Incendies à Hawaï: au moins 53 morts, plus de 1 000 personnes potentiellement disparues
Par AlAhed avec AFP
Le bilan des incendies dévastateurs qui ont quasiment rasé une ville touristique de l'archipel d'Hawaï atteint au moins 53 morts et risque fort de s'alourdir, selon les autorités, ce qui en fait l'une des catastrophes les plus meurtrières de l'histoire de cet État américain.
Ce nombre tragique va probablement encore s'alourdir et pourrait largement excéder les 60 victimes, selon le gouverneur Josh Green.
Questionnés par des journalistes, les autorités ont soufflé dans la nuit de jeudi à vendredi le nombre de personnes portées disparues pourraient se situer autour de 1 000, sans pour autant donner un chiffre précis.
La ville touristique de Lahaina à 80 % détruite
Toutes les victimes retrouvées jusqu'à présent ont péri dans un incendie qui a pratiquement réduit en cendres Lahaina, le haut-lieu touristique de l'île de Maui, ont confirmé les autorités. L'île d'Hawaï a également été touchée par des feux de moindre ampleur, désormais sous contrôle.
Les images de survols montrent des milliers d'immeubles complètement calcinés en bord d'océan. Souvent, aucun mur n'a survécu, leur ancien emplacement est simplement recouvert d'un tas de cendre grisâtres.
Cette ville historique, ex-capitale du royaume d'Hawaï au XIXe siècle, est à «80 %» détruite, a estimé le gouverneur.
Alimentés par des vents violents, nourris par la force de l'ouragan Dora qui passe actuellement dans l'océan Pacifique, les feux se sont propagés tellement rapidement que la population a été prise de cours : une centaine d'habitants se sont jetés à la mer pour échapper aux flammes, selon les garde-côtes.
L'incendie qui a surpris la ville est désormais maîtrisé à 80 %, selon les autorités, et deux autres feux sont toujours en cours sur l'île de Maui.
Le président Joe Biden a signé une déclaration de catastrophe naturelle, ce qui va permettre de débloquer d'importantes aides fédérales pour financer les secours, hébergements d'urgence et efforts de reconstruction.
Des milliers d'habitants sans foyer, les touristes évacués
Des milliers de personnes ont été évacuées des zones sinistrées vers des centres d'urgence ou l'aéroport principal de Maui.
«Nous allons avoir besoin d'héberger des milliers de personnes», a insisté le gouverneur, en expliquant que les autorités contactent actuellement les hôtels de l'archipel et font appel à la générosité des habitants capables de loger des déplacés chez eux.
Les touristes sont priés de quitter l'île, des bus sont organisés pour les exfiltrer.
L'aéroport était bondé jeudi à la mi-journée, sans pour autant être chaotique, a constaté une journaliste de l'Agence France Presse. De nombreux touristes faisaient la queue pour embarquer, pendant que des bénévoles distribuaient de l'eau, des sodas et des sandwichs.
Un incendie qui survient après une sécheresse inhabituelle
Les incendies se sont propagés de manière fulgurante grâce à une végétation «particulièrement desséchée» à Maui, qui a connu des précipitations en dessous de la moyenne ce printemps et des températures plus élevées que d'habitude, selon Thomas Smith, professeur de géographie environnementale à la London School of Economics and Political Science.
Cette catastrophe intervient après une série d'événements météorologiques extrêmes partout dans le monde cet été.
Des incendies massifs ont ravagé le Canada, une vague de chaleur d'une longévité record a éprouvé le sud des Etats-Unis et la canicule a également frappé en Europe et dans certaines parties d'Asie.
S'il est toujours difficile d'attribuer un événement particulier au changement climatique, les scientifiques rappellent régulièrement que le réchauffement de la planète accroît la fréquence des événements extrêmes. Plus intenses et plus nombreux, les épisodes de sécheresse augmentent la dangerosité des incendies, qui se propagent plus rapidement.