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Alors que la situation est «catastrophique», une vidéo montre des soldats israéliens en train de brûler de l’aide à Gaza

Alors que la situation est «catastrophique», une vidéo montre des soldats israéliens en train de brûler de l’aide à Gaza
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Par AlAhed avec agences

Des séquences vidéo ont circulé sur les médias sociaux, et semblent montrer des soldats israéliens en train de mettre le feu à de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

Sur ces images, partagées par Euro-Med Human Rights Monitor, on voit des hommes en uniforme des soldats israéliens sourire en mettant le feu à de la nourriture et de l'eau à l'arrière d'un camion.

L'incident aurait eu lieu dans le quartier Shejaiya de la ville de Gaza, où les combats s’intensifiaient entre les forces d’occupation israéliennes et les combattants de résistance palestiniens.

Mohammad Chehada, chef de la communication de l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'homme, a déclaré à propos des images diffusées sur X: «Notez l'immense satisfaction et le sourire d'une oreille à l'autre sur le visage de l'un des soldats ! Ce sont eux qui ont filmé et posté cela car il n'y aura AUCUNE conséquence à cette dépravation».

Gergana Katseva, journaliste au journal britannique Metro, a qualifié ces images de «répugnantes».

«Des conditions désastreuses»

Les bombardements israéliens contre Gaza ont réduit en ruines des quartiers entiers et mis le système de santé à genoux.

Selon l'ONU, plus de la moitié des habitations ont été détruites ou endommagées par la guerre dans la bande de Gaza, où 1,9 million de personnes ont été déplacées, soit 85% de la population.

Depuis le 7 octobre, près de 18.000 personnes sont mortes dans les bombardements sur le territoire palestinien, en grande majorité des femmes et des moins de 18 ans, selon le ministère de la Santé à Gaza.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), des dizaines de milliers de déplacés arrivés à Rafah depuis le 3 décembre «sont confrontés à des conditions désastreuses, dans des lieux surpeuplés, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur des abris».

Depuis le 9 octobre, «Israël» a imposé un siège total à la bande de Gaza.

Les arrivées depuis l'Egypte de vivres, médicaments et carburant restent très insuffisantes selon l'ONU, et ne parviennent pas à être acheminés au-delà de Rafah, où ont lieu des distributions d'aide limitées.

Dimanche, cent camions sont arrivés depuis l'Egypte, tandis qu'une moyenne de 150.000 litres de carburant sont entrés les 9 et 10 décembre, a indiqué l'Ocha.

L’OMS adopte une résolution réclamant une aide immédiate

Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU a échoué à exiger un cessez-le-feu entre «Israël» et le Hamas, du fait du veto des États-Unis, les 34 pays membres du Conseil exécutif de l’OMS appellent tous au «passage immédiat, durable et sans entrave de l’aide humanitaire» dans la bande de Gaza.

La résolution, proposée par l’Afghanistan, le Maroc, le Qatar et le Yémen, demande d’octroyer des autorisations de sortie aux patients, de fournir des médicaments et du matériel médical pour les civils, et permettre à toute personne privée de liberté d’avoir accès aux soins médicaux.

Cette résolution, adoptée en session extraordinaire, dit en outre sa «grave préoccupation» quant à la situation humanitaire et aux «destructions généralisées», et appelle à la protection de tous les civils.

«Vous avez réussi quelque chose que jusqu’à présent, les États membres n’ont pas réalisé dans d’autres enceintes», a déclaré le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Réserves américaines, canadiennes et australiennes

«Il s’agit de la première résolution par consensus sur le conflit en Israël et dans les territoires palestiniens occupés depuis que cela a commencé il y a deux mois», a-t-il dit, évoquant «une plateforme sur laquelle bâtir».

Tout en ayant accepté la résolution, certains pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, l’Australie et le Canada, ont exprimé des «réserves».

«Le travail des personnels de santé est devenu impossible»

À l’ouverture de la session extraordinaire à Genève, Tedros Adhanom Ghebreyesus a affirmé que le système de santé du territoire palestinien était en train de s’effondrer.

«Alors que de plus en plus de personnes se déplacent vers des zones de plus en plus réduites, la surpopulation, combinée au manque de nourriture, d’eau, d’abris et d’assainissement adéquats, créent les conditions idéales à la propagation» des maladies, a-t-il ajouté.

Seuls 14 hôpitaux sur 36 fonctionnent avec une capacité réduite et seuls 1 400 des 3 500 lits d’hôpitaux sont encore disponibles, a-t-il dit.

«Le travail des personnels de santé est devenu impossible et ils se retrouvent en ligne de mire», a ajouté le chef de l’OMS. «Les personnels de santé sont physiquement et mentalement épuisés et font de leur mieux dans des conditions inimaginables».

La session extraordinaire a été convoquée par la moitié des pays siégeant au Conseil exécutif, qui se réunit normalement deux fois par an.

Sa tâche principale est de conseiller l’Assemblée mondiale de la santé, l’organe décisionnel de l’OMS, puis de mettre en œuvre ses décisions.

La ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila, s’exprimant par liaison vidéo depuis Ramallah, a déclaré que «les horreurs quotidiennes dont nous sommes tous témoins défient le droit international et brisent l’essence même de notre humanité commune».

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