Raid israélien sur un consulat iranien à Damas: onze martyrs dont sept CGRI, Téhéran promet de riposter
Par AlAhed avec AFP
Le risque d'embrasement menace plus que jamais. Un raid aérien israélien a visé, lundi, la section consulaire de l'ambassade iranienne à Damas, faisant onze martyrs, dont sept gardiens de la Révolution d'Iran, dans un contexte régional tendu sur fond de guerre dans la bande de Gaza. Téhéran a promis de riposter à ce raid sans précédent sur un bâtiment diplomatique iranien en Syrie.
«L'ennemi israélien a lancé des frappes aériennes depuis le Golan syrien occupé, visant le consulat iranien à Damas», a affirmé le ministère syrien de la Défense.
Selon Téhéran, le bâtiment a été touché par «six missiles tirés par des chasseurs F-35».
Un journaliste de l'AFP a constaté que la section consulaire, jouxtant l'ambassade iranienne dans le quartier de Mazzeh à Damas et qui abrite de nombreuses ambassades et des bâtiments des Nations unies, avait été entièrement détruite. Les vitres des immeubles jusqu'à 500 mètres alentour ont été brisées et un grand nombre de voitures endommagées.
«Tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur ont été tués ou blessés», a poursuivi le ministère.
L'ambassadeur iranien et sa famille n'ont pas été blessés dans l'attaque, d'après l'agence de presse iranienne Nour.
Le Corps des gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, a annoncé que sept de ses membres, dont deux commandants, avaient été tués dans le raid.
Dans un communiqué, les gardiens de la Révolution ont confirmé que deux hauts gradés de la Force Qods, Mohammad Reza Zahedi et Mohammad Hadi Haji Rahimi, faisaient partie des victimes.
La force Qods est l'unité d'élite des gardiens de la Révolution qui intervient en dehors des frontières.
«Réponse sérieuse»
Téhéran a promis d'apporter «une réponse décisive» à cette attaque.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a indiqué ce mardi que le chargé d'affaires de la Suisse, qui représente les intérêts des Etats-Unis en Iran où ils ne disposent pas d'ambassade, avait été convoqué.
«Un message important a été adressé au gouvernement américain, puisqu'il soutient l'entité sioniste. L'Amérique doit prendre ses responsabilités», a souligné le ministre cité par l'agence iranienne Irna.
Il a également appelé «la communauté internationale» à apporter «une réponse sérieuse» aux attaques israéliennes.
Attaque «inacceptable»
La Russie a qualifié l'attaque d'«inacceptable», accusant l'armée israélienne d'en être responsable et mettant en garde contre les «conséquences extrêmement dangereuses» pour la région.
«Ce crime ne passera pas sans que l'ennemi soit puni», a déclaré le Hezbollah libanais dans un communiqué, en invoquant une «vengeance» à venir.
En condamnant «l'agression terroriste sioniste», le mouvement de résistance palestinien Hamas a, lui, dénoncé une «violation flagrante du droit international» et une «dangereuse escalade».
Depuis le début de la guerre génocidaire israélienne contre la bande de Gaza, les craintes de voir le conflit prendre une tournure régionale grandissent, les mouvements de résistance au Liban, en Irak, au Yémen et dans le reste de la région s'étant mobilisés en faveur du Hamas.
«Israël» a mené des centaines de frappes en Syrie contre des positions de l’armée syrienne et ses alliés dans la lutte contre le terrorisme depuis le début de la guerre dans ce pays en 2011.
Les attaques se sont intensifiées depuis le début de la guerre israélienne à Gaza.
Le raid de lundi est le cinquième à viser la Syrie en huit jours.
Fin décembre, le général de brigade Razi Moussavi, un important commandant de la Force Qods, avait été tué dans un tir de missile au sud de Damas.