Massacre israélien lors d’une distribution d’aide à Gaza: au moins 110 martyrs, des indignations en cascade
Par AlAhed avec agences
Des soldats israéliens ont ouvert le feu jeudi sur une foule affamée pendant une distribution d'aide à Gaza City, ville située au nord de l'enclave palestinienne, qui a tourné au chaos, faisant plus de 110 martyrs palestiniens et 760 autres blessés, selon le Hamas. Depuis cette annonce, les réactions se multiplient pour condamner et exiger des réponses. Des réactions en cascade.
Le mouvement de résistance palestinien Hamas a qualifié cet événement de «massacre», soulignant qu’il entravait les négociations sur une trêve dans la bande de Gaza.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit jeudi «choqué» par ces événements, plaidant pour «une enquête indépendante efficace» pour identifier les responsabilités.
A Washington, Ce drame, le président américain Joe Biden a reconnu que ce drame devait compliquer les pourparlers en cours pour instaurer une trêve dans le territoire palestinien ravagé par près de cinq mois de guerre israélienne et menacé par la famine.
Le porte-parole du Département d'Etat Matthew Miller a lui indiqué que son pays, fidèle allié d'«Israël», exige «des réponses» après cette tragédie.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est dite vendredi «profondément troublée par les images». «Tous les efforts doivent être faits pour enquêter sur ce qui s'est passé en assurant la transparence. L'aide humanitaire est une bouée de sauvetage pour ceux qui en ont besoin, son accès doit être garanti», a-t-elle indiqué sur X.
Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a pour sa part dénoncé un «nouveau carnage» et des morts «totalement inacceptables».
A Paris, le président français Emmanuel Macron a, lui, exprimé sa «plus ferme réprobation envers ces tirs» contre des civils «pris pour cible par des soldats israéliens» et demandé «la vérité, la justice et le respect du droit international».
A Rome, le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a posté sur X que «les morts tragiques à Gaza appellent à un cessez-le-feu immédiat pour permettre davantage d'aide humanitaire, la libération des otages et la protection des civils».
A Madrid, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a jugé «inacceptable ce qui s'est produit à Gaza, avec des dizaines de civils palestiniens morts tandis qu'ils attendaient de la nourriture».
En Turquie, les autorités ont dénoncé «un nouveau crime contre l'humanité» et estimé que ce drame «est la preuve qu'Israël vise à détruire consciemment et collectivement le peuple palestinien».
Réactions des pays du Golfe
Dans un post sur X, le ministère saoudien des Affaires étrangères a «condamné fermement et dénoncé la prise pour cible de civils sans défense», qui a conduit à «la mort de centaines de personnes, quand les forces d'occupation ont bombardé des files d'attente où des civils tentaient d'obtenir de l'aide».
Pour les Emirats arabes unis, «les forces d'occupation israéliennes ont pris pour cible un rassemblement de milliers de résidents palestiniens de la bande de Gaza qui attendaient qu'on leur apporte de l'aide humanitaire».
Le gouvernement du Qatar a pour sa part «condamné avec la plus grande fermeté le massacre odieux commis par l'occupation israélienne contre des civils sans défense».
Au Koweït, les autorités ont également condamné «ce nouveau crime commis par les forces d'occupation israéliennes» et rappelé «la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et urgent, pour assurer l'entrée des secours et de l'aide humanitaire destinée aux civils palestiniens sans défense».
A Amman, les autorités jordaniennes ont dénoncé une violation claire du droit humanitaire international».
Ce drame est survenu le jour où le Hamas a annoncé que plus de 30.000 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre israélienne, le 7 octobre.
Après bientôt cinq mois de guerre, l'ONU estime que 2,2 millions de personnes, soit l'immense majorité de la population, sont menacées de famine dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord où les destructions et les bombardements israéliens rendent presque impossible l'acheminement de l'aide humanitaire.
Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), les besoins humanitaires sont «illimités».
«La famine se profile. Les hôpitaux se sont transformés en champs de bataille. Un million d'enfants font face à un traumatisme quotidien», a affirmé l'Unrwa.