Journée internationale des enfants innocents victimes d’agression: Gaza, un véritable enfer pour les enfants
Par Donia Shames
Sans eau, sans nourriture, sans médicaments: les conditions de vie à Gaza sont indescriptibles. Cauchemardesques.
L'escalade des attaques à Rafah et dans toute la bande de Gaza a intensifié les souffrances de centaines de milliers d'enfants, qui vivent un cauchemar sans fin depuis plus de 242 jours.
Le bilan de la guerre israélienne exterminatrice ne cesse de s’alourdir : 36. 550 martyrs et 82.959 personnes blessées jusqu’à présent, dont plus de 15. 100 enfants et de 9 000 femmes martyrs et plus de 12. 300 enfants blessés. Des milliers d’autres sont portées disparues et seraient probablement sous les décombres.
Selon les estimations d’UNICEF un enfant est blessé ou tué toutes les dix minutes.
Ainsi, les femmes et les enfants représentent 70 % des martyrs.
Les survivants, eux, vivent un exode sans fin. Ils sont 1,7 million à avoir fui, plusieurs fois, le nord et le centre, à la recherche d’un refuge vers le sud, notamment à Rafah. Mais depuis le 6 mai, l’escalade des hostilités à Rafah n’a fait qu’intensifier le cauchemar des familles qui y étaient réfugiées.
Même avant l’escalade récente du conflit, il a toujours été extrêmement difficile d’être un enfant dans la bande de Gaza. Certains enfants vivent déjà leur quatrième conflit. Il n’y a aucun lieu sûr pour eux dans la bande de Gaza.
Les enfants subissent le sinistre
Des milliers de familles ont été brisées, avec des conséquences dévastatrices pour les enfants. À Gaza, des écoles et des centres de santé ont été démolis, des lieux d’habitation et des bureaux réduits à néant et des familles entières déplacées, à plusieurs reprises.
Avant la dernière offensive sur la bande, 1 enfant sur 3 à Gaza avait déjà besoin de soutien pour des traumatismes liés au conflit. Le besoin de services de soutien psychosocial et de santé mentale s’est sans aucun doute encore accru parmi les enfants.
Le porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), James Elder, a déclaré que les enfants sont les plus touchés par la guerre israélienne sur la bande de Gaza, et que son organisation décrit ce qui se passe dans la bande comme une «guerre contre les enfants».
Elder a affirmé que Gaza n'est plus un endroit convenable pour vivre pour les enfants en raison de la guerre, car ils sont ciblés et subissent de grandes pressions psychologiques.
Il a souligné qu'environ un million d'enfants vivent dans la bande de Gaza dans des conditions marquées par le désespoir et la faim. Ils vivent généralement sous le joug de la guerre et de l’accablement.
D'après le service de presse du Hamas, au moins 32 personnes, dont de nombreux enfants, sont mortes de malnutrition dans la bande de Gaza.
Le ministère palestinien de l'Éducation a déclaré que plus de 15.000 enfants ont été tués depuis le début de l'agression israélienne contre la bande, la majorité étant des élèves d'écoles et de jardins d'enfants.
Le ministère a ajouté, dans un communiqué à l'occasion de la Journée internationale des victimes de l'agression contre les enfants innocents, qui tombe le 4 juin de chaque année, que cet événement a pour titre le plus expressif «Les enfants de Gaza», car ils sont les principales victimes de l'agression continue de l'occupation depuis le 7 octobre dernier, et sont ceux qui paient le prix le plus élevé en raison de cette agression et de ses graves conséquences.
Il a souligné que l'occupation a détruit les écoles et les jardins d'enfants, ciblé et tué des civils, les a forcés à se déplacer, les a arrêtés et les a privés de nourriture et de services de santé, entre autres graves violations qui constituent des crimes dépassant les normes, les conventions et le système des droits de l'Homme.
Le ministère a précisé que depuis le début de l'agression sur Gaza, 620 000 élèves ont été empêchés d'aller à l'école et 88 000 étudiants d'aller à l'université, la plupart souffrant de traumatismes psychologiques et de graves problèmes de santé.
Inès Hamdan, directrice des médias de l'UNRWA dans la bande de Gaza, a affirmé que les enfants sont les plus touchés par la guerre d'extermination menée par « Israël » contre la bande, notant que plus de 17. 000 enfants ont perdu leurs proches depuis le début de cette guerre.
Hamdan a expliqué que certains enfants malades ont besoin de médicaments quotidiens, et que certains sont décédés en raison de graves pénuries alimentaires et de déshydratation, soulignant que les enfants de Gaza n'ont reçu aucun service éducatif en raison de la guerre, et qu'environ 300 000 enfants recevaient un enseignement dans les écoles de l'UNRWA, qui sont maintenant devenus des centres d'accueil.
Plus tragique encore : les cas d'hépatite virale, parmi d’autres maladies, se sont répandus à Gaza, en particulier chez les enfants, en raison d'un manque d'hygiène personnelle et d'eau, de la contamination alimentaire et de la surpopulation dans les centres de déplacement, dans le contexte des restrictions imposées par l'armée israélienne sur tous les éléments essentiels à la vie.
Une source médicale a affirmé que cette maladie se propage largement dans les centres d'accueil de la bande de Gaza, où les cas augmentent quotidiennement. Cette source affirme que les hôpitaux de l’enclave ne sont pas en mesure de prendre en charge les patients en raison du manque de traitement et de fournitures médicales, dans le contexte de la guerre ravageuse pour tous les secteurs de la vie.
Elle a mis en garde contre la propagation continue de cette maladie contagieuse parmi les personnes déplacées, ce qui représente un danger sans précédent pour la santé et la sécurité des enfants.
Par ailleurs, plus de 3 500 enfants palestiniens risquent de mourir de faim en raison de la politique de la faim pratiquée par «Israël» à Gaza, a averti lundi le bureau des médias dans l’enclave assiégée.
Le bureau a fait savoir dans un communiqué que plus de 3 500 enfants de moins de cinq ans risquent de mourir à Gaza en raison de la politique israélienne visant à affamer les enfants.
L’aide humanitaire a été bloquée pour la quatrième semaine consécutive, dans un silence international assourdissant, a-t-on ajouté de même source.
Samedi dernier, un enfant palestinien de 13 ans est mort de faim à l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa à Deir Al-Balah, dans le centre de Gaza, du fait de la fermeture du poste-frontière de Rafah, a rapporté l’agence de presse officielle palestinienne Wafa.
Jusqu’à présent, la malnutrition et la déshydratation ont coûté la vie à 37 personnes à Gaza en raison des restrictions strictes imposées à l’aide humanitaire entrant dans l’enclave assiégée, a noté l’agence de presse.
Manque de fournitures essentielles
«Israël» a maintenu le point de passage de Rafah fermé pendant 28 jours consécutifs, faisant craindre une détérioration de la situation humanitaire en raison d’un manque de fournitures essentielles pour les Palestiniens.
«Israël» a pris le contrôle du côté palestinien du poste-frontière de Rafah avec l’Égypte le 7 mai, après une action militaire menée au mépris des appels internationaux, le fermant aux blessés cherchant à se faire soigner à l’extérieur et bloquant l’aide humanitaire déjà rare.
Le bureau des médias a souligné que les enfants souffrent de «malnutrition aiguë», ce qui affecte leur corps, les expose à des maladies infectieuses, ralentit leur croissance et menace leur survie».
«Ces enfants n’ont pas accès aux services essentiels et leur état s’aggrave en raison de la privation de vaccins et de médicaments essentiels», ajoute le communiqué.
Il a noté que «335 000 enfants vivent dans des conditions extrêmement difficiles en raison du génocide, des déplacements et d’autres effets de l’agression israélienne meurtrière».