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Assaut du Capitole: 17 et 15 ans de prison pour deux meneurs d’extrême droite

Assaut du Capitole: 17 et 15 ans de prison pour deux meneurs d’extrême droite
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Par AlAhed avec AFP

Deux dirigeants du groupe d'extrême droite américain Proud Boys ont été condamnés jeudi à 17 et 15 ans de prison pour l'assaut contre le Capitole, le 6 janvier 2021 à Washington.

Les procureurs avaient réclamé 33 ans de prison contre Joseph Biggs, ancien militaire qui a servi en Irak et en Afghanistan, pour avoir conduit quelque 200 membres des «Proud Boys» au Capitole, siège du Congrès aux États-Unis, afin de tenter d'y empêcher la certification de la victoire du démocrate Joe Biden sur le président républicain sortant Donald Trump.

Ils avaient également requis 30 ans contre Zachary Rehl, ancien Marine, fils et petit-fils de policiers de Philadelphie (nord-est), pour avoir participé à la coordination de l'assaut, aspergé un policier de gaz irritant et avoir ensuite menti sous serment en niant avoir agressé qui que ce soit.

Le juge Timothy Kelly a pris en compte dans son calcul les aggravations de peine pour faits de terrorisme demandées par les procureurs mais a condamné Joseph Biggs à 17 ans de prison et Zachary Rehl à 15 ans, bien en deçà des réquisitions, considérant qu'ils n'avaient «pas eu l'intention de tuer».

Il s'agit de deux des plus lourdes peines prononcées par la justice américaine dans cette affaire, mais la plupart des commentateurs juridiques s'attendaient à des sentences plus sévères.

Cette journée du 6 janvier 2021 «a brisé notre tradition de passation pacifique du pouvoir, l'une des choses les plus précieuses que nous avions en tant qu'Américains», a déploré le juge lors des deux audiences.

«Le 6 janvier a été un jour méprisable», a hoqueté à la barre, secoué de sanglots, Zachary Rehl, qui comme Joseph Biggs avant lui a exprimé ses regrets et son dégoût de la politique.

«Je sais que j'ai mal agi ce jour-là mais je ne suis pas un terroriste», avait assuré ce dernier, cheveux et barbe gris, révélant des tatouages sur ses avant-bras, en larmes à plusieurs reprises à l'évocation de sa fille et de sa mère.

«Fantassins de la droite»

En mai, les deux prévenus ont été reconnus coupables de six chefs d'accusation, dont celui de sédition, avec d'autres dirigeants des «Proud Boys».

Deux autres accusés dans ce dossier suivront vendredi, avant le chef du groupe, Enrique Tarrio, le 5 septembre.

À l'audience de Joseph Biggs, le procureur Jason McCullough a fait valoir la gravité de l'assaut du Capitole et la nécessité de peines dissuasives.

«Il y a une raison pour laquelle nous devrons retenir notre souffle lors des prochaines élections», a-t-il dit, affirmant que les assaillants avaient «voulu intimider et terrifier» tous ceux qui s'opposaient à eux. Mais l'avocat des deux prévenus, Norman Pattis, a plaidé qu'ils étaient d'abord «coupables d'avoir cru le président qui leur disait qu'ils étaient en train de se faire voler leur pays».

Dans leurs motivations écrites à l'appui de leurs réquisitions, les procureurs décrivent les accusés comme «des fantassins de la droite qui voulaient maintenir leur dirigeant au pouvoir», en référence à Donald Trump qui prétendait s'être fait «voler» l'élection.

Depuis le 6 janvier 2021, plus de 1.100 personnes ont été arrêtées et inculpées.

Plus de la moitié ont été condamnées, en majorité à des peines de prison ferme.

La plus lourde peine prononcée à ce jour, 18 ans de prison, l'a été à l'encontre du fondateur de la milice d'extrême droite «Oath Keepers», Stewart Rhodes.

Dans ses arguments écrits au tribunal en vue des audiences de jeudi, Norman Pattis souligne que c'est seulement après plus des centaines de «citoyens ordinaires» que «l'ancien président des États-Unis a été inculpé pour son rôle dans les événements de ce jour».

Donald Trump a été inculpé en août par un tribunal fédéral à Washington et par la justice de l'État de Géorgie (sud-est) pour ses tentatives présumées illicites d'obtenir l'inversion des résultats de l'élection de 2020.

«Il apparaît que ceux qui avaient le plus à gagner de la perturbation du comptage des votes le 6 janvier 2021 ont été les derniers à être poursuivis», s'est étonné l'avocat.

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