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La contestation dans les campus américains…Un début de printemps pro-palestinien?

La contestation dans les campus américains…Un début de printemps pro-palestinien?
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Par Donia Chames

Un mouvement de contestation inédit s’est propagé dans plusieurs établissements universitaires aux États-Unis, et encore moins à Paris, à Londres et en Australie.

Alors que l’entité sioniste lançait ses agressions militaires à Gaza, Biden a affirmé que les États-Unis étaient l'allié le plus fidèle d'«Israël».

Cependant, suite aux massacres perpétrés dans la bande, des figures libérales et des jeunes aux États-Unis ont exprimé leur colère quant à l'utilisation de l'argent des contribuables pour financer «Israël». Cette colère a commencé à s’exacerber.

De Los Angeles à Atlanta, d'Austin à Boston, en passant par Chicago, le mouvement d'étudiants américains pro-palestiniens a grossi d'heure en heure, après son début il y a plus d'une semaine, à l'université de Columbia, à New York. Certaines des universités les plus prestigieuses au monde sont concernées, comme Harvard, Yale ou encore Princeton.

Dans une déclaration, les groupes d'étudiants protestataires de l'Université de Columbia ont déclaré : «Nous demandons que nos voix qui s'opposent aux actes de meurtre de masse des Palestiniens à Gaza soient entendues. Notre université est complice de cette violence et c'est pourquoi nous protestons.»

Les scènes à travers le pays se suivent et se ressemblent : des élèves installent des tentes sur leurs campus, pour dénoncer le soutien militaire des États-Unis à «Israël» et la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza.

Puis, ils sont expulsés, souvent par la force de la politique anti-émeute, à la demande de la direction des universités.

Plus de 200 manifestants ont été arrêtés mercredi 24 et jeudi 25 avril dans des universités de Los Angeles, de Boston et d'Austin.

Les protestataires réclament un cessez-le-feu immédiat et contestent l'aide américaine. Ces étudiants ont également exigé de leurs établissements la fin de tout partenariat avec des institutions israéliennes.

Près de 70 universités américaines ont rejoint le mouvement de contestation, lancé le 17 avril par le campus de Columbia à New-York.

Des étudiants vêtus de keffieh, munis de drapeaux palestiniens et de pancartes, se rassemblent pour exiger un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.

De surcroît, les étudiants dénoncent le soutien inconditionnel de Washington à «Israël» dans son effort de guerre dans l'enclave. 

Face à cette situation, Human Right Watch a exigé de «mettre fin à la répression des manifestations pacifiques pro-palestiniennes». Dans une publication du 26 avril, le directeur du plaidoyer de l'ONG auprès des Nations unies a exhorté les administrations universitaires à veiller «à ne pas qualifier, à tort, les critiques des politiques du gouvernement israélien ou le plaidoyer en faveur des droits des Palestiniens d'intrinsèquement antisémites et à ne pas abuser de l’autorité universitaire pour réprimer des manifestations pacifiques».

Cependant, la démocratie hypocrite américaine ne tolère pas une manifestation étudiante qui a conduit à une intervention directe du président de la Chambre des représentants et à l'utilisation de l'arme de «l'antisémitisme».

En outre, selon une récente étude du centre de réflexion américain Carnegie parue le 25 avril, la majorité des noirs américains souhaiteraient que le gouvernement de Biden soit plus actif pour imposer un cessez le feu à Gaza et protéger la vie des civils palestiniens.

Les nombreuses manifestations vont à rebours des positions de l'administration américaine qui soutient de manière inconditionnelle l’entité sioniste. En vertu de la signature en 2016 d'un protocole d'accord, entre «Israël» et les États-Unis, Washington s'est engagé à verser 38 milliards de dollars d'aide militaire durant la période 2018-2028.

Ce mouvement des étudiants n’est pas le premier en son genre aux États-Unis.

Durant la convention nationale du Parti démocrate à Chicago en 1968, les manifestations d’opposants à la guerre du Vietnam ont tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre. La répression a été d’une brutalité tellement inouïe qu’elle a été plus tard décrite comme une «émeute policière», reléguant la convention du parti au second plan.

Les manifestants étaient jeunes. Depuis qu’ils étaient nés, ils avaient été témoins des revendications portées avec ténacité – et succès – par le mouvement de lutte pour les droits civiques.

Les jeunes de 1968 étaient préparés à protester. Leurs refus de la guerre du Vietnam, la première guerre retransmise à la télévision dont les Américains ont pu voir les horreurs presque en temps réel, reposait sur leurs convictions morales. La contestation était née principalement sur les campus des universités et avait pris de plus en plus d’ampleur.

Comme tous les ans, les cours se sont terminés et les étudiants sont rentrés chez eux pour l’été. Mais leur opposition à la guerre a continué.

La révolte des universités prestigieuses en Occident contre le génocide à Gaza a brisé le bouclier de protection juridique et éthique d'«Israël», le menaçant de sanctions.

Qu’en est-il du mouvement estudiantin dans le monde arabe? On estime que la tromperie du «Printemps arabe» a étouffé l'esprit de rébellion dans les universités arabes, les faisant paraître désintéressées par la tragédie de Gaza.

De fait, un silence de tombe règne dans les universités arabes malgré les cris de secours pour Gaza dans les universités occidentales.

L’importante contestation sur les campus occidentaux se propagera-t-elle pour atteindre les établissements du monde et marquer le début d’un véritable printemps pro-Palestine, qui sensibilise l’opinion publique à la cause palestinienne, suite à de longues décennies d’abus, d’injustice et de cruauté ?

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