre d’un programme spécifique».
«L'ennemi s'est rendu compte le 8 octobre que ses positions à la frontière seraient visées, il a évacué certaines. Mais il ne les a pas totalement évacuées, par crainte qu’elles ne soient contrôlées par la Résistance», a-t-il détaillé.
Et de poursuivre: «Après l'évacuation des sites, les militaires n'ont pas pu s'éloigner et se sont dispersés aux abords, parmi les arbres, les forêts et les collines, cela a nécessité d'obtenir de nouvelles informations, nous avons pu les collecter. Pendant 8 mois, la résistance n’a pas frappé des «colonnes», elle a plutôt suivi une stratégie visant à aveugler et à assourdir l’ennemi».
Sur la vidéo du drone «huppe», publié mardi par le Média de la guerre de la Résistance islamique, sayyed Nasrallah a révélé disposer «d’une grande quantité d’informations, ce que nous avons publié hier (mardi le 18 juin) sont des minutes de nombreuses heures filmées à Haïfa».
«Nous possédons une vidéo de plusieurs heures de Haïfa, d’avant Haïfa, d’après Haïfa et d’après d’après Haïfa. Nous combattons sur la base d'une vision, d'informations et de coordonnées précises», a-t-il ajouté.
Nouvelles armes
Plus loin dans ses révélations, le secrétaire général du Hezbollah a dévoilé: «Jusqu'à présent, nous avons utilisé une partie de nos armes. Nous avons obtenu de nouvelles armes que je ne divulguerai pas maintenant. Nous avons également essayé de nouvelles armes. Nous fabriquons nos propres drones et nous en possédons un grand nombre. Nous fabriquons également au Liban certains types de missiles dont nous avons besoin».
«Après 8 mois, notre front dit à l'ennemi que tout ce qui aurait dû arriver au Liban est arrivé et que la bataille entre les guerres qu'il a lancées en Syrie a échoué», a-t-il déclaré.
Sur le plan humain, sayyed Nasrallah a également rassuré: «Nous disposons d’effectifs suffisants, motivés et prêts ; nous avons dépassé les 100 000 combattants».
«Les partisans fermes et patients de la Résistance est l’un des éléments de force les plus importants dans l’expérience de la résistance, ils offrent leurs maisons, leurs argents et leurs fils», s’est-il félicité.
Ébranler les fondations de cette entité
Le secrétaire général du Hezbollah a par ailleurs lancé un avertissement à «l’ennemi israélien»: «Les menaces de guerre contre le Liban ne nous intimident pas, l'ennemi sait très bien que nous nous sommes préparés aux jours les plus difficiles et sait très bien ce qui l'attend. Il sait qu'il n'y aura aucun endroit dans l'entité à l'abri de nos drones et de nos missiles. Il sait que nous disposons d'une banque complète et réelle de cibles, nous avons la capacité de les toucher et d'ébranler les fondations de cette entité».
«L'ennemi sait qu'il doit s’attendre à nos forces sur terre, en mer et dans les airs. Il sait que ce qui l'attend également en Méditerranée est très grand», a-t-il ajouté.
«Si la guerre est imposée au Liban, la résistance combattra sans contrôles, sans règles et sans limites», a-t-il également mis en garde.
Un avertissement au Chypre
Sur le même ton ferme, sayyed Nasrallah a avertit le gouvernement chypriote qu’il fera «partie de la guerre», s’il ouvre ses aéroports et ses bases à «Israël» pour cibler le Liban.
Depuis des décennies, «Israël» mène des exercices militaires dans l’île méditerranéenne, dont le dernier en date a duré un moins, simulant une guerre sur un terrain semblable à celui du Liban.
Rendez-vous avec les victoires
Sayyed Nasrallah a ensuite réitéré sa promesse: «Nous poursuivrons à soutenir Gaza. Nous serons prêts à toutes les possibilités, rien ne nous empêchera de remplir ce devoir».
«Le cessez-le-feu sur tous les fronts est lié à l'arrêt de la guerre et de l'agression contre Gaza. La résistance palestinienne demande un cessez-le-feu permanent à Gaza, le reste sont des détails négociables», a-t-il insisté.
Et de marteler: «Maintenir notre position de soutien à la résistance est un devoir moral, humanitaire et religieux».
Aux familles des martyrs et aux déplacés, sayyed Nasrallah a souligné que «cette bataille dessinera le futur de la région». «Elle est la bataille la plus honorable depuis 1948».
«Ce front avance rapidement vers la victoire», a-t-il assuré, prédisant que «(le «ministre israélien des Finances», Bezalel) Smotrich et (le «ministre israélien de la Sécurité nationale», Itamar) Ben Gvir entraîneront l'entité sioniste vers l'abîme).
«Comme d’habitude, les partisans de la Résistance sont au rendez-vous des victoires», a conclu sayyed Nasrallah, promettant que «nous avons suffisamment de force pour protéger notre pays et vaincre l’ennemi».